General Electric se scinde en trois entités distinctes

Une turbine d'éolienne construite par GE: On doit à la firme basée à Boston, entre autres, la popularisation de l'ampoule électrique à filament, de la lampe à fluorescence, de la transmission radio, du réfrigérateur, du silicone, du réacteur d'avion, du pilotage automatique des avions et du réacteur nucléaire civil. (Photo, AFP)
Une turbine d'éolienne construite par GE: On doit à la firme basée à Boston, entre autres, la popularisation de l'ampoule électrique à filament, de la lampe à fluorescence, de la transmission radio, du réfrigérateur, du silicone, du réacteur d'avion, du pilotage automatique des avions et du réacteur nucléaire civil. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 10 novembre 2021

General Electric se scinde en trois entités distinctes

  • La scission du conglomérat en trois entreprises distinctes spécialisées dans l'aviation, la santé et l'énergie, marque la fin d'un géant industriel américain
  • Cette décision est la suite logique de cures d'amaigrissement adoptées pour faire face à une dette colossale et une série de mauvais choix stratégiques de l'entreprise

PARIS : General Electric a annoncé mardi la scission de ses activités, elle va cesser d'exister en tant que conglomérat, refermant un chapitre de l'une des plus grandes aventures industrielles de l'histoire des États-Unis.

GE va laisser la place à trois entreprises distinctes, cotées en Bourse, qui seront respectivement spécialisées dans l'aviation, la santé et l'énergie.

Cette décision est la suite logique de cures d'amaigrissement menées depuis plusieurs années pour faire face à une dette colossale et une série de mauvais choix stratégiques de l'entreprise.

"Nous avons la responsabilité d'agir vite pour modeler le futur de l'aviation, faire avancer la médecine de précision et guider la transition énergétique", a déclaré Lawrence Culp, le PDG de GE, lors d'une conférence téléphonique.

Concrètement, GE compte créer début 2023 une nouvelle entité à partir de sa division d'équipements de santé au sein de laquelle elle conservera une participation de 19,9%.

Les activités liées aux énergies renouvelables et aux turbines éoliennes, à gaz et à vapeur, seront elles regroupées au sein d'une société unique à partir de début 2024.

À l'issue de ces transactions, le nom de "General Electric" sera conservé pour désigner une troisième entreprise, spécialisée dans l'aviation, secteur crucial pour GE, qui fabrique des réacteurs et des moteurs, notamment pour Boeing.

M. Culp restera patron de GE jusqu'à la finalisation de la scission de la division énergie, puis assurera un rôle de direction au sein du nouveau groupe d'aviation.

Peter Arduini prendra les rênes de la division santé début 2022, Scott Strazik de l'entreprise énergétique et John Slattery gardera ses fonctions en tant que directeur général de l'unité aviation.

Wall Street réagissait bien à l'annonce de la scission, l'action de GE, cotée au Nasdaq, montant de près de 4%, à 112,40 dollars, vers la mi-séance.

L'agence S&P Global Ratings a toutefois indiqué qu'elle envisageait de baisser la note de GE, jugeant que la séparation en trois entités rendrait le groupe "moins diversifié".

"Nous pourrions abaisser la note si la perte en diversification n'est pas suffisamment compensée par la réduction de la dette et l'amélioration des résultats financiers", a prévenu S&P.

Pour parvenir à ses fins, GE pourrait se saisir d'une opportunité dans l'industrie nucléaire via la nouvelle entreprise spécialisée dans les énergies renouvelables, estime Peter McNally du cabinet Third Bridge.

"Aux États-Unis, la baisse du nombre d'usines nucléaires s'est nivelée et les usines existantes voient leur cycle de vie prolongé grâce à une fiabilité remarquable et une demande en énergie qui continue de croître", a commenté M. McNally.

"Si l'énergie nucléaire est encore controversée dans certaines parties du monde, nous voyons le nombre d'installations progresser dans des endroits comme l'Europe de l'Est ou le Moyen-Orient", a-t-il ajouté.

Créé à la fin du XIXe siècle par Thomas Edison, General Electric a longtemps représenté l'un des fleurons de l'industrie américaine avec une présence dans de nombreux secteurs, du transport d'électricité à la finance en passant par les médias ou l'informatique.

On lui doit, entre autres, la popularisation de l'ampoule électrique à filament, de la lampe à fluorescence, de la transmission radio, du réfrigérateur, du silicone, du réacteur d'avion, du pilotage automatique des avions et du réacteur nucléaire civil.

Jusqu'au début des années 2000 et avant l'avènement boursier de géants technologiques comme Apple, Amazon ou Google, le conglomérat a même détenu, à diverses reprises, la plus grosse capitalisation de Wall Street, pesant presque 600 milliards de dollars.

Mais l'entreprise, basée à Boston dans le Massachusetts, a payé au prix fort des acquisitions ratées, dont celle de la société de prêts hypothécaires WMC en 2004 ou du pôle Énergie de la multinationale française Alstom en 2015.

La branche financière de GE a elle accusé le coup en 2008, au plus fort de la crise dite des "subprime", en raison d'investissements risqués dans l'immobilier commercial.

L'entreprise a été retirée en 2018 du Dow Jones Industrial Average, indice de référence à Wall Street, dont elle faisait partie depuis 111 ans.

M. Culp a été nommé à la tête de GE en octobre 2018 pour tenter de redresser la barre, s'engageant notamment à alléger la dette de l'entreprise.

Mardi, GE a rappelé son objectif d'avoir réduit ce fardeau de 75 milliards de dollars fin 2021 par rapport à fin 2018, date à laquelle la dette se montait à 110 milliards.


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
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  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
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  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.