Malgré la pandémie, une société de croisière navigue dans les eaux du Royaume

La piscine du MSC Bellissima. Une série de croisières autour de la mer Rouge ont été organisées par MSC Bellissima. La plupart des activités de la journée se déroulent autour de la piscine principale. (Photo, AN/MSC Croisières)
La piscine du MSC Bellissima. Une série de croisières autour de la mer Rouge ont été organisées par MSC Bellissima. La plupart des activités de la journée se déroulent autour de la piscine principale. (Photo, AN/MSC Croisières)
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Publié le Vendredi 15 octobre 2021

Malgré la pandémie, une société de croisière navigue dans les eaux du Royaume

  • Dans le cadre des initiatives du Royaume pour s’ouvrir au tourisme, le MSC Bellissima organise une croisière en Arabie saoudite
  • L’entreprise a même embauché de nombreux employés du Royaume qui ont servi d’«ambassadeurs de croisière» pour faciliter la communication

DJEDDAH: Le facteur temps revêt une importance primordiale dans les affaires. Qu’une société de croisière décide de lancer sa première excursion en Arabie saoudite la même année qu’une pandémie mondiale était une décision risquée.

Mais rien ne semble ébranler la volonté de la célèbre compagnie MSC Croisières, dont le siège est à Genève. Elle a attendu que les restrictions en lien avec la pandémie de Covid-19 soient levées avant de prendre le large.

«Lorsque le secteur des croisières a été affecté, toutes les activités ont été suspendues», déclare Giuseppe Pane, directeur hôtelier de MSC Croisières, dans un entretien à Arab News. «MSC est la première compagnie à avoir repris les excursions en mer.»

C’est la première fois que MSC organise une croisière en Arabie saoudite, dans le cadre des initiatives du Royaume pour s’ouvrir au tourisme. Le MSC Bellissima, d’une longueur équivalente à plus de trois terrains de football, a entamé une série de voyages autour de la mer Rouge, du port islamique de Djeddah à Aqaba en Jordanie et à Safaga en Égypte, en juillet 2021.

MSC espérait faire sensation dans un monde post-pandémie, mais l’entreprise a également dû s’adapter aux restrictions affectant l’ensemble du secteur. Les navires de croisière ont tendance à faire escale dans différents ports et, à chaque fois, l’équipage et les passagers sont exposés à des situations et des protocoles différents.

«Ces protocoles sont source de nombreuses restrictions», dit M. Pane. «Ce que vous vivez lors d’un voyage de trois ou quatre jours n’est qu’un avant-goût de ce qu’est véritablement la croisière.»

Le port du masque, le statut vaccinal et la distanciation sociale sont des concepts quelque peu nouveaux pour le secteur international des croisières qui a véritablement pris son essor dans les années 1960.

Cependant, M. Pane soutient que l’entreprise MSC est l’exemple à suivre pour les autres compagnies de croisière qui ont souffert pendant la pandémie, car elle s’est rapidement adaptée aux protocoles approuvés par les différents gouvernements et ports.

Le meilleur exemple est le nombre de passagers qui peuvent monter à bord du MSC Bellissima. L’immense navire, construit en 2019, peut contenir jusqu’à quatre mille cinq cents passagers, mais en raison des restrictions liées à la pandémie de Covid-19, cette capacité a été réduite de moitié.

Le théâtre du navire de croisière peut généralement accueillir jusqu’à neuf cent soixante-quinze personnes, mais il y avait énormément de sièges vides pendant les spectacles et le même constat a été fait dans les nombreuses salles à manger.

En dépit de ces restrictions, M. Pane se dit satisfait des résultats de cette année, d’autant plus que la croisière dans le Royaume est une première.

«Je suis très touché de voir les enfants pleurer en quittant le navire. Cela signifie qu’ils ont apprécié l’aventure», souligne-t-il.

Le navire est également équipé d’un parc aquatique, d’un bowling, d’un simulateur de Formule 1, d’un club pour enfants, d’un cinéma et d’un centre commercial avec plus de deux cents marques.

Au cours d'une croisière de quatre jours, des comédiens saoudiens présentent deux spectacles interactifs, mêlant empreinte locale, émotions et rires.

Outre la pandémie, M. Pane affirme que MSC a fait face à des difficultés lors du lancement de la croisière dans le Royaume, parce que certains produits proposés ne correspondaient pas aux normes saoudiennes, notamment en ce qui concerne le divertissement, la nourriture et les boissons.

