Dans le Pacifique, la France veille au respect des sanctions contre Pyongyang

L'équipage de l'avion Falcon 200 Gardian de la Marine française scrute la surface de la mer Jaune, guettant des transferts illicites de marchandises à destination de la Corée du Nord, le 2 novembre 2021. (Photo, AFP)
L'équipage de l'avion Falcon 200 Gardian de la Marine française scrute la surface de la mer Jaune, guettant des transferts illicites de marchandises à destination de la Corée du Nord, le 2 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 08 novembre 2021

Dans le Pacifique, la France veille au respect des sanctions contre Pyongyang

  • «L'ONU nous communique des informations sur les navires soupçonnés de comportements illicites»
  • «On est les yeux des Nations unies dans la zone de travail»

A BORD D'UN FALCON DE LA MARINE FRANCAISE, NON DEFINI : Les yeux braqués sur le radar et jumelles en main, l'équipage de l'avion Falcon 200 Gardian de la Marine française scrute la surface de la mer Jaune, guettant des transferts illicites de marchandises à destination de la Corée du Nord.


Le détachement de la flottille 25F, arrivé mi-octobre de Polynésie française où elle est basée, assurait jusqu'à vendredi une mission de surveillance depuis la base américaine de Futenma (Okinawa, sud-ouest du Japon) visant à faire respecter les sanctions des Nations unies contre Pyongyang.


"L'ONU nous communique des informations sur les navires soupçonnés de comportements illicites", à partir desquelles est élaboré le plan de vol de chacune des missions, explique à l'AFP Guillaume, commandant du détachement, qui ne peut être identifié que par son prénom.


Pour accomplir leur mission, les six membres d'équipage disposent d'un radar détectant les échos à la surface de l'eau et du système AIS - des signaux radio envoyés par les navires incluant diverses informations comme leur identité et leur route de navigation.


Mais leur meilleur outil reste leurs yeux: deux observateurs sont assis à côté de grands hublots pour scruter la mer avec leurs jumelles et prendre des photographies. "On est les yeux des Nations unies dans la zone de travail", résume Guillaume.

«Ferme mais courtois»
Tout à coup, l'équipage se tend: il a repéré un navire à fort tonnage ayant désactivé l'AIS, un comportement généralement suspect. 


Les pilotes déroutent l'avion, effectuant deux passages à moins de 500 pieds (150 m) d'altitude pour vérifier le nom du bateau inscrit sur la poupe, tout en le contactant par radio.


Au briefing pré-décollage, Guillaume a insisté sur l'importance d'une "réponse cordiale et professionnelle" lors de ces contacts. "Dans un contexte de tensions internationales dans la zone, le but n'est pas d'envenimer la situation. Il faut être ferme mais courtois".


Un peu plus loin, l'équipage aperçoit deux navires à l'arrêt, coque contre coque: une possible situation de flagrant délit. 


Un premier passage à basse altitude renforce les soupçons: des tuyaux de pompage raccordent le plus grand, un pétrolier dont la ligne de flottaison indique qu'il est chargé, à un navire marchand de moindre tonnage.


Ce second navire est "idéal pour faire de la contrebande, mais pourrait aussi simplement servir à ravitailler des pêcheurs", explique un membre d'équipage.


Aucun pavillon n'est visible sur le bateau, qui ne répond pas aux appels radio. Un contact a pu être établi avec le pétrolier, dont la flottille préfère taire la nationalité, mais celui-ci a prétendu ne pas savoir pourquoi un navire était arrimé à sa coque. 


L'équipage recueille un maximum d'informations visuelles et techniques à transmettre à l'ONU. Laquelle pourra, si son enquête démontre une infraction à ses résolution 2375 et 2397 adoptées en 2017 à l'encontre de la Corée du Nord, constituer un dossier contre les navires et leurs armateurs.

«Crédibilité de la France»
Les forces françaises participent régulièrement depuis 2018 au côté de huit autres pays à ces missions supervisées par l'ECC, la cellule de coordination impliquée dans la mise en application des résolutions onusiennes.


Cela permet d'accroître la visibilité de la France, qui a dévoilé en 2019 une vaste stratégie de défense dans l'Indo-Pacifique, où elle compte avec ses territoires d'outre-mer 1,6 million d'habitants et une zone économique exclusive (ZEE) de 9 millions de km2.


Mais l'action de la France illustre aussi "son intérêt pour la région, en dehors de ses propres priorités dans l'Indo-Pacifique", note Hugo Decis, analyste à l'Institut international d'études stratégiques de Londres.


La zone est éminemment stratégique aussi en raison des ambitions territoriales croissantes de la Chine et des tensions sino-américaines.


Ces missions confirment "la capacité des militaires français à travailler avec leurs partenaires et alliés et contribuent à la crédibilité de la France comme puissance, même secondaire, du Pacifique", estime-t-il.


François Heisbourg, de la Fondation pour la recherche stratégique, évoque "une convergence de logiques" pour la France. 


La Corée du Nord, rappelle-t-il, "est engagée dans un processus de prolifération nucléaire, et la France est donc présente aussi en tant que puissance nucléaire qui veille à la pérennité du régime de non-prolifération".


Pour M. Decis, "ces initiatives sont par ailleurs particulièrement appréciées" par les partenaires de la France dans la région, pour lesquels la situation en péninsule de Corée demeure particulièrement préoccupante".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.