À travers leur art, les Palestiniennes Nisreen et Nermeen Abudail évoquent leur «nostalgie de ces moments non vécus»

Wa Mashat, 2020. (Photo fournie)
Wa Mashat, 2020. (Photo fournie)
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Publié le Vendredi 08 octobre 2021

À travers leur art, les Palestiniennes Nisreen et Nermeen Abudail évoquent leur «nostalgie de ces moments non vécus»

  • Les sœurs veulent que leurs compatriotes exilés et piégés puissent déployer leurs ailes et «voler librement», comme l’oiseau qui attend patiemment dans le champ de blé doré de Gaza
  • «Nous attendons toujours une solution pour retourner sur notre terre – dans l’espoir qu’il y ait de la stabilité et de meilleures perspectives d’avenir», précise Nisreen

LONDRES: Une femme erre dans un champ de blé doré. Elle déborde de joie et de confiance. À sa robe richement brodée et à sa coiffe (smadeh) unique, on reconnaît qu’elle est originaire de Gaza en Palestine. Dans le panier qu’elle porte, il y a les célèbres raisins de la région.

Qui est-elle? Où va-t-elle? Telles sont les premières questions qui nous viennent à l’esprit en observant l’œuvre Wa Mashat des sœurs Nisreen et Nermeen Abudail, cofondatrices de Naqsh Collective.

«Elle est censée se rendre de Gaza à Amman en Jordanie», déclare Nisreen à Arab News. «Le trajet ne dure que quelques heures en temps normal. Cependant, avec toutes les sanctions imposées à Gaza et les difficultés auxquelles les Gazaouis font actuellement face, ce trajet est désormais impossible. Il est même inconcevable de traverser la frontière qui sépare Gaza de la capitale jordanienne. Vivre à Gaza est une agonie à cause de la situation.»

Les sœurs Nisreen et Nermeen Abudail sont les cofondatrices de Naqsh Collective. (Photo fournie)
Les sœurs Nisreen et Nermeen Abudail sont les cofondatrices de Naqsh Collective. (Photo fournie)

Les sœurs affirment qu’en tant que réfugiées de deuxième génération de Palestine, elles se voient parfois dans l'image de la femme gazaouie.

«De temps en temps, nous incarnons cette femme dans notre aventure au sein de Naqsh. Le voyage est paisible, joyeux, plein de détermination et de fierté. Elle est décidée à surmonter tous les obstacles en portant son panier sur la tête. Elle quitte la ville assiégée pour partager ses marchandises avec le monde», déclare Nermeen.

Nermeen montre du doigt le petit oiseau perché en bas à droite de l’image.

L’œuvre The Bride’s Carpet est actuellement présentée dans le cadre de l’exposition Unlived Moments de Naqsh Collective à la Gazelli Art House de Londres. (Photo fournie)
L’œuvre The Bride’s Carpet est actuellement présentée dans le cadre de l’exposition Unlived Moments de Naqsh Collective à la Gazelli Art House de Londres. (Photo fournie)

«Le souimanga – oiseau national de la Palestine – est le symbole de l’attente et de l’espoir. C’est l’emblème de la liberté. Il ne vole pas. Il attend la femme», explique-t-elle.

Nisreen a étudié l’architecture à l’Université jordanienne des sciences et de la technologie. Elle a travaillé un certain temps aux États-Unis avant de s’installer en Jordanie. Sa sœur cadette, Nermeen, actuellement basée à Dubaï, a étudié le graphisme.

Elles sont particulièrement inspirées par la broderie (tatreez), qui, pour de nombreuses femmes palestiniennes, a été, au fil des siècles, un moyen puissant de communiquer des informations importantes sur elles-mêmes – notamment leur ville natale et leur situation matrimoniale ou financière. Transmis de mère en fille, ce langage non verbal méticuleusement cousu sur leurs vêtements en dit long.

Unité et diaspora est une installation de cent quatre-vingts pièces en extérieur. (Photo fournie)
Unité et diaspora est une installation de cent quatre-vingts pièces en extérieur. (Photo fournie)

Nisreen et Nermeen ont utilisé les fils de soie délicats et les ont réinventés, modelant des formes contemporaines inattendues en utilisant le bois, les métaux, la pierre et le marbre.

L’œuvre complexe The Bride’s Carpet actuellement présentée dans le cadre de l’exposition Unlived Moments de Naqsh Collective à la Gazelli Art House de Londres, en est un bon exemple.

Cette œuvre raconte l’histoire fictive d’une mère qui a offert à sa fille un tapis tissé à la main pour son mariage. Craignant que les forces israéliennes entrent par effraction dans sa maison et volent le précieux cadeau, la mère l’a enterré dans son jardin.

