L'Ethiopie déclare l'état d'urgence face à l'avancée des rebelles tigréens

Débuté en novembre 2020, le conflit au Tigré connaît un spectaculaire revirement de situation depuis ces derniers mois. (AFP)
Débuté en novembre 2020, le conflit au Tigré connaît un spectaculaire revirement de situation depuis ces derniers mois. (AFP)
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Publié le Mercredi 03 novembre 2021

L'Ethiopie déclare l'état d'urgence face à l'avancée des rebelles tigréens

  • Les communications sont coupées dans une grande partie du nord de l'Ethiopie et l'accès des journalistes est restreint
  • L'ambassade des États-Unis a diffusé un message conseillant à ses ressortissants de ne pas se rendre en Éthiopie et à «ceux qui sont actuellement en Éthiopie de se préparer à quitter le pays»

ADDIS ABEBA: Le gouvernement éthiopien a déclaré mardi l'état d'urgence dans l'ensemble du pays, et ordonné aux habitants d'Addis Abeba de se préparer à défendre leurs quartiers, alimentant les craintes d'une poussée des rebelles tigréens vers la capitale.  

Le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) a annoncé samedi la prise de Dessie et dimanche celle de Kombolcha, deux villes de la région de l'Amhara, voisine du Tigré, situées à un carrefour routier à 400 kilomètres au nord d'Addis Abeba.  

Le gouvernement a nié avoir perdu le contrôle de ces villes mais si elle se confirmait, leur prise par les rebelles marquerait une nouvelle étape majeure dans le conflit qui les oppose depuis un an aux troupes progouvernementales.  

Les communications sont coupées dans une grande partie du nord de l'Ethiopie et l'accès des journalistes est restreint, rendant difficile toute vérification indépendante des positions sur le terrain.   

Selon le média d'Etat Fana Broadcasting Corporate, l'état d'urgence « vise à protéger les civils contre les atrocités commises par le groupe terroriste TPLF dans plusieurs régions du pays ».  

Les restrictions envisagées incluent un couvre-feu, la fermeture des routes et la fouille de « toute personne soupçonnée de collaborer avec des groupes terroristes », a précisé Fana BC.  

Les autorités se permettront d'enrôler « tout citoyen en âge de combattre et possédant une arme » ou de suspendre tout média soupçonné d'apporter »un soutien moral direct ou indirect » au TPLF, a ajouté le média. Les législateurs doivent approuver cette mesure dans les 24 heures.  

Capitale mobilisée  

Le Premier ministre Abiy Ahmed a exhorté mardi soir sur Twitter les citoyens à « assumer leur rôle et à coopérer avec les forces de l'ordre ».  

« C'est une période éprouvante où tous ces problèmes se sont empilés simultanément. Jusqu'à ce qu'ils soient derrière nous, chacun va devoir les affronter », a-t-il ajouté.  

Plus tôt dans la journée, les autorités d'Addis Abeba ont demandé aux cinq millions d'habitants de la capitale de faire enregistrer leurs armes à feu dans les deux jours et de se préparer à défendre la ville.   

« Tous les habitants doivent s'organiser par pâtés de maison et quartiers pour protéger la paix et la sécurité dans leur zone, en coordination avec les forces de sécurité », a déclaré le responsable du département de la paix et de la sécurité de la capitale, Kenea Yadeta.  

M. Kenea a affirmé que les jeunes seraient « recrutés » et « organisés » dans ce but, et que « tous les secteurs de la société » devaient redoubler de vigilance, y compris les propriétaires de maisons et d'hôtels censés vérifier l'identité de leurs locataires et visiteurs.  

Débuté en novembre 2020, le conflit au Tigré connaît un spectaculaire revirement ces derniers mois.  

Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix 2019, avait proclamé la victoire le 28 novembre, après avoir envoyé l'armée dans la région pour destituer les autorités locales dissidentes issues du TPLF, qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires fédérales.  

Mais en juin, les combattants pro-TPLF ont repris l'essentiel de la région, forçant les troupes gouvernementales à se retirer largement. Ils ont ensuite poursuivi leur offensive dans les régions voisines de l'Amhara et de l'Afar.  

Opposition américaine  

Le récent regain des combats inquiète la communauté internationale, qui a renouvelé ces derniers jours ses appels à un cessez-le-feu immédiat et à des pourparlers de paix.  

Mardi soir, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell s'est « alarmé » de la déclaration d'état d'urgence, affirmant que « la mobilisation massive du gouvernement ne fera qu'entraîner le pays et ses citoyens plus loin dans la guerre civile et la désintégration ».  

L'émissaire américain pour la Corne de l'Afrique, Jeffrey Feltman, avait affirmé plus tôt que Washington s'opposait « à tout mouvement du TPLF vers Addis ou toute action visant à assiéger Addis ».  

L'ambassade des États-Unis a diffusé un message conseillant à ses ressortissants de ne pas se rendre en Éthiopie et à « ceux qui sont actuellement en Éthiopie de se préparer à quitter le pays ».  

Les Etats-Unis ont également annoncé qu'ils privaient l'Ethiopie d'importants avantages commerciaux accordés dans le cadre de l'AGOA (Loi sur le développement et les opportunités africaines, ndlr), en raison de violations des droits humains dans le conflit.  

L'Ethiopie s'est dite extrêmement déçue par cette décision qu'elle souhaitait voir « annulée ».  

Les douze mois de conflit ont été marqués par de nombreux récits d'exactions (massacres, viols...), notamment sur les civils, et ont plongé le nord de l'Ethiopie dans une grave crise humanitaire, avec plusieurs centaines de milliers de personnes vivant dans des conditions proches de la famine, selon l'ONU.  


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com