L'UE contre Google et les Gafam: des contentieux à répétition

La justice de l'UE confirme une amende de 2,4 milliards d'euros contre Google. (AFP)
La justice de l'UE confirme une amende de 2,4 milliards d'euros contre Google. (AFP)
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Publié le Jeudi 11 novembre 2021

L'UE contre Google et les Gafam: des contentieux à répétition

  • En France, Google et Amazon ont reçu des amendes de 100 et 35 millions d'euros en raison de bandeaux d'information sur les «cookies» jugés non conformes
  • L'accord historique conclu en juin au sein du G7 prévoit un impôt mondial d'au moins 15% sur les profits des multinationales. La réforme ciblant à l'origine les Gafam, a reçu le feu vert du G20 en octobre

PARIS: L'UE a multiplié les offensives contre les géants américains du numérique ces dernières années, comme l'illustre la lourde amende infligée à Google en 2017, sur laquelle doit trancher mercredi la justice européenne.


Outre certaines pratiques jugées anti-concurrentielles des "Gafam" (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), en cause dans cette affaire, Bruxelles a également dans son viseur leurs stratégies fiscales contestables, la faible rémunération des médias traditionnels dont ils utilisent les contenus et les failles dans la protection des données de leurs utilisateurs.

Google: la justice européenne se prononce sur une amende de 2,4 milliards d'euros

La justice européenne se prononce mercredi sur un recours en annulation de Google contre une amende de 2,4 milliards d'euros infligée par Bruxelles pour abus de position dominante sur le marché des comparateurs de prix.


L'arrêt du tribunal de l'UE basé à Luxembourg est attendu à 11H00 (10H00 GMT). Il pourrait annuler, valider ou bien réduire le montant de l'amende infligée par la Commission européenne en juin 2017, qui avait constitué à l'époque un montant record, dépassé depuis.


L'exécutif européen et Google pourront encore se pourvoir devant l'instance supérieure, la cour de justice de l'UE, si le jugement de première instance ne leur donne pas satisfaction.


Ce dossier est l'un des trois gros contentieux ouverts par Bruxelles à l'encontre du géant américain des moteurs de recherche et qui font l'objet de batailles judiciaires au long cours.


La Commission, gardienne de la concurrence au sein de l'UE, accuse Google d'avoir abusé de sa position dominante dans la recherche en ligne pour favoriser son comparateur de prix Google Shopping dans 13 pays européens et lui assurer une position hégémonique en rendant ses concurrents moins visibles pour les consommateurs.


L'enquête avait été ouverte en 2010, après des plaintes déposées par des rivaux comme l'américain TripAdvisor ou le comparateur français Twenga.


Outre le paiement de l'amende, il avait été demandé à Google de remédier au problème sous peine d'astreintes, alors même que le recours en justice se poursuivait. La société a dû modifier l'affichage des résultats de recherches afin de donner plus de place aux services concurrents.


Mais ces derniers restent insatisfaits, s'estimant toujours traités de façon inéquitable.


En saisissant la justice en septembre 2017, Google avait affirmé que l'UE avait "tort sur le plan du droit, des faits et de l'économie". Le géant de l'internet estime que les sanctions à son encontre ont surtout pour effet de brider l'innovation, au détriment des consommateurs.

Des procédures trop lentes

L'affaire constitue un nouveau test majeur pour la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, qui avait subi l'an dernier un échec retentissant devant la justice européenne face à Apple dont elle dénonçait les avantages fiscaux en Irlande.


Si le tribunal basé à Luxembourg valide mercredi l'amende de la Commission, des experts estiment que celle-ci pourrait être encouragée à ouvrir de nouvelles procédures ciblant d'autres activités de Google notamment dans le domaine des locations de vacances ou des annonces d'emplois pour des griefs similaires.


Dans une autre affaire, Google a contesté fin septembre devant la justice européenne une amende record de 4,3 milliards d'euros infligée en juillet 2018 par Bruxelles au sujet de son système d'exploitation Android pour téléphones mobiles, accusé d'asseoir la suprématie de son moteur de recherche et de son navigateur Chrome.


La Commission européenne avait aussi sanctionné Google d'une amende de 1,5 milliard d'euros en mars 2019 pour des pratiques anticoncurrentielles de sa régie publicitaire AdSense.


