Omar Mahfoudi, une fascination pour l'errance

Le plasticien et vidéaste, Omar Mahfoudi. (Fournie)
Le plasticien et vidéaste, Omar Mahfoudi. (Fournie)
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Publié le Jeudi 14 octobre 2021

Omar Mahfoudi, une fascination pour l'errance

  • «J’ai une fascination pour des personnages en errance, mi-humains, mi-fantômes, mi-anges»
  • «J’aimerais retourner à Marrakech. Je veux peindre de vrais êtres, dans des scènes du quotidien, même urbaines. L’image d’un homme perdu contrastant au milieu du chaos de la ville, de la frénésie ambiante»

Plasticien et vidéaste, l’art coloré de Omar Mahfoudi signe une nouvelle déclinaison de la couleur. Natif de Tanger, ses œuvres intrigantes sont des tableaux vivants qui fleurissent diverses expositions collectives dans l’Hexagone, comme à la galerie Afikaris à Paris et à la foire d’art contemporain 1-54 London, du 14 au 17 octobre 2021.

 

Racontez-nous comment vous êtes devenu plasticien…

Enfant, je construisais de petits chantiers avec du carton, j’adorais déjà dessiner. Arrivé au lycée, lorsqu’il a fallu opter pour une voie scientifique ou littéraire, l’un de mes enseignants, attentif à ma passion pour le dessin, m’a vivement encouragé à m’orienter vers des études d’arts plastiques, alors que je vivais à Tanger. On palabrait au café avec d’autres jeunes artistes, nos discussions portaient sur les différents courants artistiques, les artistes emblématiques qui avaient marqué nos esprits. Je me procurais sans aucune mesure les anciens numéros du magazine Beaux-Arts. La peinture m’a ouvert à la liberté et à la création.

 

Dans quelle conditions vos premières œuvres étaient-elles créées?

J’ai pris mon envol en louant un atelier afin de me consacrer pleinement à ma recherche artistique. J’étais un jeune peintre, au cœur d’une effervescence, il y avait une vraie vitalité à cette époque. Je fréquentais de nombreux événements liés à cet élan pour la création, et au fur et à mesure de mon évolution, j’ai participé activement à plusieurs collectifs. Animés par la passion, avec mes amis, nous organisions souvent des vernissages dans la kasbah tangéroise ou encore dans des lieux totalement inattendus. Il faut dire que la ville était toujours auréolée par le mythe de la Beat Generation.

 

Votre art s’est forgé dans un entre-deux, tour à tour en Europe et au Maroc… 

Oui, j’ai été amené à voyager afin de suivre de nombreuses résidences artistiques. Je suis en perpétuelle recherche, exploration de ma peinture. L’étape nord-américaine a aussi été déterminante dans mon parcours. Je suis passé par l’art vidéo pendant une période. J’aimerais bien retourner dans le Nord marocain, filmer avec contemplation la jeunesse face aux éléments naturels avec la Méditerranée pour décor, comme par le passé. J’ai une fascination pour dessiner des personnages en errance, mi-humains, mi-fantômes, mi-anges... Et, j’avoue que je me représente souvent au milieu de mes œuvres. J’aime observer la nature, je suis guidé par la couleur. Chaque nouvelle toile est en fait un voyage vers l’inconnu.

 

Parlez-nous de votre prochaine série Eldorado, qui sera présentée à la 1-54 London avec la galerie Afikaris basée à Paris…

C’est le fruit d’un travail entamé en 2017. Cette série s’est concrétisée et a pris totalement forme au cours des derniers mois. Je suis retourné dans mon atelier, et pendant trois mois, j’ai recherché de nouvelles tonalités: doré, argenté. Travailler ces gammes est une première pour moi. Ce sont des nuances très lumineuses, la peinture italienne du Moyen Âge m’a inspiré: j’avais envie de représenter la nature de façon vivante, quasi-divine. De plus, la recherche de la lumière a aussi été particulièrement intéressante. J’ai l’impression que l’homme se libère pour refléter l’âme de la nature au plus près de son expression. Cela correspond à une étape pour moi, comme une élévation, une forme d’apaisement. Je dessine un homme qui échappe à l’excès de modernité, qui retrouve un paradis perdu. J’y vois un jardin d’Éden traversé de fulgurances orientales ou une nouvelle écriture à travers la végétation. Je suis comme un jardinier en phase d’expérimentation, je me libère comme les personnages que je peins.

 

Vous avez déclaré revenir prochainement peindre au Maroc, sur les traces de vos premières œuvres?

Oui. J’aimerais peindre à Marrakech. L’idée de travailler en extérieur, sous la lumière marrakchie, m’inspirerait énormément. Le mouvement, la vie de cette cité impériale m’appelle, je veux peindre de vrais êtres, inscrits dans des scènes du quotidien, même urbaines. L’image d’un homme perdu contrastant au milieu du chaos de la ville, de la frénésie ambiante.

 

Vous représentez souvent l’eau dans votre art, elle incarne un personnage à part entière avec une silhouette masculine. Est-ce la figure omniprésente des harragas, ces jeunes qui «brûlent» leur vie pour passer la mer clandestinement, Tanger se situant seulement 14 kilomètres de Gibraltar? 

Absolument! C’est une image qui m’a profondément marquée depuis mon enfance. Autour de moi, je voyais des histoires liées au sauvetage en mer, à l’exil incessant et à l’envie d’ailleurs. Ma peinture le reflète de façon instinctive, par la notion de rêve, d’un moment de fuite, de retrouvailles. J’avoue raconter cette réalité, j’ai très envie de retourner à Tanger, filmer aussi les gens qui jouent aux cartes en m’attardant sur des détails importants comme leurs mains. Montrer le temps qui passe, les plaisirs simples, puis, retourner à la peinture, au végétal avec un trait plus japonisant au fil d’une série très différente, qui sera intitulée «Erotica».


La Saudi League en passe de rejoindre le top 3 mondial, selon le patron de la FIFA

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté.  (Fourni)
La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. (Fourni)
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  • Gianni Infantino souligne qu’un championnat national au rayonnement mondial attire plusieurs des meilleurs joueurs de la planète
  • Le football féminin dans le Royaume est également promis à une croissance accrue

DOHA : Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré que l’Arabie saoudite est devenue un pôle majeur sur la scène mondiale du football.

Il a salué les évolutions dynamiques observées ces dernières années, qui ont permis au Royaume d’acquérir une présence internationale significative et de développer un championnat national à la dimension mondiale, réunissant certaines des plus grandes stars du football, au premier rang desquelles Cristiano Ronaldo.

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. 

Dans un entretien exclusif accordé à Asharq Al-Awsat, publication sœur d’Arab News, le président de la FIFA a affirmé que l’équipe nationale saoudienne, après son exploit retentissant face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022, demeure capable de rééditer de telles performances, potentiellement face à l’Espagne lors du Mondial 2026.

Il a souligné que le football saoudien a réalisé des progrès remarquables, non seulement au niveau de l’équipe nationale senior, mais également dans les catégories de jeunes. Il a également indiqué que le football féminin dans le Royaume est appelé à se développer davantage, grâce à l’attention croissante que lui portent les instances dirigeantes du football ces dernières années.

Gianni Infantino a par ailleurs exprimé sa satisfaction personnelle quant à l’organisation de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite, décrivant le Royaume comme un pays accueillant, doté d’une culture riche, d’une cuisine savoureuse et d’un peuple remarquable — autant d’éléments qui, selon lui, contribueront au succès de ce grand événement footballistique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.