Bon nombre des sept cent mille Arabes palestiniens contraints de fuir leurs maisons en 1948 lorsque les forces israéliennes ont fait irruption dans leurs villes et villages sont familiers avec cette technique d’enterrer précipitamment les précieux trésors de famille. Les échos de ce passé traumatisant ont pris vie pour Nisreen et Nermeen lorsqu’elles ont découvert un tapis enterré dans un jardin.

The Bride’s Carpet, l’œuvre composée de centaines de morceaux de pierre de basalte volcanique, est ornée de motifs de points de toute la Palestine et présentée comme partiellement enfouie sous des copeaux de laiton recyclé. Les détails de l’œuvre comprennent la mariée en forme de lune et la scène où elle fait face à sa belle-mère, représentée par deux paons.

«Nous avons voulu mettre en lumière les histoires de notre patrimoine et des personnes qui souffrent sous l’occupation», précise Nermeen. «De nombreuses familles ont enterré leurs biens à côté d’un puits, d’un figuier ou d’un olivier avec l’intention de les récupérer à leur retour.»

Le thème principal d’Unlived Moments est un fil conducteur qui ressort dans leur travail. Vous le verrez dans des œuvres comme Akka, qui montre de jeunes Palestiniens debout au bord du célèbre mur d’Acre dans le vieux port et se préparant à sauter dans les eaux méditerranéennes – un rite de passage marquant la transition de l’enfance à l’âge adulte. Pour les jeunes garçons palestiniens de la diaspora, c’est un moment qu’ils ne vivent qu’à travers les histoires racontées par leurs grands-pères.

«Nous sommes nostalgiques de moments que nous n’avons jamais vécus», poursuit Nermeen. «C’est une sorte de célébration, tout en mettant également l’accent sur les circonstances difficiles, voire invivables, que connaît la population de Gaza au quotidien.»

Une autre histoire puissante est racontée à travers leur œuvre Unité et diaspora (WihdehWaShatat). Cette installation en extérieur de cent quatre-vingts pièces met en exergue la relation du peuple palestinien avec l’écoulement du temps.

Unité et diaspora met en exergue la relation du peuple palestinien avec l’écoulement du temps. (Photo fournie)
Unité et diaspora met en exergue la relation du peuple palestinien avec l’écoulement du temps. (Photo fournie)

Elle représente une série de cadrans solaires qui indiquent huit emplacements clés de la diaspora palestinienne: la Jordanie, l’Irak, l’Égypte, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Chili, la Libye et le Koweït. Les cadrans sont en calcaire et les gnomons (parties des cadrans solaires qui projettent les ombres) en laiton.

«Les cadrans solaires sont fabriqués en pierre locale solide mais susceptible de s’ébrécher ou de s’éroder si elle est déplacée d’un endroit à un autre», souligne Nisreen. «Elle peut être déformée et endommagée, tout comme les réfugiés qui peuvent être marqués à jamais lorsqu’ils sont réinstallés. La partie en laiton, qui intègre des éléments de broderie palestinienne, symbolise le patrimoine culturel; le laiton représente la durabilité, la richesse et un effet perpétuel qui ne se décolore pas, mais devient plus profond et plus riche avec le temps.»

«Dès que le soleil frappe le gnomon, nous en voyons le reflet sur la pierre», ajoute-t-elle. «Ce reflet ajoute de la valeur à l’endroit où se trouve le cadran solaire, ce qui est exactement l’effet que les réfugiés palestiniens ont sur les régions où ils sont relogés. Ils ajoutent de la valeur partout en reflétant leur culture.»

Cette installation sera placée sur le toit du nouveau studio Naqsh qui ouvrira ses portes l’année prochaine, de l’autre côté de la frontière avec la Palestine, précisent les sœurs.

«Le nouvel emplacement portera le nom de «Naqsh Experience». Les gens pourront visiter le studio, voir des œuvres d’art et se connecter à la nature et à toute l’aura de l’Histoire palestinienne», poursuit Nermeen.

Les sœurs veulent que leurs compatriotes exilés et piégés puissent déployer leurs ailes et «voler librement», comme l’oiseau qui attend patiemment dans le champ de blé doré de Gaza.

«Nous attendons toujours une solution pour retourner sur notre terre – dans l’espoir qu’il y ait de la stabilité et de meilleures perspectives d’avenir», conclut Nisreen. «Je me souviens que mes grands-parents attendaient les nouvelles, tous les soirs vers 20 heures, pour se tenir informés de la situation politique – les traités de paix, les conférences. Ils attendent toujours de rentrer. Jusqu’à présent, les Palestiniens du monde entier attendent toujours.»

