Laure d'Hauteville: «L’art du Liban, de la Tunisie et du Maroc est très prisé»

Alfred BASBOUS (1924 - 2006) LE REVEUR, 2002. (Photo fournie).
Alfred BASBOUS (1924 - 2006) LE REVEUR, 2002. (Photo fournie).
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Publié le Lundi 08 novembre 2021

Laure d'Hauteville: «L’art du Liban, de la Tunisie et du Maroc est très prisé»

  • Après avoir dirigé la Menart Fair, à Paris, au mois de mai dernier, Laure d’Hauteville vient de présenter Regards d’Orient, art moderne et contemporain du Mena
  • Cette femme passionnée évoque également la 2e édition de la Menart Fair, qui se tiendra à Bruxelles du 21 au 23 janvier prochain

PARIS: Audacieuse, pugnace, passionnée, Laure d’Hauteville est décidément sur tous les fronts: après avoir dirigé la Menart Fair, à Paris, au mois de mai dernier, elle vient de présenter Regards d’Orient, art moderne et contemporain du Mena. À l’issue de cette exposition, une vente a été organisée chez Cornette de Saint-Cyr, à Paris, à la fin du mois d’octobre.

Nous avons rencontré la fondatrice de Beirut Art Fair. Elle retrace pour nous les temps forts de cet événement culturel exclusivement dévolu à l’art du monde arabe, qui s’est déroulé du 20 au 26 octobre. Elle évoque également la 2e édition de la Menart Fair, qui se tiendra à Bruxelles du 21 au 23 janvier prochain.

Laure d'Hauteville
Laure d'Hauteville. (Photo fournie). 

Comment est née l’idée de l’exposition Regards d’Orient, art moderne et contemporain du Mena et celle de la vente organisée chez Cornette de Saint-Cyr?

Le point de départ est ma rencontre avec Arnaud Cornette de Saint-Cyr. D’emblée, il a accepté que je présente la Menart Fair à Paris au mois de mai dernier. Il s’agit de la première foire dédiée à la zone Mena [Middle East and North Africa, ou «Moyen-Orient et Afrique du Nord»] qui met en lumière les artistes issus de cette région et de Turquie. Après le vif succès rencontré par cette 1re édition, il a suggéré d’organiser une vente aux enchères. Ensuite, j’ai contacté cinquante-quatre artistes qui étaient partants et j’ai réuni une centaine d’œuvres présentées durant l’exposition Regards d’Orient, art moderne et contemporain du Mena.

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Elie KANAAN (1926 - 2009)
SANS TITRE, circa 1960

Durant plusieurs mois, je me suis attachée à réunir des œuvres empreintes de poésie, de gaieté, et traversées par la couleur. Certaines possèdent une teneur historique, comme les travaux d’Huguette Caland, de Laure Ghorayeb ou de Paul Guiragossian. Alors que le monde arabe est souvent évoqué en raison des conflits, je souhaitais raviver sa dimension artistique. Sa créativité est portée par de grands maîtres et de nombreux musées sont intéressés par sa vitalité. Par ailleurs, le public a envie de découvrir l’histoire de l’art moderne et contemporain d’Orient, de connaître l’évolution de ces artistes qui ont en commun le goût et même la fascination pour la lumière – c’est pourquoi ils sont particulièrement sensibles à la couleur. C’est pour toutes ces raisons que j’ai voulu organiser cette vente. Elle permet de répertorier ces artistes et de créer un marché de l’art.

Comment les artistes ont-ils accueilli l’annonce de cette exposition, qui a eu lieu en même temps que la Fiac (Foire internationale d’art contemporain, NDLR)?

Ils ont été très honorés à l’idée que leurs œuvres soient exposées dans ce magnifique écrin qu’est cet hôtel particulier d’inspiration Art déco façonné de verrières, avec ces moulures qui rappellent certains palais conçus par des architectes du monde arabe. De plus, beaucoup d’entre eux sont passés par l’École des beaux-arts de Paris. La Ville Lumière est la capitale des arts et de la culture et il y a eu de riches échanges avec la France.

art
Paul GUIRAGOSSIAN (1926 - 1993)
RETROUVAILLES, CIRCA 1983

Il me tient à cœur de travailler avec des artistes que je connais bien, dont le discours sur l’art est à la fois intéressant et susceptible de séduire le public européen, qui est d’ailleurs disposé à acquérir de nouvelles pièces dans ses collections. Il faut rappeler que les artistes libanais et syriens traversent une période financière difficile avec la dévaluation qui affecte leurs pays.

