La Corée du Nord affirme avoir lancé un missile depuis un sous-marin

Un lancement depuis un sous-marin en activité marquerait une nouvelle étape pour l'arsenal nord-coréen, avec la possibilité d'un déploiement au-delà de la péninsule coréenne et une capacité de seconde frappe en cas d'attaque sur ses bases militaires. (Photo, AFP)
Un lancement depuis un sous-marin en activité marquerait une nouvelle étape pour l'arsenal nord-coréen, avec la possibilité d'un déploiement au-delà de la péninsule coréenne et une capacité de seconde frappe en cas d'attaque sur ses bases militaires. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 20 octobre 2021

La Corée du Nord affirme avoir lancé un missile depuis un sous-marin

  • Washington et Londres annoncent une réunion urgente du Conseil de sécurité mercredi alors que le dialogue avec Pyongyang est à l'arrêt
  • «A chaque essai, le régime ajoute de nouveaux outils de provocation, ce qui n'est pas une bonne nouvelle pour les USA, la Corée du Sud et le Japon»

SEOUL : La Corée du Nord a affirmé mercredi avoir lancé un missile balistique depuis un sous-marin ce qui, si l'information était confirmée, permettrait à ce pays doté de l'arme nucléaire d'avoir une capacité de seconde frappe.

Ce test pourrait constituer une avancée technologique considérable au moment où les deux Corées, toujours techniquement en guerre, semblent lancées dans une course à l'armement et que le dialogue Washington-Pyongyang est à l'arrêt.

L'agence officielle nord-coréenne KCNA a annoncé mercredi que la Corée du Nord avait testé la veille avec succès un "nouveau type" de missile balistique lancé par un sous-marin.

gf:

 

L'arme est dotée de "nombreuses technologies avancées de contrôle et de guidage", selon KCNA. Des images publiées par le quotidien Rodong Sinmun ont montré le missile jaillissant d'une mer calme ainsi qu'un sous-marin en train de faire surface.

KCNA a précisé que le missile a été tiré depuis le même sous-marin, le "8.24 Yongung", que celui utilisé par le pays lors de son premier essai de missile balistique stratégique mer-sol (SLBM) en 2016, ce qui suggère que les progrès de la Corée du Nord en matière de capacités de lancement n'ont guère évolué depuis.

gjl
La semaine dernière, une exposition consacrée à la défense à Pyongyang a été l'occasion de présenter l'armement du pays, notamment un énorme missile balistique intercontinental (ICBM), dévoilé l'an passé lors d'un défilé militaire. (Photo, AFP)

 

Selon une analyse publiée en 2018 par l'institut de recherches américain Nuclear Threat Initiative, le "8.24 Yongung" est un sous-marin expérimental "capable de lancer un unique missile balistique", mais qui doit faire surface au bout de quelques jours, ce qui limite ses capacités opérationnelles.

Le Pentagone avait pour sa part estimé que le précédent essai de SLBM, en 2019, avait été réalisé depuis une plate-forme immergée.

Un lancement depuis un sous-marin en activité marquerait néanmoins une nouvelle étape pour l'arsenal nord-coréen, avec la possibilité d'un déploiement au-delà de la péninsule coréenne et une capacité de seconde frappe en cas d'attaque sur ses bases militaires.

La France exhorte la Corée du Nord à se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU

"La France a pris connaissance avec la plus grande préoccupation des annonces faisant état d’un tir de missile balistique effectué hier depuis un sous-marin par la Corée du Nord", a fait savoir le Quai d'Orsay.

Paris a condamné les tirs répétés effectués par la Corée du Nord ces dernières semaines et "exhorte une nouvelle fois la Corée du Nord à se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et à s’engager dans un processus de dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible".

Le Conseil de sécurité de l'ONU prévoit de se réunir en urgence à huis clos mercredi après-midi à la demande du Royaume-Uni et des Etats-Unis, ont indiqué des diplomates à l'AFP.

La Maison Blanche a souligné que le nouveau lancement était une menace qui ne faisait que souligner le besoin "urgent" de dialogue avec Pyongyang, mais aussi son engagement "inébranlable" à aider à défendre la Corée du Sud et le Japon.

