Pour le patriarche maronite du Liban, aucun parti ne devrait recourir à la violence

Le patriarche maronite libanais Béchara Boutros Al-Rai s’exprimant après avoir rencontré le président Michel Aoun au palais présidentiel de Baabda, Liban, le 15 juillet 2020. (Reuters)
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Publié le Lundi 18 octobre 2021

Pour le patriarche maronite du Liban, aucun parti ne devrait recourir à la violence

  • Les violences de jeudi ont fait 7 victimes parmi la communauté chiite
  • «Nous devons libérer le pouvoir judiciaire de l'ingérence politique, de l'activisme politique sectaire et partisan et respecter son indépendance selon le principe de la séparation des pouvoirs», a-t-il dit dans son sermon

BEYROUTH: Le patriarche maronite du Liban Béchara Boutros Al-Rai, le plus haut dignitaire chrétien, a déclaré dimanche que le système judiciaire du pays ne devrait subir aucune ingérence politique ou « activisme » vu les tensions qui entourent l’enquête sur l'explosion de l'année dernière dans le port de Beyrouth. 

Rai déclare également qu'il est inacceptable qu'un parti ait recours à des menaces ou de la violence après les troubles meurtriers de la semaine dernière autour de l'enquête – la pire effusion de sang dans les rues du Liban depuis plus d'une décennie - et qui ont ravivé les souvenirs sanglants de la guerre civile de 1975-1990. 

« Nous devons libérer le pouvoir judiciaire de l'ingérence politique, de l'activisme politique sectaire et partisan et respecter son indépendance selon le principe de la séparation des pouvoirs », a-t-il dit dans son sermon. 

Rai, chef de l'église maronite, a un rôle influent en tant que chef religieux de la plus grande communauté chrétienne du Liban, où le pouvoir politique est divisé entre les principales communautés chrétienne, musulmane et druze. 

L'enquête sur l'explosion du 4 août 2020, qui a fait plus de 200 victimes et dévasté des quartiers de Beyrouth, a peu avancé face à l’opposition de factions politiques. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a qualifié le juge Tarek Bitar – l'enquêteur principal – de partial et de politisé. 

« Le doute croissant sur l'intégrité du système judiciaire qui dure depuis un certain temps a non seulement ébranlé le système judiciaire mais aussi la réputation du Liban », souligne Rai. 

Sept musulmans chiites ont été tués jeudi alors que la foule s’engageait dans une manifestation contre Bitar convoquée par le groupe chiite Hezbollah soutenu par l'Iran et son allié chiite Amal. 

La violence augmente les inquiétudes concernant la stabilité d'un pays qui abonde en armes et qui est aux prises avec un effondrement économique. 

« Le système démocratique met à notre disposition des moyens pacifiques pour exprimer le soutien ou l’opposition, il n'est donc pas acceptable qu'un parti ait recours à des menaces ou à la violence et établisse des barrages pour obtenir ce qu'il veut par la force », s’indigne Rai. 

Le Hezbollah accuse le parti des Forces chrétiennes libanaises d’avoir provoqué la mort des 7 chiites jeudi, une accusation démentie par le chef de ce parti, Samir Geagea. 

Les auteurs doivent être tenus responsables, a déclaré dimanche la chaîne de télévision pro-iranienne Al-Mayadeen citant un représentant du Hezbollah au parlement libanais. 

« Ce que les criminels (...) ont fait est un massacre et cela aura des répercussions importantes », déclare le député Hassan Fadallah, selon la chaîne basée à Beyrouth. « Ceux qui ont incité, planifié (...) et ouvert le feu devraient être tenus responsables jusqu'au haut de l’échelle. » 

Jeudi, l'armée a d'abord déclaré que des balles avaient été tirées sur des manifestants alors qu'ils traversaient le rond-point de Tayouneh qui sépare les quartiers chrétiens et musulmans chiites. Elle a précisé plus tard qu'il y avait eu une « altercation et un échange de coups de feu » lors de la manifestation. 

Le ministre de la Défense Maurice Selim a déclaré samedi qu'une bousculade et un affrontement à Tayouneh avaient entraîné des coups de feu des deux côtés, ajoutant que l'échange de coups de feu avait précédé le tir des francs-tireurs. 

