Au Royaume-Uni, le monde de la nuit craint de ne pas revoir le jour

Simeon Aldred, co-fondateur et copropriétaire night-club géant du sud de Londres, Printworks, le 11 septembre 2020 (Tolga AKMEN, AFP)
Simeon Aldred, co-fondateur et copropriétaire night-club géant du sud de Londres, Printworks, le 11 septembre 2020 (Tolga AKMEN, AFP)
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Publié le Lundi 21 septembre 2020

Au Royaume-Uni, le monde de la nuit craint de ne pas revoir le jour

  • Au Royaume-Uni, le monde de la nuit est l'un des seuls secteurs qui n'ont pas encore été autorisés à rouvrir depuis le début de la crise sanitaire
  • Pour les artistes comme la DJ et compositrice Nabihah Iqbal, la pandémie a également eu un effet « catastrophique »

LONDRES : Printworks, un night-club géant du sud de Londres, est plongé dans le noir depuis six mois. Un renard a élu domicile dans le vestibule, et sans les jeux de lumière, les beats à plein volume et la foule de danseurs, ces anciennes imprimeries redeviennent des hangars industriels magistraux mais tristes.

Au Royaume-Uni, le monde de la nuit est l'un des seuls secteurs qui n'ont pas encore été autorisés à rouvrir depuis le début de la crise sanitaire, et artistes comme managers craignent de ne pas s'en relever.

« On lutte pour notre survie », explique à l'AFP Simeon Aldred, co-fondateur de Printworks, depuis le hall gigantesque qui accueille d'ordinaire jusqu'à 5.000 clubbers par soir. 

Avec l'accélération des nouveaux cas de Covid-19 dans le pays - attribués pour beaucoup à des fêtes ou des raves illégales -, déjà le plus endeuillé d'Europe par la pandémie, les nouvelles restrictions se multiplient, entre couvre-feux des pubs dans certaines régions et interdictions des rassemblements de plus de six personnes.

Entre-temps, « nous brûlons nos liquidités », s'affole Simeon Aldred, qui déplore le manque de visibilité: lui et son partenaire Bradley Thompson doivent-ils se résoudre à licencier leurs 400 employés? Ou miser sur une réouverture au printemps et programmer des artistes? 

Peter Marks, le patron de Deltic, l'un des plus gros groupes de bars et boîtes de nuit du pays, est tout aussi inquiet: avec ses 53 sites fermés, 600.000 livres partent en fumée chaque mois pour cause de frais fixes, sans compter les arriérés de loyers qui avoisinent le million de livres.

« Si nos propriétaires ne nous aident pas, nous devrons déposer le bilan », se désole-t-il. 

« Nous étions une entreprise florissante et nous sommes à présent à l'agonie alors que ce n'est pas de notre faute. C'est vraiment dur. Les (450) salariés ont peur pour leur emploi et se demandent comment ils vont payer leur logement », insiste-t-il.

D'après l'association sectorielle NTIA, la vie nocturne, en incluant les restaurants, bars, pubs, salles de spectacle et boîtes de nuit, génère 66 milliards de livres par an et fait travailler jusqu'à 1,3 million de personnes. 

Avec l'arrêt fin octobre des subventions gouvernementales partielles des salaires, en place depuis mars pour amortir le choc de la pandémie, la NTIA s'attend à une déferlante de licenciements à l'automne.

« Tout s'est arrêté »

Mais le gouvernement britannique reste catégorique: « Nous savons que la période est incroyablement difficile pour les boîtes de nuit, mais elles doivent rester fermées », a déclaré à l'AFP un porte-parole.

Une fermeté difficile à accepter pour Peter Marks: « On ne veut pas causer une poussée de nouveaux cas de Covid-19, mais nous pensons que nous pouvons rouvrir en sécurité avec des protocoles sanitaires », argumente-t-il.

Dans les autres grandes capitales comme Berlin, les lieux phares de la nuit restent également fermés. Le temple de la techno Berghain a rouvert, mais pour une exposition sonore et distanciée.

Pour les artistes comme la DJ et compositrice Nabihah Iqbal, la pandémie a également eu un effet « catastrophique ». « Normalement je suis tout le temps en tournée et maintenant tout s'est arrêté », raconte-t-elle depuis chez elle d'où elle prépare pour la radio ses mixes inspirés de musiques du monde.

Samedi dernier, elle a mixé pour la première fois dans un bar depuis le début du confinement en mars. Vu les nouvelles restrictions, elle se dit que c'est peut-être la dernière fois avant longtemps. 

Pour la DJ Shosh et son groupe 24H Garage Girls, le Covid-19 a également porté un coup dur à leur carrière: « Nous avions une tournée prévue en 2020 », à Lyon, Amsterdam et à Glastonbury, pour le plus célèbre festival de musique anglais.

C'était l'aboutissement de plusieurs années de travail. « Et maintenant tout est suspendu. Je suis inquiète pour l'avenir de mon groupe. On était tout le temps ensemble et maintenant on ne se voit presque plus. On n'a pas trop le moral ».

Cloués chez eux, les artistes tentent de rester créatifs: ils composent, expérimentent de nouveaux formats sur Zoom, en réalité virtuelle, avec des techniques d'intelligence artificielle. Même si pour beaucoup d'entre eux danser devant un écran ne remplacera jamais l'énergie qui se dégage de l'expérience collective.

Pour Simeon Aldred, « peut-être que les choses ne redeviendront pas exactement comme elles l'étaient avant la pandémie, mais je pense que les gens voudront toujours se rassembler, manger, prier et danser ensemble ».


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.