La coalition tue 145 Houthis à Marib, la crise humanitaire au Yémen s’aggrave

La coalition arabe a annoncé mercredi avoir tué 145 Houthis au cours des dernières vingt-quatre heures près de la ville yéménite de Marib. (Fichier/AFP)
La coalition arabe a annoncé mercredi avoir tué 145 Houthis au cours des dernières vingt-quatre heures près de la ville yéménite de Marib. (Fichier/AFP)
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Publié le Jeudi 04 novembre 2021

La coalition tue 145 Houthis à Marib, la crise humanitaire au Yémen s’aggrave

  • Des avions de guerre de la coalition ont effectué 32 raids et détruit 18 véhicules militaires houthis au cours des dernières vingt-quatre heures
  • Les organisations humanitaires mettent en garde sur le fait que les besoins humanitaires dans la ville de Marib dépassent de loin la capacité actuelle sur le terrain

AL-MUKALLA: La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite a annoncé mercredi avoir tué 145 Houthis au cours des dernières vingt-quatre heures près de l’importante ville yéménite de Marib, où des combats sanglants entre les troupes gouvernementales et la milice soutenue par l'Iran continuent de faire rage.

Les avions de combat de la coalition ont effectué 32 raids et détruit 18 véhicules militaires houthis, a indiqué la coalition dans un communiqué publié par l'agence de presse saoudienne.

Un groupe d'organisations d'aide internationale opérant au Yémen a mis en garde mercredi contre une crise humanitaire imminente dans la province de Marib et les provinces avoisinantes, alors que des milliers de personnes fuient leurs maisons et les camps de déplacés en raison de l'intensification des combats.

«Avec la poursuite du conflit dans et autour de Marib, les populations déplacées risquent d'être déplacées une fois de plus vers les gouvernorats voisins qui sont déjà sous le choc de l'impact de sept années de conflit», ont déclaré les organisations dans un communiqué conjoint, exhortant les donateurs internationaux à accélérer l’envoi de fonds aux programmes humanitaires en faveur du Yémen, déchiré par la guerre.

Ces organisations comprennent ACTED, CARE, Danish Refugee Council, Humanity and Inclusion, Handicap International, INTERSOS, Lutheran World Relief, Médecins du monde, Mercy Corps, Norwegian Refugee Council, Oxfam, Polish Humanitarian Action, Save the Children et ZOA.

En octobre, les organisations ont fait état de 119 victimes civiles à Marib, notamment lors de l'attaque des Houthis contre une école religieuse à Al-Amud, qui a fait 29 morts et blessés dimanche. Il s'agit d'une augmentation de plus de 230% en un seul mois dans la province de Marib.

«Les besoins humanitaires dans la ville de Marib dépassent de loin les capacités humanitaires actuelles sur le terrain», ont déclaré les organisations. «La ville abrite des camps de personnes déplacées surpeuplés, un service public et un système de santé surchargés, des infrastructures urbaines fragiles et une communauté d'accueil de plus en plus vulnérable.»

Erin Hutchinson, directrice du Norwegian Refugee Council au Yémen, a également appelé à secourir des milliers de civils pris au piège dans des zones sensibles à Marib, qui ont été privées d'une aide humanitaire vitale.

«Certains des civils yéménites les plus vulnérables à Marib sont désormais privés de toute assistance de première nécessité, tout en faisant face à des attaques. Le nombre de victimes civiles à Marib, notamment des enfants, a atteint un niveau record», a déclaré Hutchinson.

L'avertissement des organisations internationales intervient alors que les autorités locales construisent cinq grands camps pour accueillir des milliers de personnes qui ont fui leurs maisons dans les quartiers sud de Marib, au cours des derniers mois.

Le gouverneur de Marib, Sultan al-Arada, a lancé un appel urgent aux organisations humanitaires locales et internationales pour aider les autorités locales à faire face à l'afflux de personnes déplacées des régions du sud de Marib, en raison de l'intensification des opérations militaires des Houthis, a rapporté l'agence de presse officielle.

