Autisme, psychiatrie: Macron veut que la France «rattrape son retard»

Le président français Emmanuel Macron aux cotés d'enfants autistes lors de sa visite à l'unité des troubles du spectre de l'autisme (TSA) de l'hôpital des Alpes-Isère à Saint-Egreve à l'occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, le 2 avril 2021. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron aux cotés d'enfants autistes lors de sa visite à l'unité des troubles du spectre de l'autisme (TSA) de l'hôpital des Alpes-Isère à Saint-Egreve à l'occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, le 2 avril 2021. (AFP)
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Publié le Vendredi 02 avril 2021

Autisme, psychiatrie: Macron veut que la France «rattrape son retard»

  • «Sur la santé mentale, c'est un immense chantier sur lequel la France avait historiquement pris du retard. L'épidémie de Covid-19 a ralenti sa mise en oeuvre mais elle l'a aussi rendu encore plus nécessaire et nous conduit à prendre des choix radicaux»
  • Le chef de l'Etat a promis en outre de relancer le «plan psychiatrie» qu'il avait évoqué avant l'épidémie, avec comme priorité de redonner de l'attractivité à la profession

SAINT-EGREVE : "Nous devons absolument rattraper notre retard" dans le domaine de la psychiatrie et de l'autisme, a lancé vendredi Emmanuel Macron en visitant un centre de dépistage des jeunes autistes près de Grenoble, l'une des innovations du plan autisme lancé en 2018.

"Sur la santé mentale, c'est un immense chantier sur lequel la France avait historiquement pris du retard. L'épidémie (de la Covid-19) a ralenti sa mise en oeuvre mais elle l'a aussi rendu encore plus nécessaire et nous conduit à prendre des choix plus radicaux", a insisté le chef de l'Etat.

Arborant un ruban bleu sur le revers de sa veste, il s'exprimait à l'occasion de la Journée mondiale pour l'autisme, lors d'une visite à l'hôpital psychiatrique de Saint-Egrève (Isère) qui abrite un centre de dépistage pionnier et modèle.

"Le premier combat à mes yeux est celui du repérage", a-t-il souligné, après avoir rencontré des parents qui plébiscitent ce centre gratuit et polyvalent où leur enfant est suivi trois demi-journées par semaine pendant deux ans.

"Mon fils Raphaël, 6 ans, revit! Il a des amis, il commence à apprendre à lire et écrire", s'est écriée Céline qui s'inquiète que le suivi gratuit s'arrête au bout de deux ans. "Il faudra le prolonger", a souhaité le président. 

"On a vu des dizaines de médecins, pour des milliers d'euros, avant qu'enfin ici soit posé le diagnostic", a raconté avec émotion Pierre, père d'une fillette de 6 ans.

Tous témoignent qu'en revanche, au Centre hospitalier de Grenoble, le délai de consultation en pédopsychiatrie est de 2 ans.

Depuis 2018 et malgré le Covid, 63 centres du même type ont été mis en place, avec l'objectif d'en installer 100, un par département.

Le chef de l'Etat a promis en outre de relancer le "plan psychiatrie" qu'il avait évoqué avant l'épidémie, avec comme priorité de redonner de l'attractivité à la profession.

Ségur 

Interrogé sur les revendications de quelques dizaines de soignants qui manifestaient à l'entrée de l'hôpital contre le manque de moyens -- 78 lits fermés à Saint-Egrève depuis 2017 -- il a par ailleurs défendu le Ségur de la Santé.

"Pour ce qui est de l'hôpital et, plus largement, de notre système de santé, j'avais pris des décisions et annoncé une stratégie et je crois que l'épidémie a montré que cette stratégie était juste mais qu'elle n'était pas assez rapide et les investissements pas assez massifs", a-t-il déclaré, défendant un plan "sans précédent de huit milliards chaque année sur cinq ans".

