Pour la junte birmane, les accusations de l'ONU sont une «incitation à la violence»

La semaine dernière, l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean), doutant de la volonté du régime birman de mettre fin aux troubles meurtriers, a annoncé l'exclusion du chef de la junte, Min Aung Hlaing. (Photo, AFP)
La semaine dernière, l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean), doutant de la volonté du régime birman de mettre fin aux troubles meurtriers, a annoncé l'exclusion du chef de la junte, Min Aung Hlaing. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 24 octobre 2021

Pour la junte birmane, les accusations de l'ONU sont une «incitation à la violence»

  • Depuis le putsch, la répression des protestataires en Birmanie a fait plus de 1 100 morts, selon une ONG locale faisant le décompte
  • Les militaires sont soumis à une pression croissante de la communauté internationale pour engager le dialogue avec leurs opposants

RANGOUN: La junte birmane a qualifié dimanche d'"incitation à la violence" les dernières informations de l'ONU sur les droits humains dans le pays, en proie au chaos depuis un coup d'Etat militaire en février.

Depuis le putsch, la répression des protestataires en Birmanie a fait plus de 1 100 morts, selon une ONG locale faisant le décompte.

Tom Andrews, le rapporteur de l'ONU pour les droits humains dans ce pays d'Asie du Sud-Est, a déclaré vendredi devant l'Assemblée générale des Nations unies, à New York (Etats-Unis), craindre que la situation empire, accusant la junte de "masser des dizaines de milliers de troupes et des armes lourdes" dans le nord du pays et redoutant "des atrocités de masse encore plus nombreuses". 

"Ces tactiques sont une sinistre réminiscence de celles employées par les forces armées avant leurs attaques génocidaires contre les Rohingyas dans l'Etat Rakhine en 2016 et 2017", a-t-il ajouté.

La junte a rejeté ces déclarations dimanche, accusant les Nations unies d'utiliser les droits humains comme "moyen politique de s'ingérer dans les affaires internes de la Birmanie". 

Les informations de l'ONU "ne peuvent que créer plus de divisions au sein de la nation et sont une incitation à la violence interne", a rétorqué le régime militaire dans un communiqué.

Presque neuf mois après avoir pris le pouvoir, les généraux birmans n'arrivent toujours pas à contrôler l'opposition, alors que des groupes d'autodéfense locaux affrontent régulièrement l'armée sur le terrain.

Plus de 70 militaires et 93 policiers ont péri depuis le début des troubles en février, a indiqué dimanche la junte. Les analystes estiment que l'armée minimise ses pertes au combat.

Les militaires sont soumis à une pression croissante de la communauté internationale pour engager le dialogue avec leurs opposants.

La semaine dernière, l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean), doutant de la volonté du régime birman de mettre fin aux troubles meurtriers, a annoncé l'exclusion du chef de la junte, Min Aung Hlaing, du prochain sommet du bloc, formé par dix pays. Une mesure forte à l'encontre du pouvoir militaire, qui s'est dit "extrêmement déçu".

Le Royaume-Uni a également décidé de ne pas inviter la junte à un futur sommet des ministres des Affaires étrangères du G7 et de l'Asean.

Le coup d'Etat a réduit à néant la décennie de tentative démocratique en Birmanie. L'ex-dirigeante civile et prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi est aujourd'hui poursuivie pour des motifs pouvant lui valoir des décennies de prison.

Le chef de son équipe d'avocats a indiqué récemment que le régime lui avait interdit de parler à la presse, à des diplomates étrangers et à des organisations internationales.

Ses autres avocats sont menacés des mêmes restrictions, ce qui musèlerait des sources d'informations centrales sur les audiences au tribunal de l'ex-dirigeante, interdites à la presse.

Aung San Suu Kyi, qui a passé l'essentiel de sa vie à résister aux généraux birmans, doit être entendue mardi par un tribunal, pour la première fois depuis le coup d'Etat.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.