Le recyclage de canettes, gagne-pain du pauvre à New York

Des « canners » trient canettes et bouteilles au centre de recyclage à but non lucratif « Sure We Can » à Brooklyn le 27 octobre 2021. Ed JONES / AFP
Des « canners » trient canettes et bouteilles au centre de recyclage à but non lucratif « Sure We Can » à Brooklyn le 27 octobre 2021. Ed JONES / AFP
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Publié le Dimanche 31 octobre 2021

Le recyclage de canettes, gagne-pain du pauvre à New York

  • Cinq cents, ce prix de consigne n'a pas évolué dans l'État de New York depuis une loi de 1982, le "Bottle bill", votée pour inciter les consommateurs au recyclage
  • En moyenne, un "canner" accueilli chez Sure We Can gagnait 18 dollars par jour avant la pandémie.

NEW YORK : Sur les trottoirs de Brooklyn, Laurentino Marin pousse son lourd attelage entre les jolies maisons typiques du quartier. Comme chaque matin et comme des milliers de pauvres à New York, ce vieux Mexicain est sorti remplir son charriot de canettes et bouteilles de plastique usagées, qu'il échangera contre quelques dizaines de dollars.

Frêle et voûté, l'homme s'arrête devant chaque escalier en pierre, dont certains sont décorés pour Halloween, soulève les couvercles des poubelles et y plonge ses mains gantées. Il fouille aussi les emballages plastiques remplis de déchets qui jonchent le sol.

"Je cherche des canettes pour survivre", dit en espagnol le petit homme au visage ridé, originaire de l'État de Oaxaca. "Je ne reçois pas d'aide, il n'y a pas de travail, alors il faut lutter". Son âge ? "80 ans", répond-il, avant de reprendre son charriot rempli d'un amas multicolore de boîtes de sodas et bières.

Laurentino n'a pas d'employeur. Sa collecte, il va l'échanger dans l'un des centres privés de recyclage de la ville, pour cinq cents la canette. Soit, un jour normal, entre 30 et 40 dollars. De quoi l'aider à payer le loyer, "1.800 dollars", avec sa fille, qui travaille dans une laverie.

- Cinq cents la canette -

Cinq cents, ce prix de consigne n'a pas évolué dans l'État de New York depuis une loi de 1982, le "Bottle bill", votée pour inciter les consommateurs au recyclage.

"Cela a eu un impact vraiment positif (...) Mais nous ne réalisions pas que cela deviendrait une source cruciale de revenus pour tant de familles", explique Judith Enck, experte des politiques environnementales et fondatrice d'un mouvement anti-pollution, "Beyond plastics", qui militait à l'époque pour cette loi et aujourd'hui pour que la consigne passe à 10 cents.

Sur son site internet, le département de protection de l'environnement de l'État loue aussi le "Bottle bill", qui a permis le recyclage de "5,5 milliards de conteneurs en plastique, verre et aluminium" pour la seule année 2020, sur 8,6 milliards vendus, sur tout le territoire.

A New York, ils sont des milliers, jusqu'à 10.000 selon certaines estimations, à contribuer à cet effort, en récoltant des canettes -d'où le nom de "canners"- et des bouteilles en plastique, sans aucun statut ni la protection sociale qui accompagne un emploi, pour gagner de maigres sommes, comme seul revenu ou en complément d'un autre.

- Personnes âgées -

Hommes et femmes, beaucoup sont des personnes âgées, souvent immigrées, dont une large part venant de pays d'Amérique latine ou de Chine. L'un des visages des inégalités à New York, un dossier sur lequel est attendu le démocrate Eric Adams, grand favori pour devenir le nouveau maire de la ville, après l'élection du 2 novembre.

"C'est dur. Il y a des gens qui marchent des kilomètres et des kilomètres", explique Josefa Marin, une Mexicaine de 52 ans. "Il y a des endroits où les gens n'aiment pas qu'on collecte leurs déchets. Ils nous jettent comme de petits animaux et ne comprennent pas qu'on gagne notre vie avec ça", ajoute-t-elle.