Au total, la Commission réclame donc au groupe de Mountain View (Californie) quelque 8,2 milliards d'euros, en additionnant les trois procédures, ce qui en fait l'une des firmes les plus lourdement sanctionnées par Mme Vestager.


Constatant la lenteur des enquêtes et des recours judiciaires qui les rend inefficaces, l'UE est en train d'élaborer une nouvelle législation pour enfin mettre au pas les géants du numérique.


Bruxelles a présenté en décembre 2020 un projet de réglementation (DSA/DMA) qui prévoit des obligations et interdictions assorties de sanctions dissuasives. Le texte est actuellement examiné par le Parlement européen et les États membres.

Pratiques anti-concurrentielles 

Les géants du numérique ont été à plusieurs reprises épinglés par la Commission européenne pour des pratiques jugées anti-concurrentielles.


Google a ainsi reçu de lourdes amendes de l'UE, d'un total cumulé de 8,25 milliards d'euros.


La décision que rend mercredi le tribunal de l'UE concerne le recours du géant de l'internet contre une amende de 2,42 milliards d'euros infligée en 2017 pour son comparateur de prix Google Shopping.


Microsoft a également écopé de plusieurs sanctions européennes dont une de 561 millions d'euros, infligée en 2013, pour avoir imposé son navigateur Internet Explorer aux utilisateurs de Windows 7.


Amazon, Apple et Facebook ont aussi fait l'objet en Europe d'enquêtes sur des violations présumées de règles de concurrence.

Contentieux sur la fiscalité 

Allemagne, Italie, France, Espagne ont fait le forcing pour l'adoption d'une fiscalité plancher pour les géants du numériques accusés de dumping fiscal en Europe.


L'accord historique conclu en juin au sein du G7 prévoit un impôt mondial d'au moins 15% sur les profits des multinationales. La réforme ciblant à l'origine les Gafam, a reçu le feu vert du G20 en octobre.


Avant cela, l'UE a épinglé plusieurs fois ces firmes pour leur politique d'optimisation fiscale.


Un contentieux retentissant a opposé Bruxelles à Apple en 2016 sur 13 milliards d'euros d'"avantages fiscaux indus" accordés par l'Irlande à la firme à la pomme. Mais la justice européenne a désavoué, en juillet 2020, l'exécutif européen, qui a fait appel après ce revers.


En 2017, la Commission a sommé un autre géant américain, Amazon, de rembourser au Luxembourg 250 millions d'euros d'"avantages fiscaux indus".

La rémunération des médias 

Google, Facebook et d'autres grandes plateformes sont accusées par les médias traditionnels de tirer profit de leurs contenus sans véritable rémunération de leur part. 


La notion de "droit voisin" conçue pour aider journaux, magazines ou agences de presse à se faire rémunérer lorsque leurs contenus sont réutilisés sur la Toile, a été instituée par l'article 15 de la directive européenne sur le droit d'auteur, adoptée en mars 2019 par le Parlement européen.


La France a été le premier pays de l'UE à appliquer la réforme, avec une loi adoptée en juillet 2019, entrée en vigueur trois mois plus tard.


Après avoir rechigné, Google et Facebook ont signé des accords avec les journaux français pour rémunérer l'utilisation de leurs contenus. 


Ceci n'a pas empêché Google d'écoper d'une amende de 500 millions d'euros de la part de l'Autorité française de la concurrence pour ne pas avoir négocié "de bonne foi" avec la presse française. Google a fait appel.

Protection des données personnelles 

Autre critique européenne récurrente contre les Gafam: l'utilisation litigieuse voire incontrôlée des données personnelles des utilisateurs.


Bruxelles a érigé en 2018 un garde-fou avec l'instauration du Règlement général sur la protection des données (RGPD), qui s'est imposé comme une référence mondiale en ce domaine.


Les entreprises doivent demander le consentement des citoyens lorsqu'elles réclament leurs données personnelles, les informer de l'usage qui en sera fait et leur permettre de supprimer les données. Les manquements peuvent être sanctionnés de lourdes amendes.


Après avoir condamné Twitter à 450.000 euros d'amende pour ne pas avoir suffisamment protégé les données personnelles de ses utilisateurs, le régulateur irlandais a ouvert en avril une enquête contre Facebook, à la suite de la révélation d'un piratage des données de plus de 530 millions d'utilisateurs remontant à 2019.