Khaled al-Shajani, chef adjoint du bureau de Marib de l'Unité exécutive pour les camps de personnes déplacées, a déclaré mercredi à Arab News que le nombre de personnes déplacées des districts sud de Marib tels que Juba, Rahabah, Jabal Murad, Abedia, Hareb et Serwah est passé de 50 000 à 70 000 depuis début septembre, au milieu de pénuries de nourriture, d'abris et de médicaments.

«La plus grande concentration de personnes déplacées en ce moment se trouve dans le district de Wadi. Les personnes déplacées se sont dispersées dans les vallées, les villages, les fermes, les anciens camps, et certaines ont construit leurs propres abris. Personne ne les a aidées, même pas avec une tente», a indiqué Al-Shajani.

Les habitants ont affirmé avoir vu des dizaines de familles construire des abris temporaires, tandis que d'autres dormaient à l’extérieur, dans des zones désertiques à la périphérie sud de Marib.

Par ailleurs, sur les champs de bataille, les combats entre les forces gouvernementales et les Houthis ont éclaté dans le district de Juba, au sud de Marib, alors que les Houthis multipliaient les attaques au sol pour se rapprocher des champs de pétrole aux alentours de la ville.

Le ministère yéménite de la Défense a déclaré que les troupes de l'armée et les tribus alliées menaient des combats acharnés avec les Houthis et avaient déjoué des attaques contre des zones contrôlées par le gouvernement, au sud de Marib.

La poursuite des combats intensifs dans cette région a commencé en septembre, lorsque les Houthis soutenus par l'Iran ont pris le contrôle de la province d'Al-Bayda, au sud de Marib, et ont par la suite lancé des attaques contre les districts de Hareb, Al-Abedia et Rahabah dans la province de Marib.

Le «Yemeni Network for Rights Freedoms» (Réseau yéménite pour les droits et les libertés) a fait état mardi de 69 attaques houthies contre des civils et des propriétés privées à Al-Amud à Juba en une semaine, ayant entraîné la mort de 20 civils. 4 femmes et 6 enfants figuraient parmi les morts, et 30 autres ont été blessés.

Mohammed al-Omada, directeur de l'organisation, a déclaré mercredi à Arab News que les Houthis ont bombardé Juba avec des obus de mortier et des missiles balistiques, déployé des tireurs d'élite et posé des mines terrestres pour faciliter l'avancée de leurs troupes.

«Les violations commises par les milices houthies se sont multipliées de manière effrayante et alarmante, d'autant plus qu'elles tentent de prendre d'assaut Marib», a précisé Al-Omada.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L’Égypte exhorte toutes les parties à exercer davantage de pression pour mettre fin au conflit à Gaza

De la fumée s’élève après qu’une frappe aérienne israélienne a touché des bâtiments situés près du mur séparant l’Égypte et Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le lundi 6 mai 2024. (Photo AP)
De la fumée s’élève après qu’une frappe aérienne israélienne a touché des bâtiments situés près du mur séparant l’Égypte et Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le lundi 6 mai 2024. (Photo AP)
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  • Le président Abdel Fattah al-Sissi salue les progrès réalisés lors des récents pourparlers
  • Le Caire avertit Israël que l’attaque de Rafah menace plus d’un million de personnes à Gaza

LE CAIRE: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a salué les progrès réalisés lundi lors des pourparlers de paix visant à conclure une trêve dans la guerre menée par Israël à Gaza.

M. Al-Sissi a déclaré suivre «de près les développements positifs relatifs aux négociations en cours pour parvenir à une trêve globale dans la bande de Gaza».

Il a appelé toutes les parties à redoubler d’efforts pour parvenir à un accord qui mettra fin à la tragédie humaine du peuple palestinien et finalisera l’échange d’otages et de prisonniers.

Le Hamas a accepté lundi une proposition de cessez-le-feu sous la médiation de l’Égypte et du Qatar. Les démarches diplomatiques à fort enjeu et les manœuvres militaires ont fait naître une légère lueur d’espoir concernant la conclusion d’un accord. En effet, un accord pourrait au moins permettre de marquer une pause dans cette guerre qui dure depuis sept mois et qui a ravagé la bande de Gaza.

