Népal: les opérations de recherche de trois alpinistes français interrompues pour 3 à 4 jours

Photo prise le 8 mai 2009 du troisième et dernier camp de base du Mont Everest situé à 8.300 mètres d'altitude à l'assaut duquel Martine Marsigny, accompagnatrice en moyenne montagne, se lancera le 20 ou le 21 mai 2009. Photo d'illustration AFP
Photo prise le 8 mai 2009 du troisième et dernier camp de base du Mont Everest situé à 8.300 mètres d'altitude à l'assaut duquel Martine Marsigny, accompagnatrice en moyenne montagne, se lancera le 20 ou le 21 mai 2009. Photo d'illustration AFP
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Publié le Mercredi 03 novembre 2021

Népal: les opérations de recherche de trois alpinistes français interrompues pour 3 à 4 jours

  • Les opérations pour retrouver trois jeunes alpinistes français, portés disparus au Népal depuis le 26 octobre après une avalanche dans la région de l'Everest, n'ont rien donné mercredi matin et sont suspendues trois ou quatre jours
  • Âgés d'une vingtaine d'années, Louis Pachoud, Gabriel Miloche et Thomas Arfi avaient entrepris l'ascension de la face ouest du Mingbo Eiger (6.070 mètres d'altitude)

KATMANDOU : Les opérations pour retrouver trois jeunes alpinistes français, portés disparus au Népal depuis le 26 octobre après une avalanche dans la région de l'Everest, n'ont rien donné mercredi matin et sont suspendues trois ou quatre jours, ont annoncé les secouristes.

"J'ai effectué une recherche aérienne ce matin encore, mais je n'ai rien trouvé. Comme nous n'avons pas pu faire de progrès dans la recherche des alpinistes disparus, nous avons décidé d'arrêter les opérations de recherche pendant trois, quatre jours", a confié à l'AFP Ang Norbu Sherpa, président de l'Association nationale des guides de montagne du Népal et membre de l'opération de recherche et de sauvetage. 

Âgés d'une vingtaine d'années, Louis Pachoud, Gabriel Miloche et Thomas Arfi avaient entrepris l'ascension de la face ouest du Mingbo Eiger (6.070 mètres d'altitude). 

Membres du Groupe excellence alpinisme national (GEAN), formation d'élite de la Fédération française des clubs alpins et de montagne (FFCAM), ils faisaient partie d'une équipe arrivée fin septembre, dans la région du Khumbu et de l'Everest, dans le but de gravir différents sommets culminant à quelque 5.000 et 6.000 m, au sud de l'Ama Dablam (6.814 m).

"L’espoir de retrouver des survivants est à présent quasi nul", avait indiqué lundi la FFCAM, alors que les recherches se déroulaient près du sommet du Mingbo Eiger.

Le dernier contact téléphonique avec eux depuis leur bivouac remonte au 26 octobre, selon la Fédération.

Lundi, Pratap Jung Pandey, directeur général de Kailash Helicopter Service avait déclaré que "quelque chose comme un sac ou un objet noir a été repéré sur le versant de la montagne".

"La reconnaissance en hélicoptère dépêchée par la FFCAM le dimanche 31 octobre au matin ainsi que le survol de leur voie le lundi 1er novembre ont permis de localiser leurs traces jusqu’à 5.900 mètres sur l’arête qui mène au sommet. A cette altitude, les secouristes ont pu constater le déclenchement d’une avalanche", avait ajouté la FFCAM. 

Ces mêmes traces montrent qu'ils ont "renoncé à aller au sommet, ont fait demi-tour et ont entamé leur descente par leur itinéraire de montée". Les secouristes ont retrouvé trois sacs, ainsi que le matériel du bivouac.

Le Népal a rouvert ses portes en septembre aux alpinistes étrangers, dispensant de quarantaine les personnes vaccinées.

La pandémie de Covid-19 a entraîné l'an dernier l'arrêt total de l'industrie touristique du pays de 30 millions d'habitants, dévastant son économie qui en dépend fortement.


