Olivier Cadic: «Pour savoir à quoi ressemblera l’Arabie saoudite dans dix ans, visitez le pavillon à Dubai Expo»

Lors d’une interview avec Arab News en français, le parlementaire français Olivier Cadic revient sur la coopération entre les deux pays, dans les domaines culturel, économique et militaire (Capture d'écran)
Lors d’une interview avec Arab News en français, le parlementaire français Olivier Cadic revient sur la coopération entre les deux pays, dans les domaines culturel, économique et militaire (Capture d'écran)
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Publié le Jeudi 11 novembre 2021

Olivier Cadic: «Pour savoir à quoi ressemblera l’Arabie saoudite dans dix ans, visitez le pavillon à Dubai Expo»

Lors d’une interview avec Arab News en français, le parlementaire français Olivier Cadic revient sur la coopération entre les deux pays, dans les domaines culturel, économique et militaire (Capture d'écran)
  • Le sénateur représentant les Français établis hors de France s’enthousiasme devant l’«évolution profonde» qui traverse le pays depuis la mise en œuvre de la vision 2030
  • «Je suis reconnaissant envers la Choura pour son accueil, pour sa façon de traiter un parlementaire français. Je ne les oublierai jamais et je n’oublierai jamais l’Arabie saoudite»

RIYAD: Olivier Cadic ne reconnaît plus l’Arabie saoudite. De passage dans le Royaume pour préparer la visite du groupe d’amitié France-Pays du Golfe qu’il préside au Sénat, le sénateur représentant les Français établis hors de France s’enthousiasme devant l’«évolution profonde» qui traverse le pays depuis la mise en œuvre de la vision 2030. Lui qui s’est rendu dans quatre-vingt-dix-neuf pays, lors de quatre cent dix déplacements, se dit marqué par l’accueil reçu: «C’est la première fois qu’un parlementaire du pays qui m’accueille était là, pour me recevoir dès mon arrivée à l’avion. C’est unique et cela montre quelque chose. Cela indique que le niveau d’amitié entre l’Arabie saoudite et la France est à son niveau optimal. Et je suis reconnaissant envers la Choura pour son accueil, pour sa façon de traiter un parlementaire français. Je ne les oublierai jamais et je n’oublierai jamais l’Arabie saoudite.»  

Lors d’une interview avec Arab News en français à l’école de l’Alliance française à Riyad, le parlementaire français revient également sur la coopération entre les deux pays, dans les domaines culturel, économique et militaire.  

En tant que président du groupe France-Pays du Golfe au Sénat, vous avez sûrement été témoin depuis votre élection en 2014 de l’établissement puis la mise en œuvre de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, lancée en 2016. Cinq ans après, quelles sont vos conclusions? 

Cinq ans après le lancement de cette vision, je ne pense pas qu’on puisse avoir de conclusion. On ne peut avoir que des observations. On sent bien que c’est un processus qui va grandissant. Une dynamique s’est enclenchée.  

J’ai fait la différence parce que la première fois que je suis venu en Arabie saoudite, c’était en 2015, et quand je suis revenu en 2019, je n’ai pas reconnu le pays. C’est ma première observation.  

Je reviens en 2021 pour préparer la visite du groupe d’amitié. J’aurais aimé revenir plus tôt, mais la pandémie de Covid-19 a fait qu’il n’était pas possible de circuler. Et donc ce que je perçois, c’est une dynamique en route, une véritable révolution intérieure qui prend en compte la population du Royaume, qui est une population jeune et donc je devine une volonté politique d’être en accord avec sa population, que cette énergie aille de façon positive conduire le pays vers des sommets.  

Vous avez visité l’Arabie saoudite plusieurs fois. Quels sont les changements que vous percevez aujourd’hui? 

La première chose qui m’a marqué entre 2015 et 2019, c’est que le regard des gens avait changé, je les sentais plus souriants. Ça m’a vraiment étonné.  

D’ailleurs, j’ai souhaité que ma compagne vienne avec moi car le pays a beaucoup changé depuis 2015 et je voulais voir ce pays aussi au travers de ses yeux, pas seulement au travers des miens. Le changement est vraiment profond, et quand on a eu un premier regard, qu’on a été surpris, et ce n’était pas très positif pour elle en 2015, c’était vraiment important qu’elle soit à mes côtés, pour qu’on puisse regarder ce pays changer ensemble. 

Vous rendez visite à l’école de l’Alliance française, à Riyad. Quels sont les développements que vous percevez dans les relations culturelles franco-saoudiennes? 

Je viens justement pour observer certains programmes sur lesquels la France s’investit. Évidemment, l’Alliance française porte la francophonie, l’apprentissage du français, qui est la langue des Lumières, de Voltaire, de Rousseau, qui portent les valeurs de notre pays. C’est important que l’on puisse partager notre langue et notre culture, c’est la base.  