Un conflit entre l’armée israélienne et les groupes armés palestiniens dirigés par le Hamas se déroule principalement à l’intérieur et autour de la bande de Gaza depuis le 7 octobre. La guerre a commencé lorsque le Hamas a lancé une attaque surprise sur le sud d’Israël depuis la bande de Gaza, tuant environ 1 200 personnes et prenant 150 otages.

Les frappes israéliennes ultérieures contre Gaza ont contraint environ 80% des 2,3 millions d’habitants du territoire à fuir et elles ont causé des destructions massives d’appartements, d’hôpitaux, de mosquées et d’écoles dans plusieurs villes.

Selon les autorités sanitaires locales, le nombre de Palestiniens morts à Gaza s’élève à plus de 34 500.

Par ailleurs, le ministère égyptien des Affaires étrangères a rappelé qu’il avait mis en garde contre les dangers d’une éventuelle opération militaire israélienne dans la région de Rafah, à Gaza, «étant donné que cette escalade entraîne de graves dangers humanitaires qui menacent plus d’un million de Palestiniens résidant dans cette région».

Le ministère a appelé Israël à faire preuve de «la plus grande retenue» et à «s’abstenir de toute nouvelle escalade à ce moment extrêmement critique des négociations de cessez-le-feu, afin d’épargner la vie des civils palestiniens qui subissent une catastrophe humanitaire sans précédent depuis le début de la guerre».

Il a assuré que l’Égypte continuait à discuter avec toutes les parties pour éviter que la situation ne se détériore.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, a évoqué la situation à Rafah avec son homologue émirati, le cheikh Abdallah ben Zayed al-Nahyane, lors d’un appel téléphonique.

Les deux ministres ont échangé sur la possibilité que l’armée israélienne mène une opération militaire dans la ville assiégée.

M. Choukri a réitéré sa mise en garde contre les dangers d’une escalade militaire israélienne à Rafah, qui est considérée comme la dernière zone relativement sûre de la bande de Gaza et le refuge de plus d’un million de Palestiniens.

Les ministres égyptien et émirati ont insisté sur l’urgence de parvenir à un accord de trêve qui permette l’échange d’otages et de détenus et garantisse un cessez-le-feu permanent.

Ils sont convenus de poursuivre les négociations avec les différentes parties afin d’éviter que le conflit ne s’étende à d’autres pays de la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Gaza : près de 60% des bâtiments endommagés ou détruits

Une vue générale montre la destruction dans la zone entourant l'hôpital Al-Shifa de Gaza après le retrait de l'armée israélienne du complexe abritant l'hôpital le 1er avril 2024 (AFP)
Une vue générale montre la destruction dans la zone entourant l'hôpital Al-Shifa de Gaza après le retrait de l'armée israélienne du complexe abritant l'hôpital le 1er avril 2024 (AFP)
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  • D'après les analyses satellites des chercheurs américains Corey Scher et Jamon Van Den Hoek, au 21 avril, 56,9% des bâtiments de la bande de Gaza avaient été endommagés ou détruits, soit 160 000 en tout
  • Dans le nord, la ville de Gaza, qui comptait 600 000 habitants avant la guerre, n'est que désolation avec près des trois quarts (74,3%) de ses bâtiments touchés.

PARIS: Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien il y a sept mois, l'offensive israélienne a causé, outre un lourd bilan humain et une grave crise humanitaire, des destructions d'une ampleur "énorme et sans précédent" dans la bande de Gaza.

La ville de Gaza aux trois quarts détruite

D'après les analyses satellites des chercheurs américains Corey Scher et Jamon Van Den Hoek, au 21 avril, 56,9% des bâtiments de la bande de Gaza avaient été endommagés ou détruits, soit 160.000 en tout. Et c'est au cours des deux/trois premiers mois du conflit que les destructions ont été les plus importantes, précise à l'AFP Corey Scher.

Depuis le 7 octobre et l'attaque sans précédent menée par le Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes, l'armée israélienne pilonne sans relâche ce territoire exigu de 365 km2 et densément construit.

L'offensive israélienne a fait jusqu'à présent 34.789 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas dans le territoire palestinien assiégé par Israël. A 70% des femmes et des enfants, précise l'ONU.

