Gaz à effet de serre: le nucléaire français peut mieux faire

Les fuites de SF6 concernent six des 18 centrales nucléaires (Penly, Paluel, Blayais, Flamanville, Golfech, Gravelines), selon l'ASN. Elles interviennent en effet plus fréquemment sur les sites situés en bord de mer en raison de la corrosion liée à l’air salin. (AFP)
Les fuites de SF6 concernent six des 18 centrales nucléaires (Penly, Paluel, Blayais, Flamanville, Golfech, Gravelines), selon l'ASN. Elles interviennent en effet plus fréquemment sur les sites situés en bord de mer en raison de la corrosion liée à l’air salin. (AFP)
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Publié le Lundi 01 novembre 2021

Gaz à effet de serre: le nucléaire français peut mieux faire

  • En juillet, l'Autorité a déploré des «lacunes persistantes concernant les rejets de SF6», en 2020, à la centrale de Penly avec des «rejets assez importants non maîtrisés» de ce gaz
  • Le SF6, utilisé pour ses propriétés d'isolant électrique, met beaucoup plus de temps à disparaître que le CO2

CAEN: Avec 16 "événements significatifs" liés à l'émission du plus puissant des gaz à effet de serre depuis 2018 en France, le nucléaire peut mieux faire dans ce domaine où il est réputé exceller. Le gendarme du nucléaire suit ces "fuites" de près.

Les centrales nucléaires sont certes "faiblement carbonées mais elles émettent des gaz beaucoup plus puissants que le C02 qui ne sont pas négligeables par rapport au discours du nucléaire +on est totalement clean+" pour le climat, estime Yannick Rousselet, chargé des question nucléaires de Greenpeace France interrogé par l'AFP.

Les réacteurs français émettent ainsi chaque année de 1,3 à 2 tonnes de SF6, le plus puissant des gaz à effet de serre, soit entre 30 000 et 45 000 tonnes équivalent CO2, selon l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). 

Le SF6, utilisé pour ses propriétés d'isolant électrique, possède un potentiel de réchauffement 23 500 supérieur à celui du CO2 pour une durée de vie de 3 200 ans, selon EDF. Il met en effet beaucoup plus de temps à disparaître que le CO2.

L'ASN relève en outre pour 2018-2020 plusieurs milliers de kilos par an de fuites de fluides frigorigènes, des gaz à effet de serre dont le potentiel de réchauffement est de 1 200 à 3 000 fois supérieur à celui du CO2 selon le type de gaz.

Ces émissions sont faibles comparées aux 396 millions de tonnes équivalent C02 émises en 2020 en France, avant tout par les transports et le chauffage. 

Mais l'ASN n'en suit pas moins ces "fuites" de près, à l'heure où l'objectif d'une neutralité carbone en 2050 doit se traduire par une électrification massive des usages. L'atome produit plus de 70% du courant en France, un record mondial.

Depuis 2018, le gendarme du nucléaire demande ainsi aux centrales nucléaires de lui déclarer un "événement significatif environnement" (ESE) dès lors que le seuil annuel de 100 kg émis est dépassé pour le SF6, comme pour les fluides frigorigènes.

Le gendarme du nucléaire a ainsi enregistré 16 ESE depuis 2018 pour le SF6 et 14 à 17 par an sur 2018-2020 pour les fluides frigorigènes.

"Plan de résorption des fuites"Pour le SF6, l’ASN "a mené depuis 2019 des actions de contrôles de centrales nucléaires sur les rejets" et "EDF a mis en place depuis 2019/2020 un plan de résorption des fuites", selon le gendarme du nucléaire. Sa mise en œuvre fait "l'objet d'une campagne de contrôle" de l'ASN en 2021, selon la même source.

En juillet, l'Autorité a ainsi déploré des "lacunes persistantes concernant les rejets de SF6", en 2020, à la centrale de Penly (Seine-maritime) avec des "rejets assez importants non maîtrisés" de ce gaz.

Avec ses deux réacteurs, la centrale normande a émis 559 kg de SF6 en 2020, 880 kg en 2019, 777 en 2018, bien au delà du seuil déclenchant la déclaration d'un ESE. 

Les fuites de SF6 concernent six des 18 centrales nucléaires (Penly, Paluel, Blayais, Flamanville, Golfech, Gravelines), selon l'ASN. Elles interviennent en effet plus fréquemment sur les sites situés en bord de mer en raison de la corrosion liée à l’air salin. 

"Sortir du nucléaire" de son côté déplore que le seuil de 100 kg pour la déclaration d'ESE soit le même pour le SF6 et les fluides frigorigènes alors que le SF6 est beaucoup plus puissant. L'organisation regrette en outre que le seuil soit le même quel que soit le nombre de réacteurs dans la centrale.

Reste que selon EDF, entre 2008 et 2020, "les fuites de SF6 du parc nucléaire ont été réduites de près de 85%" et "les projections à septembre 2021 confirment des diminutions substantielles de 26 à 28% par rapport à 2020".