La Corée du Nord est frappée d'une série de sanctions par l'ONU car elle poursuit le développement d'armes nucléaires et de missiles balistiques en contravention avec ses résolutions.

La Corée du Nord "veut une dissuasion nucléaire plus résistante capable de faire chanter ses voisins et les Etats-Unis", estime Leif-Eric Easley, professeur d'études internationales à l'Université Ewha de Séoul.

"Le SLBM nord-coréen est probablement loin d'être déployé de manière opérationnelle avec une tête nucléaire", pense-t-il, mais "Kim (Jong Un, le dirigeant nord-coréen ndlr) ne peut se permettre politiquement de sembler distancé dans une course aux armements régionale".

"Nous avons assisté à cinq lancements de missiles par la Corée du Nord ces deux derniers mois", notamment un missile à longue portée, une arme tirée depuis un train et un missile présenté comme hypersonique, a rappelé Soo Kim, analyste chez RAND Corporation.

"Chaque essai a montré quelque chose de différent dans les capacités de Pyongyang en matière de missiles. Le régime ajoute de nouveaux outils de provocation, ce qui n'est pas vraiment une bonne nouvelle pour les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon", a-t-elle ajouté.

En septembre, la Corée du Sud avait testé son premier SLBM, devenant l'un des rares pays dotés de cette technologie avancée, et a dévoilé un missile de croisière hypersonique.

La semaine dernière, une exposition consacrée à la défense a été l'occasion de présenter l'armement du pays, notamment un énorme missile balistique intercontinental (ICBM), dévoilé l'an passé lors d'un défilé militaire.

Pyongyang affirme avoir besoin d'un tel arsenal pour se défendre contre une éventuelle invasion américaine.

Lors de cette exposition, Kim Jong Un a accusé les Etats-Unis, avec qui le dialogue est au point mort depuis 2019, d'être la "cause profonde" de l'instabilité dans la péninsule.

(Avec AFP)


Russie: le suicide apparent d'un ministre sème la peur au sein de l'élite

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
Short Url
  • Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement
  • Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours

SAINT-PETERSBOURG: Le suicide probable du ministre russe des Transports, Roman Starovoït, annoncé peu après son limogeage lundi par Vladimir Poutine sur fond d'allégations de corruption, a profondément choqué l'élite politique, où chacun redoute de faire les frais de la chasse aux profiteurs.

Ses funérailles ont eu lieu vendredi dans un cimetière de Saint-Pétersbourg en présence de sa famille et de collègues, mais en l'absence de M. Poutine qui n'a pas non plus participé à la cérémonie d'adieu jeudi.

Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement.

Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours.

"C'est une grande perte pour nous, très inattendue. Nous sommes tous choqués", a déclaré à l'AFP Vassilissa, 42 ans, l'épouse d'un collègue de M. Starovoït, lors de la cérémonie de jeudi.

"Il était tellement actif, joyeux, il aimait énormément la vie. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver", ajoute cette femme, les larmes aux yeux.

Après avoir déposé devant le cercueil de grands bouquets de roses rouges, des anciens collègues de M. Starovoït, en costumes sombres, sont repartis très vite dans leurs luxueuses voitures noires.

Dans une ambiance très lourde rappelant les funérailles dans le film culte "Le Parrain" de Francis Ford Coppola, d'autres personnes interrogées par les journalistes de l'AFP dans la foule ont refusé de parler.

"Bouc émissaire" 

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin.

Son successeur à la tête de cette région, Alexeï Smirnov, a lui été arrêté au printemps pour le détournement des fonds destinés à renforcer les fortifications à la frontière. Celle-là même que les Ukrainiens ont traversé facilement, pour n'être repoussés que neuf mois plus tard.

Les autorités "ont essayé de faire de lui (Roman Starovoït) un bouc émissaire", accuse auprès de l'AFP Andreï Pertsev, analyste du média indépendant Meduza, reconnu "indésirable" et interdit en Russie.

L'incursion ukrainienne "s'est principalement produite parce qu'il n'y avait pas assez de soldats pour protéger la frontière", mais c'était "plus facile de rejeter la faute sur un responsable civil", explique-t-il.

L'affaire Starovoït s'inscrit dans une vague récente de répression visant de hauts responsables soupçonnés de s'être enrichis illégalement pendant l'offensive russe en Ukraine. Et selon des analystes, si les scandales de corruption on toujours existé en Russie, la campagne militaire a changé les règles du jeu politique.

