COP26: après les leaders mondiaux, place aux financiers et aux négociateurs

«Nous savons que vous avez été dévastés par la double catastrophe du Covid et du changement climatique, c'est pourquoi nous allons satisfaire l'objectif de 100 milliards de dollars de finance climat aux pays en développement» a assuré Rishi Sunak, chancelier de l'échiquier du Royaume-Uni. (Photo, AFP)
«Nous savons que vous avez été dévastés par la double catastrophe du Covid et du changement climatique, c'est pourquoi nous allons satisfaire l'objectif de 100 milliards de dollars de finance climat aux pays en développement» a assuré Rishi Sunak, chancelier de l'échiquier du Royaume-Uni. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 04 novembre 2021

COP26: après les leaders mondiaux, place aux financiers et aux négociateurs

  • Avec dans le viseur un réchauffement de la planète limité à +1,5°C et l'idée que chaque dixième de degré compte, les pays sont sous pression pour en faire davantage
  • Les pays en développement demandent que soit enfin tenue la promesse vieille d'une décennie d'un financement de 100 milliards de dollars par an de la part des pays

GLASGOW : Après les chefs d'Etat, place aux financiers et aux négociateurs, qui à la COP26 de Glasgow ont commencé à discuter âprement mercredi des financements et moyens nécessaires pour lutter contre le réchauffement planétaire, sous le regard critique des militants du climat.

Avec dans le viseur un réchauffement de la planète limité à +1,5°C et l'idée que chaque dixième de degré compte, les pays sont sous pression pour en faire davantage, freiner le changement du climat et protéger les populations contre les catastrophes déjà en cours. 

Le financement est le nerf de la guerre dans cette équation, et les pays en développement, frappés de plein fouet par un déréglement dont ils ne sont que marginalement responsables, demandent que soit enfin tenue la promesse vieille d'une décennie d'un financement de 100 milliards de dollars par an de la part des pays développés.

Le chancelier de l'échiquier du Royaume-Uni, pays hôte de cette conférence prévue jusqu'au 12 novembre, Rishi Sunak, a assuré mercredi que ce serait chose faite grâce à la COP26.

"Nous savons que vous avez été dévastés par la double catastrophe du Covid et du changement climatique", a-t-il dit. "C'est pourquoi nous allons satisfaire l'objectif de 100 milliards de dollars de finance climat aux pays en développement".

Patricia Espinosa, la secrétaire exécutive de la convention Climat de l'ONU, a dit espérer "qu'à la fin de cette conférence nous arriverons à l'objectif des 100 milliards en 2022", au vu des annonces faites par les pays, Japon, USA, Grande-Bretagne... depuis dimanche.

Accusations de greenwashing

Côté secteur privé, on promet la neutralité carbone. Plusieurs centaines d'acteurs financiers (banques, assurances, gestionnaires d'actifs...) sont désormais engagés à atteindre cet équilibre entre émissions et absorption de carbone en milieu de siècle, a annoncé Mark Carney, qui pilote cette alliance mise en place sous la houlette de l'ONU.

Lancée il y a quelques mois, la "Glasgow Financial Alliance for Net Zero" (GFanz) réunit à présent 450 acteurs financiers de 45 pays représentant quelque 130 000 milliards de dollars d'actifs, selon l'ancien gouverneur de la banque d'Angleterre.

Ces institutions s'engagent à la neutralité carbone d'ici 2050 "au plus tard", à "faire leur juste part dans une réduction des émissions de moitié au cours de cette décennie", et à réviser leurs objectifs tous les cinq ans.

Mais cette Alliance laisse sur leur faim les organisations non gouvernementales, qui soulignent qu'elle n'empêche pas les investissements dans le charbon ou le pétrole.

Plusieurs ONG ont aussi dénoncé mercredi les restrictions d'accès imposées par les organisateurs de la COP26, où des milliers d'experts ne peuvent pas assister aux négociations alors que les règles de la Convention des Nations Unis sur les changements climatiques les y autorise, pour permettre une transparence du processus. L'ONU invoque le Covid.

Simultanément, à l'extérieur du centre de conférences, plusieurs centaines de défenseurs de l'environnement accusaient la COP26 de "greenwashing". La police écossaise a indiqué avoir procédé à deux arrestations après que des agents ont été aspergés de peinture.

Après deux journées de sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, une centaine de pays se sont engagés mardi à réduire drastiquement leurs émissions d'un gaz à effet de serre moins connu que le CO2 mais beaucoup plus puissant: le méthane (CH4).

Dissensions entre Pékin et Washington

Ces pays, qui représentent plus de 40% des émissions de méthane dues aux activités humaines (élevage, industrie pétrolière et gazière, production de déchets), visent une baisse d'au moins 30% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2020.

Signe de la difficulté de parvenir à des actions communes dans la lutte contre le changement climatique, de gros pollueurs comme la Chine, la Russie et l'Inde manquaient toutefois à l'appel. L'absence du géant économique chinois n'a pas manqué de faire des étincelles entre Washington et Pékin.

Peu avant de quitter Glasgow mardi soir, le président américain Joe Biden s'en est vivement pris à son homologue chinois Xi Jinping, estimant qu'il avait commis "une grave erreur" en ne venant pas en Ecosse et que la Chine ne pouvait "prétendre à un quelconque leadership" en "tournant le dos" à la crise climatique.

A Pékin, le porte parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, a qualifié ces propos de "creux".

Les pays en développement et émergents, dont la Chine, font face à des "problèmes pratiques" pour atteindre ces "objectifs ambitieux", a fait valoir M. Wang, arguant notamment d'un "manque de technologies" adaptées.

Moins d'émissions d'un côté, plus d'absorption naturelle de l'autre: près de cent pays abritant 85% des forêts mondiales, dont la Chine, s'étaient par ailleurs engagés mardi à enrayer la déforestation pour protéger ces poumons de la planète qui absorbent une grande partie du CO2.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.