Ethiopie: la prise d'Addis Abeba, «une question de mois, si ce n'est de semaines»

Les douze mois de conflit ont été marqués par de nombreux récits d'exactions et ont plongé le nord de l'Ethiopie dans une grave crise humanitaire. (AFP)
Les douze mois de conflit ont été marqués par de nombreux récits d'exactions et ont plongé le nord de l'Ethiopie dans une grave crise humanitaire. (AFP)
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Publié le Mercredi 03 novembre 2021

Ethiopie: la prise d'Addis Abeba, «une question de mois, si ce n'est de semaines»

  • Dans le cadre de l'état d'urgence, les autorités pourront enrôler «tout citoyen en âge de combattre et possédant une arme»
  • Le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) a revendiqué ce week-end la prise de deux villes stratégiques, Dessie et Kombolcha, à 400 km au nord d'Addis Abeba, sans exclure de marcher sur la capitale.

ADDIS ABEBA: Un groupe rebelle de l'ethnie oromo, allié aux Tigréens du TPLF qui combattent des forces progouvernementales dans le nord de l'Ethiopie, a déclaré mercredi à l'AFP que la prise de la capitale Addis Abeba est "une question de mois, si ce n'est de semaines".


Le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) a revendiqué ce week-end la prise de deux villes stratégiques, Dessie et Kombolcha, à 400 km au nord d'Addis Abeba, sans exclure de marcher sur la capitale.


Dans le même temps, l'Armée de libération oromo (OLA), qui a fait alliance en août avec le TPLF, a annoncé être entré dans plusieurs localités au sud de Kombolcha, dont Kemissie, à 320 km d'Addis Abeba.


Interrogé sur une possible entrée dans la capitale, le porte-parole de l'OLA, Odaa Tarbii, a affirmé que "si les choses continuent dans la dynamique actuelle, alors c'est une question de mois, si ce n'est de semaines".


Les combattants de l'OLA et du TPLF se sont "déjà rejoints et sont en contact constant", a-t-il affirmé, assurant que la chute du Premier ministre Abiy Ahmed est "courue d'avance".


Malgré ses démentis sur une progression rebelle, le gouvernement a décrété mardi l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire. Les autorités d'Addis Abeba ont appelé les habitants à s'organiser pour défendre la ville. 


Abiy Ahmed a accusé mercredi l'alliance rebelle de transformer l'Éthiopie en Libye ou en Syrie. "Ils veulent détruire un pays, pas le construire", a-t-il affirmé, appelant les Ethiopiens à l'unité.


Dans le cadre de l'état d'urgence, qui doit être approuvée mercredi par le Parlement, les autorités pourront enrôler "tout citoyen en âge de combattre et possédant une arme" ou suspendre des médias soupçonnés d'"apporter un soutien moral direct ou indirect" au TPLF, selon le média d'Etat Fana Broadcasting Corporate.


Le porte-parole du TPLF, Getachew Reda, a qualifié ces mesures de "carte blanche pour emprisonner ou tuer des Tigréens". "Alors que le régime est au bord de l'effondrement, Abiy et ses lieutenants déchaînent un règne de terreur avec vengeance", a-t-il tweeté.


Le gouvernement a annoncé mercerdi que l'aviation éthiopienne, qui mène régulièrement des frappes aériennes sur le Tigré ces dernières semaines, a visé "un centre d'entraînement militaire du groupe terroriste TPLF" à Adi Buray, dans le nord du Tigré.


Débuté en novembre 2020, le conflit au Tigré connaît un spectaculaire revirement ces derniers mois.


Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix 2019, avait proclamé la victoire le 28 novembre, après avoir envoyé l'armée dans la région pour destituer les autorités dissidentes issues du TPLF, qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires fédérales.


Mais en juin, les combattants pro-TPLF ont repris l'essentiel de la région, forçant les troupes gouvernementales à se retirer, puis ont poursuivi leur offensive dans les régions voisines de l'Amhara et de l'Afar.


Les douze mois de conflit ont été marqués par de nombreux récits d'exactions et ont plongé le nord de l'Ethiopie dans une grave crise humanitaire.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.