Saisie d’un pétrolier vietnamien par l’Iran, des pourparlers en cours

Cette capture vidéo montre les canots à moteur paramilitaires du CGRI, au centre, devant un navire de guerre américain, à gauche, lors de la saisie d’un pétrolier battant pavillon vietnamien, à droite, dans le golfe d’Oman. (Photo, AFP)
Cette capture vidéo montre les canots à moteur paramilitaires du CGRI, au centre, devant un navire de guerre américain, à gauche, lors de la saisie d’un pétrolier battant pavillon vietnamien, à droite, dans le golfe d’Oman. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 04 novembre 2021

Saisie d’un pétrolier vietnamien par l’Iran, des pourparlers en cours

  • Le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) s’est emparé par les armes du MV Southys le 24 octobre
  • Les responsables américains ont démenti des informations iraniennes sur une confrontation entre le CGRI et la cinquième flotte de la marine américaine basée au Moyen-Orient dans le golfe d’Oman

DUBAÏ: Le mois dernier, l’Iran a saisi un pétrolier battant pavillon vietnamien dans le golfe d’Oman et détient toujours le navire, ont déclaré mercredi deux responsables américains à l’Associated Press (AP), révélant la dernière provocation en date dans les eaux du Moyen-Orient alors que les tensions s’intensifient entre l’Iran et les États-Unis au sujet du programme nucléaire de Téhéran. 

Des pourparlers sont actuellement en cours entre Hanoï et Téhéran, d'après le ministère vietnamien des Affaires étrangères, qui a affirmé que les 26 marins de leur pétrolier saisi sont en bonne santé.

Le 24 octobre, le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), groupe paramilitaire iranien puissant, s’est emparé par les armes du MV Southys, un navire que les analystes soupçonnent de transférer du pétrole brut iranien sanctionné vers l’Asie. Les forces américaines surveillaient cette saisie mais n’ont finalement pas pris de mesures après l’entrée du navire dans les eaux iraniennes.

L’Iran a célébré la capture du navire en diffusant des images dramatiques sur la chaîne de télévision publique, la veille du 42e anniversaire de la prise de l’ambassade américaine à Téhéran en 1979.

Les représentants de l’ambassade vietnamienne à Washington n’ont pas souhaité répondre immédiatement aux questions. Les données de suivi des navires, analysées par l’AP et obtenues de MarineTraffic.com, indiquent que le pétrolier se trouvait toujours au large du port de Bandar Abbas, dans le sud de l’Iran, mardi. Une image satellite fournie par Planet Labs Inc. montre également le navire au large de Bandar Abbas ces derniers jours.

Les deux responsables américains se sont exprimés sous le couvert de l’anonymat, car ces informations n’avaient pas encore été rendues publiques. En outre, les négociations se poursuivent à Vienne pour relancer les pourparlers concernant l’accord sur le nucléaire conclu en 2015 entre l’Iran et les puissances mondiales. Les négociations sont au point mort à Vienne depuis l’élection du président Ebrahim Raïssi, adepte de la ligne dure, en juin. Cette situation a permis à l’Iran de poursuivre son programme nucléaire et a alarmé les capitales occidentales. Le principal négociateur nucléaire iranien a annoncé la semaine dernière que les négociations reprendraient en novembre, mais n’a pas fixé de date précise.

Les responsables se sont adressés à l’AP après que la télévision d’État iranienne a diffusé une série d’informations contradictoires concernant une confrontation entre le CGRI et la cinquième flotte de la marine américaine basée au Moyen-Orient. La chaîne a tenté de présenter l’incident comme une agression américaine contre l’Iran dans le golfe d’Oman, la marine américaine aurait retenu le navire transportant du pétrole iranien, et le CGRI l’aurait libéré et ramené en République islamique.

Les responsables américains ont démenti cette version des faits. Téhéran n’a pas non plus fourni de détails sur le nom du navire, ni d’explication sur les raisons pour lesquelles la marine pourrait le cibler. La mission de l’Iran auprès des Nations unies n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.

Les responsables iraniens ont qualifié la saisie du navire d’acte héroïque et Raïssi a fait l’éloge du CGRI sur Twitter. Le ministre du pétrole du pays, Javad Owji, a remercié le CGRI pour avoir «sauvé le pétrolier iranien des pirates américains».

La télévision d’État a diffusé des images montrant un drone iranien surveillant un énorme pétrolier rouge dans le golfe d’Oman. Des commandos iraniens lourdement armés sont ensuite descendus en rappel depuis un hélicoptère pour monter sur le bateau, tandis que de petits canots à moteur entouraient le navire et qu’un catamaran iranien patrouillait dans les eaux.

La vidéo montre des troupes du CGRI pointant des mitrailleuses découvertes montées sur pont vers l’USS The Sullivans, un destroyer lance-missiles de la classe Arleigh Burke. D’après des photos publiées par l’armée américaine, The Sullivans se trouvait récemment dans la mer d’Arabie, près du golfe d’Oman.

Le statut et la composition de l’équipage du Southys n’ont pas été révélés immédiatement. Selon une base de données sur les navires, le dernier propriétaire enregistré de ce pétrolier était OPEC Petrol Transportation Co, une entreprise domiciliée à Hanoi. Le numéro de téléphone de l’entreprise n’a pas pu être trouvé dans l’immédiat.

Cependant, le Southys était dans le collimateur de United Against a Nuclear Iran, un groupe de pression, basé à New York, qui se méfie depuis toujours de la République islamique. Dans une lettre datée du 11 octobre adressée à l’Administration maritime du Vietnam, le groupe affirme que son analyse des photos satellites prouve que le Southys a reçu un transfert de pétrole de navire à navire en juin de la part du pétrolier Oman Pride.

En août, le Trésor américain a découvert que l’Oman Pride était utilisé pour transporter du pétrole iranien dans le cadre d’un système de contrebande visant à enrichir la force expéditionnaire Al-Qods du CGRI. Ce pétrole iranien est finalement vendu en Asie de l’Est, a expliqué le Trésor, sans désigner de pays spécifique.

La saisie du Southys par l’Iran serait la dernière en date d’une série de détournements et d’explosions qui secouent le golfe d’Oman, situé près du détroit d’Ormuz, l’étroite embouchure du golfe Arabique par laquelle transite un cinquième du pétrole commercialisé.

La marine américaine a imputé à l’Iran une série d’attaques de mines à patelle sur des navires qui ont endommagé des pétroliers en 2019, ainsi qu’une attaque de drone meurtrière sur un pétrolier lié à Israël, qui a tué deux membres d’équipage européens plus tôt dans l’année. Il y a quelques mois à peine, des pirates de l’air iraniens ont pris d’assaut et brièvement capturé un asphaltier battant pavillon panaméen au large des Émirats arabes unis.

Téhéran nie avoir mené ces attaques, mais une guerre de l’ombre plus large entre l’Iran et l’Occident se joue dans les eaux volatiles de la région depuis que le président américain de l’époque, Donald Trump, a retiré son pays de l’accord sur le nucléaire iranien en 2018 et imposé des sanctions écrasantes au pays.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat