Liberté surveillée pour le nouveau grand musée d'art contemporain de Hong Kong

Certains artistes hongkongais ont choisi l'exil, comme l'un des plus célèbres, Kacey Wong, installé désormais à Taïwan pour "avoir 100% de liberté d'expression artistique". (Photo/AFP)
Certains artistes hongkongais ont choisi l'exil, comme l'un des plus célèbres, Kacey Wong, installé désormais à Taïwan pour "avoir 100% de liberté d'expression artistique". (Photo/AFP)
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Publié le Vendredi 12 novembre 2021

Liberté surveillée pour le nouveau grand musée d'art contemporain de Hong Kong

  • "L'expression artistique ne se situe pas au dessus de la loi", a prévenu Henry Tang, en charge du parc culturel dans lequel est implanté le musée
  • Au printemps, des responsables politiques pro-Pékin de Hong Kong avaient estimé que la photo de la série sur la place Tiananmen constituait "une menace pour la sécurité nationale"

HONG KONG: Le musée d'art hongkongais M+, qui a coûté plusieurs millions de dollars, a ouvert vendredi, mais sans la "série du doigt d'honneur" de l'artiste dissident Ai Weiwei, une absence qui souligne les inquiétudes sur la liberté de création et la censure des autorités de la ville.

Le lieu de 65.000 m² donnant sur la baie de Hong Kong espère rivaliser avec les principaux musées d'art contemporain occidentaux, comme la Tate Modern à Londres ou le MoMA de New York.

Pour cela, M+ s'appuie sur une grande collection d'oeuvres des XXe et XXIe siècles provenant d'Asie ainsi que sur la collection privée du Suisse Uli Sigg, et ses 1500 oeuvres chinoises recouvrant la période allant de 1972 à 2012.

Les hauts responsables de la ville et du gouvernement chinois ont coupé le ruban jeudi après des années de retard.

Mais une série photographique de l'artiste chinois Ai Weiwei restera dans les réserves du musée.

Dans cette oeuvre intitulée "Etude de perspective", M. Ai tend un doigt d'honneur devant des institutions autour du monde, dont la Maison blanche, le Reichstag de Berlin... et la place Tiananmen de Pékin.

"L'expression artistique ne se situe pas au dessus de la loi", a prévenu Henry Tang, en charge du parc culturel dans lequel est implanté le musée.

"Nous ne montrerons pas les photos du doigt d'honneur, mais nous montrerons d'autres oeuvres d'Ai Weiwei", a-t-il expliqué aux journalistes jeudi.

Au printemps, des responsables politiques pro-Pékin de Hong Kong avaient estimé que la photo de la série sur la place Tiananmen constituait "une menace pour la sécurité nationale".

Censure

En réaction, le collectionneur suisse Uli Sigg, dont la grande donation au M+ incluait la série de M. Ai, a publié une lettre ouverte dans laquelle il affirme qu'il "y a une compréhension différente dans une grande partie de la Chine, et de toute évidence dans une partie de la société hongkongaise, de ce qu'est l'art contemporain".

M. Tang a confirmé que la photo avait été censurée et M+ s'est félicité du contrôle effectué par l'unité de sécurité nationale de la police.

"Si le département de la sécurité nationale pense qu'une oeuvre (...) viole la loi, nous agirons en conformité avec la loi", a-t-il ajouté.

Cette épisode de censure au M+ n'est pas le seul exemple du déclin de la liberté d'expression sur la scène artistique de Hong Kong jadis effervescente.

Selon les initiés, l'autocensure se renforçait ces dernières années, et la formulation large de la loi sur la sécurité nationale - et la ferveur avec laquelle des personnalités influentes souhaitent la voir appliquée - a ajouté un risque supplémentaire. 

Certains artistes hongkongais ont choisi l'exil, comme l'un des plus célèbres, Kacey Wong, installé désormais à Taïwan pour "avoir 100% de liberté d'expression artistique".

La loi imposée par Pékin en juin 2020 vise tout ce qui peut être considéré comme "sécession, subversion, terrorisme et collusion avec des forces étrangères" et a rapidement servi à criminaliser une série d'opinions politiques.

Le mois dernier, Hong Kong a adopté une loi sur la censure cinématographique, permettant aux autorités d'interdire les films nouveaux ou anciens au nom d'une menace sur la "sécurité nationale" et imposant de fortes amendes en cas d'infraction.


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com