Doté de près de 400 millions d'euros, le 4e plan autisme (2018-2022) comprend quatre objectifs: agir plus précocement auprès des enfants, diversifier les modalités de scolarisation, soutenir l'approche scientifique et renforcer l'accompagnement des adultes.

La France compte près de 700 000 personnes autistes et on estime que près d'un enfant sur cent naît avec un trouble du spectre autistique.

Sous-diagnostic, problèmes de scolarisation, manque de solutions d'accueil, discriminations, difficultés d'insertion: la prise en charge de l'autisme demeure encore insuffisante, alertent régulièrement les associations.

"Les adultes sont les grands oubliés" de cette stratégie, regrette la Fédération d'associations Unapei. "Cette année particulièrement, à cause de la crise sanitaire, nous voulons rendre hommage à celles et ceux qui sont une fois de plus oubliés, en liste d'attente, en amendement Creton (des adultes maintenus à titre exceptionnel dans des institutions pour enfants à défaut de places pour les accueillir ailleurs), exilés en Belgique, ou pire, sans aucune solution", pointe aussi l'association Sésame autisme.

Le chef de l'Etat a répondu en appelant à un "changement de paradigme". "Il faut gérer les plus âgés", qui sont 6 000 en établissements "Creton", a-t-il reconnu. 

"Tout cela plaide pour qu'on raisonne en parcours de soins tout au long de la vie et non plus en cases, a souligné M. Macron. Car à chaque fois qu'on change d'âge, on change de statut. Et pour certains où c'est très très dur, l'autisme lourd, il n'y a pas de cases. Notre système est trop un damier compliqué".


IHU de Marseille: Raoult contre-attaque, les autorités se disent vigilantes

Le virologue français Didier Raoult lors d'une conférence de presse sur le Covid-19 à l'IHU de Marseille le 20 avril 2022 (Photo, AFP)
Le virologue français Didier Raoult lors d'une conférence de presse sur le Covid-19 à l'IHU de Marseille le 20 avril 2022 (Photo, AFP)
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  • L'infectiologue discrédité par ses pairs depuis la crise sanitaire du Covid-19 affirme même que «des milliers de gens qui auraient pu être traités n'ont pas été traités» du fait des choix sur l'hydroxychloroquine
  • Seize sociétés savantes ont dénoncé dimanche dans le Monde une étude cosignée par l'infectiologue marseillais

PARIS: "Le plus grand essai thérapeutique +sauvage+ connu" ou une simple "étude observationnelle"? Après la publication d'une tribune incendiaire contre une étude sur l'hydroxychloroquine, l'ancien patron de l'IHU de Marseille Didier Raoult contre-attaque et le gouvernement assure veiller au respect de la loi.

Seize sociétés savantes ont dénoncé dimanche dans le Monde une étude cosignée par l'infectiologue marseillais, portant sur plus de 30.000 patients soignés à l'IHU (Institut hospitalo-universitaire) Méditerranée Infection pendant deux ans.

Cette étude --pas encore publiée dans une revue scientifique ni relue par des pairs, mais simplement mise en ligne en avril-- conclut que l'administration d'hydroxychloroquine aux patients Covid a réduit leur mortalité.

Selon les médecins signataires de la tribune du Monde, dont le Pr Mathieu Molimard de la Société française de pharmacologie, cette prescription s'est faite "en l'absence de toute preuve d'efficacité" et, plus grave, s'est poursuivie "pendant plus d'un an après la démonstration formelle de (son) inefficacité".

"Il n'y a jamais eu d'essai thérapeutique", "c'est juste une étude observationnelle", a clamé Didier Raoult mardi sur BFMTV, deux jours après avoir dénoncé "une tribune d'imbéciles".

Interrogé sur l'administration de ce protocole à des patients Covid pendant plusieurs mois après des avis défavorables des autorités sanitaires sur l'usage de l'hydroxychloroquine, Didier Raoult a répliqué:  "J'avais parfaitement le droit, moi, mais aussi les autres, de prescrire de l'hydroxychloroquine", un médicament utilisé dans le traitement du paludisme notamment.