Les familles des victimes de l'explosion du port ont exprimé leur soutien au juge Bitar samedi après qu'un porte-parole de l'un de leurs groupes a étonnamment retourné sa veste vendredi soir demandant son dessaisissement 

Son changement soudain de position a provoqué une vague de spéculations sur les réseaux sociaux sur la possibilité qu’il soit menacé. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Al-Azhar Al-Sharif condamne les crimes terroristes contre les civils à Gaza

Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
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  • Al-Azhar réitère la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités et de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza»
  • Al-Azhar mentionne que les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès

LE CAIRE: Al-Azhar Al-Sharif, la plus ancienne et la plus importante institution d’enseignement de l’islam sunnite, a fermement condamné «les crimes terroristes commis contre les civils dans la bande de Gaza».

Dans un communiqué, Al-Azhar condamne ces attaques «dont l’atrocité a été révélée par les nombreuses informations selon lesquelles des centaines de corps d’enfants, de femmes, de personnes âgées et de membres du personnel médical ont été enterrés dans des fosses communes dans les environs des complexes médicaux Nasser et Al-Shifa».

«De même, des dizaines de corps ont été retrouvés “éparpillés” dans des centres d’hébergement et de déplacement, des tentes et des quartiers résidentiels dans la bande de Gaza.»

Al-Azhar affirme au monde que «ces fosses communes sont une preuve indéniable que ces atrocités et ces horreurs sont devenues un comportement quotidien normal pour Israël».

L’institution appelle les peuples du monde à s’unir pour protester de manière à dissuader les régimes qui soutiennent ces crimes.

Elle réclame un procès international urgent contre «le gouvernement terroriste d’occupation, qui ne connaît plus le sens de l’humanité ni du droit à la vie et qui commet des génocides tous les jours».

Al-Azhar réitère par ailleurs la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités, de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza et aux souffrances et catastrophes humanitaires sans précédent qui en découlent, et de garantir la protection des civils et l’acheminement d’une aide humanitaire suffisante et durable dans toutes les parties de la bande de Gaza».

L’institution présente aussi ses «sincères condoléances au peuple palestinien et aux familles des martyrs, priant Allah Tout-Puissant de leur accorder son immense miséricorde et son pardon, à rassurer les cœurs de leurs familles et de leurs proches, et à accélérer le rétablissement des malades».

Citant des articles de presse, Al-Azhar mentionne que, depuis samedi, les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’UE assouplit les règles en matière de visas pour l’Arabie saoudite, Oman et Bahreïn

L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
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  • Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis peuvent désormais bénéficier de visas à entrées multiples d’une durée de cinq ans
  • Il s’agit d’«une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels», affirme l’ambassadeur

RIYAD: Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis pourront se rendre plus facilement en Europe à la suite d’une décision de la Commission européenne visant à assouplir les règles en matière de visas.

Jeudi, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Arabie saoudite, Christophe Farnaud, a déclaré à des journalistes à Riyad que les nouvelles règles relatives aux visas Schengen constituaient «une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels et la facilitation des échanges entre les citoyens de l’UE et du Conseil de coopération du Golfe [CCG]».

En vertu des nouvelles règles, un visa à entrées multiples sera normalement délivré pour une durée de cinq ans aux demandeurs retenus, y compris à ceux qui présentent une demande pour la première fois.

«Le processus est le même, mais la durée du visa est plus longue, ce qui leur permet de se rendre dans 29 pays européens en utilisant le même visa à entrées multiples, valable pour une durée de cinq ans», a expliqué M. Farnaud.

Ce dernier a déclaré qu’il était important de placer le changement de visa «dans le contexte des relations stratégiques entre cette région et l’Europe».

L’espace Schengen regroupe 29 pays européens, dont 25 sont des États membres de l’UE: la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, le Danemark, l’Allemagne, l’Estonie, la Grèce, l’Espagne, la France, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Hongrie, Malte, les Pays-Bas, l’Autriche, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, la Slovaquie, la Finlande et la Suède, ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.

Les États membres mettront en œuvre cette décision dès qu’ils auront reçu les notifications, a assuré M. Farnaud.

«Comme nous le savons, la notification a été faite mercredi. Donc, à partir de maintenant, les États membres peuvent délivrer ces visas, à moins qu’il n’y ait une raison technique qui les oblige à attendre quelques jours», a-t-il précisé.

«Je suis très heureux d’avoir pu travailler sur ce projet et je dois dire que j’ai reçu de nombreuses réponses très positives de la part des citoyens, notamment des Saoudiens. Je pense que c’est une excellente nouvelle», a ajouté M. Farnaud.

L’envoyé a indiqué que l’Europe travaillait également sur la mise en place de visas électroniques, «mais cela prendra un certain temps».

«Je ne peux pas vous dire combien de temps exactement, car cela implique des décisions de la part des États membres sur des aspects techniques. Ce projet se concrétisera donc, mais cela prendra un certain temps», a-t-il indiqué.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com