Interrogé également sur les fluides frigorigènes, le géant du nucléaire n'a pas communiqué de chiffres.

Côté CO2, Greenpeace rappelle par ailleurs que la filière nucléaire génère d'autres émissions hors centrales, via l'extraction dans les mines, les transports de matière ou l'usine de retraitement de la Hague.


Troisième jour de grève au Louvre, le musée partiellement ouvert

Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre. (AFP)
Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre. (AFP)
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  • "On est déterminés mais en tant que syndicalistes responsables on a envie d'un apaisement. Il y a eu des avancées mais ça ne répond pas à nos revendications"
  • En première ligne dans ce dossier, le ministère de la Culture a jusqu'à présent notamment promis l'annulation d'une baisse de 5,7 millions d'euros des dotations publiques au Louvre et des recrutements que les syndicats jugent insuffisants

PARIS: Les agents du Louvre ont reconduit leur mouvement de grève jeudi au troisième jour de leur mobilisation contre leurs conditions de travail, contraignant de nouveau le musée à n'ouvrir qu'une partie de ses espaces, a-t-on appris de sources concordantes.

Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre.

De nouveau réunis en assemblée générale jeudi matin, les salariés ont approuvé la poursuite de leur mobilisation contre les problèmes de sous-effectifs, la hausse des tarifs pour les non-Européens ou la dégradation du bâtiment, ont indiqué la CFDT et la CGT.

"On est déterminés mais en tant que syndicalistes responsables on a envie d'un apaisement. Il y a eu des avancées mais ça ne répond pas à nos revendications", a déclaré à l'AFP la déléguée CFDT Valérie Baud.

En première ligne dans ce dossier, le ministère de la Culture a jusqu'à présent notamment promis l'annulation d'une baisse de 5,7 millions d'euros des dotations publiques au Louvre et des recrutements que les syndicats jugent insuffisants.

Jeudi, avec quelques heures de retard liées à la mobilisation, le musée a, comme mercredi, ouvert partiellement ses espaces aux visiteurs qui ont notamment accès au "parcours chefs d’œuvre" incluant la Joconde, la Vénus de Milo ou la Victoire de Samothrace, a indiqué la direction à l'AFP.

"Ce n'est pas un message positif par rapport aux grévistes", a réagi la CFDT.

Parallèlement à ce conflit social, la présidente du Louvre s'est de nouveau défendue jeudi matin, au lendemain d'une audition au Sénat où sa gestion de la sécurité du musée a été durement critiquée.

Interrogée sur France Inter, Laurence des Cars a affirmé disposer encore du crédit suffisant pour se maintenir à la tête du Louvre, qu'elle dirige depuis fin 2021.

"Je suis à la manoeuvre, je dirige ce musée dans une tempête, c'est très clair, mais je suis calme, déterminée pour accompagner les 2.300 agents du Louvre", a-t-elle assuré, ajoutant prendre sa "part quotidienne" de responsabilité dans les dysfonctionnements du musée.

 


«Marseille doit continuer à être debout», appelle Amine Kessaci, invité du conseil municipal

"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire. (AFP)
"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire. (AFP)
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  • Accueilli par des applaudissements nourris, le jeune homme a réclamé "des actions concrètes"
  • "Sans la rénovation des écoles, sans la création de services publics, sans l'action des centres sociaux, on ne pourra jamais sortir ces enfants des quartiers"

MARSEILLE: "Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue", a appelé jeudi le militant écologiste Amine Kessaci, après le meurtre de son frère Mehdi en novembre, invité du dernier conseil municipal de la ville avant les prochaines élections municipales.

"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire.

Accueilli par des applaudissements nourris, le jeune homme a réclamé "des actions concrètes". "Sans la rénovation des écoles, sans la création de services publics, sans l'action des centres sociaux, on ne pourra jamais sortir ces enfants des quartiers".

Pour le militant écologiste, "attaquer les petits jeunes au pied d'immeuble ne va pas stopper ces trafics internationaux". Il faut "exiger des pays comme l'Arabie Saoudite, comme le Qatar, comme la Thaïlande" d'extrader "les têtes de réseau qui vivent très bien de l'argent de la drogue, vivent loin du territoire et font couler le sang ici chez nous et nos enfants se retrouvent assassinés".

Mardi, lors de son déplacement à Marseille, le président de la République Emmanuel Macron a réaffirmé sa détermination à mener la "guerre" contre le narcotrafic.

Il a affiché sa volonté d'aller "chercher dans les pays où sont les têtes de réseau de la coopération, pour pouvoir saisir leurs biens, pour pouvoir arrêter les têtes de réseau, nous les restituer".

Le chef de l’Etat doit se rendre dimanche pour le Noël aux troupes aux Emirats arabes unis, où d'importants narcotrafiquants ont trouvé refuge, selon la justice française.