«Où que vous alliez dans le monde, les produits proposés doivent s’adapter aux goûts des clients», insiste-t-il.

M. Pane indique que MSC a tenu compte de la culture locale en planifiant les activités. Cela a pris du temps, mais les Saoudiens ont commencé à profiter des nouvelles options de divertissement proposées. Il indique que les invités étaient réticents à l’idée de prendre des cours de danse pendant les premières semaines. La timidité a fini par se dissiper et, au bout d’un moment, la piste de danse était pleine à craquer.

Pour s’adapter aux préférences des clients en matière de nourriture et de boissons, M. Pane précise que MSC a recruté une équipe de chefs saoudiens pour aider à concevoir un menu qui répondrait aux besoins de tous les clients.

L’entreprise a même embauché de nombreux employés du Royaume qui ont servi d’«ambassadeurs de croisière» pour faciliter la communication.

Plus tôt cette année, l’entreprise MSC s’est montrée ouverte à la formation des ressortissants saoudiens dans tous les domaines de l’industrie des croisières. Leur présence parmi le personnel est un véritable succès.

«L’équipe à bord du navire est fantastique», ajoute M. Pane.

«Ce qui me rend heureux, c’est que la plupart des invités expriment leur désir de revenir avec leurs familles et leurs amis. Cela veut dire que nous faisons du bon travail. Nous essayons toujours d’améliorer nos services.»

La dernière série de voyages du MSC Bellissima en Arabie saoudite s’est terminée mercredi. M. Pane annonce que les croisières de sept jours reprendront le 13 novembre et se poursuivront jusqu’au 26 mars 2022. Le navire naviguera dans les eaux d’Asie l’été prochain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite salue le cessez-le-feu entre l'Iran et Israël

Titres de journaux iraniens exposés dans un kiosque à Téhéran, le 24 juin 2025. (AFP)
Titres de journaux iraniens exposés dans un kiosque à Téhéran, le 24 juin 2025. (AFP)
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  • "Le Royaume espère que la période à venir verra un engagement de toutes les parties à se calmer et à s'abstenir d'utiliser la force ou de menacer de l'utiliser", peut-on lire dans le communiqué
  • Le royaume remercie le président américain Donald Trump d'avoir contribué à la conclusion de l'accord

DUBAI : Le ministère saoudien des Affaires étrangères a salué mardi matin l'accord de cessez-le-feu conclu entre Israël et l'Iran sous l'égide des États-Unis.

Dans une déclaration sur X, le ministère a affirmé sa position de vouloir une désescalade après 11 jours de guerre et a remercié le président américain Donald Trump pour ses efforts dans la conclusion de l'accord.

"Le royaume espère que la période à venir sera marquée par un engagement de toutes les parties à se calmer et à s'abstenir de recourir à la force ou de menacer d'y recourir", peut-on lire dans le communiqué.

L'Arabie saoudite espère que "cet accord contribuera à restaurer la sécurité et la stabilité dans la région et à lui épargner les risques d'une escalade continue."

Le ministère a déclaré que le Royaume souhaitait réitérer sa "position ferme en faveur de l'adoption du dialogue et des moyens diplomatiques comme moyen de résoudre les différends et les conflits régionaux".

Cela devrait être "basé sur le principe du respect de la souveraineté des États et de la consolidation de la sécurité, de la stabilité, de la prospérité et du progrès dans la région et dans le monde".


Israël accepte un cessez-le-feu avec l'Iran, les deux pays restent en alerte

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  • A la mi-journée, les sirènes ont une nouvelle fois retenti dans le nord d'Israël
  • Téhéran a démenti avoir tiré des missiles après l'annonce d'un cessez-le-feu alors qu'une source militaire israélienne a déclaré à l'AFP que deux missiles avaient été tirés depuis l'Iran et interceptés

JERUSALEM: Israël a annoncé mardi avoir accepté un cessez-le-feu avec l'Iran proposé par Donald Trump et affirmé que "tous les objectifs" de la guerre avaient été atteints, mais a promis de "riposter avec force" en cas de nouvelle attaque.

Téhéran a affirmé avoir "forcé" son ennemi à "cesser unilatéralement" la guerre et prévenu que la République islamique restait "en alerte" et prête "à riposter à toute agression".

