Grande-Bretagne: le tueur du député avait été invité à se déradicaliser

Une photo montre les bouquets de fleurs déposés par le Premier ministre britannique Boris Johnson, le principal chef du parti travailliste de l'opposition britannique Keir Starmer, le président de la Chambre Lindsay Hoyle et la ministre britannique de l'Intérieur Priti Patel sur les lieux de l'attaque mortelle. (Photo, AFP)
Une photo montre les bouquets de fleurs déposés par le Premier ministre britannique Boris Johnson, le principal chef du parti travailliste de l'opposition britannique Keir Starmer, le président de la Chambre Lindsay Hoyle et la ministre britannique de l'Intérieur Priti Patel sur les lieux de l'attaque mortelle. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 17 octobre 2021

Grande-Bretagne: le tueur du député avait été invité à se déradicaliser

  • L'homme interpellé serait un ressortissant britannique d'origine somalienne nommé Ali Harbi Ali, selon la BBC
  • Le député conservateur David Amess, 69 ans et père de 5 enfants recevait ses administrés dans une église méthodiste à Leigh-on-Sea, à environ 60 km à l'est de Londres, lorsqu'il a été poignardé à mort vendredi

LEIGH-ON-SEA : L'agresseur qui a mortellement poignardé le député britannique David Amess avait été orienté vers le programme national de lutte contre la radicalisation, mais n'y avait pas été assidu, selon les médias britanniques samedi.


La police a déclaré tard samedi que les enquêteurs ont jusqu'à vendredi pour interroger le suspect, un homme de 25 ans, après l'avoir placé en détention en vertu de la loi sur le terrorisme, ce qui leur permet de prolonger sa détention.


L'enquête révèle selon les premiers éléments "une motivation potentielle lié à l'extrémisme islamiste", selon la police, qui a déclaré effectuer des perquisitions à trois adresses dans la région de Londres dans le cadre d'une "enquête au rythme soutenu".


Le député conservateur David Amess, 69 ans et père de 5 enfants recevait ses administrés dans une église méthodiste à Leigh-on-Sea, à environ 60 km à l'est de Londres, lorsqu'il a été poignardé à mort vendredi. 


L'homme interpellé serait un ressortissant britannique d'origine somalienne nommé Ali Harbi Ali, selon la BBC. 


Orienté il y a plusieurs années vers le programme britannique destiné aux personnes présentant un risque de radicalisation basé sur le volontariat, selon le diffuseur, il n'y aurait pas été très assidu et n'a jamais été officiellement un "sujet d'intérêt" pour l'agence de sécurité nationale. 


Les services de police et de sécurité pensent que l'assaillant a agi seul et qu'il était "auto-radicalisé", selon le Sunday Times. Il pourrait avoir été inspiré par Al-Shabab, les islamistes liés à Al-Qaïda en Somalie.

Rendez-vous

Le père d'Ali Harbi Ali, Harbi Ali Kullane, ancien conseiller du Premier ministre somalien, a confirmé au Sunday Times que son fils était en détention et s'est dit "très traumatisé". 


John Lamb, un conseiller conservateur local, a raconté à des médias britanniques que le jeune homme avait attendu patiemment son tour avant de se jeter sur le député et de le poignarder à plusieurs reprises devant deux assistantes du parlementaire.


"On m'a dit qu'il avait poignardé Sir David et qu'il avait simplement attendu dans la salle paroissiale jusqu'à l'arrivée de la police", a déclaré au Telegraph Kevin Buck, vice-président de l'association de circonscription.


Il avait pris rendez-vous une semaine à l'avance, selon le Daily Mail.


Samedi soir, des centaines de personnes ont assisté à une veillée aux chandelles sur un terrain de sport proche du lieu du crime, observant une minute de silence à la mémoire du député. 


En signe d'unité, le Premier ministre conservateur Boris Johnson et le chef du parti d'opposition travailliste, Keir Starmer, avaient déposé des gerbes de fleurs sur les lieux du drame samedi matin.


Boris Johnson a laissé un message saluant un "excellent parlementaire et un collègue et ami très aimé".


De nombreuses personnes, dont des membres de la communauté musulmane, sont venues déposer des bouquets de fleurs et des hommages écrits à la victime.

«Ondes de choc»
Ce meurtre ravive le traumatisme encore récent de l'assassinat de la députée travailliste Jo Cox en juin 2016.