En juillet dernier, le Luxembourg a infligé une amende de 746 millions d'euros pour non respect du RGPD à Amazon, qui a fait appel. 


En France, Google et Amazon ont reçu des amendes de 100 et 35 millions d'euros en raison de bandeaux d'information sur les "cookies" jugés non conformes.


Turquie: une "flotille de la liberté" pour Gaza prête à appareiller

Vue de la proue du navire RoRo Akdeniz avant son départ du port maritime de Tuzla, près d'Istanbul, le 19 avril 2024. Une nouvelle "flottille de la liberté" est prête à partir pour Gaza
Vue de la proue du navire RoRo Akdeniz avant son départ du port maritime de Tuzla, près d'Istanbul, le 19 avril 2024. Une nouvelle "flottille de la liberté" est prête à partir pour Gaza
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  • Après cette opération, les relations entre Israël et la Turquie ont connu une succession de crises jusqu'au rétablissement complet de leurs liens diplomatiques en août 2022, avec le retour des ambassadeurs et consuls dans les deux pays.
  • "Israël a attaqué notre flotte en 2010, tué dix de nos volontaires sans jamais avoir eu de comptes à rendre", a renchéri l'avocate américaine Huwaida Arraf, keffieh palestinien autour du cou.

TURQUIE : Une "flottille de la liberté" est prête à appareiller pour Gaza depuis le port turc de Tuzla (ouest) afin de forcer le blocus et d'apporter de l'aide à la population de l'enclave palestinienne.

Au moins trois bâtiments transportant 5.000 tonnes de vivres, d'eau potable et d'aide médicale attendent le feu vert des autorités turques pour lever l'ancre depuis ce port sur la mer de Marmara, au sud d'Istanbul, si possible la semaine prochaine, ont indiqué les organisateurs vendredi.

Quelque 280 militants, défendeurs des droits, avocats et médecins sont prêts à prendre place à bord, venus de plus d'une trentaine de pays dont les Etats-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, la Norvège, l'Allemagne, l'Espagne ou la Malaisie.

Devant la presse, ils ont réclamé la garantie de leur libre passage et un cessez-le-feu immédiat dans le territoire de Gaza soumis au blocus et aux bombardements israéliens depuis le 7 octobre.

Ann Wright, militante pacifiste et ancienne colonelle de l'armée américaine, qui a précisé avoir "démissionné en 2003 pour protester contre la guerre en Irak", a mis les autorités israéliennes en garde: "Toute tentative d'arraisonner ou d'attaquer nos bateaux sera illégale", a-t-elle prévenu.

Des ouvriers préparent un navire de la coalition de la flottille de la liberté alors qu'il jette l'ancre dans le port maritime de Tuzla, près d'Istanbul, le 19 avril 2024.
Des ouvriers préparent un navire de la coalition de la flottille de la liberté alors qu'il jette l'ancre dans le port maritime de Tuzla, près d'Istanbul, le 19 avril 2024.

"Nous représentons la société civile qui réclame la paix et la justice. Nous demandons au monde de garantir notre sécurité afin de livrer (les biens) de première nécessité à nos frères et sœurs de Gaza", a ajouté Mme Wright.

"Comme vous le savez, cette flottille n'est pas la première", a-t-elle glissé en référence à une précédente expédition restée célèbre, car source de grandes tensions entre Israël et la Turquie.

- Le précédent de 2010 -

En 2010, une "flottille de la liberté" forte de huit cargos et transportant près de 700 passagers, de l'aide humanitaire et des matériaux de construction, avait pris la mer au départ d'Antalya (sud) pour tenter de forcer le blocus de la bande de Gaza et ravitailler la population.

Neuf jours après son départ, le 31 mai, une opération militaire israélienne et l'abordage d'un de ses bâtiments, le Mavi Marmara, avaient fait dix morts et 28 blessés parmi les militants et dix blessés côté israélien.

Après cette opération, les relations entre Israël et la Turquie ont connu une succession de crises jusqu'au rétablissement complet de leurs liens diplomatiques en août 2022, avec le retour des ambassadeurs et consuls dans les deux pays.