Le maire de Villeurbanne interdit une séance de dédicace d'Eric Zemmour

 Le chef du parti d'extrême droite "Reconquête" Eric Zemmour, le 27 mai 2022. (Photo, AFP)
Le chef du parti d'extrême droite "Reconquête" Eric Zemmour, le 27 mai 2022. (Photo, AFP)
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  • L'interdiction a été jugée «scandaleuse» par Agnès Marion, une des cadres de Reconquête dans le Rhône, invoquant le «droit fondamental à exprimer son opinion» et le «devoir de tout élu de préserver ce droit fondamental»
  • La venue d'Eric Zemmour pour la promotion de son dernier livre «Je n'ai pas dit mon dernier mot» avait fortement fait réagir parmi les partis politiques et syndicats de Villeurbanne, une ville profondément ancrée à gauche

LYON: Le maire socialiste de Villeurbanne (Rhône) Cédric Van Styvendael a interdit mercredi par arrêté la tenue d'une séance de dédicace d'Eric Zemmour organisée par le parti Reconquête, à cause des risques de débordements.

L'annonce de cet événement "a suscité de nombreuses réactions dans les médias et sur les réseaux sociaux mettant en évidence l'existence d'un risque de débordements et de violences", indique la mairie dans un communiqué.

L'interdiction a été jugée "scandaleuse" par Agnès Marion, une des cadres de Reconquête dans le Rhône, invoquant le "droit fondamental à exprimer son opinion" et le "devoir de tout élu de préserver ce droit fondamental".

"Les motivations sont au-delà des troubles à l'ordre public", a-t-elle dit en dénonçant un parti pris "sectaire". "Nous sommes en train d'étudier les recours", a-t-elle déclaré à l'AFP.

La ville avait autorisé "une réunion du parti Reconquête le samedi 25 mars dans une salle du CCVA (centre culturel et de la vie associative) devant accueillir une centaine de personnes", explique le communiqué municipal. Reconquête a ensuite annoncé l'inscription de quelque 600 personnes, au-delà de la capacité d'accueil de la salle.

"Il y a un écart majeur entre ce qu'ils ont dit et ce qu'ils vont faire", note auprès de l'AFP Cédric Van Styvendael. De plus, selon lui, "cet événement n'est pas en mesure de se dérouler sans risquer de créer des troubles à l'ordre public mettant en danger la sécurité des personnes".

Ainsi, le groupe antifasciste "La Jeune Garde", très actif à Lyon, a appelé à des actions contre la séance de dédicace sur les réseaux sociaux. Le maire évoque également la situation "particulière" du pays, avec des forces de l'ordre "déjà particulièrement mobilisées" pour les manifestations contre la réforme des retraites.

Cédric Van Styvendael ajoute qu'il "reste fermement attaché à la liberté d'expression et à la liberté de réunion", en évoquant la possibilité pour Reconquête de réserver la salle municipale, même s'il s'oppose "aux idées et aux valeurs défendues par Eric Zemmour", qualifié de "prêcheur de haine".

La venue d'Eric Zemmour pour la promotion de son dernier livre "Je n'ai pas dit mon dernier mot" avait fortement fait réagir parmi les partis politiques et syndicats de Villeurbanne, une ville profondément ancrée à gauche. Le PCF avait "condamné" sa présence, LFI s'y était "fortement opposé".


La loi immigration, victime collatérale de la fronde sociale

Le ministre français de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin arrive pour un conseil des ministres à l'hôtel Matignon, à Paris, le 21 mars 2023. (Photo, AFP)
Le ministre français de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin arrive pour un conseil des ministres à l'hôtel Matignon, à Paris, le 21 mars 2023. (Photo, AFP)
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  • Un conseiller de l'exécutif a précisé qu'il n'y aurait « pas de texte immigration débattu au Sénat» la semaine prochaine comme cela était initialement programmé
  • Le gouvernement et la majorité prévoient désormais un « projet de loi plus court et plusieurs propositions de loi», à savoir des textes déposés à l'initiative de parlementaires, a-t-il ajouté

PARIS: Touché, coulé? Le controversé projet de loi immigration va être découpé en "plusieurs textes", a annoncé Emmanuel Macron et ne sera pas examiné la semaine prochaine au Sénat, victime par ricochet de la crise provoquée par la réforme des retraites.

Annoncé depuis des mois, contesté par les associations de défense des exilés, conspué par la gauche et jugé très insuffisant par la droite et l'extrême droite, le texte qui a entamé son parcours en commission au Sénat la semaine dernière, devait être débattu à partir de mardi dans l'hémicycle de la Haute Assemblée dominée par l'opposition de droite.

