Climat: quels effets auront les nouvelles promesses de la COP26 ?

Pendant la COP, l'Inde, le Brésil ou l'Argentine ont annoncé un renforcement de leurs objectifs à court terme, et l'Inde s'est fixé la neutralité carbone pour 2070. Une centaine de pays se sont également engagés à réduire de 30% d'ici 2030 leurs émissions de méthane, gaz à effet de serre plus puissant que le CO2. (Photo, AFP)
Pendant la COP, l'Inde, le Brésil ou l'Argentine ont annoncé un renforcement de leurs objectifs à court terme, et l'Inde s'est fixé la neutralité carbone pour 2070. Une centaine de pays se sont également engagés à réduire de 30% d'ici 2030 leurs émissions de méthane, gaz à effet de serre plus puissant que le CO2. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 06 novembre 2021

Climat: quels effets auront les nouvelles promesses de la COP26 ?

  • Plusieurs engagements ont été bien accueillis alors que chaque dixième de degré en plus entraîne son lot de catastrophes dévastatrices supplémentaires
  • «Si nous atteignons +1,5°C, certains pays vont simplement disparaître de la carte. Alors ce qu'il faut retenir de ces calculs est que nous n'avons pas besoin simplement de paroles, mais d'actions»

GLASGOW : La première semaine de la conférence climat COP26 a vu une série d'annonces de pays promettant de faire plus pour réduire les émissions de gaz à effet de serre mais il est difficile à ce stade d'évaluer leur impact sur le futur réchauffement.


L'accord de Paris vise à limiter le réchauffement bien en deçà de +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, si possible +1,5°C.


Mais les engagements de réduction d'émissions de gaz à effet de serre pour 2030 sur la table avant le début de la COP26 menaient la planète vers une trajectoire "catastrophique" de +2,7°C, ou +2,2°C en prenant en compte les promesses de neutralité carbone pour le milieu du siècle, selon le rapport annuel de référence du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).


Depuis, pendant la COP, l'Inde, le Brésil ou l'Argentine ont annoncé un renforcement de leurs objectifs à court terme, et l'Inde s'est fixé la neutralité carbone pour 2070. Une centaine de pays se sont également engagés à réduire de 30% d'ici 2030 leurs émissions de méthane, gaz à effet de serre plus puissant que le CO2.


Des annonces et d'autres qui pourraient avoir un impact significatif sur la trajectoire du réchauffement, alors que chaque dixième de degré en plus entraîne son lot de catastrophes dévastatrices supplémentaires.

Trop tôt pour être précis
Jeudi, l'ONU-Climat a publié une analyse préliminaire des nouveaux engagements.


En prenant en compte l'ensemble des "contributions déterminées au niveau national" (NDC) formellement déposées, révisées ou non, les émissions de gaz à effet de serre devraient augmenter de 13,7% en 2030 par rapport à 2010, un peu mieux que les 16% de la précédente évaluation fin octobre. Or ils doivent baisser de 45% pour espérer limiter le réchauffement à +1,5°C.


Cette analyse ne dit rien sur les effets de cette révision des émissions sur la température.


Le rapport annuel du PNUE, qui fait référence, n'a pas non plus ajusté ses prévisions à ce stade.


"Il est trop tôt", a indiqué vendredi sa patronne Inger Andersen à l'AFP, notant qu'il fallait d'abord étudier les détails des annonces.


"Nous ne faisons pas des calculs sur le dos d'une enveloppe", a-t-elle insisté, soulignant que leurs estimations étaient basées sur la science, avec des calculs et des modélisations qui réclament du temps.

+1,9°C ?
Selon une évaluation de l'université de Melbourne, "pour la première fois de l'histoire, l'effet agrégé des engagements des 194 pays pourrait limiter le réchauffement sous +2°C", mais avec "50% de probabilité".


Ces scientifiques, qui incluent objectifs à court terme pour 2030 et engagements à la neutralité carbone pour le milieu du siècle, estiment ainsi que si toutes les promesses étaient respectées, le réchauffement pourrait être limité à +1,9°C.

+1,8°C ?Le patron de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) Fatih Birol a assuré jeudi que les analyses de ses équipes -- pas encore publiées -- montraient que si toutes les promesses faites à la COP étaient tenues, le réchauffement serait limité à +1,8°C.


Se réjouissant de cette perspective, il a toutefois souligné que la trajectoire dépendait fortement d'une réduction rapide des émissions pour atteindre ensuite la neutralité carbone.


"Il est essentiel que les gouvernements transforment aujourd'hui leurs promesses en des politiques et stratégies claires et crédibles", a-t-il insisté. 