Mais "nous aidons à maintenir la ville propre (...) tout ce plastique irait dans les égouts et la mer. Nous faisons aussi quelque chose pour notre planète, pour notre écologie", revendique Josefa, habituée de Sure We Can, un centre de recyclage à but non lucratif, qui sert aussi de lieu d'accueil.

Entre les monticules de canettes et de bouteilles triées, son directeur, Ryan Castalia, y raconte "la diversité" des profils, des personnes sans domicile, qui ne gagnent que quelques dollars par jour, "parce qu'ils ramassent ce qu'ils trouvent", aux "quasi petits entrepreneurs", travaillant en équipes et capables de "traiter des milliers de canettes par jour". En moyenne, un "canner" accueilli chez Sure We Can gagnait 18 dollars par jour avant la pandémie.

Pour tous, les mois les plus aigus de la crise du Covid-19, au printemps 2020, ont été un coup d'arrêt très dur, notamment en raison de la fermeture des bars et des restaurants.

Difficile à mesurer, le phénomène dure depuis des années et attire toujours des candidats, comme Alvaro, un Mexicain de 60 ans.

"Je suis dans la construction, cela paye bien mieux. Mais il n'y a pas de travail, alors depuis un an je ramasse mes canettes", explique-t-il. Mais "ça ne rapporte pas beaucoup, il y a trop de monde dans les rues".


Nigeria: au moins 40 morts après des affrontements avec un gang armé

Régulièrement en proie à des tensions intercommunautaires, notamment entre agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades qui se disputent l'accès aux terres et aux ressources, l'Etat du Plateau connaît depuis plusieurs mois une flambée des violences. (AFP)
Régulièrement en proie à des tensions intercommunautaires, notamment entre agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades qui se disputent l'accès aux terres et aux ressources, l'Etat du Plateau connaît depuis plusieurs mois une flambée des violences. (AFP)
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  • Des membres d'un groupe armé ont tué au moins 40 membres d'un groupe d'auto-défense lors de l'attaque d'un village dans le centre du Nigeria et des affrontements qui ont suivi, dimanche, ont déclaré mardi des sources locales et la Croix rouge à l'AFP
  • Régulièrement en proie à des tensions intercommunautaires, notamment entre agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades qui se disputent l'accès aux terres et aux ressources, l'Etat du Plateau connaît depuis plusieurs mois une flambée des violences

JOS: Des membres d'un groupe armé ont tué au moins 40 membres d'un groupe d'auto-défense lors de l'attaque d'un village dans le centre du Nigeria et des affrontements qui ont suivi, dimanche, ont déclaré mardi des sources locales et la Croix rouge à l'AFP.

Le secrétaire de la Croix-Rouge de l'Etat de Plateau, Nuruddeen Hussain Magaji, a déclaré à l'AFP que "des centaines de miliciens d'auto-défense ont été pris en embuscade" dimanche dans le village de Kukawa. Cette attaque est survenue alors que les miliciens se regroupaient après des affrontements qui ont fait dix morts parmi les miliciens dans le village voisin de Bunyun, selon un habitant.

Régulièrement en proie à des tensions intercommunautaires, notamment entre agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades qui se disputent l'accès aux terres et aux ressources, l'Etat du Plateau connaît depuis plusieurs mois une flambée des violences.

"Selon les premiers rapports de notre personnel sur le terrain, au moins 30 corps ont été amenés dans un hôpital local, et certains blessés ont été transférés vers un hôpital de l'Etat voisin de Bauchi", a précisé Nuruddeen Hussain Magaji. "On s'attend à ce que d'autres corps de miliciens soient retrouvés dans la brousse", a-t-il ajouté.

