ATHENES: La Ligue grecque des droits de l'homme a dénoncé mardi "la violence policière exagérée" et les "motifs racistes" après la mort d'un jeune rom, tué par balles par des policiers il y a dix jours.
"La mort à Perama de Nikos Sampanis, un rom non armé de 18 ans par les balles de sept policiers, qui ont aussi blessé un mineur, a mis en évidence de graves problèmes liés aux droits", a indiqué dans un communiqué la Ligue des droits de l'homme.
La victime se trouvait à bord d'une voiture, conduite par un autre rom et soupçonnée d'avoir été volée. Des policiers ont tiré 36 balles à l'issue d'une course poursuite dans la nuit du 23 octobre à Perama, une banlieue populaire dans le sud-ouest d'Athènes, proche d'Aspropyrgos où vit une importante communauté rom.
La Ligue évoque "l'utilisation de la violence armée non proportionnée de la part de la police", soulignant que "cette violence semblait particulièrement excessive".
Le ministère de la Protection civile a reconnu lundi un "manque de coordination" au sein de la police lors de la course poursuite et annoncé "une réforme pour améliorer les services de sécurité".
"Les défaillances opérationnelles de la police ne peuvent en aucun cas légitimer le recours à la force armée contre des civils non armés", a souligné la Ligue des droits de l'homme.
Sept policiers ont été arrêtés lors de l'incident et placés en garde à vue avant d'être remis en liberté la semaine dernière après leur inculpation pour homicide volontaire.
Deux autres roms, âgés de 20 et 14 ans, qui se trouvaient à bord de la voiture, et inculpés de tentative de meurtre des policiers, ont également été libérés.
A l'instar d'autres ONG comme Ellan Passé, l'ONG de protection des roms en Grèce ou le Keerfa, une organisation antiraciste, la Ligue des droits de l"homme a indiqué que "l'incident avait malheureusement soulevé la question du racisme et du sentiment anti-rom qui se cache dans une partie de la société grecque".
Rappelant que la justice est en train d'enquêter sur 39 affaires policières répertoriées en 2020 et ayant un motif raciste présumé, la Ligue appelle les autorités à enquêter pour savoir si l'origine ethnique des auteurs a conduit à une violence excessive.