"Ce que le peuple palestinien endure actuellement est inimaginable", a insisté Mme Wright. "Le siège de Gaza est illégal, c'est une forme de châtiment collectif qui constitue un crime de guerre".

"Israël a attaqué notre flotte en 2010, tué dix de nos volontaires sans jamais avoir eu de comptes à rendre", a renchéri l'avocate américaine Huwaida Arraf, keffieh palestinien autour du cou.

"Mais de la même façon que le siège de Gaza est illégal, toute tentative d'Israël de nous attaquer ou tenter d'intercepter nos navires sera contraire au droit", a-t-elle insisté.

La gynécologue obstétricienne malaisienne Fauziah Mohd Hasan a remarqué que, pendant que l'escalade des tensions se poursuit entre l'Iran et Israël, "les tueries continuent à Gaza".

"Nous ne pouvons pas laisser Israël distraire le monde sur ce qui cause de plus en plus de morts, de maladies et de destructions à Gaza", a plaidé le Dr Hasan, en évoquant les "plus de 50.000 femmes enceintes" dans l'enclave bouclée.

"Nous savons que des femmes subissent des césariennes sans anesthésie, qu'elles donnent naissance à des bébés prématurés et trop petits, qu'elles ne peuvent allaiter en raison du stress", avance aussi la Malaisienne.

La Turquie est l'un des principaux pays fournisseurs d'aide humanitaire à la population palestinienne.

Un neuvième "navire de la Bonté" envoyé par le gouvernement turc est arrivé vendredi au port égyptien d'El-Arish, chargé de 3.774 tonnes d'aide humanitaire.

 


Le vote d'hindous pour Modi et la «gloire de la civilisation de l'Inde»

Une femme vêtue d'une burqa arrive pour voter dans un bureau de vote lors de la première phase des élections générales indiennes à Kairana, dans l'État de l'Uttar Pradesh, le 19 avril 2024. (Photo de Sajjad HUSSAIN / AFP)
Une femme vêtue d'une burqa arrive pour voter dans un bureau de vote lors de la première phase des élections générales indiennes à Kairana, dans l'État de l'Uttar Pradesh, le 19 avril 2024. (Photo de Sajjad HUSSAIN / AFP)
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  • Agé de 73 ans, M. Modi reste très populaire après deux mandats, au cours desquels l'Inde a accru son influence diplomatique et son poids économique
  • Cette ferveur nationaliste hindoue exponentielle inquiète d'importantes minorités, dont quelque 210 millions d'Indiens musulmans

HARIDWAR: Le vieux Ram Bhakt a bravé vendredi la chaleur accablante dans la ville sainte de Haridwar pour donner son vote au Premier ministre Narendra Modi qui, selon lui, est le garant de la "gloire de la civilisation" de l'Inde.

Nichée entre les contreforts de l'Himalaya et les rives du Gange dans l'Etat de l'Uttarakhand (nord), Haridwar est une vieille cité parsemée de temples hindous. Un des sites de prédilection des pèlerins de la foi majoritaire du pays le plus peuplé du monde.

C'est aussi un bastion de M. Modi dont le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP) a placé l'hindouisme au coeur de sa politique, dans ce pays qui a inscrit la laïcité dans sa Constitution.

Il a déjà donné au BJP deux victoires écrasantes en 2014 et 2019 en jouant sur la fibre religieuse de l'électorat hindou.

"Je vote pour la gloire de la civilisation de l'Inde", affirme le saddhu Ram Bhakt, homme saint de 96 ans, au front ridé couvert de pigment vermillon et de cendre, appuyé sur sa canne en bois, drapé dans une modeste robe couleur safran.

«Le pays dont nous rêvions»

"Sous Modi, notre pays est devenu ce dont nous, les sages, rêvions depuis toujours", se réjouit-il auprès de l'AFP.

Agé de 73 ans, M. Modi reste très populaire après deux mandats, au cours desquels l'Inde a accru son influence diplomatique et son poids économique.

Les analystes politiques l'ont d'ores et déjà donné vainqueur de ces élections générales qui ont débuté vendredi et se poursuivront en sept étapes jusqu'au 1er juin.

Cette année, il a inauguré dans la ville d'Ayodhya un grand temple dédié à la divinité hindoue Ram, bâti sur le site d'une mosquée vieille de plusieurs siècles détruite par des fanatiques hindous.