Toujours pas suffisant
Même si l'évaluation la plus favorable du patron de l'AIE était confirmée, les ONG soulignent que le plafond de +1,5°C, devenu de facto le principal objectif pour éviter les pires impacts du changement climatique, serait dépassé.


"Si nous atteignons +1,5°C, certains pays vont simplement disparaître de la carte. Alors ce qu'il faut retenir de ces calculs est que nous n'avons pas besoin simplement de paroles, mais d'actions", a commenté Juan Pablo Osornio, de Greenpeace.


"Il reste encore du travail à faire", a de son côté insisté l'envoyé spécial américain pour le climat John Kerry vendredi lors d'une conférence de presse. 

Pékin sous un nuage de pollution en pleine COP26

PEKIN : La ville de Pékin a fermé vendredi ses cours de récréation pour cause de pollution atmosphérique, au moment où la Chine accroît sa production de charbon en pleine COP26 sur le changement climatique.


La Chine, premier pollueur mondial, est sous le feu des critiques à la conférence internationale en cours à Glasgow, du fait de l'absence du président Xi Jinping. 


Au moment où les Etats doivent négocier une réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, la Chine a annoncé cette semaine qu'elle avait augmenté d'un million de tonnes par jour sa production de charbon.


Le pays, qui dépend à 60% de la houille pour sa production d'électricité, fait face ces derniers mois à des coupures de courant et a accru en conséquence son extraction de charbon.


Dans ce contexte, un épais brouillard recouvrait vendredi la capitale chinoise, où la visibilité était réduite à 200 mètres par endroit selon la météo nationale.


Des sections d'autoroutes à destination des grandes villes du pays étaient fermées pour cause de visibilité insuffisante.


Les autorités locales ont mis le phénomène sur le compte "de conditions météorologiques défavorables et d'une propagation régionale de la pollution", précisant que l'épisode devrait se poursuivre au moins jusqu'à samedi soir.


Mais "la cause fondamentale du brouillard de pollution dans le Nord de la Chine, c'est la combustion d'énergie fossile", a assuré à l'AFP Li Danqing, de l'association écologiste Greenpeace. 

«Très malsain»
Les écoles de la capitale ont reçu l'ordre de suspendre les cours de sport ainsi que toutes les activités de plein air.


La présence des particules fines était évaluée aux alentours de 230, soit un niveau "très malsain", par l'ambassade des Etats-Unis à Pékin, alors que l'OMS recommande de ne pas dépasser le seuil de 15.


La pollution atmosphérique s'est nettement atténuée ces dernières années à Pékin, qui doit accueillir les Jeux olympiques d'hiver en février prochain.


Mais l'arrivée du froid a conduit cette année à allumer précocement le chauffage dans les régions du Nord du pays, alimentant la pollution.


Interrogés, des Pékinois semblaient tout ignorer de la conférence de l'ONU sur le climat et ne pas s'inquiéter outre mesure de l'épisode de pollution.


"Ces dernières années, la qualité de l'air a été très bonne, avec très peu de jours de brouillard", a déclaré une habitante, Song Ximeng. "Ce genre de choses arrive rarement".


Absent de Glasgow, le président Xi s'est adressé à la conférence via un discours écrit. Il en a profité pour appeler les pays riches à aider davantage les pays en développement à lutter contre le changement du climat.


Il n'a pas annoncé de nouveaux objectifs climatiques pour son pays. L'an dernier, il avait promis que la Chine atteindrait un "pic" d'émissions polluantes en 2030, avant de parvenir à la neutralité carbone en 2060.


Mais le président américain Joe Biden s'en est vivement pris mardi à Xi Jinping, estimant qu'il avait commis "une grave erreur" en ne venant pas en Ecosse et que la Chine ne pouvait "prétendre" à un quelconque rôle dirigeant en "tournant le dos" à la crise climatique.


Pékin a qualifié ces propos de "creux".


Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir usé d'un agent chimique en Ukraine

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  • Washington a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères
  • Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies

WASHINGTON: Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), selon un communiqué mercredi du département d'Etat.

En outre, la Russie se sert d'agents anti-émeutes comme "méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention", ajoute la diplomatie américaine dans ce texte.

"L'utilisation de ces produits chimiques n'est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d'Etat.

Washington a annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l'effort de guerre russe dans l'invasion de l'Ukraine.

Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d'armes chimiques et biologiques russes.

"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s'inscrit dans la même logique que les opérations d'empoisonnement d'Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département d'Etat.