A la mi-journée, les sirènes ont une nouvelle fois retenti dans le nord d'Israël. Téhéran a démenti avoir tiré des missiles après l'annonce d'un cessez-le-feu alors qu'une source militaire israélienne a déclaré à l'AFP que deux missiles avaient été tirés depuis l'Iran et interceptés.

Israël va "riposter avec force à la violation du cessez-le-feu par l'Iran", a affirmé le ministre de la Défense Israël Katz, ajoutant avoir donné instruction à l'armée de lancer "des frappes puissantes contre des cibles du régime au coeur de Téhéran".

Le gouvernement israélien avait assuré un peu plus tôt avoir atteint "tous les objectifs" de la guerre, qu'il a déclenchée contre l'Iran dans le but affiché de détruire ses installations nucléaires, et avoir accepté la proposition américaine d'un "cessez-le-feu bilatéral".

Grâce à cette guerre, Israël "a éliminé une double menace existentielle immédiate: nucléaire et balistique", a affirmé le gouvernement en remerciant le président américain et les Etats-Unis pour "leur participation à l'élimination de la menace nucléaire iranienne".

Israël avait lancé le 13 juin une attaque massive sur l'Iran, accusé de vouloir se doter de l'arme atomique. Téhéran dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil.

Dans la nuit, Donald Trump a annoncé que les deux pays avaient accepté un cessez-le-feu "complet et total" qui devait déboucher sur "la fin officielle" du conflit.

"Le cessez-le-feu est à présent en vigueur. Veuillez ne pas le violer!" a-t-il écrit mardi matin sur sa plateforme Truth Social.

"Tout le monde est fatigué" 

Avant cette annonce, deux salves de missiles iraniens ont été tirées vers Israël, selon le média d'Etat iranien Irib. Les secours israéliens ont fait état de quatre morts notamment à Beersheva, dans le sud d'Israël, où un immeuble d'habitation a été détruit.

Tammy Shel, une habitante de Tel-Aviv, dit mettre tous ses espoirs dans un cessez-le-feu. "Je l'espère vraiment. Tout le monde est fatigué. Nous voulons juste avoir l'esprit en paix. Pour nous, pour les Iraniens, pour les Palestiniens, pour tout le monde dans la région", confie-t-elle à l'AFP.

En Iran, une frappe dans la province de Gilan, dans le nord, a fait neuf morts et détruit quatre immeubles d'habitation, selon l'agence Fars, là aussi avant que Donald Trump n'annonce le début du cessez-le-feu.

Un scientifique lié au nucléaire a également été tué par une frappe israélienne, selon un média d'Etat.

Dans la nuit, une série d'explosions a secoué Téhéran, selon des journalistes de l'AFP. Elles sont parmi les plus violentes dans la capitale depuis le début de la guerre.

Donald Trump avait appelé lundi les deux pays à la "paix", après que l'Iran a lancé des missiles sur la base militaire américaine d'Al-Udeid au Qatar, la plus importante du Moyen-Orient, en représailles aux raids américains menés la veille sur trois sites nucléaires iraniens.

Il a qualifié cette riposte de "très faible" et a tenu à "remercier l'Iran" d'avoir "prévenu" les Etats-Unis "à temps, ce qui a permis de ne pas perdre de vies et de ne blesser personne".

Le Conseil de sécurité nationale iranien a décrit son attaque comme une "réponse à l'action agressive" des Etats-Unis, ajoutant que l'Iran avait utilisé autant de missiles "que le nombre de bombes" utilisées dans les raids américains.

En Irak, des frappes de drone ont visé mardi avant l'aube les radars de deux bases militaires irakiennes près de Bagdad et dans le sud du pays, d'après des responsables irakiens, qui n'ont pas identifié les auteurs de l'attaque.

Représailles "calibrées" 

Mardi, la Chine a appelé l'Iran et Israël à rechercher "une solution politique à leur conflit". L'Arabie saoudite, le Kremlin et l'Union européenne ont salué l'annonce d'un cessez-le-feu.

Donald Trump s'était prévalu dimanche d'avoir infligé des "dommages monumentaux" au site d'enrichissement d'uranium de Fordo, au sud de Téhéran, et aux installations nucléaires d'Ispahan et Natanz, dans le centre de l'Iran.