 

 Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


L'actrice libanaise Razane Jammal est l'autrice d'un livre pour enfants

L'actrice libano-britannique Razane Jammal s'apprête à publier un livre pour enfants intitulé "Lulu & Blu". (Getty Images via AN)
L'actrice libano-britannique Razane Jammal s'apprête à publier un livre pour enfants intitulé "Lulu & Blu". (Getty Images via AN)
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DUBAI : L'actrice libanaise Razane Jammal s'apprête à sortir un livre pour enfants intitulé "Lulu & Blu".

L'actrice, célèbre pour ses rôles dans les séries Netflix "The Sandman" et "Paranormal", a pris les médias sociaux dimanche pour partager la nouvelle, écrivant : "Ce qui a commencé comme une petite histoire que j'ai écrite il y a sept ans s'est transformé en un livre pour vos petits. J'y ai mis tout mon cœur et je suis ravie de vous inviter à notre premier lancement à Beyrouth". 

Le lancement est prévu le 25 juin dans l'espace communautaire Minus 1 de la capitale libanaise. L'actrice fera une lecture du conte pour enfants, qui raconte l'histoire d'une "lionne végétarienne, d'un poisson amical et de leur amitié des plus inhabituelles", selon l'auteur.

Publiée par Turning Point Books, l'histoire a été illustrée par Sasha Haddad, une illustratrice libanaise diplômée de la Cambridge School of Arts en 2014.

Dans le rôle qui l'a sans doute propulsée vers la célébrité, Jammal a incarné Lyta Hall dans "The Sandman" (2022), basé sur les légendaires romans graphiques.

Son personnage rêve chaque nuit de son mari décédé, réalisant peu à peu qu'il n'est pas le fruit de son imagination, mais qu'il se cache dans le monde des rêves.

C'est un rôle que Jammal a réussi à jouer avec vérité et subtilité - une subtilité pour laquelle elle a remercié sa mère lors d'une précédente interview avec Arab News.

"J'ai toujours été extra, et ma mère était bien plus subtile que moi. J'ai dû m'ajuster pour vibrer sur sa fréquence, une fréquence à la fois très douce et très crue, vulnérable et nourricière. C'est ce qu'elle m'a transmis.

"J'ai grandi en menant une vie simple, basée sur la communauté, dans un endroit où il y a 500 mères, où tout le monde vous nourrit et où vous vous sentez en sécurité - même si ce n'est pas du tout le cas. En même temps, nous avons vécu tant de traumatismes, des guerres civiles aux assassinats, en passant par la perte de tout notre argent lors d'une nouvelle crise financière. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


La fête de la musique sous le signe du dialogue culturel franco-saoudien

Du 20 au 26 juin 2025, la Fête de la Musique résonnera dans trois grandes villes d’Arabie saoudite : Riyad, Khobar et Djeddah. (Photo Fournie)
Du 20 au 26 juin 2025, la Fête de la Musique résonnera dans trois grandes villes d’Arabie saoudite : Riyad, Khobar et Djeddah. (Photo Fournie)
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  • Née en France en 1982, la Fête de la Musique s’est imposée comme un événement planétaire célébré dans plus de 120 pays.
  • L’édition 2025 proposera une programmation riche et éclectique, reflet de la vitalité des scènes française et saoudienne contemporaines.

RIYAD : Du 20 au 26 juin 2025, la Fête de la Musique résonnera dans trois grandes villes d’Arabie saoudite : Riyad, Khobar et Djeddah. À l’initiative de l’ambassade de France, en collaboration avec l’Alliance française, Saudi Music Hub, Unstable, Hayy Jameel et MDL Beast, une série d’événements musicaux viendra marquer ce rendez-vous culturel international devenu emblématique.

Née en France en 1982, la Fête de la Musique s’est imposée comme un événement planétaire célébré dans plus de 120 pays. Fidèle à son principe fondateur, elle vise à rendre la musique accessible à tous gratuitement. Elle reste, cette année encore, un puissant vecteur de dialogue culturel. En Arabie saoudite, cette célébration musicale prend une dimension particulière, s’inscrivant dans un contexte de renouveau artistique et d’ouverture culturelle, en pleine résonance avec les objectifs de Vision 2030.

L’édition 2025 proposera une programmation riche et éclectique, reflet de la vitalité des scènes française et saoudienne contemporaines. Des artistes français seront présents, comme Karimouche, figure singulière du spoken word et de la chanson engagée, ou DJ SÔNGE, productrice électro aux univers immersifs et afro-futuristes.

Ces artistes partageront la scène avec des talents saoudiens tels que Kosh, beatmaker fusionnant rythmes traditionnels et basses électroniques, ou Seera, jeune espoir de la scène folk locale. Plusieurs artistes émergents, sélectionnés avec soin en collaboration avec les partenaires saoudiens, viendront compléter cette mosaïque sonore.

