L'économie de la zone euro tutoie ses niveaux d'avant crise

Un porte-conteneurs géant amarré dans le port de Hambourg, au nord de l’Allemagne. Les difficultés rencontrées par la plupart des pays depuis des mois sur les chaînes de production ainsi que les pénuries de matériaux sur les marchés mondiaux rendent la reprise, dans ces pays, plus poussive. (Photo, Archives/AFP)
Un porte-conteneurs géant amarré dans le port de Hambourg, au nord de l’Allemagne. Les difficultés rencontrées par la plupart des pays depuis des mois sur les chaînes de production ainsi que les pénuries de matériaux sur les marchés mondiaux rendent la reprise, dans ces pays, plus poussive. (Photo, Archives/AFP)
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Publié le Samedi 30 octobre 2021

L'économie de la zone euro tutoie ses niveaux d'avant crise

  • La croissance dans les pays membres de la monnaie unique a connu une nouvelle hausse robuste au troisième trimestre à 2,2%
  • L’époque de la pandémie a vécu, mais les perturbations liées aux pénuries et aux prix de l'énergie plombent l’activité dans certains pays

PARIS : La croissance en zone euro a connu une nouvelle hausse robuste au troisième trimestre, rapprochant les pays membres de la monnaie unique de leurs niveaux d'avant-pandémie, malgré les perturbations liées aux pénuries et aux prix de l'énergie.

Entre juillet et septembre, le PIB du bloc des 19 membres a progressé de 2,2% par rapport au trimestre précédent, selon une première estimation d'Eurostat publiée vendredi.

La croissance avait été de 2,1% au deuxième trimestre, dans le sillage d'une récession de 0,3% au premier trimestre et de 0,4% sur les trois derniers mois de l'année 2020 en raison de la pandémie.

"La solide hausse du PIB en zone euro au troisième trimestre signifie que la phase de reprise est quasiment terminée dans la plupart des pays de la zone euro", a commenté dans une note Andrew Kenningham, économiste en chef pour Capital Economics.

Le PIB y est désormais un demi-point de pourcentage inférieur à ce qu'il était au quatrième trimestre 2019, soit juste avant l'éclatement de la pandémie et la récession qui a suivi, souligne auprès de l'AFP Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management.

L'économiste juge cet écart "négligeable lorsque l'on considère que les comptes nationaux sont souvent sujets à révisions importantes".

Pour l'ensemble de l'Union européenne la croissance s'affiche à 2,1% après 2% au trimestre précédent, indique également Eurostat.

Sur les 11 pays européens dont les données trimestrielles sont disponibles, la France affiche le deuxième taux de croissance le plus important avec 3%, derrière l'Autriche (+3,3%), tandis que le Portugal suit avec 2,9% et l'Italie enregistre 2,6%.

Plus marquant, Paris est quasiment revenu à son niveau d'avant la pandémie. Pour l'Allemagne et l'Italie, "la phase de reprise est désormais largement achevée", affirme M. Kenningham, notant que ces deux Etats sont à des niveaux de PIB inférieurs de 1,2% et 1,4% par rapport à l'avant-Covid.

L'Espagne met en revanche plus de temps à effacer les stigmates du virus, avec un PIB encore 6% inférieur à l'avant 2020, une situation liée à la grande dépendance du pays au tourisme, un secteur encore affecté par les suites de la crise.

Madrid, qui prévoit 6,5% de croissance cette année, a affirmé vendredi qu'il devrait effacer les traces économiques du Covid d'ici à la fin de l'année.

Pour Berlin, qui a affiché une croissance sans éclat de 1,8% au troisième trimestre, l'activité s'est moins effondrée que dans d'autres pays durant la crise, mais la reprise est plus poussive en raison des pénuries de matériaux sur les marchés mondiaux.

Plus largement, les difficultés rencontrées par la plupart des pays depuis des mois sur les chaînes de production ainsi que les pénuries pourraient affaiblir l'élan en Europe, tout comme aux États-Unis qui ont présenté jeudi un fort ralentissement de leur croissance au troisième trimestre, à +0,5% seulement par rapport aux trois mois précédents, et +2% en rythme annualisé.