"Il existait des règles auparavant, selon lesquelles les gens savaient: une fois qu'ils montaient suffisamment haut, on ne les embêtait plus", estime M. Pertsev. "Mais elles ne fonctionnent plus."

"On ne vole pas" 

Alors que Vladimir Poutine promettait régulièrement de s'attaquer à la corruption - étant lui même accusé de s'être enrichi illégalement par ses détracteurs -, les rares arrestations médiatisées ont été davantage utilisées pour cibler des opposants ou résultaient de luttes internes entre les échelons inférieurs du pouvoir en Russie.

Depuis l'offensive en Ukraine lancée en février 2022, "quelque chose dans le système a commencé à fonctionner de manière complètement différente", souligne la politologue Tatiana Stanovaïa du Centre Carnegie Russie Eurasie, interdit en Russie en tant qu'organisation "indésirable".

"Toute action ou inaction qui, aux yeux des autorités, accroît la vulnérabilité de l'État face aux actions hostiles de l'ennemi doit être punie sans pitié et sans compromis", estime Mme Stanovaïa en définissant la nouvelle approche du pouvoir.

Pour le Kremlin, la campagne en Ukraine est une "guerre sainte" qui a réécrit les règles, confirme Nina Khrouchtcheva, professeure à The New School, une université de New York, et arrière-petite-fille du dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev.

"Pendant une guerre sainte, on ne vole pas (...) on se serre la ceinture et on travaille 24 heures sur 24", résume-t-elle.

Signe des temps, plusieurs généraux et responsables de la Défense ont été arrêtés pour des affaires de détournement de fonds ces dernières années. Début juillet, l'ancien vice-ministre de la Défense Timour Ivanov a été condamné à 13 ans de prison.

Cette ambiance, selon Mme Stanovaïa, a créé un "sentiment de désespoir" au sein de l'élite politique à Moscou, qui est peu susceptible de s'atténuer.

"À l'avenir, le système sera prêt à sacrifier des figures de plus en plus en vue," avertit-elle.

 


Un trafic de stupéfiants démantelé entre Espagne et France, 13 arrestations

reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
Short Url
  • 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations
  • Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN

LYON: Treize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police.

Onze suspects ont été interpellés entre décembre 2023 et juillet 2024, notamment grâce à l'interception par les policiers de deux poids-lourds et d'un convoi de voitures "entre la région lyonnaise et le Gard", "au moment où les stupéfiants étaient remis à des équipes locales", explique la Direction interdépartementale de la police (DIPN) du Rhône dans un communiqué.

Dans le même laps de temps, 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations.

Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN.

Puis l'enquête a permis l'interpellation, le 30 juin dernier, d'un homme "soupçonné d'être le donneur d'ordres" et, le lendemain, d'un autre suspect, "fugitif condamné en 2016" à sept ans de prison pour trafic de stupéfiants. A son domicile dans l'Ain, "54 kg de cocaïne et plusieurs dizaines de milliers d'euros" ont été saisis, précise le communiqué qui n'en dit pas plus sur le profil de ces hommes. Ils ont été mis en examen le 4 juillet et placés en détention provisoire.

La police considère ainsi avoir réussi le "démantèlement de ce groupe criminel organisé (...) réalisant des importations de stupéfiants depuis l'Espagne vers la région Auvergne-Rhône-Alpes" pour des "quantités importantes".

 


Iran: la lauréate du prix Nobel de la Paix Mohammadi se dit «menacée d'élimination physique», selon le comité Nobel

La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone. (AFP)
La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone. (AFP)
Short Url
  • La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique"
  • Ces menaces "montrent clairement que sa sécurité est en jeu, à moins qu'elle ne s'engage à mettre fin à tout engagement public en Iran"

OSLO: La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone.

Ces menaces "montrent clairement que sa sécurité est en jeu, à moins qu'elle ne s'engage à mettre fin à tout engagement public en Iran" ainsi qu'à "toute apparition dans les médias", ajoute le comité Nobel dans un communiqué. Mme Mohammadi a été récompensée en 2023 pour "son combat contre l'oppression des femmes en Iran et pour la promotion des droits de l'homme".