Face aux conséquences de la COVID-19, Trudeau promet un million d'emplois

Ottawa a déjà injecté plus de 300 milliards de dollars (193 milliards d'euros) pour soutenir l'économie depuis le printemps (Photo, AFP).
Ottawa a déjà injecté plus de 300 milliards de dollars (193 milliards d'euros) pour soutenir l'économie depuis le printemps (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 24 septembre 2020

Face aux conséquences de la COVID-19, Trudeau promet un million d'emplois

  • « L'heure n'est pas à l'austérité », proclame le gouvernement canadien
  • Dans son plan, le gouvernement Trudeau s'engage notamment à soutenir « les gens et les entreprises aussi longtemps que la crise durera » et prévoit de prolonger un programme de subventions

OTTAWA : Le gouvernement canadien de Justin Trudeau a promis mercredi une série de mesures pour lutter contre la pandémie de coronavirus, au moment où une deuxième vague se profile, ainsi que la création d'un million d'emplois pour sortir de la crise.

« Comme un roseau par grands vents, nous serons secoués, mais nous ne céderons pas », a promis le gouvernement minoritaire de Justin Trudeau en présentant à l'ouverture du Parlement son plan post-pandémie dans le « discours du trône », un document de politique générale.

« Notre génération est à la croisée des chemins », et le combat contre la pandémie demeure la « priorité absolue » du gouvernement, souligne le discours solennel lu au parlement par la gouverneure générale Julie Payette, représentante de la reine Elizabeth II, chef d'Etat du Canada. Le Premier ministre Trudeau était assis à ses côtés au Sénat, portant un masque noir.

Dans son plan, le gouvernement Trudeau s'engage notamment à soutenir « les gens et les entreprises aussi longtemps que la crise durera » et prévoit de prolonger un programme de subventions salariales jusqu'à l'été prochain.

« L'heure n'est pas à l'austérité », proclame le gouvernement.

Ottawa a déjà injecté plus de 300 milliards de dollars (193 milliards d'euros) pour soutenir l'économie depuis le printemps.

Le gouvernement annonce une pléthore de nouvelles dépenses non chiffrées, mais assure que la reprise économique est « bien engagée » et que son action restera guidée par « les valeurs de la viabilité et de la prudence ».

Ottawa s'engage notamment à créer « plus d'un million d'emplois » pour ramener le taux de chômage au niveau d'avant la crise, soit à environ 5,5%.

Des investissements directs dans le secteur social et les infrastructures sont notamment prévus et « les mesures en faveur du climat formeront la pierre angulaire » de ce plan, assure le gouvernement.

Deuxième vague

Le gouvernement promet ainsi de mettre en place « un plan qui permettra de surpasser les objectifs climatiques du Canada pour 2030 » en soutenant notamment la construction de « véhicules et de batteries zéro émission ». Le gouvernement s'engage à légiférer pour atteindre l'objectif de zéro émission nette d'ici 2050.

Le Premier ministre devait s'adresser «à la nation» quelques heures plus tard, lors d'une rare allocution télévisée où il devrait lancer un nouvel appel aux Canadiens à redoubler d'efforts face à la pandémie.

Le Canada est confronté à une augmentation du nombre de nouveaux cas de coronavirus « à un rythme accéléré » depuis quelques semaines, qui fait craindre l'arrivée d'une deuxième vague cet automne. La pandémie y a fait plus de 9.000 morts.

Le «discours du trône » sera soumis dans les semaines à venir à un vote de confiance des députés, qui pourrait théoriquement provoquer la chute du gouvernement et la tenue de nouvelles élections. Ce vote se tiendra selon une formule «hybride », avec des députés présents à Ottawa et d'autres votant à distance.

Pour renverser le gouvernement, les trois principaux partis d'opposition n'auraient d'autre choix que de s'unir. Deux d'entre eux ont immédiatement annoncé qu'ils voteraient contre le discours.

L'indépendantiste québécois Yves-François Blanchet, positif au Covid-19 comme le chef des conservateurs Erin O'Toole, a accusé Ottawa de n'avoir «rien écouté des demandes urgentes et légitimes » des provinces, qui appelaient notamment à des transferts d'argent fédéral dans le domaine de la santé.