Également potentiel boulet au pied sur le Vieux continent, l'inflation a bondi en septembre à 4,1%, au plus haut depuis plus de 13 ans, en raison d'une envolée continue des prix de l'énergie. L'inflation a ainsi progressé chaque mois depuis juin.

Ces tensions font craindre aux marchés financiers une remontée des taux d'intérêt. Mais la Banque centrale européenne comme le Fonds monétaire international et de nombreux experts continuent de juger "temporaire" la flambée des prix.

Face à ce climat économique incertain, le gouvernement sortant d'Angela Merkel a révisé mercredi en nette baisse sa prévision de croissance pour l'ensemble de l'année, à 2,6% contre 3,5% encore attendu au printemps.

"Les indicateurs avancés montrent un affaiblissement économique, qui n'exclut cependant pas une accélération l'année prochaine au fur et à mesure que les pénuries de matières premières et de puces électroniques, ainsi que les difficultés liées au transport maritime disparaitront", souligne Eric Dor.

Pour l'heure en tous cas, l'embellie sur le front de la croissance continue de se répercuter sur l'emploi: le taux de chômage de la zone euro a poursuivi sa baisse en août, touchant 7,5% de la population active, après 7,8% en juin et 7,6% en juillet.


Chalhoub Group célèbre 70 ans de croissance et d’innovation à Dubaï

Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
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  • La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux
  • Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience

DUBAI: Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir.

À cette occasion, le PDG Michael Chalhoub a rappelé l’importance stratégique des Émirats arabes unis dans le développement du groupe, où se réalise aujourd’hui 40 % de ses activités. Il a réaffirmé la volonté du groupe d’évoluer d’un rôle de partenaire vers celui de « House of Brands », en développant notamment ses propres créations tout en renforçant ses marques existantes. Parmi les projets phares : l’ouverture prochaine de Level Shoes aux États-Unis, une première pour une marque née à Dubaï.

Une « Symphonie du futur » portée par l’innovation et le capital humain

La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux.
Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience.

 


Genève mise sur l'excellence horlogère pour renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient

À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
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  • Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse
  • La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe

DUBAÏ: La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe. À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur.

Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse, qui représente plus de 26 milliards de francs suisses d’exportations annuelles, dont une part croissante est destinée aux Émirats arabes unis, au Qatar et à l’Arabie saoudite. Le Moyen-Orient demeure l’un des marchés les plus dynamiques pour les montres haut de gamme, soutenu par une clientèle jeune, fortunée et férue de pièces d’exception.

Pour Adrien Genier, directeur général de Genève Tourisme, l’événement constitue un levier majeur pour renforcer la visibilité et les relations commerciales de Genève :
« Le Golfe est aujourd’hui un marché stratégique pour Genève. Présenter notre savoir-faire ici, là où la demande pour le luxe et l’artisanat d’exception ne cesse de croître, permet de consolider notre attractivité économique et d’encourager de nouvelles collaborations. »

Raymond Loretan, président du GPHG, souligne l’importance de Dubaï dans l’écosystème mondial de l’horlogerie :
« La Dubai Watch Week joue un rôle clé dans le développement du marché régional. Y présenter nos créations permet de renforcer la présence suisse dans un hub économique qui façonne les tendances et les investissements du secteur du luxe. »

Genève, qui abrite des maisons prestigieuses telles que Patek Philippe, Rolex et Vacheron Constantin, combine tradition artisanale et innovation technologique pour alimenter une industrie qui représente un pilier essentiel de l’économie suisse. La ville attire également des talents et investisseurs internationaux, séduits par son écosystème horloger et son cadre économique stable.

Au-delà de son industrie phare, Genève s’appuie sur un art de vivre haut de gamme — gastronomie, nature, culture, shopping — pour renforcer son positionnement auprès des voyageurs du Golfe, dont le pouvoir d’achat et la fidélité constituent un moteur important pour le tourisme suisse.

Avec cette nouvelle édition de la Dubai Watch Week, Genève réaffirme sa volonté de renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient, un marché incontournable pour l’avenir du luxe, du tourisme et des investissements liés à l’horlogerie.


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
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  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.