Avec la reprise du Covid, retour massif du masque à l'école

Certains s'inquiètent aussi de ce retour au non-brassage des élèves, notamment dans la cour de récréation, qui risque d'être mal accepté. (Photo, AFP)
Certains s'inquiètent aussi de ce retour au non-brassage des élèves, notamment dans la cour de récréation, qui risque d'être mal accepté. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Lundi 08 novembre 2021

Avec la reprise du Covid, retour massif du masque à l'école

  • «Ils ont dit qu'on n'aurait plus le masque et maintenant il est là, ça»
  • «On les musèle et on creuse la détresse psychologique dans laquelle ils se trouvent face à cette situation»

PARIS :Pour le retour des vacances de la Toussaint, les élèves du CP au CM2 ont remis le masque lundi dans 39 départements métropolitains où ils l'avaient enlevé, ainsi qu'à La Réunion, une décision gouvernementale justifiée par la recrudescence de l'épidémie de Covid-19 mais qui suscite des déceptions.


"Ils ont dit qu'on n'aurait plus le masque et maintenant il est là, ça gêne", regrette Martin, élève de CE2 de l'école élémentaire Pablo-Picasso de Rennes, où les enfants l'avaient retiré le 11 octobre.


Marion, mère d'un enfant de CE2 dans la même école, se dit elle "vraiment en colère". "On les musèle et on creuse la détresse psychologique dans laquelle ils se trouvent face à cette situation", déplore-t-elle.


A Cahors dans le Lot, Florence Raynal, maman d'une fillette de 6 ans, est elle aussi remontée: "ces allers-retours me font râler. Un coup, on nous dit de l'enlever et ensuite il faut le remettre", a-t-elle insisté auprès de l'AFP.


D'autres, comme Charlie, petit garçon en classe de CM1 à Nantes, relativise. "C'est un peu dérangeant mais pas trop, vu qu'on s'est habitué pendant un an et demi. Du coup, ce n'est pas trop dérangeant de l'avoir pendant un petit moment", lance-t-il. 


"C'est important d'imposer de nouveau le masque, car on ne sait jamais, l'épidémie peut repartir", prévient même Paula Pereira, 47 ans et mère au foyer, à Cahors. 


Annoncé la semaine dernière par le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, le retour du masque à la faveur de la rentrée des vacances de la Toussaint concerne "les départements où le taux d'incidence s'est malheureusement restabilisé au-dessus de 50 pour 100.000 habitants".


Sont concernés l'Ain, les Hautes-Alpes, les Ardennes, l'Aveyron, le Cher, la Corrèze, la Haute-Corse, les Côtes-d'Armor, la Creuse, la Drôme, l'Eure-et-Loir, le Gers, l'Ille-et-Vilaine, l'Indre-et-Loire, l'Isère, le Loir-et-Cher, la Haute-Loire, la Loire-Atlantique, le Lot, le Lot-et-Garonne, le Maine-et-Loire, le Morbihan, la Moselle, le Nord, l'Oise, les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées, les Pyrénées-Orientales, le Bas-Rhin, le Haut-Rhin, la Sarthe, la Savoie, la Seine-et-Marne, les Deux-Sèvres, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, le Var, la Vendée et la Vienne en métropole, et La Réunion dans les territoires ultra-marins.

Retour au non-brassage des élèves
Le gouvernement avait annoncé en septembre la fin du port du masque pour les élèves du primaire dans les départements les moins touchés par l'épidémie, où le taux d'incidence était inférieur à 50 cas pour 100.000 habitants pendant cinq jours consécutifs.


Début octobre, 47 départements avaient ainsi pu l'enlever, suivis par d'autres les semaines suivantes. Au total, le port du masque à l'école avait été levé avant la Toussaint dans 79 départements.


Mais, avec ces nouvelles mesures, se couvrir le nez et la bouche est obligatoire dans les écoles de 61 départements au total: 57 départements métropolitains et quatre ultramarins (Réunion, Guadeloupe, Martinique, Guyane).


