Les Syriens quittent le Liban pour emprunter une nouvelle route migratoire vers l’Europe

La Biélorussie a été accusée d’offrir des visas touristiques aux migrants et de les aider à franchir sa frontière (Photo, AFP)
La Biélorussie a été accusée d’offrir des visas touristiques aux migrants et de les aider à franchir sa frontière (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 22 octobre 2021

Les Syriens quittent le Liban pour emprunter une nouvelle route migratoire vers l’Europe

  • Des milliers de personnes postulent pour des «visas touristiques» en Biélorussie, pays qui est accusé d’aider des demandeurs d’asile à franchir sa frontière
  • Depuis deux mois, plus de 16 000 sans-papiers seraient entrés dans l’UE depuis Minsk

BEYROUTH: Face à la flambée du coût de la vie et aux bas salaires, des réfugiés et des travailleurs syriens désespérés abandonnent le Liban et prennent le chemin de l’Europe, via la Biélorussie, au risque de perdre leur vie et les économies de leur famille.

Un travailleur syrien sans-papiers, arrivé à Beyrouth il y a quatre ans et vivant avec sa sœur de 20 ans dans la capitale, confie à Arab News que «travailler au Liban n’a plus de sens». «Je passe toute la journée à livrer des marchandises pour toucher 50 000 livres libanaises (environ 2 euros dollars sur le marché noir)», explique Ahmed. «C’est loin d’être suffisant avec l’inflation galopante».

Rien qu’au cours des deux derniers mois, plus de 16 000 sans-papiers seraient entrés dans l’UE depuis la Biélorussie, après que le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a répondu aux sanctions imposées par Bruxelles en déclarant qu’il n’empêcherait plus les demandeurs d’asile de passer en Pologne voisine.

La Biélorussie a été accusée d’offrir des visas touristiques aux migrants et de les aider à franchir sa frontière, une initiative qui semble avoir rendu obsolète l’ancienne route migratoire passant par la Turquie et les îles grecques.

Les compagnies aériennes arabes et étrangères qui organisent des voyages vers la Biélorussie en passant par le Liban connaissent une hausse de la demande depuis septembre, tandis que les Syriens font des queues interminables devant les bureaux de la Direction générale de la sûreté générale à Beyrouth pour récupérer leurs passeports ou payer les frais de résidence.

Les citoyens libanais peuvent obtenir un visa pour la Biélorussie une fois arrivés à l’aéroport de Minsk. Toutefois, les Syriens, les Irakiens et les Palestiniens doivent obtenir un visa touristique à l’avance.

Ahmed raconte à Arab News qu’il a trouvé une vidéo sur TikTok de Syriens parlant de leur voyage en Biélorussie, en Pologne et en Allemagne, et affirmant que ce trajet était moins risqué qu’une traversée de la Méditerranée. «Je prépare mes documents pour partir avant la fin du mois d’octobre, car avec l’hiver, les conditions climatiques rendront le trajet plus périlleux», explique-t-il.

Les migrants qui entreprennent ce voyage sont confrontés à des conditions dangereuses, avec des températures nocturnes glaciales et le risque de se perdre dans des forêts denses le long de la frontière de 500 km. Ils doivent également faire face à des passeurs de différentes nationalités qui exigent des milliers de dollars d’avance.

Des publications sur les réseaux sociaux fournissent des détails sur le voyage et sur les sommes que les migrants doivent s’attendre à payer. Ceux qui parviennent à leur destination finale rassurent leurs familles en leur disant qu’ils sont arrivés au «camp», une expression que les réfugiés utilisent pour décrire le salut, dans leur quête d’une «vie meilleure».

Ali, 35 ans, qui travaille comme concierge dans la banlieue de Beyrouth depuis plus de dix ans, indique que des amis qui ont emprunté cette route migratoire l’ont appelé via WhatsApp et «semblaient très heureux». Cependant, Ali affirme qu’il n’envisagerait pas de faire ce voyage. «Les migrants doivent être jeunes. Il n’y a pas de place pour les familles dans un voyage aussi ardu.»