Sécurité des patients 

L'infectiologue discrédité par ses pairs depuis la crise sanitaire du Covid-19 affirme même que "des milliers de gens qui auraient pu être traités n'ont pas été traités" du fait des choix sur l'hydroxychloroquine.

Les médecins signataires de la tribune appellent les autorités à prendre "les mesures adaptées aux fautes commises", au nom de la "sécurité des patients" et de la "crédibilité de la recherche médicale française".

Pour l'Agence nationale de la sécurité du médicament, "au vu de premières analyses", l'étude sur l'hydroxychloroquine "pourrait être qualifiée de RIPH (ndlr: recherche impliquant la personne humaine) de catégorie 1" et aurait donc "dû bénéficier d'un avis favorable d'un comité de protection des personnes et d'une autorisation de l'ANSM".

"L'ANSM poursuit ses analyses et saisira, le cas échéant, de nouveau la justice si ces dernières mettent en évidence des manquements à la règlementation des essais cliniques", précise l'agence sanitaire à l'AFP.

Après un rapport cinglant et confirmant largement des révélations de L'Express et Mediapart, l'Agence du médicament avait déjà saisi la justice au printemps 2022.

Et, en septembre, après un autre rapport accablant (Igas/IGESR) sur les dérives médicales, scientifiques et managériales de l'IHU à l'ère Raoult, François Braun (Santé) et Sylvie Retailleau (Recherche) avaient aussi annoncé des poursuites et la convocation des dirigeants.

Réentendre la direction 

Interrogé par l'AFP, le cabinet du ministre de la Santé a rappelé cette saisine du parquet de Marseille "sur les pratiques inacceptables de l'IHU".

Depuis la convocation des fondateurs de l'IHU en octobre, "les prescriptions inappropriées et dangereuses ont cessé", a-t-on souligné. Mais vu "la gravité de ces nouveaux éléments, les deux ministères seront amenés à réentendre les établissements fondateurs et la direction de l'IHU-MI rapidement".

Le parquet de Marseille a ouvert en juillet 2022 une information judiciaire, après la saisine de l'ANSM. A ce stade, il n'y a pas eu de mise en examen, a indiqué le parquet à l'AFP fin mai.

A l'issue du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, ex-ministre de la Santé, a répondu sur la suite du feuilleton Raoult: "une certitude, c'est que l'hydroxychloroquine n'a jamais marché contre le coronavirus".

Retraité depuis l'été 2021 de son poste de professeur d'université-praticien hospitalier, Didier Raoult a été remplacé un an plus tard à la tête de l'IHU par Pierre-Edouard Fournier. Désormais professeur émérite, il vient à l'IHU "de temps en temps", selon un porte-parole de l'institution.

Au sein de l'IHU, tous les essais cliniques impliquant la personne humaine ont été suspendus depuis septembre.


Réunion à Rome pour un service civique franco-italien

Agés de 16 à 25 ans, les bénéficiaires seront payés environ 600 euros pour travailler jusqu'à un an dans l'associatif ou dans des collectivités (Photo, AFP)
Agés de 16 à 25 ans, les bénéficiaires seront payés environ 600 euros pour travailler jusqu'à un an dans l'associatif ou dans des collectivités (Photo, AFP)
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  • Agés de 16 à 25 ans, les bénéficiaires seront payés environ 600 euros pour travailler jusqu'à un an dans l'associatif ou dans des collectivités sur des questions d'environnement, solidarité, discrimination, mémoire ou encore de sport
  • Au total, depuis sa création en 2010, plus de 700 000 jeunes ont participé au service civique

PARIS: Une réunion est prévue mardi à Rome pour lancer un service civique franco-italien, un dispositif qui permettra à terme à des jeunes de France ou d'Italie d'effectuer une mission d'intérêt général rémunérée dans l'autre pays, a indiqué à l'AFP une ministre française.

