La santé mentale des jeunes mise en péril par la crise sanitaire

Publié à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'enfant le 20 novembre, le rapport s'appuie sur les réclamations reçues par le Défenseur des droits (3 000 chaque année), ainsi que la consultation d'enfants et de professionnels (médecins et infirmières scolaires, enseignants et éducateurs, psychiatres, pédiatres...). (Photo/AFP)
Publié à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'enfant le 20 novembre, le rapport s'appuie sur les réclamations reçues par le Défenseur des droits (3 000 chaque année), ainsi que la consultation d'enfants et de professionnels (médecins et infirmières scolaires, enseignants et éducateurs, psychiatres, pédiatres...). (Photo/AFP)
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Publié le Mercredi 17 novembre 2021

La santé mentale des jeunes mise en péril par la crise sanitaire

  • La fermeture des établissements scolaires et l'enseignement à distance ont aggravé « les risques d'addiction » aux écrans, a relevé le Défenseur des Enfants Eric Delemar lors d'une conférence de presse mardi
  • Les enfants et jeunes ont eu l'impression de ne pas être écoutés ni consultés pendant cette crise sanitaire, a observé le Défenseur des Enfants

PARIS : La Défenseure des droits Claire Hédon alerte mercredi sur l'état de la santé mentale des jeunes mise à mal par la crise sanitaire, avec une augmentation des troubles dépressifs et une insuffisante prise en charge psychiatrique, dans son rapport annuel sur les droits de l'enfant.

"Il a été démontré que le premier confinement a conduit à une hausse générale des syndromes dépressifs et même à un doublement chez les 15-24 ans (10% d'entre eux présentaient un syndrome dépressif en 2019, contre plus de 20% en 2020)", relève-t-on dans ce rapport qui constate une hausse des "troubles anxieux" et "phobies sociales".

Publié à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'enfant le 20 novembre, le rapport s'appuie sur les réclamations reçues par le Défenseur des droits (3 000 chaque année), ainsi que la consultation d'enfants et de professionnels (médecins et infirmières scolaires, enseignants et éducateurs, psychiatres, pédiatres...).

La fermeture des établissements scolaires et l'enseignement à distance ont aggravé "les risques d'addiction" aux écrans, a relevé le Défenseur des Enfants Eric Delemar lors d'une conférence de presse mardi.

Les professionnels "nous ont interpellés sur les difficultés des rythmes circadiens, des troubles alimentaires, du sommeil des enfants, qui étaient épuisés dans les écoles, qui souffrent de problèmes d'attention. Les professeurs ont du mal à les mobiliser sur des projets", a-t-il poursuivi.

"On dit (au jeune) +ne passe pas trop de temps devant les écrans+, mais en fait, on lui demande de suivre des cours devant un écran, c'est des choses qui sont contradictoires et compliquées pour les enfants", a pour sa part commenté Claire Hédon sur France Inter mercredi.

Priorité publique

"Les demandes de consultations en pédopsychiatrie ont augmenté, les retards ont augmenté", avait-elle déclaré mardi aux journalistes, jugeant que la santé mentale de l'enfant devait devenir une "priorité publique".

"Tout le monde de la pédopsychiatrie alerte sur le manque de moyens, on ne peut pas avoir six mois ou un an de délai d'attente pour avoir rendez-vous avec un psy", a-t-elle aussi estimé, pointant le manque de personnel dans les Centres médico-psychologiques (CMP) et les centres médicaux psycho-pédagogiques" (CMPP), qui permettent une prise en charge publique.

Or "une prise en charge très rapide d'un enfant en situation difficile" peut résoudre les difficultés "en quelques séances", alors que non traitées elles peuvent être graves sur le long terme, y compris "à l'âge adulte", relève-t-elle.

"Un enfant qui ne va pas bien deviendra un adulte qui va mal" et qui vivra dans "une société qui va mal", souligne aussi la Défenseure des droits.

Les enfants et jeunes ont eu l'impression de ne pas être écoutés ni consultés pendant cette crise sanitaire, a observé le Défenseur des Enfants.

Livrés à eux-mêmes

"Ils retournaient au lycée pour passer des évaluations mais quand il s'agissait d'apprendre, ils étaient seuls à la maison, livrés à eux-mêmes", a-t-il observé, remarquant que nombre d'entre eux n'envisageaient plus de poursuivre leurs études.

Quant à se faire soigner, c'est impossible pour un enfant si ses parents n'en ont pas l'initiative, a-t-il dit.

Sur le harcèlement scolaire, qui concerne en France 700 000 enfants environ selon le Défenseur, et qui est à la source de nombreuses réclamations qu'il reçoit, les enfants ne sont pas non plus écoutés: "Ce qui nous frappe à chaque fois, c'est le temps de réaction de l'institution scolaire. On n'a pas su écouter l'enfant à temps, on s'étonne qu'il n'ait pas parlé, mais qu'est-ce qu'on a prévu pour recueillir la parole de l'enfant?", déplore Mme Hédon.

