Tunisie: une crise de déchets dégénère à Sfax, un mort

Sous la pression de la population, la principale décharge de la région de Sfax, située à Aguereb, a été fermée fin septembre. (AFP)
Sous la pression de la population, la principale décharge de la région de Sfax, située à Aguereb, a été fermée fin septembre. (AFP)
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Publié le Mardi 09 novembre 2021

Tunisie: une crise de déchets dégénère à Sfax, un mort

  • Aguereb connaît ces dernières semaines des mouvements de protestations contre les déchets envahissant les rues et les trottoirs, et menaçant la santé des habitants
  • «Il est arrivé vivant mais après des tirs massifs de gaz lacrymogènes devant l'hôpital (pour disperser des manifestants), il est mort (...). C'est la police qui l'a tué», a déclaré son cousin

AGUEREB: Une crise de déchets dans la région de Sfax en Tunisie a dégénéré mardi après la mort d'un homme asphyxié par des gaz lacrymogènes tirés lors de la dispersion d'une manifestation contre la réouverture d'une décharge.


L'homme, âgé de 35 ans, est décédé avant l'aube à Aguereb, une ville de la région de Sfax dans le centre-est du pays, a-t-on appris de source hospitalière et auprès de sa famille


Cette région connaît ces dernières semaines des mouvements de protestations contre les déchets envahissant les rues et les trottoirs, et menaçant la santé des habitants.


"Abderrazek Lacheheb a été transféré à l'hôpital d'Aguereb pour asphyxie", a affirmé à l'AFP un responsable de l'établissement.


"Il est arrivé vivant mais après des tirs massifs de gaz lacrymogènes devant l'hôpital (pour disperser des manifestants), il est mort (...). C'est la police qui l'a tué", a déclaré son cousin, Houcine Lacheheb.


Selon un correspondant de l'AFP sur place, les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants qui lançaient des pierres dans leur direction.


Le parquet a ouvert une enquête pour déterminer les raisons de ce décès.


Mais le porte-parole du ministère de l'Intérieur a démenti que l'homme ait été blessé par des tirs de gaz lacrymogènes. "L'homme a eu un problème de santé loin des protestations, son hospitalisation et sa mort n'ont rien à voir avec ce qui s'est passé", a-t-il dit à l'AFP. 


Les protestations ont repris dans la journée à Aguereb et des manifestants ont incendié un poste de la garde nationale (gendarmerie), selon le porte-parole Yasser Mesbah. 

«Intervention sauvage»


Ces troubles interviennent dans un contexte politique tendu après le coup de force du président Kais Saied qui a invoqué en juillet un "péril imminent" pour s'arroger les pleins pouvoirs -exécutif, législatif et judiciaire.


Dans un communiqué, la puissante centrale syndicale (UGTT) a annoncé une grève générale mercredi dans les secteurs public et privé à Aguereb pour dénoncer "l'intervention sauvage des agents de sécurité".


Ce syndicat, qui entretient une relation fraîche avec M. Saied depuis son coup de force, a  condamné "des affrontements sanglants opposant des forces de la sécurité lourdement armées (...) à des habitants sans défense".


Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) a indiqué dans un communiqué que la ville d'Aguereb "a connu une violente intervention sécuritaire lundi soir pour forcer la réouverture de la décharge de Qena".


"L'usage massif du gaz lacrymogène a causé la mort d'Abderrazek Lacheheb", a souligné cette ONG qui suit de près les mouvements sociaux en Tunisie.


Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent des habitants fuyant des tirs de lacrymogène devant l'hôpital d'Aguereb alors que des proches d'Abderrazek Lacheheb manifestent leur colère, après sa mort.

Conflits de compétences 


Sous la pression de la population, la principale décharge de la région de Sfax, située à Aguereb, a été fermée fin septembre.


Les municipalités de la région ont refusé par la suite de collecter les déchets, estimant que l'Etat n'a pas trouvé des solutions concrètes au problème posé par la gestion des ordures.


Lors d'une réunion lundi avec la Première ministre Najla Bouden et le ministre de l'Intérieur Taoufik Charfeddine, M. Saied a souligné l'urgence de résoudre le problème des déchets à Sfax.


Les difficultés liées au traitement des ordures sont récurrentes en Tunisie, pays peu étendu de 12 millions d'habitants. La majorité des 2,5 millions de tonnes d'ordures collectées chaque année, sont enfouies dans des décharges, sans être traitées ni incinérées, et où une quantité infime est recyclée, selon des organisations internationales


Différents ministères sont chargés de cette question, ce qui entraîne des conflits de compétences y compris avec les autorités locales qui refusent par exemple de collecter les déchets des hôpitaux, dangereux et polluants.


