Sonatrach, vers une nouvelle stratégie pour l'intégration des entreprises nationales?

Au cours du premier trimestre de l’année 2021, le groupe pétrolier et gazier algérien Sonatrach a signé 1 038 contrats avec des entreprises nationales et internationales. Photo fournie.
Au cours du premier trimestre de l’année 2021, le groupe pétrolier et gazier algérien Sonatrach a signé 1 038 contrats avec des entreprises nationales et internationales. Photo fournie.
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Publié le Mardi 02 novembre 2021

Sonatrach, vers une nouvelle stratégie pour l'intégration des entreprises nationales?

  • Au cours du premier trimestre de l’année 2021, le groupe pétrolier et gazier algérien Sonatrach a signé 1 038 contrats avec des entreprises nationales et internationales
  • La société ENGCB se charge de l’un des plus grands projets de dessalement, la station de Corso, avec une capacité de 80 000 mètres cubes par jour

PARIS: Présentée le 10 octobre dernier au siège du groupe Sonatrach par Salim Fergui, directeur de la communication de données et des projets, la déclaration relative à la politique du contenu local et de l’intégration nationale précise que, au cours du premier trimestre de l’année 2021, le groupe pétrolier et gazier algérien Sonatrach a signé 1 038 contrats avec des entreprises nationales et internationales pour un montant de 430 milliards de dinars algériens, soit 3,25 milliards de dollars (1 dollar = 0,86 euro).

La direction du groupe précise que 79% des cocontractants sont des entreprises nationales: 3% sont des filiales, 15% des entreprises publiques et 82% des entreprises privées, contre 21% pour les entreprises internationales.

Pièces de rechange pour équipement de production, produits chimiques, équipements de raccordement, robinetterie, transport de matériel, objets informatiques et équipements de bureau figurent, entre autres, parmi les principaux besoins du groupe auprès des entreprises nationales.

826 millions de dollars

En ce qui concerne les filières de traitement des données sismiques, de maintenance et de réparation, de restauration, d’entretien de bases de vie, de supervision, de gardiennage, de location de matériel de transport, d’assistance technique, de formation et de logiciels informatique, sur les 714 contrats signés par Sonatrach, 658 ont été réalisés avec des entreprises nationales, soit 92%. Le montant global consacré à cette filière est de 113 milliards de dinars algériens, soit 826 millions de dollars.

EN BREF

Pour le secteur des travaux et de la construction, de l’aménagement des infrastructures, du terrassement, de la construction des lignes d’expédition, du raccordement des puits pétroliers et des travaux d’instrumentation, sur 370 contrats conclus, 355 ont été signés avec des entreprises nationales, soit 96%.

Quant à la branche études et conseils, sur 48 contrats signés, 41 ont été conclus avec des entreprises nationales, soit 85%. Ces derniers concernent, entre autres, les études d’ingénierie dans divers projets de construction et d’aménagement.

Enfin, Sonatrach a signé 6 contrats avec ses filiales pour plus de 105 milliards de dinars algériens, soit 768 millions de dollars. L’un d’eux concerne le remplacement de la station de pompage de Haoud El-Hamra et la réalisation d’un réseau de collecte pour le raccordement de 73 puits de Tinrhert vers Alrar.

À titre d’exemple, la société ENGCB (Société nationale de génie civil et bâtiment), spécialisée dans l’hydraulique et dans l’épuration des eaux usées, qui s’est investie dans le traitement de l’eau de mer en partenariat avec AEC, filiale de Sonatrach, se charge de l’un des plus grands projets de dessalement, la station de Corso, dans la wilaya de Boumerdès, avec une capacité de 80 000 mètres cubes par jour; elle permettra de combler le déficit en eau potable de la région côtière du pays.

«Dans le cadre de la stratégie de Sonatrach destinée à développer le contenu local et à économiser les ressources en devises, GCB a développé sa maîtrise des projets, la réduction des coûts de réalisation et le suivi des démarches de développement de niches dans le secteur Oil and Gas», souligne Abdelghani Bendjebba, PDG d’ENGCB.

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Adel Bensaci. President de CNCMPE. Photo fournie.

«Rappelons que la société est également chargée de réaliser huit bases de vie et autres camps de sécurité (Illizi, Ouargla, Laghouat…), deux pistes d’atterrissage, le raccordement de 73 puits de Tinrhert à Alrar, des travaux d’ingénierie ainsi que la construction d’une station de pompage et d’un pipeline à Haoud El-Hamra, wilaya de Hassi Messaoud», précise-t-il.

Promotion du contenu local

Pour Toufik Hakkar, PDG de Sonatrach, ces décisions s’inscrivent dans une stratégie qui vise la promotion du contenu local et de l’intégration nationale.

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Toufik Hakkar, PDG de Sonatrach. Photo fournie.

«Conformément aux orientations des pouvoirs publics relatives à la promotion de l’outil national de production, l’amélioration de la compétitivité de l’économie nationale et la réduction des importations, Sonatrach a mis en place une politique de promotion du contenu local et de l’intégration nationale», déclare-t-il lors de son intervention.

«Les efforts déployés par la Sonatrach ont permis d’atteindre des résultats positifs, notamment en matière d’exploration, de renouvellement des réserves, de mise en service de nouveaux projets d’infrastructures gaziers et de consolidation des canalisations», ajoute-t-il, précisant que 64% des investissements qui ont été réalisés par Sonatrach en 2020, soit l’équivalents à 5 milliards de dollars. Ce chiffre record reflète, selon lui, les efforts du groupe pour l’intégration nationale.

