Hommages à Samuel Paty dans sa ville, son collège et à l'Elysée

Des passants assistent à une cérémonie d'hommage à Samuel Paty, au collège Le Bois d'Aulne de Conflans-Saint-Honorine, le 16 octobre 2021. (Photo, AFP)
Des passants assistent à une cérémonie d'hommage à Samuel Paty, au collège Le Bois d'Aulne de Conflans-Saint-Honorine, le 16 octobre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 16 octobre 2021

Hommages à Samuel Paty dans sa ville, son collège et à l'Elysée

  • Des cérémonies en mémoire du professeur d'histoire-géographie, poignardé et décapité en pleine rue l'après-midi du 16 octobre 2020, se sont succédé toute la journée
  • Un montage d'images des différents rassemblements a été publié en début de soirée sur le compte Twitter du président Emmanuel Macron

CONFLANS-SAINTE-HONORINE : Main dans la main ou se tenant par les épaules, les anciens collègues de Samuel Paty lui ont rendu un hommage poignant samedi, au sein du collège où il enseignait en région parisienne, un an jour pour jour après son assassinat pour avoir montré des caricatures de Mahomet en classe.

Des cérémonies en mémoire du professeur d'histoire-géographie, poignardé et décapité en pleine rue l'après-midi du 16 octobre 2020, se sont succédé toute la journée, dans le Val-d'Oise où il vivait, dans les Yvelines où il travaillait et à Paris où sa famille a été reçue à l'Élysée.

Un montage d'images des différents rassemblements a été publié en début de soirée sur le compte Twitter du président Emmanuel Macron. On y entend le chef de l'Etat dire "nous continuerons, professeur, ce combat pour la liberté et pour la raison dont vous êtes désormais le visage". Un square situé face à la Sorbonne devait être également rebaptisé square Samuel-Paty.

En début d'après-midi, dans le collège du Bois d'Aulne de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), quelque 300 personnes se sont réunies sous une tente, à côté de la cour de récréation. Une vingtaine d'anciens collègues de Samuel Paty se sont succédé au micro, parfois en pleurs, en présence du ministre Jean-Michel Blanquer, des élèves et membres du personnel.

Un ruban violet accroché à leur vêtement car "nous nous souviendrons toujours de Samuel avec sa légendaire écharpe violette, son sac à dos et son casque sur les oreilles" quand il arrivait au collège, a dit un professeur, évoquant encore un Samuel qui "semblait toujours calme, serein", "bienveillant".

Les participants ont évoqué l'homme, l'ami, le père, l'enseignant qui, en salle des profs, lançait parfois "des débats philosophiques sur la liberté, sa tasse Star Wars à la main", selon un autre collègue. 

«Faire bloc»

Décrivant "un crime aussi révoltant qu’inimaginable", le ministre de l’Éducation nationale a assuré, un an après: "loin de nous diviser, ce drame contribue à faire bloc".

"M. Paty ne renonçait pas à enseigner ce qui était difficile", a insisté Jean-Michel Blanquer. Il a évoqué dans son discours un contexte de "montée des discours fanatiques et de haine" et "les réseaux sociaux qui ont joué un rôle si tragique dans cette affaire".

L'assassin de 18 ans, un réfugié russe d'origine tchétchène tué par la police peu après l'attentat, reprochait à Samuel Paty d'avoir montré des caricatures de Mahomet en classe après une campagne de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux au sujet du contenu de son cours sur la liberté d'expression.

Après la cérémonie au collège, plusieurs élèves et professeurs ont rejoint le rassemblement place de la Liberté à Conflans-Sainte-Honorine, où un monument en forme de livre a été dévoilé devant un millier de personnes.

«Éveiller les consciences»

Dans la matinée, une plaque a été inaugurée dans l'entrée du ministère de l'Éducation nationale par le Premier ministre Jean Castex, aux côtés des parents et de la famille de Samuel Paty qui ont souhaité rester très discrets et ne pas être filmés ni interrogés. Étaient présents de nombreux anciens ministres de l’Éducation, de gauche comme de droite.

La plaque dévoilée porte l'inscription "hommage à Samuel Paty, 18 septembre 1973 – 16 octobre 2020, professeur d’histoire-géographie et d’enseignement moral et civique. Assassiné par un terroriste islamiste pour avoir enseigné et défendu les valeurs de la République dont la liberté d’expression".

M. Castex a présenté Samuel Paty comme "un pédagogue créatif et déterminé, habité par une forme de vocation apte à éveiller les consciences", "un serviteur de la République", "victime du terrorisme islamiste et de la lâcheté humaine".

C'est dans une rue d'Eragny-sur-Oise (Val-d'Oise) que l'attentat s'était produit, à quelques centaines de mètres seulement du collège de Conflans-Sainte-Honorine dont sortait l'enseignant.

Plusieurs centaines d'habitants d'Eragny-sur-Oise, où vivait Samuel Paty, se sont réunis pour une cérémonie. "Il habitait ici, il a été tué ici. (...) Cette barbarie nous a bouleversées", a confié Maguy, 75 ans, résidant près du lieu du crime. Des jeunes ont lu des textes évoquant la liberté d'expression et une fresque colorée a été dévoilée sur le mur d'un gymnase, accompagnée d'une citation de Victor Hugo: "la liberté commence là où l'ignorance finit". 


