Le Bélarus chasse l'ambassadeur et consomme la rupture avec la France

Alexandre Loukachenko accuse les gouvernements occidentaux d'avoir fomenté les manifestations contre lui dans l'espoir de provoquer une révolution. (Photo, AFP)
Alexandre Loukachenko accuse les gouvernements occidentaux d'avoir fomenté les manifestations contre lui dans l'espoir de provoquer une révolution. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 18 octobre 2021

Le Bélarus chasse l'ambassadeur et consomme la rupture avec la France

  • Minsk reprochait à l'ambassadeur de France, Nicolas de Bouillane de Lacoste, de ne pas avoir voulu remettre, depuis son arrivée en décembre 2020, ses lettres de créance au chef de l'Etat
  • En cause, le refus de la France, comme nombre d'autres pays occidentaux, de reconnaître la réélection très contestée de Loukachenko

MOSCOU: Le Bélarus a rappelé lundi son ambassadeur à Paris après avoir contraint au départ son homologue français, nouvelle illustration des tensions avec les Occidentaux du fait de la violente répression de l'opposition au président Alexandre Loukachenko.

Minsk reprochait à l'ambassadeur de France, Nicolas de Bouillane de Lacoste, de ne pas avoir voulu remettre, depuis son arrivée en décembre 2020, ses lettres de créance au chef de l'Etat, une cérémonie qui officialise la prise de fonctions.

En cause, le refus de la France, comme nombre d'autres pays occidentaux, de reconnaître la réélection très contestée de M. Loukachenko en août 2020, car celui-ci a orchestré la répression d'un vaste mouvement de protestation post-électoral.

En conséquence, "l'ambassadeur du Bélarus en France, Igor Fissenko, a été rappelé à Minsk pour consultations", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère bélarusse des Affaires étrangères, Anatoli Glaz.

Il a dit souhaiter "rétablir entièrement le fonctionnement des deux missions diplomatiques", tout en regrettant le refus français de présenter les lettres de créance.

De son côté, l'ambassadeur Nicolas de Lacoste a fait ses adieux à son pays d'accueil dans une vidéo en bélarusse diffusée lundi sur le site de l'ambassade, dans laquelle il rappelle que "la France n'a pas reconnu le résultat de l'élection du 9 août" 2020.

La diplomatie française a déploré lundi son départ forcé, conséquence, a-t-elle estimé, d'une décision "unilatérale" et "injustifiée" des autorités bélarusses qui ont "réduit les moyens d'action de notre poste à Minsk".

"En conséquence, des mesures proportionnées ont été prises" à l'égard de la représentation diplomatique bélarusse en France, a précisé le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.

La France "continuera de se tenir aux côtés du peuple bélarusse, en appui d'une solution politique durable à la crise que connaît" le Bélarus, a-t-il souligné.

La réélection controversée à un sixième mandat de M. Loukachenko avait entraîné des mois de manifestations massives mais réprimées dans cette ex-république soviétique, alliée de la Russie de Vladimir Poutine.

L'Union européenne et les Etats-Unis ont adopté une série de sanctions à l'égard du régime bélarusse, qui a emprisonné ou contraint à l'exil toutes les figures de l'opposition. 

Lettonie et Etats-Unis aussi

Nombre de médias indépendants et d'ONG ont par ailleurs été fermés, et leurs employés ou représentants harcelés par les forces de sécurité. Là aussi, nombreux sont ceux à avoir été incarcérés ou à avoir choisi l'émigration.

Le Bélarus résiste à ces sanctions grâce à l'appui politico-militaire et financier de Moscou. Les deux pays préparent aussi la signature d'accords destinés à intégrer plus encore leurs deux économies, sous la houlette de la Russie. 

Minsk a coupé les liens avec d'autres interlocuteurs occidentaux ces derniers mois.

En mars, il avait expulsé tout le personnel de l'ambassade de Lettonie, dont l'ambassadeur, parce que les autorités de ce pays avaient utilisé le drapeau de l'opposition bélarusse lors d'un championnat de hockey sur glace.

En août, Minsk avait aussi retiré son accord pour la nomination de l'ambassadrice américaine Julie Fisher, qui avait été confirmée en décembre comme la première envoyée des Etats-Unis dans cette ex-république soviétique depuis 2008. Elle n'a donc jamais pu venir à Minsk.

Alexandre Loukachenko accuse les gouvernements occidentaux d'avoir fomenté les manifestations contre lui dans l'espoir de provoquer une révolution afin de déstabiliser un allié fidèle de la Russie. 

Le régime a réussi à mettre un terme à la contestation de rue, mais la répression n'a pas cessé pour autant. Le mois dernier, un tribunal bélarusse a ainsi condamné une des principales figures de l'opposition, Maria Kolesnikova, à 11 ans de prison.

Sur le plan diplomatique, la candidate à la présidentielle contre M. Loukachenko qui a dû s'exiler, Svetlana Tikhanovskaïa, est devenue un visage familier en Europe et aux Etats-Unis. 

Elle parcourt les capitales occidentales et a mobilisé les grands dirigeants de la planète, appelant la communauté internationale à faire pression sur le Bélarus. Elle a notamment été reçue par Joe Biden, Angela Merkel et Emmanuel Macron.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.