PARIS: Les députées Paula Forteza et Albane Gaillot (ex-LREM, non-inscrites) ont présenté mercredi un "budget de la dernière chance pour faire avancer l'égalité entre les femmes et les hommes", et appelé à revaloriser les salaires des métiers très féminisés.
"Il faut une refonte d'ampleur", a estimé Albane Gaillot lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale.
La députée du Val-de-Marne, qui a préparé une série de propositions avec sa collègue Paula Forteza, a appelé à se saisir de l'examen du dernier budget de la mandature afin de lutter "véritablement" contre les inégalités entre les femmes et les hommes.
La date de la présentation à la presse de leur "budget sensible au genre", qui prévoit de "passer d'une égalité de droits à une égalité de fait", n'a pas été choisie au hasard.
Mercredi à 9H22, les femmes ont en effet commencé à "travailler gratuitement" du fait des inégalités salariales persistantes, selon la lettre d'information féministe "Les Glorieuses".
Cette date et cette heure symboliques ont été calculées à partir de statistiques européennes sur l'écart de salaire entre les femmes et les hommes en France. Cette année, la différence atteint 16,5%, contre 15,5% l'an dernier.
Parmi leurs préconisations, les deux députées proposent de mettre en oeuvre des indicateurs de genre dans les politiques publiques. Albane Gaillot a cité l'exemple de l'Islande qui, en 2015, a adopté une réforme de l'impôt sur le revenu visant à supprimer des dispositions jugées discriminatoires pour les femmes.
Les deux parlementaires appellent aussi à revaloriser les salaires des métiers très féminisés. "La crise sanitaire a eu un impact sur les métiers +de corvées+, qui sont en général des emplois détenus par les femmes", a souligné Mme Gaillot.
Les élues insistent sur l'amélioration des conditions de travail des salariées enceintes, proposant de leur permettre de télétravailler et d'alléger leur temps de travail hebdomadaire, sans perte de rémunération.
Soucieuses de mieux prendre en compte "le corps des femmes dans les politiques publiques de santé", elles veulent par ailleurs "briser le silence" autour des fausses couches, en créant un droit à un congé de trois jours pour la femme et son ou sa partenaire.
Enfin, elles appellent à "s'engager résolument contre les violences faites aux filles et aux femmes", notamment en prenant en charge à 100% les soins en psycho-traumatisme.