Cet événement, très attendu par ses militants, a bénéficié d'une ample couverture médiatique et de festivités publiques dans toute l'Inde.

"La nation est en train de créer la genèse d'une histoire nouvelle", a-t-il clamé aux milliers de personnes rassemblées pour la cérémonie, parmi lesquelles des célébrités de Bollywood et des stars du cricket.

Shiv Shankar Giri, 28 ans, membre d'un ordre monastique hindou à Haridwar, a dit à l'AFP avoir voté pour "celui qui nous a rendu Ram".

"Nous votons tous pour celui qui a rendu l'hindouisme fort", souligne-t-il. "Nous votons pour Modi".

«La protection de notre foi»

Mais cette ferveur nationaliste hindoue exponentielle inquiète d'importantes minorités, dont quelque 210 millions d'Indiens musulmans.

L’Etat de l’Uttarakhand, considéré comme la pierre angulaire géographique de l’hindouisme, est en proie à de vives tensions sectaires.

Des groupes radicaux, vaguement affiliés au BJP, appellent à l’expulsion des musulmans de cet Etat.

Plusieurs musulmans y ont été tués en février lors d'affrontements avec des riverains hindous, à la suite de la démolition par les autorités municipales d'une mosquée qui, selon elles, avait été construite illégalement.

Pour Mukesh Dubey, prêtre d'un petit temple hindou à Haridwar, le fait que le gouvernement Modi défende sa foi est une "duperie" destinée à détourner de difficultés plus graves et urgentes auxquelles l'Inde est confrontée, avec des millions de jeunes diplômés d'universités au chômage.

Les cadeaux religieux ne servent à rien si "les gens n'ont pas de travail et de nourriture", dit-il à l'AFP.

Le BJP devrait néanmoins remporter la victoire à Haridwar, où son candidat avait remporté aux dernières élections 250.000 voix de plus que son principal adversaire.

Uday Bharti, saddhu de 59 ans, est catégorique, le BJP agit en faveur de ce qui "compte le plus".

"Modi a assuré la protection de notre pays et de notre foi", affirme-t-il à l'AFP devant un bureau de vote. "Nous sommes ici pour garantir que Modi continue de faire du bon travail".


Ukraine : huit morts dans des frappes, Kiev revendique la destruction d'un bombardier russe

Cette photographie distribuée publiée le 19 avril 2024 par le gouverneur du kraï de Stavropol en Russie, Vladimir Vladimirov, montre les restes d'un bombardier stratégique russe à longue portée Tu-22M3 écrasé dans un champ agricole à l'extérieur de Stavropol. (Photo, AFP)
Cette photographie distribuée publiée le 19 avril 2024 par le gouverneur du kraï de Stavropol en Russie, Vladimir Vladimirov, montre les restes d'un bombardier stratégique russe à longue portée Tu-22M3 écrasé dans un champ agricole à l'extérieur de Stavropol. (Photo, AFP)
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  • Moscou a fait état de la mort d'un membre d'équipage dans le crash d'un avion Tupolev-22M3 à la suite d'une défaillance technique, sans mentionner d'implication ukrainienne
  • La Russie bombarde quotidiennement des localités ukrainiennes et Kiev dit éprouver un manque aigu de munitions pour repousser ces attaques

KIEV: Au moins huit personnes, dont des enfants, ont été tuées dans des frappes nocturnes en Ukraine, sur la région de Dnipropetrovsk (centre-est), ont annoncé vendredi les autorités ukrainiennes qui ont revendiqué avoir pour la première fois abattu un bombardier stratégique russe.

Les ministres des Affaires étrangères des Etats du G7 ont dans le même temps pris "l'engagement" de "renforcer" les moyens de défense antiaérienne de l'Ukraine, à l'issue de leur réunion dans le sud de l'Italie. Ils ont par ailleurs exprimé leur "forte préoccupation" à propos de transferts de matériels chinois profitant selon eux à la production militaire russe.

De son côté, Moscou a fait état de la mort d'un membre d'équipage dans le crash d'un avion Tupolev-22M3 à la suite d'une "défaillance technique", sans mentionner d'implication ukrainienne. Les deux pays semblent évoquer le même appareil.