Mais sur fond de fièvre politique et sociale après l'adoption via la procédure du 49.3 de la très contestée réforme des retraites, l'exécutif organise son repli sur un sujet jugé trop abrasif pour être débattu dans l'immédiat.

"Il y aura bien une loi immigration", a affirmé mercredi Emmanuel Macron lors d'un entretien télévisé sur TF1 et France 2 avant de préciser son propos.

"Il y aura sans doute plusieurs textes immigration et ils arriveront dans les prochaines semaines", a-t-il expliqué.

Interrogé par l'AFP, un conseiller de l'exécutif a précisé qu'il n'y aurait "pas de texte immigration débattu au Sénat" la semaine prochaine comme cela était initialement programmé.

Le gouvernement et la majorité prévoient désormais un "projet de loi plus court et plusieurs propositions de loi", à savoir des textes déposés à l'initiative de parlementaires, a-t-il ajouté.

Initialement, le texte défendu par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin prévoyait à la fois des mesures pour faciliter les expulsions des étrangers délinquants et un volet intégration, notamment par un titre de séjour controversé dans les "métiers en tension".

Selon des sources parlementaires, confirmées de sources proches de l'exécutif, c'est le président du Sénat Gérard Larcher qui a demandé ce report mardi à Emmanuel Macron, qui l'a accepté.

Selon le même conseiller de l'exécutif, "Gérald Darmanin a proposé de mettre dans ce cas d'autres vecteurs qui permettront d'avoir quand même des mesures immigration car c'est nécessaire, en les scindant en plusieurs textes par exemple: d'un côté un projet de loi avec les mesures consensuelles, comme la simplification du droit en vue d'accélérer le traitement des demandes d'asile, de l'autre des propositions de loi/initiatives parlementaires sur les autres sujets".

En clair, a abondé une autre source dans l'entourage de l'exécutif, "on va réorganiser le projet de loi pour en faire quelque chose de plus simple".

Le ministre de l'Intérieur a rencontré la Première ministre Elisabeth Borne mercredi pour trancher le sujet.

«Mal ficelé»

Avant même que ne soient dévoilés officiellement les choix de l'exécutif, les oppositions sont tombées à bras raccourcis sur le projet gouvernemental.

"Ce projet est totalement mal ficelé. Je crois qu'il ne répond pas aux besoins du pays. On ne peut pas faire semblant en matière de contrôle de l'immigration. Ce texte, je pense qu'il faisait semblant, c'est un texte de communication", a taclé le patron des députés LR, Olivier Marleix, sur France Inter.

"Il y a beaucoup de travail je pense pour qu'il devienne présentable", a poursuivi M. Marleix.

Son homologue du groupe PS à l'Assemblée, Boris Vallaud, a lui aussi critiqué sur Public Sénat "un texte +en même temps+".

"C'était un texte censé à la fois plaire à la droite, plaire à la gauche, finalement ça ne plaisait à personne parce que, en ce qui me concerne, je conserve un certain nombre de principes qui sont indivisibles et que ce n'est pas en coupant le salami en tranches qu'on le rend plus digeste. Donc si la copie est mauvaise, qu'ils la reprennent", a déclaré le député des Landes.

"Quand on voit la tournure des débats préparatoires sur ce sujet au Sénat, c'est sage", s'est également félicitée sur Twitter Najat Vallaud-Belkacem, présidente de l'association France terre d'asile, qui avait participé aux concertations avec le gouvernement sur le texte.

La semaine dernière, les sénateurs avaient considérablement durci en commission des Lois la mouture du texte, en adoptant une série d'amendements qui rejoignaient notamment certaines positions historiques de l'extrême droite, comme le durcissement des conditions d'accès au regroupement familial ou encore la suppression de l'aide médicale d'Etat, réservée aux sans-papiers.


Au tribunal, les manifestants, le feu de poubelle et la relaxe

Des manifestants occupent une rue à côté de la place de la République lors d'une manifestation à Paris le 21 mars 2023. (AFP)
Des manifestants occupent une rue à côté de la place de la République lors d'une manifestation à Paris le 21 mars 2023. (AFP)
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  • Dimanche soir, des policiers en patrouille sont prévenus par trois passants que «quatre individus», «vêtus de noir et portant des masques chirurgicaux», «sont en train de mettre le feu à une poubelle»
  • Sur les conseils de leur avocat, les trois prévenus ont exercé leur droit au silence en garde à vue

PARIS: Trois manifestants, un feu de poubelle et la relaxe: jugés en comparution immédiate, deux femmes et un homme ayant participé à un rassemblement contre la réforme des retraites ont été relaxés mardi au tribunal de Paris, un dossier "symptomatique" pour la défense.