"L'idée est de permettre à des jeunes qui ne sont pas dans le cadre de leurs études, qui sont dans l'associatif, de vivre une mobilité", a expliqué à l'AFP la secrétaire d'Etat chargée de la Jeunesse Sarah El Haïry, qui pilote ce projet inscrit dans le traité franco-italien du Quirinal de 2021.

Agés de 16 à 25 ans, les bénéficiaires seront payés environ 600 euros pour travailler jusqu'à un an dans l'associatif ou dans des collectivités sur des questions d'environnement, solidarité, discrimination, mémoire ou encore de sport: Paris (pour les JO d'été 2024), Milan et Cortina d'Ampezzo (JO d'hiver 2026) accueillant notamment des olympiades.

"La seule chose que l'on demande, c'est une passion. Il n'y a pas de pré-requis", même linguistique, les Italiens n'étant pas tenus de parler le français pour postuler et vice-versa, a indiqué la ministre.

L'objectif de départ est modeste, de l'ordre de "150 services civiques en tout, français et italiens" chaque année, selon le secrétariat d'Etat à la Jeunesse.

Au total, depuis sa création en 2010, plus de 700 000 jeunes ont participé au service civique.

Le dispositif franco-italien est prévu dans le cadre du traité du Quirinal, signé en novembre 2021 à Rome par le président français Emmanuel Macron et Mario Draghi, qui était alors le Premier ministre.

Ce texte prévoit des axes de coopération bilatérale renforcée en matière de diplomatie et de défense, dans les transitions numériques et environnementales, la culture et l'éducation, la coopération industrielle ou encore l'espace.

Mais les relations diplomatiques se sont tendues entre les deux pays depuis l'arrivée aux responsabilités de la Première ministre Giorgia Meloni.

"On essaie de garder les aléas politiques en dehors de ce traité-là. L'Italie reste un pays ami, a commenté Mme El Haïry. Il ne faut pas prendre de retard sur des questions de jeunesse".


Incendie d'un entrepôt textile à Aubervilliers, importants moyens déployés

Les 35 salariés de l'entrepôt, situé à l'angle de la rue Sadi Carnot et de l'avenue Félix Faure, ont spontanément évacué le site au départ du feu. (Photo, AFP)
Les 35 salariés de l'entrepôt, situé à l'angle de la rue Sadi Carnot et de l'avenue Félix Faure, ont spontanément évacué le site au départ du feu. (Photo, AFP)
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  • A 14h30, quelque 200 pompiers étaient déployés depuis deux heures, appuyés par 70 engins, pour tenter de maîtriser le foyer principal et d'empêcher sa propagation aux entrepôts voisins
  • D'importants panaches de fumée noire étaient toujours visibles depuis le centre de Paris, où l'odeur de brûlé était perceptible

AUBERVILLIERS: Un incendie s'est déclaré mardi dans l'entrepôt d'une société produisant des sous-vêtements de la marque de lingerie Valege à Aubervilliers, au nord de Paris (Seine-Saint-Denis), sans faire de blessés, a-t-on appris auprès des sapeurs-pompiers.

A 14h30, quelque 200 pompiers étaient déployés depuis deux heures, appuyés par 70 engins, pour tenter de maîtriser le foyer principal et d'empêcher sa propagation aux entrepôts voisins, a-t-on indiqué de même source.

D'importants panaches de fumée noire étaient toujours visibles depuis le centre de Paris, où l'odeur de brûlé était perceptible.

Les 35 salariés de l'entrepôt, situé à l'angle de la rue Sadi Carnot et de l'avenue Félix Faure, ont spontanément évacué le site au départ du feu. Aucun blessé n'était à déplorer, selon les pompiers.

La préfecture de Seine-Saint-Denis a recommandé aux riverains d'éviter le secteur et de fermer leurs fenêtres, soulignant toutefois dans un tweet que l'incendie "ne devrait pas présenter de danger toxique".