L'élue de 41 ans avait été tuée de plusieurs balles et coups de couteau par un extrémiste de droite, Thomas Mair, 53 ans, une semaine avant le référendum britannique sur l'appartenance à l'Union européenne.


Ces deux drames interrogent sur les dispositifs de sécurité entourant les députés, en particulier au contact du public dans leurs circonscriptions.


Vendredi, la ministre de l'Intérieur Priti Patel a ordonné à la police de revoir les dispositions de sécurité pour les 650 députés et le Sunday Times a rapporté que chaque député pourrait bénéficier d'une protection de sécurité lors de ses rencontres avec le public. 


"Nous allons continuer, a-t-elle déclaré à la presse. "Nous ne pouvons pas être intimidés par un individu". 


Le député travailliste Chris Bryant a suggéré dans une tribune au Guardian que les députés ne rencontrent plus leurs administrés "que sur rendez-vous". "Nous ne voulons pas vivre dans des forteresses. Mais je ne veux pas perdre un autre collègue d'une mort violente", a-t-il expliqué. 


D'autres députés ont en revanche organisé comme prévu leurs permanences parlementaires samedi, comme le conservateur Robert Largan qui a affirmé qu'il continuerait à aller à la rencontre des électeurs, appelant sur Twitter à "défendre la démocratie".


David Amess lui-même avait écrit sur le harcèlement public et les abus en ligne dans son livre publié l'année dernière. "Ces attaques croissantes ont plutôt gâché la grande tradition britannique qui veut que le peuple rencontre ouvertement ses élus politiques", y avait-il avancé.


La police a recensé une augmentation des actes de délinquance visant les parlementaires: +126% entre 2017 et 2018 et +90% sur les quatre premiers mois de 2019, selon ses chiffres.


Déterminé à "examiner la sécurité des députés et toutes les mesures à prendre", le président de la chambre des Communes, Lindsay Hoyle, a souligné que le drame constituait "un choc pour la communauté parlementaire et l'ensemble du pays".


Russie: le suicide apparent d'un ministre sème la peur au sein de l'élite

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
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  • Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement
  • Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours

SAINT-PETERSBOURG: Le suicide probable du ministre russe des Transports, Roman Starovoït, annoncé peu après son limogeage lundi par Vladimir Poutine sur fond d'allégations de corruption, a profondément choqué l'élite politique, où chacun redoute de faire les frais de la chasse aux profiteurs.

Ses funérailles ont eu lieu vendredi dans un cimetière de Saint-Pétersbourg en présence de sa famille et de collègues, mais en l'absence de M. Poutine qui n'a pas non plus participé à la cérémonie d'adieu jeudi.

Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement.

Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours.

"C'est une grande perte pour nous, très inattendue. Nous sommes tous choqués", a déclaré à l'AFP Vassilissa, 42 ans, l'épouse d'un collègue de M. Starovoït, lors de la cérémonie de jeudi.

"Il était tellement actif, joyeux, il aimait énormément la vie. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver", ajoute cette femme, les larmes aux yeux.

Après avoir déposé devant le cercueil de grands bouquets de roses rouges, des anciens collègues de M. Starovoït, en costumes sombres, sont repartis très vite dans leurs luxueuses voitures noires.

Dans une ambiance très lourde rappelant les funérailles dans le film culte "Le Parrain" de Francis Ford Coppola, d'autres personnes interrogées par les journalistes de l'AFP dans la foule ont refusé de parler.

"Bouc émissaire" 

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin.

Son successeur à la tête de cette région, Alexeï Smirnov, a lui été arrêté au printemps pour le détournement des fonds destinés à renforcer les fortifications à la frontière. Celle-là même que les Ukrainiens ont traversé facilement, pour n'être repoussés que neuf mois plus tard.

Les autorités "ont essayé de faire de lui (Roman Starovoït) un bouc émissaire", accuse auprès de l'AFP Andreï Pertsev, analyste du média indépendant Meduza, reconnu "indésirable" et interdit en Russie.

L'incursion ukrainienne "s'est principalement produite parce qu'il n'y avait pas assez de soldats pour protéger la frontière", mais c'était "plus facile de rejeter la faute sur un responsable civil", explique-t-il.