"L'école dit +ça se passe sur les réseaux sociaux, c'est pas chez moi+. Or ce que nous constatons, c'est que ça démarre à l'école et ça dérape sur les réseaux sociaux", a-t-elle ajouté sur France Inter.

"C'est indispensable à l'école de former les jeunes à leurs droits. (...) Quand un enfant connaît ses droits, il comprend que ce qu'il est en train de vivre n'est pas normal, ça sensibilise les autres, ça libère la parole", affirme-t-elle.

Le rapport fait 29 recommandations plus générales, notamment améliorer les dispositifs d'accueil du jeune enfant, développer le "soutien à la parentalité", ouvrir des "maisons des adolescents" dans chaque département.


Expulsion vers l'Algérie d'un imam officiant en France

Un agent de sécurité se tient à l'entrée de la Grande Mosquée dans le quartier d'Empalot à Toulouse, le 23 juin 2018, lors de son inauguration après 13 ans de rénovation. (Photo Eric Cabanis AFP)
Un agent de sécurité se tient à l'entrée de la Grande Mosquée dans le quartier d'Empalot à Toulouse, le 23 juin 2018, lors de son inauguration après 13 ans de rénovation. (Photo Eric Cabanis AFP)
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  • Mohamed Tataïat était arrivé en France en 1985 comme imam détaché algérien
  • Il a été expulsé vendredi soir vers l'Algérie, après sa condamnation définitive pour provocation à la haine et à la violence envers la communauté juive, ont annoncé les autorités

PARIS : L'imam de nationalité algérienne, Mohamed Tataïat, qui officiait à Toulouse dans le sud de la France, a été expulsé vendredi soir vers l'Algérie, après sa condamnation définitive pour provocation à la haine et à la violence envers la communauté juive, ont annoncé les autorités.

Dans un message posté sur le réseau social X, le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a fait valoir qu'«une nouvelle fois, la loi immigration (avait permis) d'expulser dans son pays d'origine en moins de 24 heures un +imam+ de Toulouse, prêcheur de haine et condamné par la justice».

L'un des avocats de l'imam a dénoncé une «expulsion manu militari». «Il n'y avait pas d'urgence, il est sur le territoire français depuis 40 ans, il a des enfants, il travaille, il n'a pas fait parler de lui depuis sept ans, et là il se retrouve dans un avion en direction de l'Algérie», a réagi auprès de l'AFP Me Jean Iglesis.

Une audience pour examiner une requête en référé des avocats de l'imam à l'encontre de cet arrêté d'expulsion était prévue lundi au tribunal administratif de Paris, a ajouté Me Iglesis.

«Ce qui se passe est d'une certaine gravité (...) C'est une défiance à l'égard de la défense et de l'autorité judiciaire», a poursuivi le conseil de l'imam, affirmant notamment qu'il n'avait pas pu avoir accès à son client lorsqu'il était en instance d'expulsion à l'aéroport de Toulouse.

Mohamed Tataïat était arrivé en France en 1985 comme imam détaché algérien. Il avait rejoint Toulouse deux ans plus tard pour exercer au sein de la mosquée du quartier Empalot.

En juin 2018, le préfet du département de Haute-Garonne avait signalé des propos tenus lors d'un prêche le 15 décembre à la mosquée En Nour, caractérisant, selon lui, «une provocation à la haine et à la discrimination à l'égard des juifs».

Le 31 août 2022, l'imam avait été condamné par la cour d'appel de Toulouse à 4 mois de prison avec sursis pour ce prêche.

Le 19 décembre dernier, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de M. Tataïat, rendant ainsi sa condamnation définitive.

Le 5 dernier avril, le ministre de l'Intérieur avait signé son arrêté d'expulsion.


Consulat d'Iran à Paris: un homme interpellé après une alerte

La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
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  • En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé «ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule» du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention)
  • «Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran», a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti de lui-même du consulat