Musa Ibrahim, un habitant de Bunyun, dans la circonscription voisine de Wase, a déclaré que "dix membres des milices ont été confirmés morts après que des bandits ont attaqué notre communauté, dimanche".


Trump reçoit Netanyahu à la recherche d'un accord à Gaza

Le président américain Donald Trump rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans la Salle bleue de la Maison Blanche à Washington, DC, le 7 juillet 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans la Salle bleue de la Maison Blanche à Washington, DC, le 7 juillet 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu a de nouveau exclu la création d'un Etat palestinien à part entière, affirmant qu'Israël conserverait "toujours" le contrôle de la sécurité dans la bande de Gaza
  • Selon des sources palestiniennes proches des discussions, l'accord comprend une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus

WASHINGTON: Donald Trump, qui se dit déterminé à mettre fin à la guerre à Gaza, a reçu Benjamin Netanyahu à dîner à la Maison Blanche lundi soir, lequel a dit avoir présenté le président américain pour le Nobel de la Paix.

La troisième visite à Washington du Premier ministre israélien M. Netanyahu depuis le retour au pouvoir de Donald Trump intervient à un moment crucial, le président américain espérant profiter de l'élan donné par la récente trêve entre Israël et l'Iran après une guerre de 12 jours.

"Je ne pense pas qu'il y ait de blocage. Je pense que les choses se passent très bien", a déclaré M. Trump aux journalistes au début du dîner, lorsqu'on lui a demandé ce qui empêchait la conclusion d'un accord de paix.

Assis l'un en face de l'autre autour d'une grande table, le président américain s'est dit convaincu que le Hamas était prêt à accepter un cessez-le-feu à Gaza.

"Ils veulent une rencontre et ils veulent ce cessez-le-feu", a-t-il dit.

Le Premier ministre israélien a lui annoncé avoir présenté la nomination du président américain pour le prix Nobel de la paix, en lui remettant la lettre qu'il a envoyée au comité Nobel.

"A l'heure où nous parlons, il rétablit la paix dans un pays (après l'autre), dans une région après l'autre", a loué M. Netanyahu.

La rencontre lundi intervient en pleins pourparlers indirects entre Israël et le Hamas.

Depuis dimanche, deux sessions de pourparlers indirects entre Israël et le Hamas se sont tenues à Doha, selon des sources palestiniennes proches des négociations. "Aucune percée" n'a été encore réalisée, a indiqué à l'AFP l'une d'elles.

Mardi matin, l'armée israélienne a annoncé que cinq soldats avaient été tués et deux autres grièvement blessés au combat dans le nord de la bande de Gaza.

L'émissaire américain Steve Witkoff doit se rendre dans la semaine à Doha, selon la Maison Blanche.

Auparavant, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, avait indiqué que "la priorité absolue du président au Moyen-Orient est de mettre fin à la guerre à Gaza et le retour de tous les otages".

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël, à laquelle l'armée a riposté en lançant une offensive d'envergure à Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire.

Dimanche, Donald Trump a estimé qu'il existait "de bonnes chances" de parvenir à un accord "cette semaine".

Les négociations indirectes, menées via les médiateurs qatari, égyptien et américain, portent "sur les mécanismes de mise en oeuvre" d'un accord de cessez-le-feu et d'un "échange" d'otages retenus à Gaza contre des Palestiniens détenus en Israël, selon un responsable palestinien.

- "Inacceptables" -

La délégation du Hamas se trouvait dans une salle et la délégation israélienne dans une autre, dans le même bâtiment, a-t-il précisé.

"Le Hamas est sérieux et soucieux d'aboutir à un accord pour mettre fin à la guerre et à la souffrance de notre peuple, à condition que la partie israélienne fasse preuve de bonne foi et ne cherche pas à entraver ou à faire traîner le processus", a affirmé le responsable palestinien.

Lundi soir, M. Netanyahu a de nouveau exclu la création d'un Etat palestinien à part entière, affirmant qu'Israël conserverait "toujours" le contrôle de la sécurité dans la bande de Gaza.