Dans le nord, la ville de Gaza, qui comptait 600.000 habitants avant la guerre, n'est que désolation avec près des trois quarts (74,3%) de ses bâtiments touchés.

A la lisière sud du territoire, Rafah --devenue un refuge pour 1,4 million de Palestiniens, habitants et déplacés, selon les derniers chiffres de l'ONU-- est pour l'instant la ville la moins détruite (avec 33,9% de bâtiments touchés) mais l'armée israélienne y a déployé des chars mardi et l'a bombardée.

Cinq hôpitaux totalement détruits

Les hôpitaux sont souvent pris pour cible par l'armée israélienne, qui accuse le Hamas d'utiliser les civils comme boucliers humains. Le plus grand, celui d'al-Chifa dans la ville de Gaza, a été visé par une opération de l'armée israélienne. L'OMS a indiqué début avril qu'il avait été réduit à une "coquille vide" jonchée de dépouilles humaines.

Au cours des six premières semaines de la guerre, "60% des établissements de santé ont été déclarés endommagés ou détruits", détaille à l'AFP l'universitaire Corey Scher.

Aujourd'hui, cinq d'entre eux sont complètement détruits (selon des données OpenStreetMap, du ministère de la Santé du Hamas via l'Ocha, le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU, et de l'Unosat, le centre satellitaire des Nations unies, compilées par l'AFP) et 28% fonctionnent partiellement, selon l'ONU.

Plus de 70% des écoles endommagées

Les bâtiments scolaires, qui servent de refuge aux déplacés notamment ceux sur lesquels flottent le drapeau bleu de l'ONU, payent également un lourd tribut : l'Unicef comptabilise, au 25 avril, 408 écoles endommagées (soit au moins 72,5% des 563 établissements qu'il a répertoriés). Parmi elles, 53 ont été totalement détruites et 274 directement touchées.

L'ONU estime que les deux tiers des établissements auront besoin d'une reconstruction complète ou de travaux de réhabilitation importants pour être à nouveau fonctionnels.

Pour les lieux de cultes, en combinant des données de l'Unosat et de OpenStreetMap, il ressort que 61,5% des mosquées ont été endommagées ou détruites.

Dresde

Une étude militaire américaine datant de 1954 reprise par le Financial Times indique que le bombardement de Dresde en 1945 avait endommagé 59% des bâtiments de la ville allemande. Un niveau de destruction largement dépassé dans le nord de la bande de Gaza. Et ce n'est que quarante ans plus tard, que la "Frauenkirche", l'église emblème de la ville, a vu sa reconstruction entamée, faute de financement. Le Havre, rasé à 85%, est la ville française la plus touchée à l'époque.

Alors que la guerre en Ukraine se poursuit depuis plus de deux ans, il y avait, fin avril, plus de débris et de gravats à déblayer à Gaza que dans le pays attaqué par la Russie, selon un responsable de l'ONU. L'organisation a estimé début mai à entre 30 et 40 milliards de dollars le coût de la reconstruction à Gaza. "L'ampleur de la destruction est énorme et sans précédent", a-t-elle affirmé.

"Le rythme des destructions enregistrées ne ressemble à rien de ce que nous avons étudié auparavant, il est beaucoup plus rapide et plus important", analyse Corey Scher.

 

 

 


L'ONU interdite d'accès au point de passage de Rafah par les autorités israéliennes

Une pancarte accueille ceux qui arrivent à Gaza, avant d'être démolie par un véhicule militaire israélien, alors qu'Israël revendique le contrôle du poste frontière de Rafah dans la bande de Gaza lors de son conflit avec le groupe islamiste palestinien Hamas (Photo, Reuters).
Une pancarte accueille ceux qui arrivent à Gaza, avant d'être démolie par un véhicule militaire israélien, alors qu'Israël revendique le contrôle du poste frontière de Rafah dans la bande de Gaza lors de son conflit avec le groupe islamiste palestinien Hamas (Photo, Reuters).
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  • Quant au point de passage d'Erez, donnant accès au nord de la bande de Gaza et récemment rouvert par Israël, toute l'aide qui pourrait y passer doit être soumise au contrôle des autorités israéliennes à Kerem Shalom
  • L'armée israélienne a déployé des chars mardi dans Rafah et pris le contrôle de la partie palestinienne du point de passage avec l'Egypte

GENEVE: L'ONU s'est vue interdire par Israël l'accès au point de passage de Rafah dans la bande de Gaza, a-t-elle indiqué mardi, soulignant que l'aide ne pouvait plus entrer dans le territoire palestinien, y compris le diesel indispensable pour l'aide humanitaire.