PARIS: Un homme a été interpellé vendredi après une alerte lancée par le consulat d'Iran à Paris. Un individu aurait été vu dans ses locaux "porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", selon l'intitution.
En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé "ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule" du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention), une unité d'élite de la police
Le parquet de Paris a également affirmé à l'AFP qu'"aucune matière explosive" n'avait été retrouvée "à ce stade, ni sur lui, ni sur place".
"Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran", a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti "de lui-même" du consulat et qu'il "aurait proféré des menaces de passage à l'acte violent".
"Les vérifications et comptes-rendus se poursuivent afin de préciser la situation judiciaire", selon la même source.
L'affaire avait débuté vers "11H00" avec le signalement d'un homme qui "aurait été aperçu par un seul témoin entrant dans le consulat, rue de Fresnel, porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", avait rapporté un peu auparavant la PP à l'AFP.
En début d'après-midi un périmètre de sécurité avait été mis en place tout autour du consulat, situé dans le 16e arrondissement de Paris près du Trocadéro.
Le trafic sur les lignes de métro 9 et 6 desservant la station Trocadéro, la plus proche du consulat d'Iran, a été interrompu, pour des raisons de sécurité, comme l'a annoncé la RATP sur X.
Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a mobilisé, outre la BRI, d'importantes forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Le préfet répondait à une "demande d'intervention" du consulat.
Le consulat et l'ambassade d'Iran partagent le même bâtiment, mais ont des entrées différentes: le 4 avenue d'Iena pour l'ambassade et le 16 rue Fresnel pour le consulat.
Après l'interpellation du suspect, le dispositif sécuritaire était toujours bien en place et une vingtaine de journalistes étaient présents, notamment des journalistes étrangers, selon le journaliste de l'AFP.
Deux camions de police bloquaient le croisement de la rue de la Manutention et de la rue Fresnel où se trouve le consulat d’Iran.
La France a relevé son dispositif Vigipirate en urgence attentat, son plus haut niveau, après l'attentat survenu en mars à Moscou dans une salle de spectacle.

 


JO-2024: environ 50 000 agents mobilisés dans la fonction publique d'Etat

Des pigeons survolent les anneaux olympiques installés sur l'esplanade du Trocadéro près de la tour Eiffel suite à la nomination de Paris comme hôte des Jeux olympiques de 2024, sont photographiés le 14 septembre 2017 à Paris. (Photo de LUDOVIC MARIN / AFP)
Des pigeons survolent les anneaux olympiques installés sur l'esplanade du Trocadéro près de la tour Eiffel suite à la nomination de Paris comme hôte des Jeux olympiques de 2024, sont photographiés le 14 septembre 2017 à Paris. (Photo de LUDOVIC MARIN / AFP)
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  • Le gros des effectifs mobilisés viendra de la police, 25 000 agents déployés, et de l'armée 20 000, a affirmé une source proche du dossier
  • Le ministère de la Transition écologique «aurait dépêché environ 1 500 agents» pour le plus grand événement sportif au monde

PARIS: Un peu moins de 50 000 agents de la fonction publique d'Etat, qui en compte 2,5 millions au total, seront particulièrement mobilisés pendant les Jeux olympiques (26 juillet-11 août), a-t-on appris vendredi.

Le gros des effectifs mobilisés viendra de la police (25.000 agents déployés) et de l'armée (20.000), a affirmé une source proche du dossier au lendemain d'une réunion de préparation des JO qui a réuni l'administration et les syndicats de fonctionnaires.

Selon les estimations présentées par l'administration au cours de cette réunion, le ministère de la Transition écologique "aurait dépêché environ 1.500 agents" pour le plus grand événement sportif au monde, poursuit cette source.

"Quelques centaines" seraient mobilisés à la Répression des fraudes (DGCCRF), "500 pour les Affaires étrangères", "500 à 600 agents pour les ministères sociaux et environ 700 agents pour le ministère de la Justice", a-t-elle énuméré.

Les chiffres "quasiment cristallisés" sont "encore susceptibles de bouger à la hausse", a-t-elle ajouté.

Dans une instruction envoyée en mars aux ministères, la Direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP) leur demandait de recenser avant le 31 mars les agents "dont la présence est indispensable pendant la période de préparation ou de déroulement des Jeux".

Au cours de la réunion de jeudi, quatre points ont été abordés: l'organisation des Jeux, le dialogue social, les modalités d'organisation du travail pendant les JO et les mesures d'accompagnement pour les agents mobilisés (places en crèche, garde d'enfants...).

La CGT et FO, les deux premiers syndicats de la fonction publique qui ont tous deux déposé des préavis de grève couvrant la période des Jeux olympiques et paralympiques (28 août-8 septembre), n'étaient pas présents à la réunion.

Dans un message à l'AFP, la patronne de la CGT des agents de l'Etat, Céline Verzeletti, demande à rencontrer le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, "pour échanger sur un socle commun et contraignant" de mesures d'accompagnement pour les agents mobilisés, dans les trois branches du secteur public (Etat, hôpitaux, collectivités locales).

Mécontent de la politique salariale du gouvernement pour les fonctionnaires, FO a suspendu sa participation aux réunions avec le gouvernement et l'administration jusqu'à la fin avril, où le syndicat doit être reçu par le cabinet du Premier ministre Gabriel Attal.