« Il n'y a strictement rien qui prévoit un contrôle des dépenses », a pour sa part fustigé Gérard Deltell, leader parlementaire du Parti conservateur, qui a fait savoir que son parti voterait contre.

La survie du gouvernement minoritaire de Justin Trudeau est donc suspendue au vote du Nouveau Parti Démocratique (NPD, gauche).

Son chef Jagmeet Singh a réservé sa décision, conditionnant notamment son soutien au gouvernement Trudeau au maintien de la Prestation canadienne d'urgence, une aide financière aux salariés affectés par la Covid-19 que le gouvernement veut abolir.

« Si vous voulez mon soutien, alors vous devez renoncer à proposer de couper l'aide aux Canadiens qui ne peuvent retourner au travail », a-t-il déclaré à l'adresse de M. Trudeau. Il a également exigé la mise en place d'un système de congé-maladie spécifique pour les salariés ayant contracté le virus.

Si des élections avaient lieu ces jours-ci, les libéraux de Justin Trudeau seraient reconduits au pouvoir mais toujours sans majorité, selon un sondage Abacus publié mercredi.

 


L'ONG HRW critique l'application mobile pour demander l'asile à la frontière mexicano-américaine

Des migrants de différentes nationalités demandant l'asile aux États-Unis voyagent à bord des wagons de marchandises du train mexicain connu sous le nom de « La Bête » alors qu'ils arrivent à la ville frontalière de Ciudad Juarez, dans l'État de Chihuahua, au Mexique, le 24 avril 2024 (Photo, AFP).
Des migrants de différentes nationalités demandant l'asile aux États-Unis voyagent à bord des wagons de marchandises du train mexicain connu sous le nom de « La Bête » alors qu'ils arrivent à la ville frontalière de Ciudad Juarez, dans l'État de Chihuahua, au Mexique, le 24 avril 2024 (Photo, AFP).
Short Url
  • Depuis mai 2023, avant de se présenter à la frontière, les demandeurs d'asile, sauf les mineurs isolés, sont censés obtenir un rendez-vous sur l'application téléphonique de la police américaine des frontières
  • Beaucoup des personnes interrogées ont fait état de nombreux problèmes pour utiliser l'application

WASHINGTON: L'obligation pour les demandeurs d'asile aux Etats-Unis d'obtenir un rendez-vous sur une application mobile avant de se présenter à la frontière avec le Mexique livre les migrants à la violence des cartels, déplore mercredi Human Rights Watch (HRW).

Depuis mai 2023, avant de se présenter à la frontière, les demandeurs d'asile, sauf les mineurs isolés, sont censés obtenir un rendez-vous sur l'application téléphonique de la police américaine des frontières ou s'être vu refuser l'asile dans un des pays traversés. Autrement, leur demande est présumée illégitime et ils risquent une procédure d'expulsion accélérée, leur interdisant pendant cinq ans l'entrée aux Etats-Unis.

Cette réglementation fait suite à la levée par l'administration du président démocrate Joe Biden d'une mesure de son prédécesseur républicain Donald Trump qui verrouillait depuis trois ans l'accès au territoire américain.

"Mais un résultat pratique reste le même pour les demandeurs d'asile", affirme HRW dans un rapport publié mercredi : pendant de longues semaines, voire des mois, "ils sont forcés d'attendre dans le nord du Mexique, ainsi que dans beaucoup d'autres villes ailleurs au Mexique par lesquelles transitent les migrants".

Systématiquement visés 

Ils y sont "systématiquement visés par les cartels qui, parfois avec l'aide de responsables des autorités mexicaines, les enlèvent, les rackettent, les agressent sexuellement et les dévalisent", énumère l'ONG.

L'exigence de prise de rendez-vous sur l'application crée un "filtrage numérique", qui livre "aux cartels une population vulnérable", selon le rapport, établi à partir d'interviews avec 128 demandeurs d'asile, des employés de centres d'accueil, des responsables mexicains et des employés d'organisations humanitaires.