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Edward SHAHDA (né en 1952)
FACE 3, 2014

Le public et les collectionneurs ont-ils été au rendez-vous?

Il y a eu un réel engouement de la part du public, qui s’intéresse vraiment à l’art de ces régions. Lorsque j’ai annoncé Regards d’Orient, j’ai eu un taux d’ouverture de 66%. C’est un signe fort!

Les collectionneurs sont friands de nouvelles foires et aiment découvrir des œuvres venues d’autres endroits. L’art du Liban, de la Tunisie et du Maroc est aujourd’hui très prisé. Il y a un véritable regain d’intérêt du côté des musées européens. De nombreux artistes de cette vente font partie de la collection du British Museum.

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Souraya HADDAD (née en 1962)
BOUQUET, 2021

J’ai également constaté la présence d’habitués de la maison Cornette de Saint-Cyr qui vivent en Europe et connaissent son expertise. Arnaud, le commissaire-priseur, est né au Maroc; sa famille est originaire de Meknès. C’est un amoureux des pays du Maghreb. Sa fille a d’ailleurs tenu à effectuer un stage à la Beirut Art Fair, en 2018, ce qui montre la curiosité que manifeste son père pour les artistes de la zone Mena.

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Rima AMYUNI (née en 1954)
SANS TITRE, 2014

Parlez-nous de quelques œuvres emblématiques mises en vente…

Il y a par exemple celles d’Huguette Caland. Cette artiste est devenue soufie après la mort de son père, qui était le premier président libanais. C’était une peintre, mais aussi une intellectuelle, passionnée par la philosophie et la littérature. De nombreuses créatrices dont les œuvres sont exposées s’exprimaient par le biais de la calligraphie car, en tant que femmes, à cette époque, elles ne disposaient d’aucun autre moyen pour faire entendre leurs voix. Elles ont voulu le faire à travers leur peinture. L’art d’Huguette Caland est marqué par le motif du cercle, qui fait écho à sa période soufiste.

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Oussama BAALBAKI (né en 1978)
SANS TITRE, 2017

Il y a également une œuvre qu’Elie Kanaan a réalisée lorsqu’il a quitté la France pour rentrer au Liban. Elle représente une barque qui symbolise la traversée d’une rive à l’autre de la Méditerranée. Peinte au couteau et au pinceau, elle est marquée par des tonalités rouges, des éclats ocres et des bleus qui sont caractéristiques de l’Orient.

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Asma M’NAOUAR (née en 1965)
MARE NOSTRUM 5, 2019

Pouvez-vous nous parler de la prochaine édition de la Menart Fair, qui se tiendra à Bruxelles au mois de janvier prochain?

La 2e édition de la Menart Fair aura lieu du 21 au 23 janvier au sein de la maison Cornette de Saint-Cyr, en Belgique. Il y a à Bruxelles un vivier de collectionneurs fidèles. Nous y accueillerons quinze galeries issues de huit pays et y exposerons deux cents œuvres de cinquante artistes.

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Hala MATTA (née en 1970)
TOTEM, 2021

Puis nous ferons de nouveau escale à Paris au printemps suivant pour la 3e édition, qui se tiendra du 19 au 22 mai 2022. À cette occasion, nous présenterons vingt-cinq galeries internationales en provenance de dix pays, avec deux cents œuvres signées par quatre-vingts artistes.

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Charles KHOURY (né en 1966)
SANS TITRE

 


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.


Le programme Saudi Game Champions soutient les talents locaux pour une portée mondiale

Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
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  • Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux
  • L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme

RIYAD : Le Centre de l'entrepreneuriat numérique du ministère des communications et des technologies de l'information a conclu le programme Saudi Game Champions, une initiative de neuf mois visant à soutenir la croissance des studios de développement du pays.

Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux.

L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme.

Elle a offert plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux d'Arabie saoudite.

Lors de la cérémonie de clôture, Hussain Al-Safwan de LIMELESS Studio a remporté le prix du changement audacieux, tandis que Fahad Al-Jumaan de Hero Galaxy Studio a reçu le prix de l'inspiration.

Mostafa Fares a reçu le prix de la créativité et son collègue Ali Aseeri le prix du choix du public, tous deux représentant SYMMETRIC STUDIO.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par le centre pour renforcer le rôle du Royaume dans l'industrie mondiale du jeu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com