Sur le Bosphore, Merkel remercie Erdogan sans omettre ses critiques

La chancelière allemande Angela Merkel a salué une dernière fois samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan (Photo, AFP/TURKISH PRESIDENTIAL PRESS SERVICE/Murat CETINMUHURDAR).
La chancelière allemande Angela Merkel a salué une dernière fois samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan (Photo, AFP/TURKISH PRESIDENTIAL PRESS SERVICE/Murat CETINMUHURDAR).
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Publié le Dimanche 17 octobre 2021

Sur le Bosphore, Merkel remercie Erdogan sans omettre ses critiques

  • Partenaire essentiel en Europe de la Turquie, l'Allemagne est plusieurs fois intervenue en faveur d'Ankara quand les relations se dégradaient avec l'Union Européenne
  • Les sources de tensions restent nombreuses entre Bruxelles et Ankara, alimentées notamment par les missions d'exploration gazière menées par la Turquie dans les eaux grecques et chypriotes en Méditerranée orientale

ISTANBUL: Des remerciements et quelques critiques: la chancelière allemande Angela Merkel a salué une dernière fois samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan, "un important partenaire" qu'elle a souvent défendu au sein de l'Europe.

Arrivée la veille, la chancelière, qui poursuit une tournée d'adieu après 16 ans à la tête de la première puissance économique européenne, était reçue à Tarabya, l'une des résidences présidentielles les plus spectaculaires sur le Bosphore à Istanbul, où elle a été invitée à déjeuner.

"J'ai été parfois critique face aux développements auxquels nous avons assisté dans le domaine des droits de l'homme et des libertés individuelles", a-t-elle reconnu lors d'une conférence de presse à l'issue de la rencontre.

"La seule chose que je peux vous dire, c'est qu'il en ira de même avec le prochain gouvernement allemand: la relation entre la Turquie et l'Allemagne continuera, avec ses bons et ses mauvais côtés", a-t-elle promis.

De son côté, le président Erdogan, qui a remercié par deux fois sa "chère amie" Angela Merkel, s'est inquiété par avance de la suite: "Il n'est jamais facile de travailler avec une coalition" comme celle qui est en cours de négociations en Allemagne pour la formation du futur gouvernement, a-t-il estimé.

Au cours de ses 16 années à la tête de l'Allemagne, et malgré de sérieuses divergences parfois, voire de fortes tensions après le putsch manqué de juillet 2016 en Turquie, Mme Merkel a toujours veillé à maintenir la porte ouverte entre Berlin et Ankara et évité que l'Europe ne ferme les siennes à son grand voisin.

Partenaire essentiel en Europe de la Turquie, l'Allemagne, où habitent environ trois millions de personnes d'origine turque, selon les dernières estimations officielles, est plusieurs fois intervenue en faveur d'Ankara quand les relations se dégradaient avec l'Union Européenne.

Elle a notamment agi comme un rouage important d'un accord conclu sur la question cruciale des migrants. L'UE a ainsi offert six milliards d'euros pour que la Turquie retienne les refugiés sur son sol, sans les laisser pousser plus à l'ouest.

Le président turc a d'ailleurs fait valoir samedi que son pays était devenu "une guest-house" (une maison d'hôtes) pour les réfugiés, dont plus de 3,5 millions de Syriens et 300.000 Afghans accueillis actuellement sur son territoire.

La chancelière a rendu hommage à "cette tâche importante" et garanti que "le soutien européen à la Turquie continuera": "Parce que nous voulons mettre fin au trafic d'êtres humains, le soutien de l'UE est nécessaire: nous avons déjà versé 4,5 milliards d'euros sur les 6 milliards" convenus.

Relation personnelle

La relation particulière de l'Allemagne avec la Turquie, très dépendante de la personnalité de Mme Merkel et de son poids sur la scène européenne, risque de connaître des trous d'air avec la nouvelle équipe à venir à Berlin, estime Günter Seufert, chercheur à l’Institut allemand des affaires internationales et de sécurité.

Les deux dirigeants avaient certes des "relations personnelles difficiles sur bien des points mais ils sont toujours parvenus à sauvegarder une atmosphère de coopération et de travail. L’Allemagne n'a jamais fermé la porte et a toujours laissé un canal ouvert", a indiqué le chercheur à l'AFP.

Grâce à elle, souligne-t-il, les relations sont restées bien meilleures avec Berlin qu'avec les Etats-Unis ou la France. Mais l'avenir, prédit-il, s'annonce nettement plus difficile pour les deux pays, en particulier sur la gestion des migrants: "Quel que soit le nouveau chancelier, il n'aura pas sur la scène européenne le poids ni l'autorité d'Angela Merkel; il lui sera donc beaucoup plus difficile de coordonner la politique européenne comme elle le faisait".

Pour M. Seufert, le départ d'Angela Merkel augure même "des temps difficiles" pour la Turquie.

Car les sources de tensions restent nombreuses entre Bruxelles et Ankara, alimentées notamment par les missions d'exploration gazière menées par la Turquie dans les eaux grecques et chypriotes en Méditerranée orientale, ou par la présence de militaires turcs en Libye. 

Le président Erdogan est en outre vu comme le principal obstacle à la normalisation de la situation à Chypre, toujours coupée en deux, et s'accroche à une "solution à deux Etats" dont l'UE ne veut pas.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.