Dans le district ukrainien de Synelnykové, au sud-est de Dnipro, la capitale de la région de Dnipropetrovsk, "plus de dix maisons ont été endommagées" et "six personnes sont mortes", a déclaré le ministre ukrainien de l'Intérieur Igor Klymenko sur Telegram.

Dans la ville de Dnipro, où un immeuble d'habitation de quatre étages et d'autres "infrastructures civiles" ont été touchés, deux personnes ont péri, a-t-il ajouté, prévenant que le bilan risquait de s'alourdir.

Au moins 25 personnes ont été blessées, selon le gouverneur local.

Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a précisé que "deux enfants", âgés de quatorze et huit ans, figuraient parmi les morts et qu'un troisième, un garçon de six ans, avait été blessé. Différents responsables avaient auparavant fait des déclarations contradictoires sur le nombre des mineurs tués et leur âge.

"Les enfants ne devraient pas être tués par des frappes aériennes dans l'Europe moderne", a lancé M. Kouleba.

Chemins de fer visés

La compagnie publique ukrainienne des chemins de fer Ukrzaliznytsia a dénoncé vendredi "un bombardement massif" de ses infrastructures à Dnipro et dans sa région, faisant état d'une employée tuée et de sept blessés.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de nouveau appelé ses partenaires à envoyer "des systèmes de défense antiaérienne à l'Ukraine", au lieu de les laisser "stockés dans des entrepôts".

La Russie bombarde quotidiennement des localités ukrainiennes et Kiev dit éprouver un manque aigu de munitions pour repousser ces attaques, tandis que l'aide occidentale se réduit ou arrive en retard.

La Chambre américaine des représentants a annoncé qu'elle voterait samedi sur une enveloppe de 61 milliards de dollars d'aide à l'Ukraine, bloquée depuis des mois.

Au total, la Russie a tiré 22 missiles et 14 drones explosifs sur le territoire ukrainien dans la nuit de jeudi à vendredi, a souligné dans la matinée l'armée de l'air ukrainienne, affirmant avoir abattu 29 de ces engins.

Volodymyr Zelensky a dit avoir rendu visite à des soldats dans la région de Donetsk, dans l'est, où l'armée russe accentue sa pression.

Le président a expliqué avoir inspecté "la construction de fortifications", une des priorités actuelles de l'Ukraine afin de freiner les troupes de Moscou.

"Abattu" en mission de combat

Le commandant de l'armée de l'air ukrainienne Mykola Olechtchouk a affirmé vendredi que ses forces avaient, "pour la première fois", "détruit un bombardier stratégique de longue portée Tu-22M3, porteur de missiles de croisière X-22".

L'Ukraine avait déjà revendiqué la destruction d'un appareil de ce type en août mais il se trouvait au sol et non dans les airs.

Selon le renseignement militaire ukrainien (GUR), il s'agit cette fois d'un avion qui a participé aux bombardements nocturnes et "a été abattu à la suite d'une opération spéciale".

Le GUR assure que cet aéronef, qui effectuait une "mission de combat", est tombé dans la région de Stavropol, dans le sud-ouest de la Russie.

A Moscou, le ministère russe de la Défense n'a pas confirmé que des tirs ukrainiens avaient visé un avion militaire russe mais une source au sein de l'armée a déclaré à l'agence de presse d'Etat TASS qu'un bombardier supersonique Tupolev-22M3 s'était "écrasé dans la région de Stavropol après une mission de combat, en rentrant sur sa base".

L'appareil n'avait pas d'armements à son bord, a assuré cette source.

Le gouverneur de la région de Stavropol a pour sa part fait savoir qu'un Tupolev-22M3 avait fait une chute dans cette zone après un incident "technique" et qu'au moins un membre de son équipage avait perdu la vie.

"Un avion est tombé dans les champs dans le district de Krasnogvardeïski", a écrit Vladimir Vladimirov sur Telegram.

"Selon les données préliminaires, une défaillance technique est à l'origine de l'accident", a-t-il ajouté, sans donner plus de détails.

Deux autres membres de l'équipage de l'appareil ont été retrouvés vivants et les secours cherchent toujours le quatrième, a-t-il précisé.

Le district de Krasnogvardeïski se situe à quelque 300 km de la frontière ukrainienne.