Fin mai, la Biélorussie a annoncé qu’elle n’empêcherait pas les migrants d’entrer en Europe, en réponse à une série de sanctions imposées par l’UE après que les autorités biélorusses ont forcé un avion de ligne à atterrir à Minsk et se sont emparées du journaliste d’opposition Roman Protasevich qui se trouvait à bord. À la suite de cet incident, l’UE a interdit aux compagnies biélorusses d’utiliser son espace aérien et ses aéroports.

Selon un travailleur syrien, qui a requis l’anonymat, «les Syriens en Syrie et au Liban entendent parler de la route migratoire de l’Europe via la Biélorussie depuis le mois d’août, mais ils sont restés sceptiques quant à cet itinéraire jusqu’en septembre».

«Ceux qui travaillent légalement au Liban ont le droit de voyager depuis l’aéroport de Beyrouth et de retourner dans le pays tant que leur permis de séjour est valide, mais si un réfugié souhaite quitter le Liban et aller en Biélorussie, il doit signer un document indiquant qu’il ne reviendra jamais», ajoute-t-il.

Le site Web du consulat de Biélorussie au Liban contient des instructions pour l’obtention d’un visa d’entrée en Biélorussie, avec une liste des documents requis et des frais de visa. Les Syriens, les Irakiens et les Palestiniens ont besoin d’un visa touristique pour entrer dans le pays. Ils doivent fournir le nom de la compagnie aérienne, un passeport valide pour au moins six mois et une police d’assurance qui coûte 12 euros. Un visa pour entrer dans le pays coûte 25 euros.

Le site de l’ambassade est submergé de questions de Syriens souhaitant obtenir un «visa touristique pour une semaine». Trois compagnies aériennes, Syrian Air, Emirates et Turkish Airlines, effectuent des vols vers Minsk depuis le Liban. Selon les Syriens, ces vols «sont entièrement réservés par des touristes».

«L’Office du tourisme m’a demandé de payer 4000 dollars (environ 3430 euros) pour le visa, une réservation d’une semaine dans un hôtel et le billet d’avion. Quand j’arriverai en Biélorussie, je devrai attendre, avec un groupe de 10 ou 15 personnes, quelqu’un qui nous fournira un téléphone portable avec un accès à Internet et un emplacement sur la frontière avec la Pologne que nous sommes censés atteindre à pied, en traversant une forêt à la frontière», précise Ahmed.

La traversée de la Biélorussie vers la Pologne devient de plus en plus difficile. Les amis d’Ali lui ont expliqué que «la police biélorusse ferme les yeux sur ceux qui marchent dans la forêt, mais que les autorités polonaises chargées de la sécurité ont des consignes très strictes. Si elles attrapent des personnes qui tentent de franchir illégalement la frontière, elles les renvoient en Biélorussie. Pour autant, les demandeurs d’asile n’abandonnent pas. Ils continuent d’essayer. Ceux qui ne parviennent pas à atteindre l’emplacement rentrent à l’hôtel et réessayent le lendemain».

«Ceux qui s’occupent des opérations de contrebande sont de différentes nationalités, et peuvent être biélorusses, irakiens ou syriens», explique-t-il. Ali raconte par ailleurs qu’un de ses proches «a eu de la chance en traversant la forêt, car il est tombé et s’est blessé à la jambe, mais il y avait un médecin syrien dans le groupe, qui est également demandeur d’asile».

La Pologne a signalé que ses patrouilles frontalières ont arrêté des centaines de migrants depuis le mois d’août. Les groupes de migrants comprennent des réfugiés afghans, irakiens et syriens, ainsi que des personnes originaires de Turquie et de Jordanie.