Mais avec le groupe d’amitié, on projette aussi d’aller à AlUla car il y a vraiment un travail collectif, commun, sur le site, où la France s’est beaucoup engagée. Nous voulons voir comment le travail s’est fait, en quoi l’alliance de la France et de l’Arabie saoudite peut aider à valoriser ce patrimoine exceptionnel, archéologique. C’est un des angles. Il y en a beaucoup. Ce serait difficile de les résumer, il y a beaucoup de projets qui vont dans ce sens. Ça montre l’attachement de nos deux pays, ces cultures qui se marient ensemble si bien. 

Encore une fois, il y a une véritable évolution en Arabie saoudite pour faire émerger cette culture locale qui va, je pense, rayonner. Et si la France peut contribuer à faire connaître votre culture, alors pour nous c’est un très beau cadeau de confiance que vous faites, nous permettre ainsi de travailler avec vous sur ce mariage de nos cultures. 

Quelles sont les nouvelles coopérations entre la France et l’Arabie saoudite aujourd’hui?  

Il y a beaucoup de coopérations croisées. Il y en a en économie, au niveau des entreprises, avec des investissements importants d’entreprises françaises en Arabie saoudite. J’ai un exemple qui me vient en tête, ce sont les investissements dans le domaine de l’énergie que peut faire EDF qui investit 800 millions d’euros en Arabie saoudite. Ce sont des entreprises qui investissent massivement pour contribuer à développer l’économie de l’Arabie saoudite, pour venir soutenir le projet Vision 2030 qui vraiment porte le pays. 

Qu’en est-il de la coopération militaire entre les deux pays? 

La première chose que je voudrais dire, c’est combien la France est affectée de voir ces attaques récurrentes que subit l’Arabie saoudite régulièrement. Je voudrais dire que notre pays se tient aux côtés du vôtre pour lutter contre les agressions qu’il subit. Ça me semble vraiment fondamental. 

Après ça, évidemment, nous avons un travail commun, des enjeux collectifs en face de nous. 

On va parler certainement de la situation du Liban, qui nous désespère et je sais qu’elle désespère aussi le gouvernement saoudien. Il n’empêche qu’il va falloir trouver des solutions. On ne peut pas laisser tomber le peuple libanais qui souffre de cette situation. Nous avons des discussions approfondies.  

Nous sommes admiratifs des annonces faites par le prince héritier lors de la COP 26, par exemple Green Riyad avec ce projet de plantation d’arbres. Il y a ici une vision du futur qui se dégage. Ça fait cinq ans maintenant que le prince héritier a annoncé la Vision 2030. Et nous, ça ne fait peut-être que cinq semaines que le président de la république a annoncé France 2030. Donc quelque part, peut-être nous a-t-il inspirés nous aussi. Regarder au loin pour réformer son pays. Nous avons deux pays qui cherchent à réformer. Le président Macron cherche aussi à réformer profondément la France. Ce n’est pas facile de réformer un pays. Ceci nous rapproche, dans tous les domaines. Ça vaut dans les décisions diplomatiques comme les décisions en matière de défense. Il y a des proximités. On réfléchit ensemble. On travaille ensemble. On n’est jamais très loin l’un de l’autre pour prendre les décisions. 

Comment l'Arabie saoudite est-elle perçue en France aujourd'hui? 

Mon rôle est de permettre aux Français de dépasser les clichés. Il y a une paresse intellectuelle à se dire que l’Arabie saoudite, c’est comme ça. C’était une vue héritée du passé. En fait, on parle d’un pays sans le connaître.  

Mon souhait, c’est que les Français prennent conscience que les changements dans le pays sont profonds.  

On ne peut pas juger. Il faut venir voir ce pays, voir la population. Mon rôle, c’est de faire oublier les clichés, et d’inviter les Français à m’accompagner pour venir à la rencontre de ce pays et de l’aider, d’être à ses côtés, parce que je pense que peut-être l’Arabie saoudite a besoin de la France pour l’aider à réussir dans ses objectifs. Mais la France aussi a besoin des Saoudiens pour avancer et donc, nous devons mettre tous les clichés derrière nous, se regarder les uns les autres et travailler ensemble. Je pense que compte tenu de ce que l’Arabie saoudite fait, les Français seront ébahis par les projets, ici à Riyad, mais aussi dans tout le pays. Ce que je souhaite, c’est que les Français viennent ici et découvrent ce pays. 

Où sera l’Arabie saoudite dans dix ans? 