Chacune des villes participantes offrira une atmosphère unique. Riyad ouvrira le bal le 20 juin avec une nuit musicale au Unstable, lieu hybride emblématique de la scène urbaine saoudienne. Le 21 juin, Khobar prendra le relais au Saudi Music Hub, un espace dédié à la formation musicale, pour une soirée plus intimiste. Enfin, Djeddah clôturera cette semaine de célébration les 25 et 26 juin, au cœur du centre culturel Hayy Jameel, avec deux concerts présentés par des artistes féminines marquantes.

Au-delà des concerts, ces rencontres musicales seront l'occasion de moments de partage, de découvertes et d'échanges, favorisant la création de liens entre artistes et publics des deux pays. En soutenant la circulation des talents et la coopération artistique, la France réaffirme son engagement en faveur de la diversité culturelle et du dialogue entre les sociétés.

La Fête de la Musique 2025 est ainsi bien plus qu’un simple rendez-vous festif : elle est le symbole vivant d’une amitié en construction, portée par des sons, des voix et des émotions partagées.


La bibliothèque Jadal est une oasis culturelle dans la province orientale de l'Arabie saoudite

Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
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  • Ali Al-Herz a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres, offrant aux visiteurs un espace où la mémoire, la philosophie et la culture prennent vie.
  • adal n'est pas seulement une bibliothèque, c'est bien plus que cela. C'est un musée à explorer, un espace philosophique propice à la réflexion et un rempart contre l'oubli des histoires culturelles importantes.

DHAHRAN : Dans le village tranquille d'Umm Al-Hamam, situé dans la province orientale de l'Arabie saoudite, une passion de longue date pour les livres s'est transformée en un havre culturel.

Ali Al-Herz, bibliophile et archiviste littéraire, a transformé sa maison en une bibliothèque d'exception nommée Jadal, un véritable trésor contenant plus de 37 000 livres, plus de 100 000 journaux et magazines, ainsi que des antiquités, dont certaines datent de plus d'un siècle.

Mais Jadal n'est pas seulement une bibliothèque, c'est bien plus que cela. C'est un musée à explorer, un espace philosophique propice à la réflexion et un rempart contre l'oubli des histoires culturelles importantes.

Al-Herz a déclaré à Arab News : « Depuis ma naissance, j'ai été entouré des livres de ma mère. J'ai grandi immergé dans cette passion, à tel point qu'elle m'a complètement envahi ; je suis devenu un rat de bibliothèque. »

L'étincelle qui a tout déclenché a été la rencontre d'Al-Herz avec l'épopée Sirat Antar à l'âge de 13 ans. « À partir de cette épopée, et à travers elle, j'ai commencé à explorer d'autres mondes », a-t-il déclaré. 

C'est cette curiosité et cette fascination qui ont finalement conduit Al-Herz à créer l'une des initiatives les plus originales du royaume d'Arabie saoudite.

Le nom « Jadal » signifie « débat » ou « discussion » en arabe, reflétant l'esprit curieux de la bibliothèque. Pour Al-Herz, l'objectif n'est pas seulement de préserver les textes, mais aussi l'idée de questionner et d'explorer les idées.

Al-Herz a déclaré : « J'ai choisi ce nom pour la bibliothèque, car il est profondément ancré dans l'histoire philosophique de la Grèce antique, ainsi que dans notre propre tradition culturelle arabo-islamique, en particulier dans notre héritage religieux. »

L'atmosphère philosophique imprègne les trois salles principales, nommées d'après Socrate, Platon et Aristote, qui accueillent les visiteurs dans un univers dédié à la lecture et à la réflexion. 

Des manuscrits rares, des textes anciens, des journaux et des antiquités ont été soigneusement archivés. Chaque pièce est un murmure du passé qui s'adresse à l'avenir. 

Al-Herz explique : « Même mon intérêt récent pour l'achat de livres s'est principalement orienté vers les éditions rares et les imprimés anciens, afin de créer une harmonie entre patrimoine et modernité. »

Mais Jadal ne se laisse pas envahir par la nostalgie, car Al-Herz organise toutes les deux semaines une réunion littéraire. Cet événement fait revivre une tradition qui était autrefois importante dans la vie intellectuelle des Arabes.

C'est un environnement où écrivains, universitaires et penseurs se réunissent autour d'un café arabe pour échanger des idées dans une atmosphère animée. 

À une époque où les gens recherchent des informations instantanées en ligne, Al-Herz continue d'utiliser des méthodes traditionnelles. « Il y a une lutte permanente entre deux générations », observe-t-il. « La victoire reviendra finalement à cette dernière génération, une fois que ma génération aura disparu. Les bibliothèques papier seront alors transformées en musées. »

Il a peut-être raison, mais pour l'instant, au cœur de la campagne de Qatif, la bibliothèque Jadal continue d'exister, et c'est un lieu où l'encre, la mémoire, le débat et le patrimoine continuent de façonner l'âme culturelle du Royaume. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com