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.


Grenoble: l'adolescent blessé par balles toujours dans le coma

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
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  • Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012
  • L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet

GRENOBLE: L'adolescent atteint dimanche par trois balles près d'un point de vente de drogue à Grenoble est toujours dans le coma avec un pronostic vital engagé et ses agresseurs en fuite, a indiqué lundi le parquet.

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué.

Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012.

L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet.

Le drame s'est déroulé dimanche vers 3H00 du matin près d'un point de vente de drogue du quartier Chorier-Berriat, dans l'ouest de la capitale iséroise. Neuf étuis de balles de 9 mm avaient été retrouvés sur place. "Le ou les auteurs des tirs n'ont pas été interpellés à cette heure", précise le communiqué.

Le mineur faisait l'objet d'une convocation devant le tribunal pour enfants de Grenoble le 10 décembre 2025, après avoir été contrôlé en possession de cannabis et de cocaïne sur un point de deal connu, situé près du lieu où il a été blessé dimanche, selon la même source.

Il avait à plusieurs reprises fugué du foyer où il était hébergé, a-t-on ajouté.

Un homme se présentant comme son grand frère, également connu de la police sous plusieurs alias, s'est présenté à l'hôpital où il a été transporté, indique également le parquet.


Macron reçoit Zelensky en vue d'un accord d'armement «historique» pour défendre le ciel ukrainien

Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
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  • Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev
  • Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe"

VELIZY-VILLACOUBLAY: Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine.

Les industriels vont notamment présenter au dirigeant du pays en guerre depuis 2022 avec la Russie l'avion de combat français Rafale et son armement, le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération, ainsi que plusieurs systèmes de drones. Une "lettre d'intention", dont la teneur précise n'a pas été dévoilée, doit ensuite être signée.

Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev.

Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe".

L'Elysée a notamment évoqué "la défense du ciel ukrainien", alors que le président ukrainien a renouvelé samedi son appel pour obtenir davantage de systèmes de défense aérienne, au lendemain de nouvelles frappes russes massives contre son pays. Dans la nuit de dimanche a lundi, d'autres frappes ont tué au moins trois personnes dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, selon les autorités locales.

Cette neuvième visite du dirigeant ukrainien en France depuis le début de l'invasion russe en février 2022 intervient alors que la situation sur le front est compliquée pour son pays, à l'orée de l'hiver. Et que l'Ukraine est ébranlée par un scandale de corruption ayant poussé deux ministres à la démission et forcé Volodymyr Zelensky à prendre des sanctions contre l'un de ses proches.

"Sur les sujets de la corruption, il faut être extraordinairement vigilant. On l'est et on l'est en particulier dans ce processus d'adhésion à l'Union européenne" entamé par l'Ukraine, a rappelé samedi le ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, sur la chaîne LCI.

Volodymyr Zelensky a déjà signé le mois dernier une lettre d'intention en vue d'acquérir 100 à 150 avions de chasse suédois Gripen, une manière d'afficher un tournant par rapport aux cessions d'armements par les pays occidentaux alliés et de planifier le renforcement à long terme de la défense ukrainienne après l'issue du conflit.

La France a déjà livré des chasseurs Mirage à Kiev, mais il n'avait jusqu'ici pas été question de voir l'Ukraine se doter du Rafale, fleuron de l'aviation de combat français.

Le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération qui sera aussi présenté au dirigeant ukrainien doit être livré à la France à partir de 2027 et dispose de capacités d'interception étendues contre les missiles par rapport au SAMP-T, dont un exemplaire est déployé en Ukraine.

"Force multinationale" 

Après cette visite à Villacoublay, au sud-ouest de Paris, les deux dirigeants participeront dans l'après-midi à l'Elysée à un "forum drones franco-ukrainien".

Kiev entend utiliser cette année plus de 4,5 millions de drones, qui sont responsables de 70% des destructions de matériels ennemis sur le front. Le pays a développé pour cela un agile réseau de production. L'Ukraine utilise également des drones pour abattre les drones Shahed lancés chaque nuit contre elle.

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se rendront par ailleurs au mont Valérien, à l'ouest de Paris, visiter l'état-major de la "force multinationale Ukraine" que Paris et Londres préparent pour qu'elle puisse être déployée dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu et des "garanties de sécurité" à fournir à Kiev.

Mis en place par la "coalition de volontaires", à laquelle participent, selon l'Elysée, 35 pays en incluant l'Ukraine, cet état-major "fonctionne" et est "dès à présent" capable "de déployer une force dès le lendemain d'un cessez-le-feu", assure-t-on côté français.

Les garanties de sécurité envisagées pour l'Ukraine, échafaudées depuis des mois par cette coalition, comprennent un soutien à l'armée de Kiev et des volets terrestre, maritime et aérien. Mais leur mise en œuvre reste conditionnée à un très hypothétique arrêt des combats.