Tout dépend de comment cette pandémie va être vaincue pour pouvoir dire où sera le pays dans dix ans. Je pense que le pays va surprendre très fort pour une bonne et simple raison: j’ai visité le pavillon de l’Arabie saoudite à Dubai Expo, j’ai vu que c’était le plus visité des cent quatre-vingt-dix pavillons de l’Expo. Cela montre bien qu’il y a un intérêt pour votre pays. Sur ce pavillon sont justement présentés la Vision, les projets sur lesquels le Royaume travaille. Donc si vous voulez savoir ce que sera l’Arabie saoudite dans dix ans, je vous donne un conseil, allez visiter le pavillon, à Dubai Expo. 

 

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Le Premier ministre du Qatar juge le cessez-le-feu à Gaza incomplet sans "un retrait total" d'Israël

Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, s'exprime lors de la première journée de la 23e édition du Forum annuel de Doha, à Doha, au Qatar, le 6 décembre 2025. (Reuters)
Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, s'exprime lors de la première journée de la 23e édition du Forum annuel de Doha, à Doha, au Qatar, le 6 décembre 2025. (Reuters)
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  • Le Qatar affirme qu’un cessez-le-feu réel à Gaza ne peut être atteint sans un retrait total des forces israéliennes et le rétablissement de la stabilité dans l’enclave
  • Les médiateurs — Qatar, Turquie, Égypte et États-Unis — travaillent à une seconde phase incluant retrait complet, désarmement du Hamas et déploiement d’une Force internationale de stabilisation (FIS)

DOHA: Le cessez-le-feu dans la bande de Gaza reste incomplet sans un "retrait total" des forces israéliennes du territoire palestinien, a affirmé samedi le premier ministre du Qatar, pays médiateur dans le conflit.

"Nous sommes à un moment critique (...) Nous ne pouvons pas encore considérer qu'il y a un cessez-le-feu, un cessez-le-feu ne peut être complet qu'avec le retrait total des forces israéliennes, (et) un retour de la stabilité à Gaza", a affirmé Cheikh Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani, lors d'une conférence à Doha.

Après deux ans de guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, les pays médiateurs - Qatar, Etats-Unis et Egypte - ont arraché un accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 10 octobre.

La première phase prévoyait la restitution de tous les otages du 7-Octobre - les vivants comme les morts dont un dernier doit encore être remis à Israël - , en échange de la libération de centaines de prisonniers palestiniens, ainsi qu'un retrait partiel des forces israéliennes de Gaza.

La deuxième étape du plan, qui n'a pas encore été approuvée, prévoit le retrait total de l'armée israélienne, le désarmement du Hamas, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation (FIS).

"En ce moment, nous (...) le Qatar, la Turquie, l'Égypte, avec les États-Unis, nous nous réunissons pour faire avancer la prochaine phase", a relevé le premier qatari. "Et cette prochaine phase est également temporaire de notre point de vue" dans l'attente d'une "solution durable", a-t-il ajouté.

Des discussions sur la structure de la FIS et les pays qui pourraient y participer sont en cours, a affirmé de son côté le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan.

Mais le premier objectif de cette force doit être "de séparer les Palestiniens des Israéliens", a-t-il souligné. "Cela doit être notre objectif principal. Ensuite, nous pourrons aborder les autres questions en suspens".

Ankara a indiqué qu'elle souhaitait participer à la FIS, mais Israël l'accuse d'être trop proche du Hamas, dont l'attaque sans précédent sur Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre à Gaza.

"La seule manière viable de terminer cette guerre est de s'engager sincèrement et fermement dans des pourparlers de paix", a également affirmé M.Fidan.

Egalement présent à Doha, le ministre des Affaires étrangères égyptien, Badr Abdelatty, a rencontré son homologue qatari, en marge de la conférence.

Les deux hommes ont appelé à "la formation rapide de la FIS pour lui permettre de remplir son mandat", a indiqué le ministère égyptien.

Ils ont également "souligné l'importance de poursuivre les efforts visant à mettre en oeuvre l'accord de paix (...) dans toutes ses étapes, à consolider le cessez-le-feu".


Le Liban assure ne pas vouloir de guerre avec Israël, après de premières discussions directes

Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
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  • Le Liban, par la voix du président Joseph Aoun, réaffirme qu’il ne veut pas d’une nouvelle guerre avec Israël et mise sur la diplomatie pour faire cesser les frappes israéliennes dans le sud du pays
  • Le Hezbollah soutient l’approche diplomatique de Beyrouth mais critique l’inclusion d’un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu

BEYROUTH: Le Liban ne veut pas d'une nouvelle guerre avec Israël, a assuré vendredi son président, Joseph Aoun, deux jours après de premières discussions directes, depuis plusieurs décennies, entre des représentants des deux pays.