Pour le Noël des armées, Macron fait cette année le choix des Emirats

La ministre française de la Défense, Catherine Vautrin, quitte le palais présidentiel de l'Élysée à Paris après une réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 17 décembre 2025. (AFP)
La ministre française de la Défense, Catherine Vautrin, quitte le palais présidentiel de l'Élysée à Paris après une réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 17 décembre 2025. (AFP)
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  • En se rendant aux Émirats arabes unis pour le Noël des armées, Emmanuel Macron adresse un message de soutien aux militaires français tout en réaffirmant l’engagement stratégique de la France dans une région marquée par de fortes tensions géopolitiques
  • Ce déplacement met en lumière la solidité du partenariat de défense franco-émirien, pilier de la présence militaire française dans le Golfe et vecteur de stabilité régionale

En choisissant les Émirats arabes unis pour célébrer, les 21 et 22 décembre, le traditionnel Noël des armées françaises, le président Emmanuel Macron a voulu adresser un message clair à ses militaires engagés loin de leurs familles, mais aussi aux partenaires de la France dans une région marquée par de fortes turbulences géopolitiques.

Ce déplacement présidentiel, à la fois militaire et diplomatique, illustre la solidité d’un partenariat stratégique noué de longue date entre Paris et Abou Dhabi.

Comme le veut la tradition, le président de la République partagera un moment privilégié avec les forces françaises déployées sur place, après une séquence bilatérale avec les autorités émiriennes.

Selon le palais de l’Élysée, Emmanuel Macron se rendra directement auprès des militaires : il dînera avec eux, avant de consacrer la matinée suivante à des échanges de terrain et à des démonstrations opérationnelles, au plus près de la réalité de leur engagement en période de fêtes.

Si le choix des Émirats arabes unis n’a rien d’anodin, c’est parce que la région concentre aujourd’hui un grand nombre de crises majeures : conflits persistants au Moyen-Orient, tensions maritimes affectant le commerce mondial, instabilité chronique de plusieurs États.

Un déplacement stratégique dans une région sous tension

Le Golfe est devenu un carrefour stratégique où se croisent enjeux sécuritaires, diplomatiques et économiques et, en s’y rendant, le chef de l’État entend rappeler que la France demeure un acteur militaire et diplomatique engagé à l’échelle mondiale.

Mais ce déplacement est aussi l’occasion d’incarner la relation de confiance qui lie Paris et Abou Dhabi depuis plus de trente ans.

Le partenariat de défense franco-émirien, formalisé et renforcé par un accord signé en 2009, s’est progressivement imposé comme l’un des piliers de la présence française dans la région. Il repose sur une coopération étroite, une interopérabilité accrue des forces et un partage d’objectifs communs en matière de stabilité régionale.

Les Émirats arabes unis accueillent en effet un dispositif militaire français structurant. À Abou Dhabi se trouve un état-major interarmées, à la tête duquel est placé un amiral commandant à la fois les Forces françaises aux Émirats arabes unis (FFAU) et les forces françaises déployées dans l’océan Indien.

Cette implantation est complétée par une base navale française, ainsi que par une base aérienne située à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale, où sont notamment stationnés des avions de combat Rafale.

À environ 70 kilomètres à l’ouest d’Abou Dhabi, dans une zone désertique, est également déployé le 5ᵉ régiment de cuirassiers, équipé de matériels de dernière génération, dont des chars Leclerc et des véhicules blindés de combat.

C’est sur ce site que se déroulera l’essentiel de la séquence militaire du déplacement présidentiel, avec une démonstration interarmées illustrant les capacités opérationnelles françaises.

Au total, près de 900 militaires français sont stationnés aux Émirats arabes unis. Ils jouent un rôle clé dans plusieurs opérations majeures.

Un partenariat militaire franco-émirien au cœur de la présence française dans le Golfe

Les moyens aériens basés aux Émirats contribuent notamment à l’opération Chammal de lutte contre le terrorisme, tandis que les capacités maritimes participent à l’opération européenne Aspides, destinée à sécuriser le trafic international en mer Rouge, récemment menacé par des attaques visant la navigation commerciale.

Au-delà de la dimension opérationnelle, la présence française aux Émirats arabes unis constitue un symbole fort de coopération stratégique et traduit la volonté partagée de renforcer la stabilité régionale, de sécuriser les grandes routes maritimes internationales et de soutenir les efforts de paix dans des zones fragilisées comme l’Irak, le Yémen, la Libye ou encore le Soudan.

Tous ces sujets pourraient être abordés lors des échanges entre le président français et le président émirien, Cheikh Mohamed ben Zayed.

En se rendant auprès des forces françaises à Noël, accompagné de la ministre des Armées, Emmanuel Macron entend surtout témoigner de son attachement personnel aux militaires engagés loin de la métropole.

Le message qu’il veut leur adresser est autant humain que politique, puisqu’il s’agit d’exprimer la reconnaissance de leur engagement et d’affirmer la crédibilité militaire française.

Dans un contexte international tendu, le choix des Émirats arabes unis pour le Noël des armées apparaît ainsi comme un signal fort : celui d’une France fidèle à ses alliances, pleinement investie dans la sécurité internationale et consciente que sa présence militaire est indissociable de relations diplomatiques durables et de partenariats stratégiques solides.