Selon plusieurs articles de presse, plusieurs demandeurs d’asile sont morts d’épuisement en raison de la chute des températures dans les forêts situées à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne. L’agence de presse polonaise a rapporté que le corps d’un jeune Syrien de 19 ans qui s’est noyé dans le Boug, à la frontière, a été retrouvé mercredi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE condamne les frappes israéliennes au Liban, exige le respect du cessez-le-feu

Un soldat de l'armée libanaise discute avec un ouvrier alors qu'il déblaye les décombres d'un site visé pendant la nuit par une frappe aérienne israélienne dans le village d'Et Taybeh, dans le sud du Liban. (AFP)
Un soldat de l'armée libanaise discute avec un ouvrier alors qu'il déblaye les décombres d'un site visé pendant la nuit par une frappe aérienne israélienne dans le village d'Et Taybeh, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • L’Union européenne condamne les frappes israéliennes au sud du Liban et appelle Israël à respecter la résolution 1701 ainsi que le cessez-le-feu signé avec le Hezbollah en novembre 2024
  • L’UE exhorte toutes les parties libanaises, notamment le Hezbollah, à éviter toute escalade et à préserver les progrès réalisés vers la stabilité régionale

BRUXELLES: L'Union européenne a condamné les récentes frappes israéliennes sur le sud du Liban et appelé à respecter le cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le Hezbollah, dans un communiqué publié samedi par sa diplomatie.

"L'UE appelle Israël à mettre fin à toutes les actions qui violent la résolution 1701 et l'accord de cessez-le-feu conclu il y a un an, en novembre 2024", souligne Anouar El Anouni, porte-parole de l'UE pour les Affaires étrangères.

"Dans le même temps, nous exhortons tous les acteurs libanais, et en particulier le Hezbollah, à s'abstenir de toute mesure ou réaction susceptible d'aggraver encore la situation. Toutes les parties doivent s'attacher à préserver le cessez-le-feu et les progrès accomplis jusqu'à présent", insiste le porte-parole.

De nouvelles frappes ont été menées jeudi sur le sud du Liban par Israël, qui a dit viser des cibles du mouvement pro-iranien Hezbollah, accusé de vouloir se réarmer.

L'armée israélienne avait appelé auparavant des habitants de quatre villages à évacuer des bâtiments en prévenant qu'elle allait frapper des infrastructures militaires du mouvement libanais.

L'armée libanaise a elle estimé que les raids israéliens visaient à "empêcher l'achèvement" de son déploiement dans cette région, conformément à l'accord de cessez-le-feu qui avait mis fin il y a près d'un an à la guerre entre le Hezbollah et Israël.

Ces frappes israéliennes ont déjà été condamnées par le président libanais Joseph Aoun et par l'Iran, qui a dénoncé vendredi des "attaques sauvages" et appelé la communauté internationale à réagir.


Le Soudan au bord du gouffre, selon un haut responsable de l’ONU

Le conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide a déclaré vendredi que le Soudan pourrait être proche d'un point de basculement vers des atrocités, alors que les informations faisant état de meurtres et d'attaques généralisés contre des civils à El-Fasher se multiplient. (AFP)
Le conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide a déclaré vendredi que le Soudan pourrait être proche d'un point de basculement vers des atrocités, alors que les informations faisant état de meurtres et d'attaques généralisés contre des civils à El-Fasher se multiplient. (AFP)
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  • Des attaques directes contre les civils” soulignent la nécessité d’une action urgente, alerte Chaloka Beyani
  • L’ONU met en garde contre l’aggravation de la situation au Darfour-Nord, où des centaines de milliers de personnes font face à des pénuries aiguës de nourriture, d’eau et de soins médicaux

NEW YORK : Le conseiller spécial de l’ONU pour la prévention du génocide a déclaré vendredi que le Soudan pourrait être sur le point de basculer dans des atrocités massives, alors que se multiplient les rapports faisant état de meurtres et d’attaques contre des civils à El-Fasher.