"Nous n'avons actuellement aucune présence physique au point de passage de Rafah car le Cogat (organisme israélien chargé de coordonner la politique israélienne dans les territoires palestiniens occupées, NDLR) nous a refusé l'accès à cette zone", qui est le principal point de passage de l'aide humanitaire, a déclaré Jens Laerke, le porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), lors d'un point de presse régulier à Genève.

"On nous a dit qu'il n'y aurait pas de passage de personnel ou de marchandises dans les deux sens pour le moment... Pour combien de temps ? Je n'en sais rien", a-t-il ajouté.

"Cela a un impact considérable", a-t-il souligné. Aucune aide ne peut plus entrer non plus par le point de passage de Kerem Shalom fermé depuis dimanche par l'armée israélienne après des tirs de roquette.

"Actuellement les deux principales artères pour acheminer l'aide à Gaza sont bloquées. Ce matin est l'un des plus sombres de ce cauchemar qui dure depuis sept mois", a-t-il poursuivi. Si le carburant est bloqué, "ce serait une manière très efficace d'enterrer l'opération humanitaire", a jugé le porte-parole.

Quant au point de passage d'Erez, donnant accès au nord de la bande de Gaza et récemment rouvert par Israël, toute l'aide qui pourrait y passer doit être soumise au contrôle des autorités israéliennes à Kerem Shalom, a indiqué un porte-parole du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), James Elder, lors du point de presse. Kerem Shalom étant "fermé", rien ne peut être contrôlé, a-t-il dit.

L'ONU bientôt à court de carburant 

Israël a lancé une vaste opération militaire contre le Hamas dans la bande de Gaza après l'attaque massive du mouvement islamique sur le territoire israélien le 7 octobre.

L'armée israélienne a déployé des chars mardi dans Rafah et pris le contrôle de la partie palestinienne du point de passage avec l'Egypte, et affirmé mener une opération de "contreterrorisme" dans "des zones spécifiques" de l'est de Rafah.

L'ONU est d'autant plus préoccupée qu'il n'y a pas de réserves importantes d'aide dans Gaza: toute celle qui entrait jusqu'à présent a été immédiatement distribuée.

Pour le carburant, selon M. Laerke, il n'entre que par Rafah, la réserve "est pour l'ensemble" de l'opération humanitaire à Gaza et est "très, très courte, environ une journée (...) principalement de diesel, pour faire fonctionner les camions et les générateurs".

A ses côtés, une porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Harris, a confirmé que le point de passage de Rafah est fermé depuis lundi sans exception: "Pas de personnel entrant ou sortant, pas d'évacuations, rien. Et je crois savoir qu'il en va de même aujourd'hui".

«Pire qu'à Rafah»

Pour le porte-parole de l'Unicef, il est "difficile de voir comment les agences d'aide peuvent éviter la famine dans la bande de Gaza si cette porte est fermée pendant une longue période".

L'armée israélienne (IDF) a largué des tracts appelant les habitants à évacuer "vers la zone humanitaire élargie d'al-Mawasi", à une dizaine de kilomètres de Rafah.

"Les IDF ont facilité" à al-Mawasi "la construction d'hôpitaux de campagne, de tentes" ainsi que l'arrivée d'eau, de nourriture et de matériel médical, a assuré un porte-parole de l'armée, Nadav Shoshani, lors d'un briefing mardi.

"La situation dans les zones où les gens ont reçu l'ordre de se rendre est incroyablement pire qu'à Rafah", a souligné le porte-parole de l'Unicef. Des habitants et des organisations humanitaires y décrivent des secteurs déjà surpeuplés ou détruits par la guerre tandis que Rafah abrite le dernier grand hôpital de Gaza, l'hôpital européen, qui, selon M. Elder, "est l'une des dernières bouées de sauvetage pour les civils".