Xi Jinping chante la «magnifique épopée» du Parti et renforce son emprise sur la Chine

En faisant adopter ce texte, Xi Jinping met ses pas dans ceux de ses deux illustres prédécesseurs, Mao et Deng, afin de mieux écrire une nouvelle page à son nom. Dans le communiqué officiel, Mao est nommé à 7 reprises, Deng 5 et Xi... 17 fois. (Photo, AFP)
En faisant adopter ce texte, Xi Jinping met ses pas dans ceux de ses deux illustres prédécesseurs, Mao et Deng, afin de mieux écrire une nouvelle page à son nom. Dans le communiqué officiel, Mao est nommé à 7 reprises, Deng 5 et Xi... 17 fois. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 12 novembre 2021

Xi Jinping chante la «magnifique épopée» du Parti et renforce son emprise sur la Chine

  • Dans le plus grand secret, quelque 350 membres du Comité central adoptent comme un seul homme un texte dithyrambique sur les 100 ans d'histoire du PCC
  • «La pensée du président est la quintessence de la culture et de l'âme chinoises. Le peuple et l’armée doivent s'unir autour du Parti dont Xi Jinping forme le cœur»
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Les 350 membres du Comité central, le "parlement" du PCC, ont approuvé une résolution sur "les grandes réussites" du mouvement fondé en 1921, selon les images diffusées au journal télévisé. (Photo, AFP)

 

PEKIN : Une "magnifique épopée": le Parti communiste chinois (PCC) a adopté jeudi un texte dithyrambique sur ses 100 ans d'histoire, qui a encore élevé la stature du président Xi Jinping parmi les icônes du régime.

Dans le plus grand secret, quelque 350 membres du Comité central, le "parlement" du PCC, ont approuvé comme un seul homme une résolution sur "les grandes réussites" du mouvement fondé en 1921, selon les images diffusées au journal télévisé du soir.

Le communiqué final publié par l'agence Chine nouvelle affirme que le PCC, qui gouverne le pays d'une main de fer depuis 72 ans, a écrit "l'épopée la plus magnifique de l'histoire de la nation chinoise sur des millénaires".

Dans un pays où l'histoire est traditionnellement utilisée pour légitimer le pouvoir, Xi Jinping a profité de cette résolution pour se présenter en héritier incontestable du régime.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2012, "le socialisme à la chinoise est entré dans une nouvelle ère", ajoute le communiqué de l'agence de presse officielle.

La "pensée" de l'homme fort de Pékin "est la quintessence de la culture et de l'âme chinoises", poursuit le texte, qui appelle "le Parti, l'armée et le peuple tout entiers à s'unir plus étroitement autour du Comité central dont Xi Jinping forme le coeur".

Xi Jinping est souvent qualifié de plus puissant dirigeant chinois depuis le fondateur du régime, Mao Tsé-toung (1949-76).

Durant son siècle d'existence, le PCC n'avait jusqu'à présent adopté que deux résolutions sur son histoire, à chaque fois avant l'ouverture d'une nouvelle page politique.

La première, en 1945, avait renforcé l'autorité de Mao Tsé-toung quatre ans avant l'arrivée au pouvoir des communistes.

La deuxième, en 1981, avait donné à Deng Xiaoping, au moment où il lançait les réformes économiques, l'occasion de tourner la page du maoïsme, en reconnaissant les "erreurs" du grand timonier.

En faisant adopter un troisième texte, Xi Jinping met ses pas dans ceux de ses deux illustres prédécesseurs, afin de mieux écrire une nouvelle page à son nom.

Dans le communiqué officiel, Mao est nommé à sept reprises, Deng cinq et Xi... 17 fois.

Sans surprise, le texte de Chine nouvelle ne fait pas état des tragédies infligées au pays sous Mao, comme l'industrialisation à marche forcée du "Grand bond en avant", la collectivisation des terres ou le chaos de la "Révolution culturelle", pas plus que de la répression de Tiananmen sous Deng.

A l'étranger, les experts évaluent le bilan du maoïsme à plusieurs dizaines de millions de morts.

"Le Parti réécrit son passé pour dessiner l'avenir autour de Xi Jinping. On va assister à une forme d'omerta encore plus grande" sur les heures sombres de l'histoire, prévoit le sinologue Jean-Pierre Cabestan, de l'Université baptiste de Hong Kong.

Depuis son arrivée à la tête du pays, Xi Jinping n'a cessé de centraliser le pouvoir entre ses mains.

En 2018, il a fait modifier la constitution pour pouvoir rester au pouvoir au-delà de la limite de deux mandats. Sa "pensée" a également été inscrite dans la constitution, à l'instar de celle de Mao.

Son ascension s'est accompagnée d'un tour de vis envers toute forme de contestation, que ce soit à Hong Kong ou dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang (nord-ouest), à majorité musulmane.

Il est désormais auréolé de la "victoire" chinoise contre le coronavirus, même si des flambées sporadiques se manifestent encore dans le pays où l'épidémie s'est déclarée fin 2019.

Il ne fait guère de doute que Xi Jinping sera reconduit à l'automne 2022 pour un troisième mandat (du jamais vu depuis la fin de l'ère Mao), même s'il vient d'atteindre l'âge limite de 68 ans traditionnellement imposé aux dirigeants chinois.

"Jusqu'au Congrès, on va disséquer, digérer, commenter cette résolution afin de recréer une unanimité de façade autour de Xi Jinping", prévoit M. Cabestan, qui estime que le numéro un chinois est davantage contesté en interne depuis qu'il a supprimé la limite des deux mandats présidentiels.

Témoin de cette contestation, le texte adopté jeudi par le PCC va moins loin que ce que M. Xi aurait voulu, suppose le politologue Willy Lam, de l'Université chinoise de Hong Kong.

"Je pense qu'il est désormais acquis qu'il va rester +dirigeant à vie+ mais inscrire ces trois mots (dans le communiqué final) aurait pu soulever des oppositions", explique-t-il à l'AFP.  


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.