Guerre Iran-Israël: une intervention du Hezbollah serait une «très mauvaise décision» 

 L'ambassadeur des États-Unis en Turquie et envoyé spécial pour la Syrie, Thomas Barrack, en visite au Liban. (AFP)
L'ambassadeur des États-Unis en Turquie et envoyé spécial pour la Syrie, Thomas Barrack, en visite au Liban. (AFP)
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  • "Je peux dire au nom du président (Donald) Trump, qui a été très clair à ce sujet (..) que ce serait une très, très, très mauvaise décision"
  • Le Hezbollah ressorti très amoindri de sa dernière guerre contre Israël en 2024, a dénoncé l'attaque israélienne sans précédent contre l'Iran la semaine dernière, sans annoncer son intention de prendre part à la guerre.

BEYROUTH: L'ambassadeur des États-Unis en Turquie et envoyé spécial pour la Syrie, Thomas Barrack, en visite au Liban, a déclaré jeudi depuis Beyrouth qu'une intervention du Hezbollah pro-iranien dans la guerre entre l'Iran et Israël serait une "très mauvaise décision".

"Je peux dire au nom du président (Donald) Trump, qui a été très clair à ce sujet (..) que ce serait une très, très, très mauvaise décision", a déclaré M. Barrack, en réponse à une question d'un journaliste concernant une éventuelle intervention dans la guerre en cours du mouvement chiite libanais.

Le Hezbollah ressorti très amoindri de sa dernière guerre contre Israël en 2024, a dénoncé l'attaque israélienne sans précédent contre l'Iran la semaine dernière, sans annoncer son intention de prendre part à la guerre.

De son côté, le ministère des Affaires étrangères au Liban avait fait état de discussions menées pour "épargner" au Liban de potentielles répercussions.

Lors de sa rencontre avec M. Barrack, le président de la République libanaise Joseph Aoun a déclaré que "des contacts sont en cours pour consacrer le monopole des armes" (par l'Etat), a indiqué la présidence sur X.

" Nous sommes déterminés à apporter notre aide… Nous espérons tous que le chaos se calmera rapidement et que la paix et la prospérité émergeront de cette phase", a ajouté M. Barrack devant les journalistes, après sa rencontre avec le président du Parlement libanais, Nabih Berri, allié du Hezbollah.

Ces déclarations interviennent alors que deux personnes ont été tuées dans la nuit de mercredi à jeudi dans le village de Kfar joz, dans le sud du Liban, par des frappes israéliennes selon le ministère de la Santé. Israël affirme avoir visé deux membres du Hezbollah.

Le Hezbollah avait ouvert un front début octobre 2023 en tirant des roquettes à partir du sud du Liban sur le nord d'Israël, disant agir en soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l'attaque sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Selon les dispositions du cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre entre le Hezbollah et Israël fin novembre, la formation pro-iranienne devait retirer ses forces et démanteler toute infrastructure militaire au sud du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne.

Mais Israël continue de mener quasi-quotidiennement des frappes, affirmant viser le Hezbollah, qui ne riposte pas.

 


Syrie: plus de deux millions de personnes sont rentrées chez elles, selon l'ONU

Le siège de l'ambassade d'Iran est photographié dans le quartier occidental de Mazzeh, à Damas, le 18 juin 2025. (AFP)
Le siège de l'ambassade d'Iran est photographié dans le quartier occidental de Mazzeh, à Damas, le 18 juin 2025. (AFP)
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  • Selon l'agence onusienne d'ici à la fin 2025, ce sont jusqu'à 1,5 million de Syriens venant de l'étranger et deux millions de déplacés internes qui pourraient retourner dans leurs foyers
  • Après 14 ans de guerre civile en Syrie et la chute d'Assad en décembre 2024, les premiers mois de cette année ont vu un nombre croissant de Syriens retourner chez eux

BEYROUTH: Plus de deux millions de réfugiés et déplacés internes sont rentrés chez eux en Syrie depuis la chute début décembre de Bachar al-Assad, a indiqué jeudi Filippo Grandi, le Haut-Commissaire des Nations unies aux réfugiés.

"Plus de deux millions de réfugiés et déplacés syriens sont rentrés chez eux depuis décembre — un signe d’espoir malgré les tensions régionales croissantes", s'est félicité M. Grandi sur X, avant une visite prévue en Syrie.

"Cela prouve que nous avons besoin de solutions politiques, non d’une nouvelle vague d’instabilité et de déplacements", a-t-il ajouté, depuis le Liban, où les autorités pressent pour un retour des réfugiés en Syrie.