Pour Ali Vaez, du groupe de réflexion International Crisis Group, les représailles iraniennes "étaient calibrées et annoncées de manière à ne pas entraîner de victimes américaines, permettant ainsi une sortie de crise pour les deux parties".

En Iran, la guerre a fait plus de 400 morts et 3.056 blessés, selon un bilan officiel. Les tirs iraniens sur Israël ont fait 24 morts, selon un bilan établi avant les frappes de mardi.

Depuis le 13 juin, Israël a bombardé des centaines de sites militaires et nucléaires, tuant les plus hauts gradés du pays ainsi que des scientifiques du nucléaire.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a jugé impossible à ce stade d'évaluer les dégâts infligés aux sites iraniens, auxquels il a réclamé un accès.

Des experts estiment que l'Iran pourrait avoir évacué le matériel nucléaire des sites touchés et Téhéran a affirmé toujours posséder des stocks d'uranium enrichi.

L'AIEA a dit toutefois n'avoir décelé jusque-là aucun indice d'un "programme systématique" de fabrication d'une bombe atomique.


Attentat à Damas: les autorités syriennes annoncent plusieurs arrestations

Des fidèles se rassemblent pour une messe célébrée par le patriarche grec orthodoxe d'Antioche Jean X (au centre), au lendemain d'un attentat suicide contre l'église Saint-Élie dans le quartier de Dwelaa à Damas, le 23 juin 2025. (Photo : Bakr ALKASEM / AFP)
Des fidèles se rassemblent pour une messe célébrée par le patriarche grec orthodoxe d'Antioche Jean X (au centre), au lendemain d'un attentat suicide contre l'église Saint-Élie dans le quartier de Dwelaa à Damas, le 23 juin 2025. (Photo : Bakr ALKASEM / AFP)
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  • Le ministère de l'Intérieur a précisé que plusieurs individus avaient été interpellés pour leur participation à l’attaque contre l’église Saint-Elie.
  • Le groupe jihadiste n’a pas revendiqué l’attaque. 

DAMAS : Les autorités syriennes ont annoncé lundi l’arrestation de six personnes en lien avec l’attentat-suicide contre une église orthodoxe à Damas, attribué à l’État islamique. Deux autres suspects ont été tués, selon la même source.

L'annonce intervient peu après que le président intérimaire Ahmad al-Chareh a promis de traduire en justice les responsables de cet acte "odieux", qui a fait au moins 25 morts et ravivé les inquiétudes des minorités religieuses.

Le ministère de l'Intérieur a précisé que plusieurs individus avaient été interpellés pour leur participation à l’attaque contre l’église Saint-Elie. Lors d'une opération de sécurité menée dans la région de Damas contre des cellules affiliées à l’organisation terroriste Daech, les forces ont découvert des ceintures explosives, des mines prêtes à l’emploi et une moto piégée.

L’opération a entraîné des affrontements : le chef de la cellule et cinq complices ont été arrêtés, tandis que deux autres ont été tués. L’un d’eux aurait planifié l’introduction du kamikaze dans l’église ; l’autre préparait une attaque dans un quartier de la capitale.

Selon les autorités, un membre de l’État islamique a fait irruption dimanche dans l’église Saint-Elie, située dans le quartier de Dwelaa, où il a ouvert le feu sur les fidèles avant d’activer sa ceinture d’explosifs.

Le groupe jihadiste n’a pas revendiqué l’attaque. 

Il s’agit de la première attaque de ce type depuis la chute, le 8 décembre, de l’ancien président syrien Bachar al-Assad, renversé par une coalition de factions rebelles islamistes dirigée par Ahmad al-Chareh.

En mai, l’État islamique avait revendiqué une première attaque contre les nouvelles forces gouvernementales, qui avaient ensuite procédé à l’arrestation de membres de ses cellules à Alep, dans le nord, et près de Damas.

La Syrie abrite une minorité chrétienne dont la population est passée d’environ un million avant le début du conflit en 2011 à moins de 300 000 aujourd’hui, selon des experts, en raison de l’exode et de l’émigration.

En près de 14 ans de guerre, des églises ont été endommagées et des attaques ont eu lieu à proximité de lieux de culte chrétiens, mais aucun attentat-suicide n’avait jusqu’ici visé directement l’intérieur d’une église, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme. 

La sécurité demeure l’un des principaux défis pour les autorités, appelées par la communauté internationale à protéger les minorités et à les intégrer dans le processus de transition.