Bien que l'inscription pour un rendez-vous sur l'application ne soit en principe pas obligatoire, dans les faits, les demandeurs qui se présentent à la frontière sans l'avoir préalablement obtenue sont éconduits par les autorités frontalières mexicaines et américaines, indique HRW.

Beaucoup des personnes interrogées ont fait état de nombreux problèmes pour utiliser l'application, notamment matérielles, techniques, ou linguistiques. L'application n'est ainsi disponible qu'en anglais, en espagnol et en créole haïtien.

Ces pratiques "violent le principe juridique fondamental de non-refoulement" des demandeurs d'asile vers des pays où leur vie ou leur liberté serait en danger, souligne l'ONG.

Elle exhorte donc l'administration Biden à donner instruction à la police des frontières de traiter toutes les demandes d'asile, indépendamment de la façon ou du lieu de dépôt, ainsi que de l'obtention d'un rendez-vous via l'application "CBP One" de la police des frontières.

Human Rights Watch lui suggère en outre d'en améliorer l'accessibilité et la facilité d'utilisation, y compris par l'ajout d'autres langues, comme l'arabe, le français, le russe, le chinois, le portugais, et de langages amérindiens.


Turquie : des dizaines d'interpellations à Istanbul lors des rassemblements du 1er Mai

La police turque arrête des manifestants qui tentaient de marcher vers la place Taksim, dans le quartier de Mecidiyekoy près de Taksim, lors d'un rassemblement du 1er mai (fête du travail), marquant la Journée internationale des travailleurs, à Istanbul, le 1er mai 2024 (Photo, AFP).
La police turque arrête des manifestants qui tentaient de marcher vers la place Taksim, dans le quartier de Mecidiyekoy près de Taksim, lors d'un rassemblement du 1er mai (fête du travail), marquant la Journée internationale des travailleurs, à Istanbul, le 1er mai 2024 (Photo, AFP).
Short Url
  • Le maire d'opposition Ekrem Imamoglu largement réélu le 31 mars, ainsi que le président du parti, le CHP, qui avaient appelé au rassemblement devant la municipalité
  • Selon l'association de défense des droits de la presse MLSA, plusieurs journalistes ont été jetés à terre durant ces échauffourées

ISTANBUL: Des dizaines de manifestants rassemblés à Istanbul pour célébrer le 1er mai ont été interpellés mercredi par les forces de l'ordre alors qu'ils tentaient d'accéder à l'emblématique Place Taksim, ont constaté les journalistes de l'AFP.

Selon les médias turcs, 150 personnes avaient été interpellées à la mi-journée, mais aucune confirmation officielle de ce chiffre n'a pu être obtenue.

D'autres incidents ont ensuite éclaté devant la municipalité d'Istanbul, où les policiers anti-émeutes ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles en plastique contre les manifestants qui essayaient de forcer leurs barrages, a constaté une vidéaste de l'AFP.

Istanbul a été placée en état de siège depuis l'aube par les forces de l'ordre qui ont bloqué le coeur de la principale de ville de Turquie afin d'empêcher les manifestants de gagner la Place Taksim, complètement barricadée depuis la veille.

Plus de 42.000 policiers ont été déployés dans la mégapole, avait prévenu mardi le ministre de l'Intérieur, Ali Yerlikaya dénonçant par avance les "organisations terroristes (qui veulent) faire du 1er mai un champ d'action et de propagande".

Des rives du Bosphore jusqu'à la péninsule historique de Sultanhamet et le palais de Topkapi, des barrières métalliques barrent tout passage, les transports en commun, ferries compris, sont à l'arrêt, prenant au piège des touristes désemparés qui trainent leurs valises sous un ciel maussade.

Dès le début de la matinée, alors que les manifestants se rassemblaient dans le quartier de Besiktas pour célébrer le 1er Mai, des incidents ont éclaté avec les policiers et plusieurs dizaines de personnes ont été emmenées sans ménagement dans les fourgons de la police.

Appel au rassemblement 

Le maire d'opposition Ekrem Imamoglu largement réélu le 31 mars, ainsi que le président du parti, le CHP, qui avaient appelé au rassemblement devant la municipalité, ont été empêchés d'avancer.