Après 14 ans de guerre civile en Syrie et la chute d'Assad en décembre 2024, les premiers mois de cette année ont vu un nombre croissant de Syriens retourner chez eux.

Le HCR a indiqué qu'à la date du 12 juin, plus de 500.000 réfugiés étaient retournés en Syrie depuis la chute d'Assad.

Selon l'agence onusienne d'ici à la fin 2025, ce sont jusqu'à 1,5 million de Syriens venant de l'étranger et deux millions de déplacés internes qui pourraient retourner dans leurs foyers.

Malgré les retours, 13,5 millions de Syriens restent réfugiés en dehors du pays, ou déplacés internes.

Les nouvelles autorités ont hérité d'un pays à l'économie exsangue, aux infrastructures détruites, où la majorité des citoyens vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'ONU.

Elles comptent sur le soutien des pays du Golfe et occidentaux pour lancer la reconstruction, après la levée des sanctions imposées au précédent pouvoir par l'Union européenne et les États-Unis.

L'ONU en estime le coût à plus de 400 milliards de dollars.


Un hôpital et le secteur de Tel-Aviv touchés en Israël après des tirs de missiles iraniens

Des fumées s'élèvent d'un bâtiment du complexe hospitalier Soroka après qu'il ait été touché par un missile tiré depuis l'Iran à Be'er Sheva, en Israël, le 19 juin 2025. (AP)
Des fumées s'élèvent d'un bâtiment du complexe hospitalier Soroka après qu'il ait été touché par un missile tiré depuis l'Iran à Be'er Sheva, en Israël, le 19 juin 2025. (AP)
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  • Des frappes ont aussi touché les localités de Ramat Gan et Holon, dans le centre du pays, près de Tel-Aviv, ville côtière ciblée à plusieurs reprises par des missiles iraniens depuis le début de la guerre entre les deux pays le 13 juin
  • Selon le service de secours israélien Magen David Adom (MDA), au moins 47 personnes, trois dans un état grave et deux dans un état modéré, ont été blessées après les tirs de missiles iraniens jeudi

JERUSALEM: Un hôpital du sud d'Israël et deux villes dans la banlieue de Tel-Aviv ont été touchés jeudi matin après des tirs de missiles iraniens, faisant au moins 47 blessés selon les services de secours.

"Ce matin, les dictateurs terroristes iraniens ont tiré des missiles sur l'hôpital Soroka de Beersheva et sur des civils dans le centre du pays. Nous ferons payer un prix lourd aux tyrans de Téhéran", a déclaré le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, dans un message sur X.

Des images tournées par l'AFP montraient mercredi matin une colonne de fumée s'échappant de l'hôpital Soroka à Beersheva, qui fournit des soins à une grande partie des habitants du sud d'Israël et aux soldats blessés dans les opérations à Gaza.

"Les principaux dommages ont été enregistrés dans l’ancien bâtiment de chirurgie", dont les services avaient été évacués ces derniers jours, a déclaré mercredi un porte-parole de l'hôpital.

"Il n’y a pas de blessés graves parmi les patients ou le personnel, seulement des blessés légers et des personnes en état de choc", a-t-il dit, précisant que l'établissement n'admettrait plus de nouveaux patients sauf "cas urgents et vitaux".

Des frappes ont aussi touché les localités de Ramat Gan et Holon, dans le centre du pays, près de Tel-Aviv, ville côtière ciblée à plusieurs reprises par des missiles iraniens depuis le début de la guerre entre les deux pays le 13 juin.

Selon le service de secours israélien Magen David Adom (MDA), au moins 47 personnes, trois dans un état grave et deux dans un état modéré, ont été blessées après les tirs de missiles iraniens jeudi.

Dix-huit civils ont par ailleurs été blessés alors qu'ils couraient se mettre à l'abri, selon le MDA.

"Le lâche dictateur iranien [...] tire délibérément sur des hôpitaux et des immeubles résidentiels en Israël. Ce sont là des crimes de guerre parmi les plus graves, et (l'ayatollah Ali) Khamenei devra répondre de ses crimes", a déclaré le ministre de la Défense Israël Katz dans un communiqué.

Il a ajouté avoir donné l'ordre "d'intensifier les frappes contre les cibles stratégiques en Iran et contre les infrastructures du pouvoir à Téhéran, afin d’éliminer les menaces pesant sur l’État d’Israël et d'ébranler le régime des ayatollahs".

Après une attaque de dizaines de missiles iraniens particulièrement violente, l'alerte a été activée dans plusieurs régions d'Israël, où les habitants ont pris brièvement refuge dans les abris.

Des journalistes de l'AFP ont notamment rapporté avoir entendu de fortes explosions à Tel-Aviv et à Jérusalem.