Le Hezbollah pro-iranien a de son côté assuré soutenir l'approche diplomatique de Beyrouth "pour faire cesser l'agression" israélienne. Mais il a  qualifié d'"erreur" l'inclusion, pour la première fois, d'un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à sa dernière guerre avec Israël.

Alors qu'Israël a multiplié ces dernières semaines ses frappes aériennes au Liban, disant viser le Hezbollah, des responsables civils libanais et israélien ont participé mercredi à une réunion de cet organisme, une rencontre inédite depuis plusieurs décennies entre les deux pays, toujours en état de guerre.

Israël justifie ses frappes en accusant le Hezbollah de se réarmer en violation du cessez-le-feu, ce que le mouvement chiite dément.

Beyrouth pour sa part accuse régulièrement Israël de violer la trêve en poursuivant ses raids et en maintenant une présence militaire dans cinq positions dans le sud du Liban.

Les Libanais "ne veulent pas d'une nouvelle guerre, ils ont assez souffert et il n'y aura pas de retour en arrière", a déclaré M. Aoun à une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU en visite dans son pays, selon un communiqué de la présidence.

- "Sous les bombes" -

Auprès de ses interlocuteurs, il "a insisté sur la nécessité de faire pression sur la partie israélienne pour mettre en oeuvre le cessez-le-feu et son retrait" du sud du Liban.

Mettant en avant "l'engagement de la partie libanaise à appliquer les résolutions internationales", il a aussi appelé la communauté internationale à "soutenir l'armée libanaise dans sa mission" de désarmement du Hezbollah.

Beyrouth a choisi "la diplomatie pour faire cesser l'agression israélienne" et "nous soutenons cette approche", a de son côté déclaré le chef du Hezbollah, Naïm Qassem dans une allocution télévisée.

Le groupe invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban pour s'opposer à son désarmement, pour la mise en oeuvre duquel les Etats-Unis et Israël exercent une forte pression sur Beyrouth.

Arrivée de Damas, la délégation des 15 diplomates onusiens doit rencontrer plusieurs responsables libanais vendredi. Elle se rendra samedi dans la région frontalière du sud, accompagnée de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le Liban a qualifié de "positives" les discussions directes avec Israël, mais le pays voisin a de nouveau bombardé le lendemain, jeudi, le sud du Liban, disant viser des infrastructures militaires du Hezbollah.

"Il est inacceptable de négocier sous les bombes", a souligné le président du Parlement Nabih Berri, proche allié du Hezbollah, après avoir rencontré la délégation onusienne.

L'issue de ces pourparlers "dépend principalement de la position d'Israël, qui déterminera si les négociations aboutiront à des résultats concrets ou échoueront", a prévenu M. Aoun.

La commission chargée de superviser le cessez-le-feu tiendra de nouvelles sessions avec la participation de délégués civils libanais et israélien à partir du 19 décembre.


L’Arabie saoudite et ses partenaires régionaux rejettent tout déplacement forcé des Palestiniens de Gaza

Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
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  • Les ministres ont exprimé une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes sur l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens

RIYAD : Les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d’Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

Dans une déclaration conjointe, les ministres ont estimé que cette mesure pourrait faciliter le déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza vers l’Égypte.

Ils ont fermement rejeté toute tentative de forcer les Palestiniens à quitter leurs terres, soulignant la nécessité d’une pleine application du plan proposé par le président américain Donald Trump, qui prévoyait l’ouverture du passage de Rafah dans les deux sens et garantissait la liberté de circulation sans coercition.

Les ministres ont insisté sur la création de conditions permettant aux Palestiniens de rester sur leurs terres et de participer à la reconstruction de leur pays, dans le cadre d’un plan global visant à restaurer la stabilité et à répondre à la crise humanitaire à Gaza.

Ils ont réitéré leur appréciation pour l’engagement de Trump en faveur de la paix régionale et ont souligné l’importance de la mise en œuvre complète de son plan, sans entrave.

La déclaration a également mis en avant l’urgence d’un cessez-le-feu durable, de la fin des souffrances des civils, de l’accès humanitaire sans restriction à Gaza, ainsi que du lancement d’efforts de relèvement et de reconstruction précoces.

Les ministres ont en outre demandé la mise en place de conditions permettant à l’Autorité palestinienne de reprendre ses responsabilités dans l’enclave.

Les huit pays ont réaffirmé leur volonté de continuer à coordonner leurs actions avec les États-Unis et les partenaires internationaux pour assurer la pleine mise en œuvre de la résolution 2803 du Conseil de sécurité de l’ONU et des autres résolutions pertinentes, en vue d’une paix juste et durable fondée sur le droit international et la solution à deux États, incluant la création d’un État palestinien indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com