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«Les efforts déployés par la Sonatrach ont permis d’atteindre des résultats positifs, notamment en matière d’exploration, de renouvellement des réserves, de mise en service de nouveaux projets d’infrastructures gaziers et de consolidation des canalisations» Photo fournie.

De son côté, Mohamed Arkab, ministre de l’Énergie et des Mines, met en relief le fait que «cette annonce intervient en exécution de la décision du président de la république et des directives du Premier ministre qui ont pour objectif de développer les moyens de production nationaux en fixant des mesures légales et réglementaires et qui doivent obliger les opérateurs économiques à recourir aux produits et aux services fabriqués localement dans le cadre de l’exécution de leurs commandes».

Une stratégie, qui, selon le ministre, donnera la possibilité aux grandes entreprises publiques et privées de créer des filiales qui leur permettront de disposer des biens et des services sans avoir à passer par l’importation, qui coûte cher à l’économie nationale.

Assouplissement des procédures

Selon la direction du groupe, Sonatrach a pris les mesures nécessaires pour favoriser l’intégration industrielle: par exemple, l’assouplissement des procédures et des conditions d’appels d’offres. Le but est que les PME (petites et moyennes entreprises) et les TPE (très petites entreprises) puissent soumissionner pour réaliser des travaux et effectuer des services dans les domaines pétroliers et semi-pétroliers.

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Selon la direction du groupe, Sonatrach a pris les mesures nécessaires pour favoriser l’intégration industrielle. Photo fournie.

Or, pour les experts, l’amélioration de la production locale dans les diverses disciplines industrielles, qui contribue à la mise en place d’un tissu industriel solide, nécessite également un travail d’accompagnement, notamment en termes de mise à niveau.

Dans cette perspective, le Conseil national consultatif pour la promotion des PME (CNCDPME) a fait des propositions qui reposent sur la préqualification des fournisseurs locaux et sur leur accompagnement dans la mise à niveau des entreprises en matière de normes et dans la signature des accords-cadres.

Pour Adel Bensaci, directeur général de la Société magrébine de mécanique de précision et de maintenance industrielle (Somemi) et président du CNCDPME, considère «le secteur Oil and Gas comme la locomotive de l’économie. La stratégie de développement du secteur, notamment dans la pétrochimie, l'exploration, l'optimisation de la production et des coûts, ne peut se faire que dans le cadre d'une économie fortement intégrée».

Interrogé par Arab News en français sur le potentiel des entreprises algériennes dans le renforcement du tissu industriel, le directeur général de Somemi explique que «le pays dispose de plusieurs dizaines d'entreprises qui ont déjà prouvé leurs compétences dans la production et la fourniture de biens et de services industriels, dans la sous-traitance mécanique, la digitalisation, le monitoring, entre autres».

Cependant, il estime que l’intégration de ces entreprises devrait être accompagnée par une nouvelle réglementation ainsi que par une mise à niveau. «Si nous considérons un potentiel de 200 entreprises matures, nous devons avoir une vision de codéveloppement et ne pas commettre à nouveau les erreurs du passé. Ces entreprises ne pourront s'engager dans une mise à niveau que dans l'objectif de posséder de nouvelles parts de marché», nous explique le président du CNCDPME.

Il ajoute: «Nous avons proposé de travailler sur le lancement de présélection de ces futurs champions par la Sonatrach avec des critères techniques d'éligibilité et d’accompagnement, puis de leur proposer l’assistance de la nouvelle agence de mise à niveau afin qu’ils obtiennent les standards exigés que sont les certificats API [American Petrol Institute]. Cette démarche permettra aux entreprises algériennes de créer des success-stories, de fixer un business model qui sera généralisé et drainera l'ensemble des entreprises naturellement séduites par cette démarche.»


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.

 


La Bourse de Paris attendue en petite hausse à l'ouverture

La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
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  • Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points
  • "Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre"

PARIS: La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points.

"Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre, à la suite d'un nouveau rapport sur l'emploi confirmant un affaiblissement tangible du marché du travail", commente John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.

"ADP a publié de nouveaux chiffres, contredisant son précédent rapport qui annonçait 42.000 créations d'emplois privés en octobre", souligne également Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote. "En réalité, les embauches ont ralenti dans la seconde moitié du mois".

Le baromètre ADP est d'ordinaire regardé avec prudence par les analystes mais ces données sur le marché du travail ont pris de l'importance faute de données officielles à cause du blocage budgétaire aux Etats-Unis.

Ces nouveaux chiffres corroborent le rapport mensuel publié par le cabinet de consultants Challenger, Gray & Christmas, qui avait montré que les suppressions d'emplois en octobre aux Etats-Unis étaient au plus haut pour ce mois depuis plus de 20 ans, à plus de 153.000, note Mme Ozkardeskaya.

"C'est certainement un problème pour les politiques, mais pas pour les investisseurs", poursuit-elle. "Ces derniers espèrent que les données seront suffisamment faibles pour justifier une nouvelle baisse de taux (...) par la Réserve fédérale en décembre, ce qui aurait un effet positif sur les valorisations grâce à des coûts d'emprunt plus faibles."

Les marchés saluent également la fin imminente du "shutdown" aux Etats-Unis.

La Chambre des représentants doit voter mercredi pour lever la paralysie budgétaire, une "très grande victoire", a estimé Donald Trump.

Après plus de 40 jours d'impasse, le Sénat a adopté lundi une proposition de loi qui prolonge le budget actuel jusqu'à fin janvier. La Chambre doit en débattre à partir de mercredi, avec un vote attendu possiblement dans la soirée.