Mettant en garde contre le fait qu’“un seuil est sur le point d’être franchi”, Chaloka Beyani a affirmé que “lorsque notre bureau tire la sonnette d’alarme, c’est que la situation dépasse largement les violations ordinaires des droits humains ou du droit humanitaire international.”

Il a ajouté que “l’ampleur des atrocités montre qu’une action précoce doit être engagée.”

Beyani a dénoncé de “graves violations massives du droit international des droits de l’homme” et de “nouvelles attaques directes contre les civils” perpétrées par les belligérants au Darfour.

Des rapports et vidéos, apparus fin octobre, montrent des atrocités présumées commises par les Forces de soutien rapide (RSF) après leur prise de contrôle d’El-Fasher sur les troupes gouvernementales, mettant fin à un siège qui durait depuis plus de 500 jours.

Le coordinateur des secours d’urgence de l’ONU, Tom Fletcher, a récemment déclaré devant le Conseil de sécurité que “l’horreur se poursuit” au Darfour, avertissant que les civils restaient piégés dans une spirale de violences généralisées.

Le bureau de Beyani a indiqué que plusieurs indicateurs de risque d’atrocités étaient désormais présents au Soudan, tout en rappelant que seule une cour internationale pourrait déterminer si un génocide avait été commis.

La Cour pénale internationale (CPI) a également fait part de sa “profonde inquiétude” cette semaine, précisant qu’elle recueillait des éléments de preuve concernant des massacres, viols et autres atrocités présumés à El-Fasher.

Parallèlement, plusieurs sources indiquent que les RSF ont accepté un “cessez-le-feu humanitaire” proposé par les États-Unis, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

L’ONU a par ailleurs averti que les conditions humanitaires continuaient de se détériorer au Darfour-Nord, où des centaines de milliers de déplacés d’El-Fasher souffrent de pénuries extrêmes de nourriture, d’eau et de soins médicaux.

Les agences humanitaires installent de nouveaux camps à Tawila et dans d’autres zones voisines, mais plus de 650 000 personnes restent dans un besoin urgent d’aide.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Conseil de sécurité de l’ONU lève les sanctions contre le président syrien Ahmad al-Chareh

Le président syrien Ahmed al-Chareh rend visite au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres (hors champ) lors de l'Assemblée générale au siège des Nations unies à New York, le 24 septembre 2025. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh rend visite au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres (hors champ) lors de l'Assemblée générale au siège des Nations unies à New York, le 24 septembre 2025. (AFP)
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  • Résolution présentée par les États-Unis, qui retirent également de la liste le ministre de l’Intérieur Anas Hasan Khattab, adoptée avec 14 voix pour, aucune contre ; la Chine s’abstient
  • L’envoyé américain à l’ONU, Mike Waltz, déclare que le Conseil envoie « un signal politique fort reconnaissant que la Syrie entre dans une nouvelle ère » après la chute du régime Assad en décembre dernier

NEW YORK: Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté jeudi la levée des sanctions visant Ahmad al-Chareh, retirant ainsi le président syrien de la Liste des sanctions Daech et Al-Qaïda, dans une décision largement considérée comme un signe de reconnaissance internationale du nouvel ordre politique post-Assad en Syrie.

La résolution 2729, déposée par les États-Unis, a été adoptée par 14 voix pour, aucune contre, et une abstention, celle de la Chine. Elle retire également le ministre syrien de l’Intérieur, Anas Hasan Khattab, auparavant désigné dans le cadre du même régime de sanctions.

Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations unies, le Conseil a déclaré jeudi que les deux responsables ne sont plus soumis aux gels d’avoirs ni aux interdictions de voyager imposés par les précédentes mesures de lutte contre le terrorisme.

Al-Chareh est arrivé jeudi à Belém, au Brésil, pour la Conférence des Nations unies sur le changement climatique de 2025 (COP 30), et doit rencontrer le président américain Donald Trump à la Maison-Blanche à Washington lundi.