"Évidemment c'est désagréable pour tout le monde d'avoir à repartir vers quelque chose de plus rigoureux", a reconnu lundi sur Franceinfo le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer. Mais "c'est nécessaire et donc je pense que chacun le comprend".


Si le port du masque est rétabli dès lundi, les autres mesures qu'implique le passage au niveau 2 (limitation du brassage, conditions d'organisation des cours de sport...) n'entreront en vigueur que le lundi suivant, a précisé le gouvernement.


Certains s'inquiètent aussi de ce retour au non-brassage des élèves, notamment dans la cour de récréation, qui risque d'être mal accepté.


"Quand les copains sont dans l'autre classe, c'est pas drôle", souligne Marie Gilardot, enseignante dans une petite école de trois classes dans la Vienne, syndiquée au SE-Unsa. "C'est la cour qui va leur peser encore plus" que le masque, estime-t-elle.


Pour Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, le premier syndicat du primaire, les "allers-retours" en matière de protocole sanitaire "risquent de créer de l'instabilité et de l'insécurité dans les écoles".


"Il va falloir faire preuve de communication et de pédagogie" avec les parents, résume Laurent Tintet, directeur d'une école élémentaire de la banlieue de Pau (Pyrénées-Atlantiques).


Canicule: la France étouffe, 14 départements en alerte maximale

Short Url
  • Au lendemain d'une journée marquée par plusieurs records de températures (41,6°C à Bordeaux, 41,4°C à Bergerac...), le thermomètre devrait monter jusqu'à 42°C en Ardèche et 40°C sur le littoral atlantique
  • "Fait déjà trop chaud", constate Alain Bichot, 34 ans, attablé de bon matin en terrasse à Dijon, en vigilance orange. "Je préfère encore aller au bureau. Au moins, il y a la clim'", dit-il dans un sourire

LYON: La France continue de suffoquer avec 14 départements du sud-ouest et du centre-est en vigilance rouge canicule mardi, une vague de chaleur exceptionnelle, même pour un mois d'août, qui pousse les autorités à multiplier les mesures de précaution.

Le Rhône, l'Isère, la Drôme et l'Ardèche rejoignent à midi les 10 départements du sud-ouest déjà placés en alerte maximale depuis lundi. A 6H00, la Charente et la Charente-Maritime sont repassées en vigilance orange, comme les deux tiers du pays.

A Lyon, le mercure a franchi la barre des 30°C dès 10H00. "C'est étouffant, il n'y a pas d'air, que du béton", constate Andréa, 21 ans, qui démarche les piétons au profit d'une association. Canicule oblige, ses horaires ont été adaptés: "On arrête à 14H00. De toute manière après, il n'y a plus personne dans les rues."

Au lendemain d'une journée marquée par plusieurs records de températures (41,6°C à Bordeaux, 41,4°C à Bergerac...), le thermomètre devrait monter jusqu'à 42°C en Ardèche et 40°C sur le littoral atlantique.

"Fait déjà trop chaud", constate Alain Bichot, 34 ans, attablé de bon matin en terrasse à Dijon, en vigilance orange. "Je préfère encore aller au bureau. Au moins, il y a la clim'", dit-il dans un sourire.

La vigilance rouge sera levée mercredi sur les départements du sud-ouest, sauf l'Aude, à 6H00, mais sera maintenu sur la vallée du Rhône jusqu'à minuit, selon Météo-France.

La puissante vague de chaleur a aussi déclenché des alertes rouges en Italie et dans plusieurs régions des Balkans, qui, avec la péninsule ibérique, luttent contre de violents incendies. Une partie du site touristique espagnol de Las Médulas, classé au Patrimoine mondial de l'Unesco, a déjà été ravagé par les flammes.

Malaises 

Alors que l'épisode devrait se prolonger, "il va y avoir une augmentation des malaises et d'autres raisons liées directement ou indirectement à la chaleur", a prévenu mardi le secrétaire général de l'Association des médecins urgentistes de France, Franck Becker, sur RTL.

