France: nouvelle édition du Mois sans tabac en novembre

L'opération rencontre de moins en moins de succès, alors que le tabac reste la première cause de mortalité évitable en tuant 75.000 personnes en France chaque année. (AFP)
L'opération rencontre de moins en moins de succès, alors que le tabac reste la première cause de mortalité évitable en tuant 75.000 personnes en France chaque année. (AFP)
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Publié le Dimanche 31 octobre 2021

France: nouvelle édition du Mois sans tabac en novembre

  • «Désormais incontournable, l'opération (...) offre aux fumeurs un accompagnement au sevrage jour après jour», rappelle l'organisme Santé publique France
  • Au-delà de la problématique du tabagisme passif, il s'agit pour la Ligue de «dénormaliser» la consommation de tabac auprès des enfants et adolescents

PARIS: Le "Mois sans tabac", une opération de santé publique menée chaque novembre en France pour encourager les fumeurs à s'arrêter, débutera lundi, alors que les autorités sanitaires tentent de relancer une campagne qui s'essouffle, notamment face à la crise de Covid.


"Désormais incontournable, l'opération (...) offre aux fumeurs un accompagnement au sevrage jour après jour", rappelle l'organisme Santé publique France, qui dépend du ministère de la Santé.


Le Mois sans tabac, lancé en 2016 en France sur le modèle d'une opération semblable au Royaume-Uni, propose un défi aux fumeurs: s'arrêter de consommer du tabac pendant tout novembre.


L'avantage est double. Le fumeur n'est pas seul pour tenter d'arrêter, puisqu'il sait que de nombreuses autres personnes participent au défi. Et s'il tient tout le mois, c'est une durée suffisante pour lui donner de grandes chances de ne pas se remettre à fumer par la suite.


Mais l'opération rencontre de moins en moins de succès, alors que le tabac reste la première cause de mortalité évitable en tuant 75.000 personnes en France chaque année. 


L'an dernier, à peine plus de 125 000 personnes se sont inscrites en ligne pour le Mois sans tabac, contre plus de 200.000 l'année précédente.


Certes, cette chute est largement attribuable à la crise sanitaire du Covid-19 et aux épisodes de confinement qui ont plutôt poussé les fumeurs à augmenter leur consommation de cigarettes.


Mais le nombre d'inscrits avait déjà commencé à décliner les années précédentes et Santé publique France veut relancer la machine. Cette année, les inscrits pourront bénéficier d'une consultation - physique - avec un professionnel de santé.


"L'aide d'un professionnel de santé augmente de 70% les chances de réussir son sevrage", explique l'agence sanitaire, rappelant que, comme les années précédentes, les fumeurs auront aussi accès à une ligne téléphonique gratuite d'aide, au 39 89.


Le Mois sans tabac est aussi l'occasion de mener campagne pour les associations, comme la Ligue contre le cancer. Celle-ci demande au gouvernement d'interdire par décret le fait de fumer aux abords de tous les établissements scolaires.


Au-delà de la problématique du tabagisme passif, il s'agit pour la Ligue de "dénormaliser" la consommation de tabac auprès des enfants et adolescents.


"Le tabagisme chez les jeunes, bien qu'en baisse, demeure préoccupant: environ 200.000 d'entre eux commencent à fumer en France tous les ans", a expliqué la Ligue dans un communiqué.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.