Covid au Brésil: Bolsonaro face à ses accusateurs du Sénat

Pour le moment, Jair Bolsonaro est «blindé» par deux alliés qui occupent des fonctions-clé, le procureur-général Augusto Aras et le président de la Chambre des députés, Arthur Lira. (AFP)
Pour le moment, Jair Bolsonaro est «blindé» par deux alliés qui occupent des fonctions-clé, le procureur-général Augusto Aras et le président de la Chambre des députés, Arthur Lira. (AFP)
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Publié le Dimanche 17 octobre 2021

Covid au Brésil: Bolsonaro face à ses accusateurs du Sénat

  • Le rapporteur Renan Calheiros a déjà annoncé au moins 11 chefs d'accusation, tels «homicide par omission», «charlatanisme» ou «crime contre l'humanité»
  • Jair Bolsonaro est soupçonné par la CPI d'avoir fermé les yeux sur une affaire de vaccins surfacturés, qui lui vaut déjà une enquête du parquet

BRASILIA: Mal en point dans les sondages, le président brésilien Jair Bolsonaro va se retrouver à nouveau dans les cordes mardi, avec la publication d'un rapport d'une commission d'enquête du Sénat (CPI) sur sa politique jugée irresponsable face à la crise du coronavirus.


Le rapporteur Renan Calheiros a déjà annoncé au moins 11 chefs d'accusation, tels "homicide par omission", "charlatanisme" ou "crime contre l'humanité".


Les analystes estiment toutefois que ce rapport très attendu n'aura qu'un impact "symbolique" à court terme, le président d'extrême droite disposant encore du soutien nécessaire au Parlement pour faire barrage à une éventuelle procédure de destitution.


Mais les conséquences politiques pourraient s'avérer désastreuses pour celui qui est loin d'être assuré d'être réélu dans moins d'un an, car donné largement battu par l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.


Depuis cinq mois, la petite salle du Sénat où se sont déroulées les auditions de la CPI a été le théâtre d'échanges souvent houleux, avec parfois des insultes, des larmes -- et même l'arrestation d'un témoin pour parjure.

Covid au Brésil: une crise sanitaire marquée par les scandales

Retards et soupçons de corruption dans l'acquisition de vaccins, expériences avec des "cobayes humains", pénurie d'oxygène: la crise du coronavirus au Brésil a été émaillée de nombreux scandales sur lesquels s'est penchée une commission d'enquête du Sénat (CPI).


Durant cinq mois, la CPI a interrogé des dizaines de témoins, au cours de séances souvent houleuses. Ils ont fait des révélations qui pourraient avoir des conséquences aussi bien judiciaires que politiques pour le président Jair Bolsonaro et ses ministres. 

Pénurie d'oxygène

En janvier, l'oxygène a fait cruellement défaut dans les hôpitaux de Manaus, en Amazonie (nord), qui vivait un pic de contaminations en raison de l'apparition du variant Gamma.


Des dizaines de patients sont morts asphyxiés, tandis que des familles en détresse achetaient des bonbonnes à prix d'or sur le marché noir.


Accusé d'avoir réagi trop tard, le ministre de la Santé de l'époque, Eduardo Pazuello, a affirmé devant la CPI ne pas avoir été averti à temps par l'entreprise qui fournissait l'oxygène et les autorités de l'Etat d'Amazonas, dont Manaus est la capitale.


Le gouvernement a assuré également avoir mis à disposition de l'Amazonas le budget nécessaire pour faire face à la pandémie.


"Ce n'est pas l'argent qui a manqué, c'est l'oxygène. A cause de problèmes logistiques, de l'incompétence du gouvernement fédéral, des autorités locales et de beaucoup d'autres personnes", a déclaré à l'AFP le président de la CPI, Omar Aziz.

Acquisition tardive de vaccins

Carlos Murillo, patron de Pfizer Amérique Latine, a révélé à la CPI que le gouvernement Bolsonaro avait ignoré au moins trois offres de 70 millions de doses de vaccins en août 2020.


Si elles avaient été achetées à ce moment-là, la campagne d'immunisation aurait pu débuter dès décembre, comme dans la plupart des pays européens.


Mais elle n'a commencé qu'à la mi-janvier, au compte-gouttes, avec le vaccin chinois Coronavac, pourtant décrié par Jair Bolsonaro, et celui d'AstraZeneca. Les premières doses de Pfizer ne sont arrivées qu'en avril.  


Soupçons de corruption 

La CPI a enquêté sur des irrégularités dans l'achat par le ministère de la Santé du vaccin indien Covaxin.


Un haut fonctionnaire du ministère, Ricardo Miranda, a fait état de "pressions atypiques" pour approuver l'achat de doses du Covaxin qu'il jugeait surfacturées.


Ce fonctionnaire et son frère, le député Luis Miranda, ont fait part personnellement à Jair Bolsonaro de leurs soupçons, mais aucune mesure n'aurait été prise par le président.


À la demande de plusieurs sénateurs, dont le vice-président de la CPI, Randolfe Rodrigues, le parquet brésilien a ouvert une enquête contre le chef de l'Etat pour "prévarication".

«Patients cobayes»

La CPI a enquêté également sur les relations entre Brasilia et des mutuelles de santé privées accusées de promouvoir le "traitement précoce", avec notamment de l'hydroxychloroquine, dont l'inefficacité a été prouvée scientifiquement.


