Loukachenko défie l’opposition par une investiture surprise

Selon des correspondants sur place, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans la soirée contre le chef d'Etat sur l'avenue des Vainqueurs, dans le centre de Minsk (Photo, AFP).
Selon des correspondants sur place, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans la soirée contre le chef d'Etat sur l'avenue des Vainqueurs, dans le centre de Minsk (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 24 septembre 2020

Loukachenko défie l’opposition par une investiture surprise

  • L'ONG de défense des droits humains Viasna a recensé au moins 153 arrestations, en grande majorité à Minsk
  • Le Département d'Etat américain a déclaré que les Etats-Unis "ne peuvent pas considérer Alexandre Loukachenko comme le président légitimement élu du Bélarus"

MINSK: La police bélarusse a dispersé mercredi des manifestations de l'opposition contre la prestation de serment inattendue du président bélarusse Alexandre Loukachenko, confronté à un mouvement de contestation historique.

Des Etats européens ont dénoncé l'obstination de M. Loukachenko, Berlin déclarant «ne pas le reconnaître", faute de "légitimité démocratique".

Le Département d'Etat américain a déclaré que les Etats-Unis "ne peuvent pas considérer Alexandre Loukachenko comme le président légitimement élu du Bélarus".

"Les élections du 9 août n'étaient ni libres ni justes. Les résultats annoncés étaient truqués et ne confèrent aucune légitimité", a affirmé un porte-parole de la diplomatie américaine.

Selon des correspondants sur place, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans la soirée contre le chef d'Etat sur l'avenue des Vainqueurs, dans le centre de Minsk.

Des canons à eau sont ensuite entrés en action et des policiers antiémeutes encagoulés ont procédé à des dizaines d'arrestations. Au moins deux personnes ont été blessés par des coups de matraque, selon des témoins. Du gaz lacrymogène a également été utilisé.

L'ONG de défense des droits humains Viasna a recensé au moins 153 arrestations, en grande majorité à Minsk, mais également à Mogilev, Gomel et dans d'autres villes.

Couronne en carton

De nombreux manifestants portaient de fausses couronnes en carton sur la tête, dans une allusion à la prestation de serment du président Loukachenko.

"Nous ne t'avons pas choisi !", "Tu n'a pas pris tes fonctions, tu es juste devenu complètement sénile !", pouvait-on lire sur des pancartes.

Fait exceptionnel, la cérémonie d'investiture de M. Loukachenko n'a été annoncée mercredi qu'une fois terminée, par l'agence de presse d'Etat Belta puis la présidence.

Dans la matinée, le cortège présidentiel avait défilé à toute vitesse sur l'artère principale de Minsk, fermée au public, et les forces de l'ordre avaient été déployées en nombre autour de la présidence.

"Cette prétendue investiture est évidemment une farce", a dénoncé Svetlana Tikhanovskaïa, la principale rivale de M. Loukachenko, qui s'est exilée en Lituanie et qui a une nouvelle fois revendiqué sa victoire à la présidentielle.

Le gouvernement allemand a quant à lui jugé que «le secret » entourant la cérémonie d'investiture était "révélateur" des faiblesses du régime et que faute de "légitimité démocratique", Berlin ne reconnaissait pas la réélection de M. Loukachenko.

Le Premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte, a aussi affirmé ne pas reconnaître la réélection de M. Loukachenko. Le chef de la diplomatie lituanienne, Linas Linkevicius a raillé "une investiture frauduleuse", tandis que le porte-parole de la diplomatie lettone a soutenu qu'elle ne faisait qu' "aggraver » la crise politique en cours.

"Révolution de couleur"

Pour l'opposition, cette cérémonie, qui devait avoir lieu légalement avant le 9 octobre, a été organisée en catimini de crainte d'une nouvelle grande manifestation.

Dans son discours, M. Loukachenko a affirmé que son pays avait résisté à une "révolution de couleur", surnom donné en ex-URSS aux mouvements populaires ayant fait s'effondrer plusieurs régimes autoritaires depuis le début des années 2000.

"Notre Etat était face à un défi sans précédent (...) mais nous sommes parmi les seuls, sinon les seuls, chez qui la ‘révolution de couleur’ n'a pas fonctionné", a-t-il assuré.

Il est ensuite apparu en uniforme militaire dans un discours devant des soldats au garde-à-vous. « Vous avez sauvé la paix sur ce bout de terre, vous avez défendu la souveraineté et l'indépendance de notre pays", leur a lancé M. Loukachenko.

Selon lui, les Occidentaux voulaient le renverser pour se servir du Bélarus comme tremplin pour une guerre contre la Russie.

M. Loukachenko est confronté depuis la présidentielle du 9 août à une contestation inédite, des dizaines de milliers de personnes descendant dans la rue chaque dimanche à Minsk, malgré la répression policière, pour dénoncer sa réélection jugée frauduleuse.

Les premiers jours, les manifestations avaient été réprimées très violemment et des milliers de personnes arrêtées. Les figures de l'opposition ont été soit incarcérées, soit contraintes à l'exil.

M. Loukachenko, qui accuse les Occidentaux d'avoir orchestré la protestation, a promis une vague révision constitutionnelle pour répondre à cette crise. Mais il a exclu tout dialogue avec les détracteurs du régime qu'il dirige depuis 1994.

La Russie l'a assuré de son soutien, bien que dans les semaines ayant précédé la présidentielle il ait accusé Moscou de chercher à le chasser du pouvoir pour pouvoir vassaliser son pays.

L'UE menace quant à elle de sanctionner Minsk, mais n'a pas décidé de mesures, en raison de divergences internes.


Trump assure que l'économie va décoller mais reconnaît un risque de récession

Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
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  • Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps
  • Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président

WASHINGTON: Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps.

Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président, selon des chiffres publiés mercredi.

"C'est une période de transition, et je pense que ça va super bien se passer", a déclaré Donald Trump à la chaîne NBC News, selon un extrait diffusé vendredi d'un entretien à paraître entièrement dimanche.

Interrogé sur le risque d'une récession aux Etats-Unis, le président américain a répondu que "tout peut se passer."

"Mais je pense que nous allons avoir la plus grande économie de l'histoire de notre pays. Je pense que nous allons observer le plus grand boom économique de l'histoire", a-t-il déclaré à NBC.

Le milliardaire républicain a déclenché une guerre commerciale en imposant d'importants droits de douane à de très nombreux pays, faisant initialement chuter les cours à Wall Street.

Mais les marchés ont terminé vendredi la semaine en hausse après des chiffres de l'emploi meilleurs qu'attendu.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.