«Sortir de la pauvreté est une question de volonté politique», selon Emmaüs International

Boutique de vêtements donnés à Emmaüs, en région parisienne (Photo, AFP).
Boutique de vêtements donnés à Emmaüs, en région parisienne (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 16 octobre 2021

«Sortir de la pauvreté est une question de volonté politique», selon Emmaüs International

  • Son président depuis 2016, le Béninois Patrick Atohoun, fixe trois exigences pour lutter contre la misère
  • Il faut un accès à une éducation qui permet de s'épanouir. Quand les gens sont éduqués, ils peuvent se prendre en charge, explique-t-il

PARIS: "La pauvreté n’est pas une fatalité, c’est le fait que les pouvoirs politiques ne mettent pas en priorité les exclus et les démunis". A l'occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, l'association Emmaüs International publie dimanche son premier rapport sur ses combats contre la pauvreté.

Son président depuis 2016, le Béninois Patrick Atohoun, fixe trois exigences pour lutter contre la misère.

Question : Quelles sont les grandes lignes de force de votre rapport ?

Réponse : "A Emmaüs, nous voulons montrer qu’on a des alternatives pour sortir de la pauvreté et de la misère. Au vu de notre expérience de terrain, nous avons recensé trois exigences pour en sortir.

D'abord, impliquer les personnes vulnérables pour qu’elles aient une place à part entière dans la société. Il faut qu’elles reçoivent un accueil digne, inconditionnel. Il faut un accès à une éducation qui permet de s'épanouir. Quand les gens sont éduqués, ils peuvent se prendre en charge.

Nous pensons qu’il faut ensuite placer l'intérêt général au niveau des politiques publiques. Cela est permis par la gestion collective des biens communs. Comme au Bénin avec le lac Nokoué, où on a fait confiance à la population et 100.000 personnes ont aujourd'hui accès à l’eau potable. Et il faut garantir l’égalité entre les hommes et les femmes. Avec la crise du Covid-19, ce sont les femmes qui ont été les plus précarisées donc il faut leur permettre d’avoir accès aux activités économiques et d'apporter leurs contributions à la nation. 

Il faut enfin construire une économie au service de l'être humain et de son environnement. D'abord, développer des activités économiques et solidaires, comme l’activité de récupération d'Emmaüs, donner la priorité à ces acteurs de la vie économique solidaire. Nous avons aussi développé dans nos groupes la mutuelle santé pour que les gens aient accès aux soins primaires.

Nous pensons que si les politiques suivent ces exigences, la pauvreté sera vraiment derrière nous."

Q : Y a-t-il eu une aggravation de la pauvreté dans le monde avec la pandémie de Covid-19 ?

R : "La Covid-19 a encore accentué la pauvreté. La Banque mondiale nous dit qu'en sortant de cette crise, il va y avoir 150 millions de gens supplémentaires en situation de précarité. Cette crise remet en cause tous les acquis que ces gens ont eu depuis des années. Au lieu de monter d'une marche, on reprend du rez-de-chaussée. 

Nous avons constaté qu’il y avait une fragilité, encore plus dans les pays du Sud, où le système sanitaire n'est pas développé. Les entreprises y ont fermé et les gens se sont retrouvés dehors. Il n'y avait pas d'assistance pour les personnes vulnérables contrairement aux pays du Nord, même si d'un côté ou de l'autre, le confinement a apporté de graves répercussions. Au Bénin, Emmaüs a accueilli des gens qui n’avaient rien à manger et a fait de la distribution alimentaire."

Q : Éliminer la pauvreté, c'est donc possible ?

R : "Tout est faisable, c’est une question de volonté politique ! Avec nos programmes, nous avons touché près de 200.000 personnes directement. Des personnes qui ont peut-être cinq ou six personnes derrière elles. Si nous, à l’échelle d'Emmaüs, de notre petit cocon de 425 groupes, on arrive à toucher des gens en Inde, au Pérou et ailleurs, pourquoi nos politiques, avec les moyens économiques dont ils disposent, ne peuvent-ils pas faire autant ?

Nous, on dit : "Sortir de la pauvreté est possible !"

Notre intention, c'est que nos alliés puissent s’approprier cet appel-là : la pauvreté n’est pas une fatalité, c’est le fait que les pouvoirs politiques ne mettent pas en priorité les exclus et les démunis. Si on s’approprie ces revendications, nous aurons un monde meilleur où chacun pourra bénéficier de ses droits fondamentaux.

Ce dimanche 17 octobre, Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté, nous lançons un appel pour une exigence de partage. Nous disons que les constats sont faits. Il ne faut plus attendre, il faut agir."


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.