Sécheresse en Iran: nouveau rassemblement contre le manque d'eau potable

Les sécheresses récentes ont anéanti de nombreux glaciers permanents et réduit les niveaux d'eau des rivières au minimum. (Photo/AFP)
Les sécheresses récentes ont anéanti de nombreux glaciers permanents et réduit les niveaux d'eau des rivières au minimum. (Photo/AFP)
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Publié le Mercredi 24 novembre 2021

Sécheresse en Iran: nouveau rassemblement contre le manque d'eau potable

  • Dimanche, plus d'un millier de personnes ont défilé vers le siège du gouvernorat de la même province, pour appeler les responsables à mettre fin à « leurs projets de transfert d'eau de la province vers d'autres régions voisines »
  • Le président iranien Ebrahim Raïssi avait promis le 11 novembre de résoudre le problème de l'eau à Ispahan, Yazd et Semnan, dans la même région

TEHERAN: Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées de nouveau mercredi dans la province de Chahar Mahall-Bakhtiari, dans le sud-ouest de l'Iran, pour exiger une solution à la pénurie d'eau potable, a annoncé la télévision d'Etat.

"Des habitants (...) se sont réunis aujourd'hui à Shahr-e-Kord, (la capitale provinciale), pour faire entendre aux autorités leurs inquiétudes concernant le tarissement de l'eau", a indiqué la télévision qui a diffusé brièvement des images du rassemblement.

Dimanche, plus d'un millier de personnes ont défilé vers le siège du gouvernorat de la même province, pour appeler les responsables à mettre fin à "leurs projets de transfert d'eau de la province vers d'autres régions voisines", selon la télévision.

"Les sécheresses récentes ont anéanti de nombreux glaciers permanents et réduit les niveaux d'eau des rivières au minimum", a indiqué la télévision mercredi.

Selon ce média, environ 300 villages de la province sont approvisionnés en eau potable par camion-citerne.

Chahar Mahall-Bakhtiari se situe à l'ouest d'Ispahan où la population avait protesté la semaine dernière contre l'assèchement du Zayandeh-roud, une rivière emblématique traversant plusieurs provinces dans le centre du pays.

Le président iranien Ebrahim Raïssi avait promis le 11 novembre de résoudre le problème de l'eau à Ispahan, Yazd et Semnan, dans la même région.

Le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a lui qualifié ce sujet comme "le problème du pays", sans faire allusion aux manifestations.

L’Iran a exécuté un homme arrêté pour meurtre à l'âge de 17 ans

L'Iran, deuxième pays au monde après la Chine à recourir à la peine capitale, a exécuté mercredi un lycéen âgé de 17 ans au moment de son arrestation, en dépit des appels d'organisations internationales de défense des droits humains à y renoncer.

L'exécution d'Arman Abdolali, 25 ans, a eu lieu à l'aube dans la prison de Rajai Shahr, près de Téhéran, conformément au "qesas", c'est-à-dire la "loi du talion" demandée par la famille de la victime, a annoncé le site de l'autorité judiciaire Mizan Online.

Pourtant, Amnesty avait exhorté le 11 octobre l'Iran à renoncer à l'exécution de cet homme condamné à mort pour le meurtre en 2015 de son amie, âgée de 19 ans, à l'issue d'un procès qualifié par cette ONG de "grossièrement inéquitable".

Le corps de la victime n'a jamais été retrouvé, l'accusé avait déclaré l'avoir jeté dans une poubelle.

Arman Abdolali avait été reconnu coupable du meurtre de son amie "à l'issue d'un procès basé sur des +aveux+ obtenus sous la torture", avait dénoncé Amnesty.

"Ce jeune homme n'était pas un malfaiteur. Comme la victime, il était issu d'une famille respectable. En prison, Arman a continué ses études pour obtenir un master d'éducation", avait indiqué à la presse en octobre Hadi Sadeghi, un responsable judiciaire.

"Les deux familles se connaissaient et la victime et l'accusé avaient l'intention de se marier", a-t-il ajouté. D'après ses aveux, une dispute avait éclaté quand elle lui avait fait part de son désir de quitter le pays.

Selon Mizan, la mère de la victime avait déclaré dans une interview qu'elle pardonnerait à Arman s'il lui montrerait l'emplacement du corps de sa fille. 

L'homme avait de nouveau été condamné à la peine capitale en 2020 lors d'un nouveau procès, mais la cour avait jugé que l'adolescent était responsable de ses actes en l'absence de preuves du contraire, avait relaté Amnesty.

Début 2020, plusieurs artistes iraniens avaient partagé un message sur Instagram, appelant la famille de la victime à "renoncer à l'application de la peine". Selon la loi, il revient à la famille de la victime de pardonner ou pas à l'accusé. Si elle refuse, la peine de mort est appliquée.

L'exécution d'Arman Abdolali avait été reportée à plusieurs reprises, en 2020, puis en octobre et novembre 2021, mais celle-ci avait été stoppée à la suite de mobilisations internationales, selon l'organisation.

En 2020, 246 personnes ont été exécutées en Iran, selon Amnesty. Ce pays est régulièrement condamné par le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme et des ONG occidentales pour des exécutions de personnes condamnées pour des crimes commis alors qu'elles étaient mineures, en violation de la Convention internationale des droits de l'enfant, ratifiée par Téhéran. 

La République islamique d'Iran "fait de son mieux pour réduire à +zéro+ le nombre d'exécutions de mineurs délinquants", avait affirmé en juillet à l'AFP Majid Tafréchi, adjoint au directeur des affaires internationales de l'Autorité judiciaire, chargé des droits de l'Homme.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.