Du «Squid coin» aux memecoins, le Far West des cryptomonnaies

Le «Squid coin» illustre les dangers pour les investisseurs peu avisés : cette cryptomonnaie, créée sur le thème de la série à succès de Netflix par des anonymes sans aucune connexion avec le géant du visionnage en ligne, a connu un succès vertigineux en quelques jours fin octobre. (Photo, AFP)
Le «Squid coin» illustre les dangers pour les investisseurs peu avisés : cette cryptomonnaie, créée sur le thème de la série à succès de Netflix par des anonymes sans aucune connexion avec le géant du visionnage en ligne, a connu un succès vertigineux en quelques jours fin octobre. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 10 novembre 2021

Du «Squid coin» aux memecoins, le Far West des cryptomonnaies

  • Selon certaines évaluations, la valeur du marché du «Squid coin» a dépassé les 30 millions de dollars
  • Mais les acheteurs découvrent qu'ils ne peuvent pas la vendre et encaisser leurs profits, et début novembre, les créateurs disparaissent des réseaux sociaux alors que le prix s'écroule

LONDRES : Une cryptomonnaie inspirée de la série "Squid Game" avec des millions de dollars d'investissements évaporés, des cryptoactifs à thèmes canins qui prolifèrent : les arnaques et flambées spéculatives se multiplient dans le secteur.

L'ensemble du marché des cryptomonnaies ne cesse d'enfler et représente plus de 3 000 milliards de dollars.

Mais alors que le bitcoin, qui a atteint mardi un nouveau record historique à plus de 68 000 dollars, intéresse de plus en plus de professionnels de la finance, les projets de cryptomonnaies plus ou moins sérieux pullulent.

"N'importe quelle équipe de développeurs peut créer une application et émettre un cryptoactif", prévient Martha Reyes, qui dirige la recherche de la plateforme d'échanges de cryptomonnaies Bequant, interrogée par l'AFP.

Le patron du gendarme des marchés américains, Gary Gensler, avait d'ailleurs qualifié cet été de "Far West" ce secteur en croissance exponentielle.

Le "Squid coin" illustre les dangers pour les investisseurs peu avisés : cette cryptomonnaie, créée sur le thème de la série à succès de Netflix par des anonymes sans aucune connexion avec le géant du visionnage en ligne, a connu un succès vertigineux en quelques jours fin octobre.

Selon certaines évaluations, la valeur du marché de cette cryptomonnaie dépasse alors 30 millions de dollars.

Mais les acheteurs découvrent qu'ils ne peuvent pas la vendre et encaisser leurs profits, et début novembre, les créateurs disparaissent des réseaux sociaux alors que le prix s'écroule.

Même si les échanges semblent avoir repris, les sommes investies ont été siphonnées, et les investisseurs cherchent en vain des explications.

Défi de la DeFi

"C'est un type d'arnaque très visible que l'on surnomme +rug pull+ (tirer le tapis)", explique à l'AFP Eswar Prasad, économiste à l'Université américaine de Cornell, qui y voit "l'un des nombreux moyens par lesquels les investisseurs particuliers naïfs sont appâtés par la promesse de gains élevés, ce qui les laisse vulnérables".

La performance vertigineuse du marché des cryptomonnaies, dont la valeur a septuplé en un an, attire en effet des acheteurs non avertis.

Même s'ils sont particulièrement présents, comme leurs victimes, en Europe de l'Est, "ces arnaqueurs opèrent à une échelle mondiale", rappelle Kim Grauer, en charge de la recherche pour le cabinet Chainalysis.

"La croissance rapide de la finance décentralisée (ou DeFi) et l'ambition des investisseurs a créé l'environnement parfait pour les +rug pull+", ajoute-t-elle.

Pour acheter des Squidcoin, les investisseurs devaient en effet se connecter sur une plateforme décentralisée.

Contrairement aux plateformes centralisées comme Coinbase, qui est enregistrée auprès des régulateurs, la DeFi regroupe des projets qui veulent se passer d'un tiers qui valide les transactions, et l'anonymat y est souvent possible.

En France, Romain Chily, avocat au cabinet ORWL, spécialisé dans les cryptomonnaies, dit voir passer "chaque mois" de nouvelles affaires d'arnaques aux cryptomonnaies.

Selon lui, la DeFi recèle "plein de produits qui marchent assez bien, mais pour des investisseurs avisés", et il conseille de "ne pas commencer par là" car, en cas de problème, "les chances de recouvrer vos fonds sont extrêmement minces".

Il recommande de se tourner vers les vendeurs accrédités par l'Autorité des marchés financiers (AMF) et de vérifier que la plateforme n'est pas sur la liste noire du gendarme financier.

Plaisanteries coûteuse

Même sur les plateformes régulées, le sérieux de certains projets laisse sceptique.

Depuis le début de l'année, deux cryptomonnaies à thème canin, le dogecoin et le Shiba Inu, voient leur valeur bondir : le premier avait été créé comme une plaisanterie en 2013, et le second à l'été 2020.

Ces cryptomonnaies, créées à partir de phénomènes internet, sont surnommées "memecoins", et sont particulièrement volatiles.

Mais les professionnels font une différence avec les escroqueries : "c'est un exercice de marque. Cela me rappelle plutôt la flambée des actions GameStop et AMC au début de l'année, qui n'avaient aucun lien avec la valeur intrinsèque de ces compagnies", commente Mme Reyes.

Même constat pour Joshua Barraclough, qui dirige la version "pro" de la plateforme d'échanges de cryptomonnaies BitPanda, basée en Autriche, qui conseille de prendre le temps de se renseigner et de se poser quelques questions avant d'investir : "Est-ce que vous comprenez ce que le projet fait ? Est-ce que ça a l'air louche ? Si ça en a l'air, c'est que ça l'est probablement".


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com