Les leaders libanais conviennent d'une solution constitutionnelle à la crise des enquêtes

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a rencontré mardi le patriarche maronite, Béchara Boutros al-Raï, au Grand Sérail à Beyrouth. (Photo, Reuters)
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a rencontré mardi le patriarche maronite, Béchara Boutros al-Raï, au Grand Sérail à Beyrouth. (Photo, Reuters)
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Publié le Mercredi 27 octobre 2021

Les leaders libanais conviennent d'une solution constitutionnelle à la crise des enquêtes

  • «Il existe une solution constitutionnelle et légale à la crise actuelle», a affirmé le patriarche maronite, Béchara Boutros al-Raï
  • Une source officielle a révélé que la solution impliquerait la poursuite des anciens ministres mis en examen pour l'explosion du port de Beyrouth en août 2020 devant un tribunal spécial composé de députés et de juges

BEYROUTH: Le chef de la principale communauté chrétienne au Liban a déclaré mardi que les trois principaux leaders politiques du pays s’étaient mis d'accord sur une «solution» aux tensions politiques et à la paralysie du gouvernement liées aux deux grandes enquêtes judiciaires en cours.

«Il existe une solution constitutionnelle et légale à la crise actuelle», a affirmé le patriarche maronite, Béchara Boutros al-Raï, lors d'une conférence de presse à la suite d’une journée passée à naviguer entre le Premier ministre, Najib Mikati, le président du parlement, Nabih Berri, et le président, Michel Aoun.

Une source officielle a souligné que la solution impliquerait la poursuite des anciens ministres mis en examen pour l'explosion du port de Beyrouth en août 2020 devant un tribunal spécial composé de députés et de juges, tout en permettant à l'enquêteur chargé de l’affaire, le juge Tarek Bitar, de mener son enquête sur les autres fonctionnaires de niveau inférieur.

Le tribunal spécial, formé par un vote parlementaire, n'a jamais exigé de comptes à aucun fonctionnaire.

Bitar a tenté d’interroger de hauts responsables, notamment d'anciens ministres affiliés au mouvement Amal qui relève du président du Parlement, Nabih Berri, et au mouvement Marada, tous deux alliés du Hezbollah soutenu par l'Iran, qui ont répondu par une campagne de diffamation accusant Bitar de politiser l'enquête.

Al-Raï avait auparavant déclaré à l’issue d’une réunion avec Berri que les problèmes devaient être résolus «parce que le Liban est en train de mourir, le peuple est en train de mourir et l'État est en train de se désintégrer».

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, n'a pas appelé à une réunion du Cabinet depuis le 12 octobre, dans l'attente d'une solution à l'impasse qui paralyse le gouvernement depuis plus de deux semaines.

Le différend s'est propagé au Conseil des ministres lorsque des ministres alliés aux partis mentionnés ont appelé à la destitution de Bitar lors d'une discussion animée au cours de la dernière séance.

Al-Raï a également confié qu'il était «légèrement contrarié» par la convocation du chef du parti des Forces libanaises, Samir Geagea, par les services de renseignement de l'armée pour une audition concernant les affrontements mortels qui ont eu lieu ce mois-ci dans le quartier de Ain al-Remmaneh à Beyrouth.

Le 14 octobre, sept personnes, toutes partisanes du Hezbollah et d'Amal, ont été abattues lors d'une manifestation à Beyrouth, organisée par ces partis contre Bitar, la pire violence de rue depuis plus d'une décennie.

Les partis ont évoqué que les sept personnes avaient été tuées par des partisans du parti chrétien des Forces libanaises, dirigé par Samir Geagea, qui soutient l'enquête sur l'explosion. Geagea a nié ces allégations à plusieurs reprises.

Geagea a été convoqué mercredi pour une audience par les services de renseignement de l'armée. Aucun autre haut responsable politique n'a reçu une telle convocation.

Mardi, les avocats de Geagea ont déposé une requête affirmant que la convocation était illégale, tandis que les avocats qui représentent plusieurs détenus ont déposé une requête demandant que le juge Fadi Akiki se récuse de l'affaire.

Un groupe d'habitants de Ain al-Remmaneh a déposé cette semaine une plainte contre le chef du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, affirmant que les combattants sous son commandement impliqués dans les affrontements avaient porté atteinte à «l'unité nationale» et commis des actes terroristes.

Le président, Michel Aoun, un allié du Hezbollah qui a déclaré que l'enquête menée par Bitar devrait se poursuivre, a exhorté mardi le gouvernement à reprendre les réunions du Conseil des ministres afin de parvenir à un accord de financement avec le Fonds monétaire international, largement considéré comme le seul moyen pour le Liban d'accéder à l'aide internationale dont il a désespérément besoin.

Rima Zahed, sœur de la victime de l'explosion du port Amin Zahed et membre d'un comité représentant les familles des victimes, a mis en garde contre «tout type de règlement ou d'accord» qui empièterait sur la portée de l'enquête.

«Personne ne peut nous menacer avec les tensions sectaires ou la situation difficile dans laquelle se trouve le peuple libanais. Les politiciens doivent le savoir», a-t-elle averti. «Aucun accord ne sera conclu au dépend du sang de nos martyrs.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.