L'affaire Starovoït s'inscrit dans une vague récente de répression visant de hauts responsables soupçonnés de s'être enrichis illégalement pendant l'offensive russe en Ukraine. Et selon des analystes, si les scandales de corruption on toujours existé en Russie, la campagne militaire a changé les règles du jeu politique.

"Il existait des règles auparavant, selon lesquelles les gens savaient: une fois qu'ils montaient suffisamment haut, on ne les embêtait plus", estime M. Pertsev. "Mais elles ne fonctionnent plus."

"On ne vole pas" 

Alors que Vladimir Poutine promettait régulièrement de s'attaquer à la corruption - étant lui même accusé de s'être enrichi illégalement par ses détracteurs -, les rares arrestations médiatisées ont été davantage utilisées pour cibler des opposants ou résultaient de luttes internes entre les échelons inférieurs du pouvoir en Russie.

Depuis l'offensive en Ukraine lancée en février 2022, "quelque chose dans le système a commencé à fonctionner de manière complètement différente", souligne la politologue Tatiana Stanovaïa du Centre Carnegie Russie Eurasie, interdit en Russie en tant qu'organisation "indésirable".

"Toute action ou inaction qui, aux yeux des autorités, accroît la vulnérabilité de l'État face aux actions hostiles de l'ennemi doit être punie sans pitié et sans compromis", estime Mme Stanovaïa en définissant la nouvelle approche du pouvoir.

Pour le Kremlin, la campagne en Ukraine est une "guerre sainte" qui a réécrit les règles, confirme Nina Khrouchtcheva, professeure à The New School, une université de New York, et arrière-petite-fille du dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev.

"Pendant une guerre sainte, on ne vole pas (...) on se serre la ceinture et on travaille 24 heures sur 24", résume-t-elle.

Signe des temps, plusieurs généraux et responsables de la Défense ont été arrêtés pour des affaires de détournement de fonds ces dernières années. Début juillet, l'ancien vice-ministre de la Défense Timour Ivanov a été condamné à 13 ans de prison.

Cette ambiance, selon Mme Stanovaïa, a créé un "sentiment de désespoir" au sein de l'élite politique à Moscou, qui est peu susceptible de s'atténuer.

"À l'avenir, le système sera prêt à sacrifier des figures de plus en plus en vue," avertit-elle.

 


Un trafic de stupéfiants démantelé entre Espagne et France, 13 arrestations

reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
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  • 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations
  • Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN

LYON: Treize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police.

Onze suspects ont été interpellés entre décembre 2023 et juillet 2024, notamment grâce à l'interception par les policiers de deux poids-lourds et d'un convoi de voitures "entre la région lyonnaise et le Gard", "au moment où les stupéfiants étaient remis à des équipes locales", explique la Direction interdépartementale de la police (DIPN) du Rhône dans un communiqué.

Dans le même laps de temps, 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations.

Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN.

Puis l'enquête a permis l'interpellation, le 30 juin dernier, d'un homme "soupçonné d'être le donneur d'ordres" et, le lendemain, d'un autre suspect, "fugitif condamné en 2016" à sept ans de prison pour trafic de stupéfiants. A son domicile dans l'Ain, "54 kg de cocaïne et plusieurs dizaines de milliers d'euros" ont été saisis, précise le communiqué qui n'en dit pas plus sur le profil de ces hommes. Ils ont été mis en examen le 4 juillet et placés en détention provisoire.

La police considère ainsi avoir réussi le "démantèlement de ce groupe criminel organisé (...) réalisant des importations de stupéfiants depuis l'Espagne vers la région Auvergne-Rhône-Alpes" pour des "quantités importantes".

 


Iran: la lauréate du prix Nobel de la Paix Mohammadi se dit «menacée d'élimination physique», selon le comité Nobel

La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone. (AFP)
La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone. (AFP)
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  • La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique"
  • Ces menaces "montrent clairement que sa sécurité est en jeu, à moins qu'elle ne s'engage à mettre fin à tout engagement public en Iran"

OSLO: La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone.

Ces menaces "montrent clairement que sa sécurité est en jeu, à moins qu'elle ne s'engage à mettre fin à tout engagement public en Iran" ainsi qu'à "toute apparition dans les médias", ajoute le comité Nobel dans un communiqué. Mme Mohammadi a été récompensée en 2023 pour "son combat contre l'oppression des femmes en Iran et pour la promotion des droits de l'homme".