Il est 19H50 et dans le box sont escortés trois prévenus, 48 heures après leur interpellation dans le quartier des Halles, au coeur de la capitale, lors d'une des manifestations spontanées qui se sont multipliées depuis l'usage de l'article 49-3 par le gouvernement.

Dimanche soir, des policiers en patrouille sont prévenus par trois passants que "quatre individus", "vêtus de noir et portant des masques chirurgicaux", "sont en train de mettre le feu à une poubelle", résume le président du tribunal en lisant le procès-verbal d'interpellation.

Les policiers arrêtent deux jeunes femmes ainsi qu'un homme qui avait "pris la fuite", poursuit le magistrat.

Lors de la fouille, deux fioles de sérum physiologique sont retrouvées sur Margot, 24 ans, graphiste au chômage.

"C'est pour lutter contre le gaz lacrymogène ?" demande le président. "Oui", répond sobrement cette brune en blouson vert foncé.

"Et vous, le cache-cou, c'est pour quoi ?" demande-t-il à Martin, 26 ans, agent immobilier à la haute stature, qui avait aussi sur lui "deux briquets". "Parce qu'il fait 9 degrés, M. Le président", répond ce dernier.

«Précipitation»

Les policiers expliquent que, "dans la précipitation", ils n'ont "pas pu relever l'identité" des personnes qui leur ont signalé le feu, mais ils ont fait "une recherche de voisinage", précise le président, énumérant les commerces contactés - qui étaient soit "fermés", soit "ne répondaient pas", soit n'avaient "rien vu".

Sur les conseils de leur avocat, les trois prévenus ont exercé leur droit au silence en garde à vue.

"Qu'est-ce que vous reconnaissez ?" leur demande le président.

"Dimanche soir, je suis allée à la manifestation avec mon amie Clothilde, d'un coup deux policiers nous ont interpellées très violemment et on n'a a pas compris pourquoi", déclare Margot, qui assure ne pas avoir "vu de feu".

"J'ai pas mis le feu, Monsieur", affirme à son tour Clothilde, 24 ans, frêle habitante de Marseille en service civique, également poursuivie pour "rébellion".

A sa droite dans le box, Martin conteste également. Lui est en outre jugé pour avoir refusé de donner ses empreintes en garde à vue. "C'est une opposition de ma part au fichage systémique", explique-t-il.

"Que pensez-vous des dégradations commises à Paris depuis quelques jours?" leur demande la procureure. Les trois répondent ne "pas avoir d'avis".

"C'est leur droit le plus strict, mais je vais vous donner le mien", lance la représentante du ministère public en entamant ses réquisitions. "Je déplore et regrette que des messages politiques tout à fait légitimes soient brouillés par des casseurs", affirme-t-elle.

Déclarations «surréalistes»

Parlant d'un "procès-verbal d'interpellation très circonstancié et précis", la procureure stigmatise des "faits graves: mettre le feu à des poubelles, alors qu'il y a des commerces, des habitations à côté".

Avant de requérir de 140 à 175 heures de travail d'intérêt général (TIG) ou si les prévenus le refusaient, quatre à cinq mois de sursis probatoire.

"Vous n'êtes pas au service de la répression du mouvement social", lance Me Hannah Rajbenbach, qui cite un communiqué du Syndicat de la magistrature (classé à gauche), demandant la relaxe de Martin pour son refus de "palmage".

"Ce dossier est très symptomatique de ce que nous observons depuis quelques jours", avec "des personnes interpellées très souvent à tort" puis "remises en liberté sans aucune suite judiciaire", plaide Me Raphaël Kempf.

Tançant un dossier "extrêmement flou et insuffisant", des "déclarations ahurissantes" voire "surréalistes" des policiers, il demande la relaxe.

Après une demi-heure de délibéré, à 21H45, les trois prévenus sont relaxés pour le feu de poubelle. Seul Martin est condamné à un mois de prison avec sursis pour avoir refusé de donner ses empreintes.