"Maintenant, les gens diront que ce n'est pas un Etat complet, que ce n'est pas un Etat. Nous nous en moquons", a-t-il dit.

Selon des sources palestiniennes proches des discussions, l'accord comprend une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.

- "On ne savait plus où aller" -

Des dizaines de personnes, dont des parents d'otages détenus à Gaza, se sont rassemblées lundi soir devant l'antenne de Tel-Aviv de l'ambassade des Etats-Unis en Israël pour demander à M. Trump de parvenir à un cessez-le-feu.

Les manifestants ont brandi des drapeaux américains, des affiches portant des photos d'otages et une grande pancarte sur laquelle on pouvait lire "Président Trump, faites l'histoire, ramenez-les tous à la maison, mettez fin à la guerre".

Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du Hamas du 7-Octobre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Une première trêve d'une semaine en novembre 2023, puis une deuxième de deux mois début 2025, ont permis le retour de nombreux otages en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.

Sur le terrain à Gaza, la Défense civile a fait état de 12 Palestiniens tués par des frappes israéliennes, dont six morts dans la clinique Al-Rimal de Gaza-ville (nord), qui "abrite des centaines de déplacés".

"On a été surpris par des missiles et des explosions à l'intérieur du bâtiment. On ne savait plus où aller à cause de la poussière et des dégâts", témoigne auprès de l'AFP Salman Qoudoum, en exhortant à un accord de cessez-le-feu. "On ne peut plus attendre".


Le Japon se tourne vers les pays du CCG pour assurer la stabilité au Moyen-Orient

Les deux parties sont convenues de maintenir une coopération étroite pour contribuer à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient. (MOFA)
Les deux parties sont convenues de maintenir une coopération étroite pour contribuer à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient. (MOFA)
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  • Le ministre des Affaires étrangères Takeshi Iwaya rencontre le Dr Jasem Al-Budaiwi du CCG
  • L'industrie pétrolière mondiale et l'instabilité au Moyen-Orient ont été abordées.

TOKYO : Le ministre japonais des Affaires étrangères, M. Takeshi Iwaya, a rencontré lundi le secrétaire général du CCG, M. Jasem Al-Budaiwi, pour discuter de l'industrie pétrolière mondiale et de l'instabilité croissante au Moyen-Orient.

Iwaya a déclaré que les pays du CCG jouaient un rôle de plus en plus important dans le contexte de l'agitation régionale et internationale, a indiqué le ministère japonais des Affaires étrangères.

Le Japon souhaite approfondir la coopération politique et économique avec le CCG afin d'apporter la paix et la stabilité à la région, y compris la conclusion des négociations de l'accord de partenariat économique entre le Japon et le CCG.

M. Al-Budaiwi a déclaré que le bloc régional espérait également l'achèvement des négociations de l'APE et la poursuite de la coopération dans le cadre du plan d'action Japon-CCG.

M. Al-Budaiwi a ajouté que Tokyo était un partenaire important et a lancé une invitation pour une réunion des ministres des affaires étrangères des deux parties.

Les fonctionnaires ont parlé franchement des questions relatives au Moyen-Orient, notamment du conflit entre Israël et l'Iran, des attaques contre la bande de Gaza et de la situation en Syrie.

M. Iwaya a déclaré que le Japon poursuivrait ses efforts diplomatiques pour faire en sorte que l'accord de cessez-le-feu entre Israël et l'Iran soit mis en œuvre et que les voies du dialogue soient rouvertes.

M. Al-Budaiwi s'est fait l'écho de ce point de vue et a déclaré que les pays du CCG restaient attachés au dialogue.

Les fonctionnaires ont fait part de leurs préoccupations concernant les actes qui menacent les routes maritimes et les attaques contre les installations pétrolières.

- Cet article est également publié sur Arab News Japan