Lors de la première canicule en juin, qui a duré 16 jours, Santé Publique France a relevé 480 décès "en excès" par rapport à la normale en France.

Malgré ses 86 ans, Régine Blachère assure bien supporter la chaleur. "Mais je ne suis pas idiote, je ne sors pas à 40°C, je ne cherche pas le drame", explique-t-elle en attendant l'ouverture d'un magasin dans une rue lyonnaise.

Face aux risques, les autorités multiplient les mesures préventives: la préfète du Rhône a suspendu les chantiers extérieurs et interdit toute manifestation publique dehors ou dans des établissements non climatisés jusqu'en soirée.

Les municipalités ont aussi réagi: Lyon a instauré la gratuité de ses musées climatisés et autorise à dormir dans un des parcs de la ville, Bordeaux a ouvert un centre d'accueil aux sans-abri. "Pouvoir, sans pression, me reposer dans un lieu frais, c'est un bonheur", y confiait lundi William, un trentenaire à la rue depuis des mois.

Monde dangereux 

"Des vagues de chaleur plus étendues, plus longues et plus fréquentes sont une conséquence prévisible de la hausse des concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, principalement due à notre utilisation des combustibles fossiles", explique à l'AFP Richard Allan, professeur à l'université britannique de Reading.

Les épisodes météorologiques extrêmes "continueront de s'aggraver progressivement jusqu'à ce que nous maîtrisions" ces émissions, ajoute-t-il, insistant sur la nécessité de se "préparer à un monde plus dangereux".

D'ores et déjà, le pic de chaleur participe à la détérioration de la qualité de l'air et augmente le risque de feux de forêts, notamment sur la partie sud du pays.

Dans le vignoble bordelais, l'épisode caniculaire laisse craindre "une baisse de rendement", avant le début des vendanges, craint Laurence Rival, présidente de l'AOC Bergerac.

La France subit depuis vendredi sa 51e vague de chaleur depuis 1947 et sa deuxième de l'été 2025. Selon Météo-France, elle devrait durer "au moins jusqu'au weekend du 15 août" et pourrait même "sans doute" se prolonger jusqu'au 19 ou 20 août, ce qui fait que "l'épisode global pourrait durer de 12 à 14 jours".


Aude: «vigilance maximale» face au risque de réactivation du feu

L'incendie géant survenu la semaine dernière dans le massif des Corbières, le pire sur le pourtour méditerranéen français depuis un demi-siècle, a été "maîtrisé" dimanche, mais 550 pompiers restent déployés mardi afin de tenter de l'éteindre totalement dans les prochains jours. (AFP)
L'incendie géant survenu la semaine dernière dans le massif des Corbières, le pire sur le pourtour méditerranéen français depuis un demi-siècle, a été "maîtrisé" dimanche, mais 550 pompiers restent déployés mardi afin de tenter de l'éteindre totalement dans les prochains jours. (AFP)
Short Url
  • L'incendie géant survenu la semaine dernière dans le massif des Corbières, le pire sur le pourtour méditerranéen français depuis un demi-siècle, a été "maîtrisé" dimanche
  • "La vigilance reste maximale sur le secteur, compte-tenu des conditions météo qui restent difficiles, et notamment de notre vigilance canicule rouge, qui devrait se prolonger jusqu'au moins demain (mercredi) soir"

TOULOUSE: La vigilance est encore "maximale" mardi dans l'Aude, toujours en alerte rouge canicule, pour éviter toute réactivation de l'incendie qui a parcouru 16.000 hectares, avant d'être maîtrisé dimanche, a indiqué mardi la préfecture.

L'incendie géant survenu la semaine dernière dans le massif des Corbières, le pire sur le pourtour méditerranéen français depuis un demi-siècle, a été "maîtrisé" dimanche, mais 550 pompiers restent déployés mardi afin de tenter de l'éteindre totalement dans les prochains jours.

