Sommet virtuel entre Xi et Biden en plein regain de tensions sino-américaines

Cette combinaison d'images créée le 15 novembre 2021 montre le président chinois Xi Jinping au Grand Palais du Peuple à Pékin à la veille de la fête nationale de la Chine le 30 septembre 2021 et le président américain Joe Biden dans l'amphithéâtre commémoratif, au Cimetière national d'Arlington à Arlington, Virginie, le 11 novembre 2021. (Photo, AFP)
Cette combinaison d'images créée le 15 novembre 2021 montre le président chinois Xi Jinping au Grand Palais du Peuple à Pékin à la veille de la fête nationale de la Chine le 30 septembre 2021 et le président américain Joe Biden dans l'amphithéâtre commémoratif, au Cimetière national d'Arlington à Arlington, Virginie, le 11 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 15 novembre 2021

Sommet virtuel entre Xi et Biden en plein regain de tensions sino-américaines

Cette combinaison d'images créée le 15 novembre 2021 montre le président chinois Xi Jinping au Grand Palais du Peuple à Pékin à la veille de la fête nationale de la Chine le 30 septembre 2021 et le président américain Joe Biden dans l'amphithéâtre commémoratif, au Cimetière national d'Arlington à Arlington, Virginie, le 11 novembre 2021. (Photo, AFP)
  • Cet entretien virtuel, le troisième depuis l'investiture du président américain en janvier, intervient alors que les contentieux s'accumulent entre Washington et Pékin
  • Pékin souhaite travailler avec Washington pour «remettre les relations sino-américaines dans le droit chemin d'un développement sain et stable»

WASHINGTON: Joe Biden et Xi Jinping vont se parler lundi pour tenter d'atténuer les fortes tensions qui opposent les Etats-Unis et la Chine sur Taïwan et d'autres sujets sensibles, et éviter qu'elles ne dégénèrent en conflit.  

Cet entretien virtuel, le troisième depuis l'investiture du président américain en janvier, intervient alors que les contentieux s'accumulent entre Washington et Pékin, qui s'affichent chacun fermes sur leurs positions à propos de Taïwan, mais aussi des échanges commerciaux ou encore des droits humains.  

Il s'agit, selon un haut responsable de la Maison Blanche, « d'assurer que la compétition ne conduise pas au conflit ». « Nous voulons élever des garde-fous communs pour éviter toute erreur de jugement et tout malentendu », a encore dit cette source, qui n'a pas précisé quels seraient ces « garde-fous ».  

Prévue lundi à 19H45, heure de Washington (00H45 GMT mardi), la conversation pourrait durer « quelques heures », a estimé cette source américaine. Mais tant Washington que Pékin se sont efforcés de tempérer les attentes.  

La réunion ne devrait pas déboucher sur « des résultats concrets », a averti la Maison Blanche.  

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Zhao Lijian s'est contenté de dire lundi que les deux dirigeants « auront un échange de vues franc, profond et complet » sur leurs relations bilatérales, à un moment où les relations entre les deux puissances se trouvent à « un carrefour critique ».  

Pékin souhaite travailler avec Washington pour « remettre les relations sino-américaines dans le droit chemin d'un développement sain et stable », a-t-il dit.  

Joe Biden n'a jamais caché son désir de rencontrer en chair et en os le président chinois, au moment où celui-ci renforce chaque jour son emprise sur le régime, et a critiqué son absence lors de récentes grandes réunions internationales.  

Mais il lui faut se contenter d'une nouvelle rencontre virtuelle avec M. Xi qui ne quitte plus la Chine depuis près de deux ans, évoquant des raisons sanitaires.  

Si après l'arrivée au pouvoir de M. Biden, le ton a changé par rapport aux emportements de l'ère Trump, dans les faits, la relation entre Washington et Pékin reste extrêmement tendue.  

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Les indicateurs clés pour les États-Unis et la Chine (Graphique, AFP)

Taïwan  

C'est en particulier le sort de Taïwan qui concentre actuellement les crispations, avec encore un vif échange samedi entre le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et son homologue chinois Wang Yi.  

Le premier a « exprimé sa préoccupation concernant la pression militaire, diplomatique et économique continue de la République populaire de Chine contre Taïwan ».  

Le second a mis en garde les Etats-Unis contre toute action pouvant être interprétée comme un soutien à « l'indépendance de Taïwan », considéré par Pékin comme une province rebelle à mater, surtout au moment où la Chine veut étendre et affirmer son influence régionale.  

Et le quotidien étatique chinois Global Times de souligner dans un éditorial lundi: « Afin de réduire le risque d'une collision stratégique entre la Chine et les Etats-Unis, ces derniers doivent prendre du recul face à la question de Taïwan et montrer de la retenue. »  

Le haut responsable de la Maison Blanche a toutefois évoqué le « comportement coercitif et provocateur » de la Chine envers Taïwan au nombre des sujets de contentieux, et souligné que Joe Biden ne manquerait pas d'aborder ce thème de manière « directe et franche ».  

Il s'agit, selon cette source, en particulier des pratiques économiques jugées agressives de la Chine, et des violations des droits humains.  

Washington souligne toutefois que les deux grandes puissances pourraient coopérer dans certains domaines, comme la lutte contre le changement climatique.  

Cette rencontre virtuelle se tient au moment où Xi Jinping ne cesse de renforcer son emprise sur le régime, comme en témoigne l'adoption jeudi par le Parti communiste chinois d'un texte qui, sous prétexte de célébrer le centenaire du parti, fait surtout l'éloge du président.  

Ce texte appelle « le Parti, l'armée et le peuple tout entiers à s'unir plus étroitement autour du Comité central dont Xi Jinping forme le coeur ».  

Voilà qui a certainement « cimenté encore davantage » la concentration du pouvoir dans les mains du président chinois, selon le haut responsable de l'administration Biden. « Dans notre esprit, cela souligne encore davantage la nécessité d'un échange au plus haut niveau. » 


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
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  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.