En forme, Airbus attentif à ce que ses fournisseurs suivent sa cadence

Cette image de synthèse publiée le 21 septembre 2020 par la société aéronautique multinationale européenne Airbus montre trois prototypes d'avions propulsés à l'hydrogène à zéro émission. (AIRBUS / AFP)
Cette image de synthèse publiée le 21 septembre 2020 par la société aéronautique multinationale européenne Airbus montre trois prototypes d'avions propulsés à l'hydrogène à zéro émission. (AIRBUS / AFP)
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Publié le Vendredi 29 octobre 2021

En forme, Airbus attentif à ce que ses fournisseurs suivent sa cadence

  • Le constructeur aéronautique européen a publié jeudi un bénéfice net de 404 millions d'euros au troisième trimestre, contre une perte de 767 millions d'euros un an plus tôt
  • L'avionneur européen revoit donc à nouveau à la hausse ses prévisions pour l'année, après les avoir déjà relevées fin juillet

PARIS : Airbus émerge de la crise du Covid-19 avec une "bonne performance" lui permettant de relever à nouveau ses objectifs financiers pour 2021 mais dit surveiller de près la capacité de ses fournisseurs à suivre sa remontée en cadence.

Le constructeur aéronautique européen a publié jeudi un bénéfice net de 404 millions d'euros au troisième trimestre, contre une perte de 767 millions d'euros un an plus tôt. Au total depuis le début de l'année, le bénéfice net cumulé est de 2,6 milliards d'euros et les ventes progressent de 17%, à 35,2 milliards.

Ces résultats "reflètent une bonne performance de l'ensemble de l'entreprise ainsi que l'attention portée à la réduction des coûts et à la compétitivité", selon le président exécutif d'Airbus, Guillaume Faury, cité dans un communiqué.

Alors que son concurrent Boeing reste plombé par les difficultés de son long-courrier 787 et de sa capsule spatiale Starliner, l'avionneur européen revoit donc à nouveau à la hausse ses prévisions pour l'année, après les avoir déjà relevées fin juillet.

Il table désormais sur un bénéfice opérationnel ajusté de 4,5 milliards d'euros cette année, contre 4 milliards envisagés jusque-là, et sur un flux de trésorerie disponible revu à la hausse à 2,5 milliards d'euros.

Il prévoit toujours 600 livraisons en 2021, contre 566 l'an passé, mais entrevoit quelques "risques potentiels" sur la capacité de ses fournisseurs à suivre la remontée en cadence de sa production, avec des livraisons en septembre, et vraisemblablement en octobre, "un peu décevantes", a confié Guillaume Faury lors d'une audioconférence.

"Nous observons tous les tensions dans la chaîne d'approvisionnement (...), les difficultés qu'il y a à sortir d'une sorte d'hibernation de 15 mois et à repartir de l'avant dans un monde où de nombreux produits de base et de nombreux secteurs reprennent leur activité", a-t-il estimé.

Dès le début de la pandémie, Airbus avait réduit sa production à 40 monocouloirs de la famille A320 (A319, A320 et A321) par mois. Il doit revenir à 45 avions mensuels au dernier trimestre et prévoit de remonter à 65 appareils mensuels à l'été 2023.

- Pas de "problème systémique" -

Il s'agit donc de "garantir" que les capacités des fournisseurs soient "en place" pour permettre cette remontée en cadence alors qu'il y a une "forte demande", a poursuivi M. Faury.

Le carnet de commandes de l'avionneur s'établissait fin septembre à 6.894 appareils, dont 5.657 de la famille A320 lui assurant de nombreuses années de production.

Guillaume Faury ne voit pas de "problème systémique" à la filière aéronautique. Contrairement à l'industrie automobile, obligée de tailler dans sa production en raison de la pénurie mondiale de semi-conducteurs, Airbus dit ne pas être affecté par ce problème, même s'il "surveille la situation".

"Nous observons également des pénuries de main-d'œuvre dans le monde entier", a expliqué M. Faury. Airbus, protégé par les dispositifs de chômage de longue durée en France et en Allemagne notamment, "n'en souffre pas pour l'instant" et a même recommencé à embaucher "de manière très prudente" après avoir supprimé 15.000 postes.

Mais sa chaîne de fournisseurs est établie sur tous les continents et dans de nombreux pays, les coupes dans les effectifs ont été franches, mettant des entreprises en difficulté à l'heure de réembaucher dans un contexte de reprise mondiale. Le patron de Boeing David Calhoun s'est lui aussi inquiété de la capacité de ses fournisseurs à recruter.

Airbus dit toujours "évaluer" la possibilité de produire 75 appareils A320 par mois d'ici 2025. "Nous pensons que la demande justifie la cadence de 75, mais nous devons examiner la situation de la chaîne d'approvisionnement", selon M. Faury.

Pour faire face à la demande croissante de l'A321, qui représente dorénavant plus de la moitié des monocouloirs à construire, le patron d'Airbus a par ailleurs annoncé que toutes les lignes d'assemblage d'A320 du groupe allaient "progressivement" pouvoir le produire. Les lignes de Toulouse et de Tianjin (Chine) vont donc être modifiées en ce sens.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.