"La vigilance reste maximale sur le secteur, compte-tenu des conditions météo qui restent difficiles, et notamment de notre vigilance canicule rouge, qui devrait se prolonger jusqu'au moins demain (mercredi) soir", a déclaré à l'AFP la secrétaire générale de la préfecture Lucie Roesch.

Lundi, "il y a eu 20 largages pour des petites reprises, donc il reste encore un travail qui est important", a-t-elle ajouté, précisant que ce type de largages sont faits depuis des hélicoptères bombardiers d'eau et non pas depuis des avions.

"La stratégie d'intervention sur ce type de sinistre, ce n'est pas de ratisser toute la zone, c'est plutôt, et notamment en utilisant des drones" d'identifier les "points chauds un par un" pour "ensuite aller sur zone à pied et les traiter", selon Mme Roesch.

Une enquête a été ouverte sur les causes de l'incendie parti d'un bord de route à Ribaute et qui a parcouru 16.000 hectares, dont 13.000 ont été brûlés, selon la sécurité civile.

Le feu maîtrisé dimanche soir a détruit 36 maisons, d'autres ont été endommagées, et plus d'une vingtaine de hangars agricoles ont été brûlés, sur les 3.000 bâtis qui ont été défendus par les pompiers, selon la préfecture.

Une femme de 65 ans est morte dans sa maison. Une enquête sur ce décès est en cours.

Une autre habitante a été grièvement brûlée. Quatre autres personnes ont été légèrement blessées.

Dans les rangs des pompiers, 19 ont été blessés, dont un a subi un traumatisme crânien.


Evacuation de familles migrantes devant l'Hôtel de Ville de Paris

Quelque 200 personnes migrantes qui dormaient depuis une semaine devant le parvis de l'Hôtel de Ville de Paris faute de place dans des hébergements d'urgence étaient en cours d'évacuation mardi matin, a constaté une journaliste de l'AFP. (AFP)
Quelque 200 personnes migrantes qui dormaient depuis une semaine devant le parvis de l'Hôtel de Ville de Paris faute de place dans des hébergements d'urgence étaient en cours d'évacuation mardi matin, a constaté une journaliste de l'AFP. (AFP)
Short Url
  • Leur évacuation se déroulait dans le calme en présence d'un important dispositif policier
  • De nombreuses familles, vivant à Paris depuis plusieurs mois, ont refusé d'être éloignées de la capitale française, comme Nico, 33 ans, père de quatre enfants

PARIS: Quelque 200 personnes migrantes qui dormaient depuis une semaine devant le parvis de l'Hôtel de Ville de Paris faute de place dans des hébergements d'urgence étaient en cours d'évacuation mardi matin, a constaté une journaliste de l'AFP.

Les sans-abri, principalement des femmes avec de jeunes enfants, mais aussi quelques pères de famille, ont été réveillés à l'aube et priés de quitter les lieux avec leurs maigres effets personnels.

Au moins trois cars étaient stationnés aux alentours de la mairie afin de transporter les familles qui le souhaitaient en région, à Marseille, Bourges et Besançon, où elles  devaient être accueillies dans un sas d'accueil temporaire (SAS).

Leur évacuation se déroulait dans le calme en présence d'un important dispositif policier tandis qu'une trentaine personnes du service assistance des sans-abri de la mairie de Paris et des membres de l'association France terre d'asile s'activaient aux côtés des familles, également épaulés par l'association Utopia 56.

De nombreuses familles, vivant à Paris depuis plusieurs mois, ont refusé d'être éloignées de la capitale française, comme Nico, 33 ans, père de quatre enfants.

Ce Congolais et sa femme, en situation régulière, mais sans logement ont refusé de monter dans un car: "Bientôt c'est l'école, nous on travaille, là, et on va laisser tout, pour aller dans la province pour recommencer dans un endroit qu'on maîtrise pas ?", s'est-il indigné.

Il fait des démarches pour obtenir un logement depuis un an et demi, sans succès: "Ma priorité, c'est de protéger mon travail", dit-il.