"Vous ne pouvez pas nous priver de Taksim!", "Taksim, c'est partout, la résistance est partout!" criaient les manifestants.

Selon l'association de défense des droits de la presse MLSA, plusieurs journalistes ont été jetés à terre durant ces échauffourées.

Le président du CHP, première de l'opposition au parlement, Özgür Özel, a promis de "ne pas abandonner": "Nous poursuivrons nos efforts jusqu'à ce que Taksim soit libre".

"Taksim appartient aux travailleurs", a-t-il déclaré, puis s'adressant aux policiers: "ces travailleurs ne sont pas vos ennemis. Notre seul souhait est que ce jour soit célébré comme une fête. Nous ne voulons pas de conflit".

Les rassemblements ne sont plus autorisés Place Taksim, devenue l'épicentre de la contestation  du pouvoir de Recep Tayyip Erdogan depuis la vague de contestation qui a secoué le pays en 2013. Mais les organisations syndicales et politiques appellent régulièrement leurs membres à y converger.

Mardi soir, le chef de l'Etat a dénoncé "les organisations terroristes qui veulent faire du 1er mai un outil de propagande" et mis en gardes les syndicats et partis politiques contre "toute action qui nuirait à l'atmosphère du 1er mai".


Utiliser la CPI contre Israël menace les démocraties, selon le président israélien

Le président israélien Isaac Herzog (Photo, AFP).
Le président israélien Isaac Herzog (Photo, AFP).
Short Url
  • «Essayer d'utiliser la Cour pénale internationale contre Israël, lequel combat le terrorisme, représente un danger clair et immédiat pour les démocraties et les nations libres et éprises de paix respectueuses des règles du droit international»
  • Selon le quotidien américain, la CPI envisage également d'inculper des dirigeants du mouvement islamiste Hamas

 

TEL AVIV: Une éventuelle inculpation par la Cour pénale internationale (CPI) de dirigeants israéliens pour leur conduite de la guerre à Gaza représente "un danger pour les démocraties", a estimé mercredi le président israélien Isaac Herzog, appelant ses alliés à s'y "opposer".

Des responsables israéliens ont indiqué au New York Times s'attendre à ce que la CPI délivre des mandats d'arrêt contre des membres du gouvernement israélien -dont pourrait faire partie le Premier ministre Benjamin Netanyahu- pour des incriminations en lien avec les opérations militaires dévastatrices menées par Israël à Gaza en riposte à une attaque sans précédent du Hamas palestinien contre le territoire israélien le 7 octobre.

Selon le quotidien américain, la CPI envisage également d'inculper des dirigeants du mouvement islamiste Hamas.

"Essayer d'utiliser la Cour pénale internationale contre Israël, lequel combat le terrorisme, représente un danger clair et immédiat pour les démocraties et les nations libres et éprises de paix respectueuses des règles du droit international", a déclaré M. Herzog en recevant le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken à Tel-Aviv.

Les Etats-Unis «pas favorables»

"J'appelle nos alliés et amis à s'opposer et à rejeter de telles menées", a-t-il ajouté.

"Israël possède un système judiciaire très efficace" qui "a poursuivi les plus hautes autorités de ce pays comme n'importe quel citoyen. Nous en sommes fiers", a-t-il poursuivi.

Les Etats-Unis ont affirmé lundi n'être "pas favorables" à l'enquête de la CPI sur la conduite de la guerre dans la bande de Gaza.

Lundi, M. Netanyahu a estimé que l'objectif de mandats d'arrêts contre des dirigeants israéliens, s'ils étaient émis, serait "de menacer les dirigeants et soldats d'Israël, essentiellement pour paralyser la capacité d'Israël à se défendre". Il a appelé "les dirigeants du monde libre" à "condamner fermement cette démarche scandaleuse".

L'attaque de commandos du Hamas infiltrés de Gaza dans le sud d'Israël le 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Quelque 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque. Selon des responsables israéliens, 129 d'entre elles restent captives à Gaza, dont 34 sont présumées mortes.

L'offensive de grande envergure menée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait 34.568 morts, majoritairement des civils, selon un dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.