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, décédé le 16 février, avait été victime d'un grave empoisonnement qu'il avait attribué au Kremlin,

L'ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient été empoisonnés en Angleterre en 2018.

La Russie a déclaré ne plus posséder d'arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l'utilisation d'armes toxiques dont il est accusé.

Selon les Instituts nationaux de la santé (NIH), la chloropicrine est un produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d'inhalation, présente un risque pour la santé.

«Contournement» des sanctions 

"Les sanctions prises aujourd'hui visent à perturber encore plus et affaiblir l'effort de guerre russe en s'attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l'aident à se fournir", a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d'aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d'entre elles, d'avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent des entreprises issues de cinq autres pays: les Emirats arabes unis, la Turquie et l'Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l'Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies.

Enfin, les sanctions concernent aussi les infrastructures de gaz et pétrole russes, alors que Moscou cherche à développer celles qui lui permettraient d'exporter plus facilement ses hydrocarbures, en particulier vers la Chine. Ces exportations se font actuellement par pétroliers ou méthaniers, faute d'oléoducs et gazoducs suffisants vers l'est.

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux Etats-Unis, ainsi que l'interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l'UE et plusieurs pays proches, tels que l'Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l'encontre de la Russie depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les dernières sanctions ont en particulier ciblé le secteur minier, notamment l'aluminium, le cuivre et le nickel, dont l'importation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits.


Ukraine: une attaque russe de missiles à Odessa fait une dizaine de blessés

Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones
  • Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville

KIEV: Une attaque russe de missiles a fait une dizaine de blessés à Odessa, une ville portuaire ukrainienne déjà ciblée en début de semaine par des attaques meurtrières, ont rapporté les autorités locales dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Une nouvelle attaque russe de missiles balistiques" a touché Odessa, a rapporté le maire de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine, Guennadiï Troukhanov, sur le réseau social Telegram.

"Des infrastructures civiles ont été détruites" et "13 personnes ont été blessées" dans l'attaque, a-t-il précisé, ajoutant que les pompiers combattaient "un incendie" d'ampleur, sans fournir davantage de détails.

Oleg Kiper, le gouverneur de la région d'Odessa, a de son côté affirmé qu'une "attaque russe de missile sur Odessa" avait blessé 14 personnes. "Des infrastructures civiles ont été endommagées, dont des entrepôts postaux", a-t-il ajouté.

Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones.

Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville. Et lundi, une attaque similaire conduite par Moscou y avait tué cinq personnes, d'après des responsables locaux.

La Russie frappe sans relâche les villes ukrainiennes depuis des mois et avance sur le front est de l'Ukraine avant l'arrivée d'armes américaines cruciales pour Kiev.


Guerre à Gaza: la Colombie rompt ses liens diplomatiques avec Israël

Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza. (AFP).
Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza. (AFP).
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  • Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza
  • Israël a immédiatement accusé M. Petro de "récompenser" le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a, de son côté, salué l'annonce du dirigeant colombien, la qualifiant de "victoire"

BOGOTA: Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza.

Israël a immédiatement accusé M. Petro de "récompenser" le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a, de son côté, salué l'annonce du dirigeant colombien, la qualifiant de "victoire".

M. Petro avait vivement critiqué, à plusieurs reprises, la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza après les attaques sans précédent du Hamas dans le sud du territoire israélien le 7 octobre.

"Demain (jeudi), les relations diplomatiques avec l'Etat d'Israël seront rompues (parce qu'il a) un gouvernement, un président génocidaire", a déclaré mercredi le président colombien, lors d'un discours prononcé devant plusieurs milliers de partisans à Bogota à l'occasion du 1er-Mai.

En Israël, le chef du gouvernement est le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, tandis que le président, Isaac Herzog, a  un rôle avant tout symbolique.

"On ne peut pas revenir aux époques de génocide, d'extermination d'un peuple entier", a déclaré le président colombien. "Si la Palestine meurt, l'humanité meurt", a-t-il lancé, déclenchant les vivats de la foule.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz a aussitôt réagi en qualifiant Gustavo Petro d'"antisémite". "Le président colombien avait promis de récompenser les meurtriers et violeurs du Hamas, aujourd'hui il a tenu promesse", a écrit M. Katz sur X.

"Nous apprécions grandement la position du président colombien Gustavo Petro (...) que nous considérons comme une victoire pour les sacrifices de notre peuple et sa cause qui est juste", a déclaré pour sa part dans un communiqué la direction du Hamas, en appelant d'autres pays d'Amérique latine à "rompre" leurs relations avec Israël.