Syrie: sur la ligne de front, des familles déplacées dans leur propre ville

Sur la ligne de front, des sacs de sables et de gros blocs de pierre délimitent la frontière improvisée. (AFP)
Sur la ligne de front, des sacs de sables et de gros blocs de pierre délimitent la frontière improvisée. (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 27 octobre 2021

Syrie: sur la ligne de front, des familles déplacées dans leur propre ville

  • Tadef est la seule ville de Syrie où les forces du régime et les rebelles proturcs coexistent relativement en paix, séparés par une ligne de front
  • «Mes enfants me demandent: "Papa, notre maison est si proche, est-ce qu'on y retournera un jour?"», dit M. Ibrahim

TADEF: Khalil Ibrahim vit à quelques dizaines de mètres de sa maison, mais il ne peut s'en approcher: dans la ville de Tadef, dans le nord de la Syrie, une frontière sépare les zones rebelles, où il habite, des territoires contrôlés par le régime, où se trouve sa maison.


"J'habite chez un de mes amis, à 300 ou 350 mètres de ma maison", se désole cet homme de 46 ans. "Il n'y a plus de portes ni de fenêtres et je ne veux pas investir pour la réparer, car je ne sais pas si je vais rester ou partir".


Il montre de loin sa maison, construite sur un lopin de terre hérité de son père. "C'est une maison de quatre chambres, avec une vue magnifique", ajoute ce chauffeur de taxi, la tête recouverte d'un keffieh à damier rouge et blanc.


Tadef, à une trentaine de kilomètres à l'est d'Alep, est la seule ville de Syrie où les forces du régime et les rebelles proturcs coexistent relativement en paix, séparés par une ligne de front.


Khalil Ibrahim a fui Tadef en 2015, alors que des combats faisaient rage dans la ville, tombée un an plus tôt aux mains du groupe jihadiste Etat islamique (EI). Il n'y est retourné que quatre ans plus tard, après la chute du califat.


"Je me suis installé sur la ligne de front, parce que les loyers sont très élevés" ailleurs en Syrie, explique ce père de famille.


En 2017, les forces de Bachar al-Assad, soutenues par l'armée russe, ont pris le contrôle d'une partie de Tadef à l'issue de combats avec le groupe EI.


Dans le même temps, la Turquie et les rebelles syriens qu'elle soutient ont lancé une opération dans le nord de la Syrie, visant les jihadistes ainsi que les combattants kurdes qu'Ankara qualifie de "terroristes".


Depuis, les rebelles proturcs ont pris le contrôle de plusieurs régions dans le nord du pays, dont une poche à Tadef, tandis que les forces du régime tiennent le reste de la ville.


"Mes enfants me demandent: +Papa, notre maison est si proche, est-ce qu'on y retournera un jour?+", dit M. Ibrahim.

Un toit plutôt qu'une tente 
Les rues de Tadef portent encore les stigmates des bombardements qui ont détruit une partie de la ville quand elle était encore aux mains des jihadistes.


A l'entrée nord de la localité, des panneaux d'affichage de l'EI, criblés de balle, dominent les rues dévastées et les immeubles bombardés.


Sur la ligne de front, des sacs de sables et de gros blocs de pierre délimitent la frontière improvisée.


Les services publics y sont inexistants et beaucoup de maisons sont privées de courant. A part un marchand de légumes, il n'y a plus aucun commerce dans la ville et les habitants doivent se rendre dans la ville d'al-Bab, à près de quatre kilomètres, pour acheter les produits de première nécessité.


"Les gens reviennent ici en raison de la pauvreté extrême", explique Rami al-Mohammed Najjar, un responsable local.


"Certains vivaient dans des camps (de déplacés) et ont décidé de rentrer chez eux ou de vivre chez des proches, parce qu'ils estiment qu'il vaut mieux vivre sous un toit que sous une tente".

«Coincés au milieu»
Dans un quartier du nord de Tadef, des enfants ont transformé les maisons bombardées en terrains de jeux. Certains sont juchés sur les restes d'un toit détruit, d'autres sautent et courent dans les ruines d'un immeuble voisin.


Il n'y a plus d'écoles et les enfants apprennent des rudiments de mathématiques, de lecture et de religion à la mosquée locale sous la férule d'un imam, les filles et les garçons séparés pour éviter toute mixité.


Comme Khalil Ibrahim, Fatima al-Radwan, 49 ans, vit dans une maison détruite, sans électricité, à quelques jets de pierre de son foyer.