Al-Chareh a dirigé la coalition Hayat Tahrir Al-Sham lors de l’offensive de décembre 2024 qui a renversé le régime Assad, après quoi il est devenu le dirigeant de facto de la Syrie.

Washington exhortait depuis plusieurs mois les quinze membres du Conseil de sécurité à assouplir les sanctions visant la Syrie et les responsables de son nouveau gouvernement.

Le représentant permanent des États-Unis auprès de l’ONU, Mike Waltz, a déclaré qu’en adoptant la résolution, le Conseil envoyait « un signal politique fort reconnaissant que la Syrie est entrée dans une nouvelle ère depuis que Assad et ses associés ont été renversés en décembre 2024 ».

Il a ajouté : « Il existe aujourd’hui un nouveau gouvernement syrien, dirigé par le président Ahmad al-Chareh, qui travaille dur pour remplir ses engagements en matière de lutte contre le terrorisme et les stupéfiants, d’élimination de tout reste d’armes chimiques, et de promotion de la sécurité et de la stabilité régionales, ainsi que d’un processus politique inclusif, conduit et possédé par les Syriens eux-mêmes.

« Comme le président Trump l’a précédemment indiqué, la Syrie a désormais sa chance de grandeur. »

En rendant sa décision, le Conseil de sécurité a rappelé une série de résolutions précédentes visant Daech, Al-Qaïda et les groupes qui leur sont affiliés, et a réaffirmé son « engagement fort en faveur de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale de la République arabe syrienne ».

Le texte de la résolution, consulté par Arab News, souligne que le retrait des responsables syriens de la liste est conforme aux efforts visant à promouvoir « la reconstruction à long terme, la stabilité et le développement économique » du pays, tout en maintenant l’intégrité du cadre mondial des sanctions antiterroristes.

La résolution salue l’engagement de la République arabe syrienne à garantir « un accès humanitaire complet, sûr, rapide et sans entrave » conformément au droit humanitaire international ; à lutter contre le terrorisme, y compris les combattants terroristes étrangers, ainsi que les individus, groupes, entreprises et entités affiliés à Daech ou Al-Qaïda ; à protéger les droits humains et à assurer la sécurité de tous les Syriens, quelle que soit leur appartenance ethnique ou religieuse ; à poursuivre les efforts de lutte contre les stupéfiants ; à promouvoir la justice transitionnelle ; à œuvrer pour la non-prolifération et l’élimination des restes d’armes chimiques ; à renforcer la sécurité et la stabilité régionales ; et à mener un processus politique inclusif, dirigé et possédé par les Syriens eux-mêmes.

Le Conseil a exprimé son attente que les autorités syriennes respectent ces engagements et contribuent à la stabilité régionale.

Al-Chareh avait été sanctionné par l’ONU en mai 2014, lorsque Hayat Tahrir Al-Sham, alors affiliée à Al-Qaïda, avait été ajoutée à la Liste des sanctions Daech et Al-Qaïda. Cette désignation imposait une interdiction de voyager et un gel des avoirs qui devaient rester en vigueur pendant plus d’une décennie.

Le vote de jeudi au Conseil de sécurité fait suite à la décision de Washington, en mai, de lever la plupart des sanctions américaines contre la Syrie. Ces mesures, instaurées en 1979 et considérablement élargies après le déclenchement de la guerre civile syrienne en 2011, limitaient le commerce, l’investissement et les exportations d’énergie. Bien que la majorité de ces restrictions aient été levées, certaines dispositions du Congrès restent en place dans l’attente d’un examen ultérieur.

En retirant officiellement Ahmad al-Chareh de la liste, la résolution du Conseil de sécurité est considérée comme un tournant dans l’engagement international envers les nouvelles autorités syriennes.

Des diplomates ont décrit cette décision à la fois comme une reconnaissance pragmatique des nouvelles réalités sur le terrain et comme une incitation à poursuivre la coopération en matière d’accès humanitaire, de lutte contre le terrorisme et de réforme politique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com