TEL-AVIV : Dimanche dernier, les Palestiniens ont fustigé l’opposition d’Israël à la réouverture du consulat américain à Jérusalem. Cette mesure, si elle était adoptée, aurait remis à la disposition des Palestiniens la principale mission diplomatique américaine dans la ville contestée.
Samedi, en fin de journée, le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a fait remarquer que Jérusalem ne pouvait accueillir une seconde mission américaine.
L'administration Trump avait fermé le consulat américain de Jérusalem, qui, pendant de longues années, a fait office d'ambassade de facto pour les Palestiniens. Le secrétaire d'État, Antony Blinken, s'est engagé à le rouvrir. Israël estime que cette décision remettrait en cause sa souveraineté sur la ville. Toutefois, en restaurant son consulat à Jérusalem, les États-Unis pourront renouer des liens avec les Palestiniens rompus sous la présidence de Donald Trump.
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué que la réouverture de ce consulat s'inscrivait dans le cadre des engagements pris par la communauté internationale pour mettre un terme à la longue occupation par Israël des territoires dans lesquels les Palestiniens souhaitent créer leur État à l'avenir.
«Jérusalem-Est fait partie intégrante du territoire palestinien occupé et représente la capitale de l'État palestinien. En sa qualité de puissance occupante, Israël n'a pas le droit de poser son veto à cette décision prise par l'administration américaine», précise le communiqué.
Interrogé au sujet du consulat lors d'une conférence de presse, M. Bennett a réitéré la position d'Israël sur Jérusalem.
«Il n'y a pas de place pour un second consulat américain à Jérusalem», affirme-t-il. «Jérusalem est la capitale d'un seul État, celui d'Israël.» Le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a proposé d'ouvrir le consulat dans le siège administratif palestinien de Ramallah, en Cisjordanie. Les Palestiniens s'opposent à cette idée: ils pensent qu'elle compromettrait leurs revendications relatives à Jérusalem.
En effet, Jérusalem constitue pour Israël la capitale éternelle et indivise. De leur côté, les Palestiniens réclament comme capitale de leur futur État la partie orientale de la ville qu’Israël a occupée en 1967 et qu’il a annexée à ses terres par la suite.
La question du consulat américain apparaît comme un nouveau défi auquel sont confrontés le gouvernement de Bennett et l'administration Biden. Cette dernière s'efforce de rétablir la politique étrangère que les États-Unis menaient à l'égard des Palestiniens et d'Israël auparavant, avant que l'administration Trump se range du côté d'Israël sur les questions liées au conflit.
En 2018, Donald Trump a transféré l'ambassade des États-Unis de Tel-Aviv dans la Ville sainte. Il a donc placé les opérations du consulat sous la supervision de son ambassadeur en Israël. Indignés par le transfert de l'ambassade, les Palestiniens ont rompu la plupart de leurs liens avec l'administration Trump.
M. Blinken n'a pas fourni la date précise de la réouverture du consulat. En outre, des responsables américains ont suggéré que l'opposition d'Israël à cette mesure risquait de freiner le processus.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com