A Cuba, peur et inexpérience ont eu raison de l'envie de manifester

Manuel Cuesta Morua, dissident modéré de 58 ans, est bien sorti de sa maison de La Havane pour défiler. Il n'est pas allé bien loin: des policiers l'attendaient et l'ont immédiatement arrêté. (Photo/AFP)
Manuel Cuesta Morua, dissident modéré de 58 ans, est bien sorti de sa maison de La Havane pour défiler. Il n'est pas allé bien loin: des policiers l'attendaient et l'ont immédiatement arrêté. (Photo/AFP)
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Publié le Mercredi 17 novembre 2021

A Cuba, peur et inexpérience ont eu raison de l'envie de manifester

  • Le dramaturge Yunior Garcia, 39 ans, créateur d'Archipiélago, a été bloqué chez lui dès dimanche, avant de devenir injoignable
  • Et faute d'effet de surprise, tout l'arsenal policier était déployé, avec un grand nombre d'agents en uniforme et en civil

LA HAVANE : L'opposition avait promis une grande mobilisation lundi dans les rues de Cuba, mais elle n'a pas eu lieu: en cause, la peur de la répression, un mauvais timing et une culture de la manifestation encore balbutiante.

Manuel Cuesta Morua, dissident modéré de 58 ans, est bien sorti de sa maison de La Havane pour défiler. Il n'est pas allé bien loin: des policiers l'attendaient et l'ont immédiatement arrêté. Libéré dans la nuit, il reconnaît que l'organisation de la marche a pâti d'une "certaine improvisation".

Vouloir faire une manifestation pacifique "face au pouvoir de l'Etat, qui concentre toute la violence", c'est "difficile, dangereux et incontrôlable", c'est pour cela qu'il aurait fallu "plus de planification stratégique", admet-il.

Le groupe Facebook de débat politique Archipielago, à l'origine de l'appel à manifester, voulait mobiliser pour la libération des prisonniers politiques, quatre mois après les manifestations historiques du 11 juillet.

Ces rassemblements spontanés avaient fait un mort et des dizaines de blessés. Sur les 1 270 personnes arrêtées, 612 restent détenues, selon l'ONG Cubalex.

La culture des manifestations d'opposition massives "n'a que quatre mois à Cuba, c'est trop peu pour espérer des miracles", regrette Cuesta Morua.

L'arrivée de l'internet mobile à Cuba fin 2018 a fait naître une nouvelle génération de dissidents connectés, très suivis sur les réseaux sociaux.

Le 11 juillet justement, des messages et vidéos sur Twitter et Facebook avaient étendu la mobilisation sur toute l'île, qui traversait alors son pire moment de la pandémie, avec une crise économique provoquant des pénuries d'aliments et de médicaments.

« Coup de frein »

Ce jour-là, "tout a contribué aux manifestations, y compris la spontanéité", rappelle l'ex-diplomate Carlos Alzugaray. Lundi marquait au contraire la réouverture du pays au tourisme et des écoles.

Et faute d'effet de surprise, tout l'arsenal policier était déployé, avec un grand nombre d'agents en uniforme et en civil.

Résultat: "au moins 100 arrestations arbitraires et 131 personnes empêchées de sortir de chez elles par la police", voire invectivées par des sympathisants du gouvernement réunis face à leur domicile, selon la plateforme dissidente Cuba Decide.

Le dramaturge Yunior Garcia, 39 ans, créateur d'Archipiélago, a été bloqué chez lui dès dimanche, avant de devenir injoignable.

"Personne n'est sorti manifester" car il y a "de la peur et de la répression", estime Adrian Fonseca, tout en fumant une cigarette face à son salon de beauté, dans le quartier du Vedado.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.