"Nous étions heureux" dans la maison composée de trois chambres et d'une large cuisine donnant sur un large potager, regrette cette mère de cinq enfants. Mais depuis que son fils aîné, dont elle n'a plus de nouvelles, a rejoint les rangs des rebelles, elle craint de retourner dans les zones tenues par le régime.


Et impossible pour elle de vivre ailleurs en Syrie, les loyers étant trop élevés pour sa famille, qui survit en vendant des bouts de plastique rassemblés.


"Ici, on se débrouille malgré les bombardements" sporadiques, dit-elle. "Eux, ils se battent, et nous sommes coincés au milieu".


L'armée israélienne annonce mener une offensive sur le sud du Liban

Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
Short Url
  • "Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant
  • Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi mener une "action offensive" sur le sud du Liban, où elle affirme que son aviation et son artillerie ont frappé 40 cibles du Hezbollah libanais et tué la moitié de ses commandants dans ce secteur.

"Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans un communiqué.

"La moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l'autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations" militaires israéliennes.

Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi.

Le mouvement libanais pro-iranien n'a pas réagi dans l'immédiat aux déclarations israéliennes.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah mène des attaques quasi-quotidiennes contre Israël pour soutenir le mouvement islamiste palestinien, son allié.

L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah.

"Il y a peu de temps, les avions de combat et l'artillerie israélienne ont frappé environ 40 cibles terroristes du Hezbollah" autour d'Aïta el-Chaab dans le sud du Liban, y compris des sites de stockage d'armes, a affirmé plus tôt l'armée israélienne dans un communiqué.

Le Hezbollah "a mis en place des dizaines de moyens et d'infrastructures terroristes dans la région" pour attaquer Israël, a-t-elle ajouté.

L'agence officielle libanaise ANI a fait état de son côté de 13 frappes israéliennes près d'Aïta el-Chaab.

"Des avions militaires israéliens ont effectué plus de 13 frappes aériennes ciblant la périphérie des villes d'Aïta el-Chaab, Ramya, Jabal Balat et Khallet Warda", a déclaré l'agence.

Le Hezbollah avait annoncé mardi avoir tiré des dizaines de roquettes sur le nord d'Israël, en représailles à la mort de deux civils dans le sud du Liban dans une frappe imputée à Israël.

Ces violences entre Hezbollah et Israël ont fait depuis le 7 octobre 380 morts du côté libanais, en majorité des combattants du mouvement libanais ainsi que 72 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée.

 

 


L'Égypte nie avoir discuté avec Israël d’une offensive à Rafah

Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
Short Url
  • Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains
  • L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah

LE CAIRE: L’Égypte nie avoir tenu des discussions avec Israël au sujet d’une offensive dans la ville palestinienne de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains, selon lequel l’Égypte a discuté avec Israël de ses projets d’offensive à Rafah.

M. Rashwan a réaffirmé l’opposition totale de l’Égypte à cette opération, position annoncée à plusieurs reprises par les responsables politiques du pays, qui estiment que cette opération conduira à de nouveaux massacres, à des pertes humaines massives et à une destruction généralisée.

Il a ajouté que les avertissements répétés de l’Égypte sont parvenus à la partie israélienne par tous les moyens depuis qu’Israël a proposé de mener une opération militaire à Rafah. Ces avertissements mentionnent les pertes attendues et les répercussions négatives sur la stabilité de l’ensemble de la région.

Alors qu’Israël envisage de mener cette opération à laquelle l’Égypte, la plupart des pays du monde et leurs institutions internationales s’opposent, les efforts de l’Égypte depuis le début de l’agression israélienne se focalisent sur la conclusion d’un accord de cessez-le-feu et sur l’échange de prisonniers et de détenus, a précisé M. Rashwan.

Ce dernier a indiqué que l’Égypte cherchait à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, en particulier dans le nord et dans la ville de Gaza, ainsi que l’évacuation des blessés et des malades pour qu’ils soient soignés en dehors de cette région.

L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le roi Salmane d’Arabie saoudite admis à l’hôpital pour un contrôle de routine

Le roi Salmane admis dans un hôpital de Djeddah pour un contrôle de routine. (Photo, SPA)
Le roi Salmane admis dans un hôpital de Djeddah pour un contrôle de routine. (Photo, SPA)
Short Url
  • Les tests devraient durer «quelques heures», a déclaré la Cour royale, citée par SPA
  • Le roi Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres

DJEDDAH: Le roi Salmane d’Arabie saoudite a été admis au King Faisal Specialist Hospital and Research Centre à Djeddah pour un contrôle de routine, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Les tests devraient durer «quelques heures», a déclaré la Cour royale, citée par SPA.

Le roi Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com