Le cas le plus emblématique est celui de Prevent Senior, qui gère une dizaine d'hôpitaux à Sao Paulo.


Prevent Senior est soupçonnée d'avoir mené à l'insu de ses patients des expériences avec un "Kit Covid" contenant entre autres de l'hydroxychloroquine, et d'avoir fait pression sur ses médecins pour les prescrire à des "cobayes humains".


Plus grave encore, elle aurait maquillé les statistiques de l'expérience, rapportant deux décès liés au Covid-19 au lieu de neuf.


"Je suis le témoin vivant de ces pratiques criminelles", a lancé devant la CPI Tadeu Andrade, 65 ans, qui a reçu le Kit Covid à domicile après une consultation en télémédecine.


Une semaine plus tard, son état de santé s'est détérioré et il a été hospitalisé dans un établissement de Prevent Senior. Sa famille a ensuite été informée qu'il était condamné et allait être placé en soins palliatifs. Mais ses proches ont contesté ce diagnostic, et exigé qu'il continue d'être soigné. M. Andrade a fini par guérir.


"Ces patients ont été transformés en cobayes alors qu'ils étaient dans une situation de vulnérabilité extrême", a dit à l'AFPTV Bruna Morato, avocate de 12 médecins ayant dénoncé les expériences de Prevent Senior, qui nie toute irrégularité.


La CPI soupçonne des liens de l'entreprise avec un "cabinet parallèle" du gouvernement Bolsonaro qui tentait d'imposer les "traitements précoces" pour éviter de devoir prendre des mesures de restrictions de l'activité économique. 

«Pratiques effrayantes»
Ce grand déballage diffusé en direct à la télévision des semaines durant a mis au jour les principales "omissions" du gouvernement durant la crise sanitaire qui a fait plus de 600 000 morts.


Les sénateurs ont notamment tenté d'établir les responsabilités dans des épisodes cauchemardesques comme la mort de dizaines de patients asphyxiés en janvier faute d'oxygène dans les hôpitaux de Manaus, en Amazonie.


En auditionnant des ministres, des parlementaires, mais aussi des représentants d'entreprises privées, la CPI s'est aussi penchée sur d'autres faits connus, comme les retards dans l'acquisition de vaccins. 


Mais au fil des auditions, des révélations explosives ont été faites, notamment sur des scandales de corruption.


Jair Bolsonaro est soupçonné par la CPI d'avoir fermé les yeux sur une affaire de vaccins surfacturés, qui lui vaut déjà une enquête du parquet.


Le gouvernement est également accusé de promouvoir des "traitements précoces" inefficaces contre le virus, notamment à base d'hydroxychloroquine, médicament controversé dont le président n'a cessé de vanter les mérites.


Mais les Brésiliens ont surtout été choqués par les accusations gravissimes contre Prevent Senior, service hospitalier privé et mutuelle de santé, soupçonné d'avoir mené des expériences clandestines avec ces traitements à l'insu de ses patients et d'avoir minimisé les chiffres de décès du Covid-19.


"Ce sont des pratiques effrayantes, du jamais vu dans des hôpitaux depuis le Seconde Guerre mondiale", a déclaré à l'AFPTV Bruna Morato, avocate de 12 médecins disant avoir été contraints par Prevent Senior à prendre part à ces expériences.

«Mascarade»
La CPI n'a pas le pouvoir d'engager directement des poursuites, mais son rapport sera envoyé aux organes compétents comme le parquet ou la Cour des comptes, et pourrait également être transmis à la Cour pénale internationale, où d'autres plaintes ont déjà été déposées contre Jair Bolsonaro.


"Nous avons découvert beaucoup de choses, Bolsonaro et son entourage ont commis beaucoup de crimes, desquels il devra répondre, au Brésil, mais aussi à l'étranger", a déclaré à l'AFP le président de la CPI, Omar Aziz.


Déjà ciblé par cinq enquêtes de la Cour suprême et du Tribunal supérieur électoral, non seulement autour du Covid, mais aussi d'autres affaires, Jair Bolsonaro n'a cessé de décrédibiliser la commission sénatoriale, une "mascarade".


Pour le politologue Cremoar de Souza, le rapport de la CPI aura surtout un "impact symbolique", en contribuant à l'usure d'un président dont la cote de popularité est au plus bas.


Pour le moment, Jair Bolsonaro est "blindé" par deux alliés qui occupent des fonctions-clé, le procureur-général Augusto Aras et le président de la Chambre des députés, Arthur Lira.


M. Aras est le seul à pouvoir inculper le président pour des crimes de droit commun, ce que Creomar de Souza juge "peu probable".


Quant à Arthur Lira, c'est lui qui décide de soumettre ou non au vote des députés l'ouverture d'une procédure de destitution.


Plus de 130 demandes de destitution ont déjà été déposées, mais ignorées par le président de la chambre basse. M. Lira est un des chefs de file du "Centrao", groupe informel de parlementaires qui monnaient leur soutien en échange de postes importants ou de subventions pour leurs fiefs électoraux.


Avec le rapport incendiaire de la CPI, "le prix de ce soutien va être de plus en plus élevé", prédit Creomar de Souza.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.