Pétrole: Pékin se joint à l'initiative américaine pour peser sur les prix

Joe Biden a accusé les grandes compagnies pétrolières d'être en partie responsables de la hausse des prix de l'essence (Photo, AFP).
Joe Biden a accusé les grandes compagnies pétrolières d'être en partie responsables de la hausse des prix de l'essence (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 25 novembre 2021

Pétrole: Pékin se joint à l'initiative américaine pour peser sur les prix

  • Le président américain a annoncé mardi une «initiative majeure» pour faire baisser les prix de l'or noir
  • Sans nommer les Etats-Unis, un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a confirmé mercredi que Pékin se joignait à la manoeuvre

PEKIN: Un rare consensus en ces temps de tension géopolitique: la Chine a annoncé mercredi qu'elle allait puiser dans ses réserves de pétrole afin de faire baisser les cours, prenant le relais d'une initiative lancée par Joe Biden.

Le président américain a annoncé mardi une "initiative majeure" pour faire baisser les prix de l'or noir: mettre en circulation 50 millions de barils prélevés sur les réserves stratégiques de Washington, la plus importante quantité jamais puisée.

Les Etats-Unis ont fait savoir que la Chine se joignait à cette initiative, tout comme l'Inde, le Japon, la Corée du Sud ou encore le Royaume-Uni, mais sans guère donner de détails.

La porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a précisé que ces pays avaient "déjà annoncé" libérer une partie de leurs réserves, ou avoir l'intention de le faire.

Sans nommer les Etats-Unis, un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a confirmé mercredi que Pékin se joignait à la manoeuvre.

"La Chine, au regard de ses besoins et de ses conditions actuelles, puisera dans ses réserves nationales de pétrole brut et prendra d'autres mesures nécessaires afin de maintenir la stabilité du marché", a-t-il déclaré devant la presse.

M. Zhao n'a pas précisé quand ces prélèvements auraient lieu ni quelle quantité de pétrole Pékin envisageait de mettre sur le marché.

D'après l'agence financière Bloomberg, le président Biden aurait discuté de cette initiative la semaine dernière lors de son premier sommet par visioconférence avec son homologue chinois Xi Jinping.

Les «majors» dans le viseur

"Nous lançons une initiative majeure", a dit le président américain dans un discours, sur fond de photographies de station-service et de citernes. L'initiative "ne va pas faire baisser les prix du jour au lendemain" mais elle "fera une différence", a-t-il promis depuis la Maison Blanche.

A l'approche de la fête de Thanksgiving, lors de laquelle nombre de ses compatriotes vont rouler sur de longues distances, Joe Biden a accusé les grandes compagnies pétrolières d'être en partie responsables de la hausse des prix de l'essence.

"Le prix de l'essence sur le marché de gros a chuté d'environ 10% au cours des dernières années, mais le prix à la pompe n'a pas bougé d'un centime", a-t-il lancé.

"En d'autres termes, les sociétés d'approvisionnement d'essence paient moins et gagnent beaucoup plus", a-t-il déclaré, accusant les entreprises "d'empocher la différence" entre les prix de gros et de détail. "C'est inacceptable", a ajouté le président américain.

Barils enterrés

Habituellement, les Etats-Unis ne touchent qu'avec parcimonie à leurs réserves - actuellement 609 millions de barils, ce qui en fait les plus importantes au monde - enterrées en Louisiane et au Texas, en cas de catastrophes naturelles ou de crises internationales. 

L'un des ténors du camp républicain, le sénateur Lindsey Graham, a dénoncé par communiqué un "abus" de l'utilisation de ces réserves, destinées selon lui aux "urgences."

Le sujet est politiquement brûlant, particulièrement pour Joe Biden, qui a pour principal objectif de faciliter la vie de la classe moyenne, découragée face à la mondialisation et à la pandémie de Covid-19.

Le président veut réveiller le rêve américain de l'aisance matérielle à la portée de tous, pour prouver la supériorité du modèle démocratique sur les dictatures. Et dans les faits, tant bien que mal, Joe Biden déroule son programme.

Il a promulgué un plan monstre de rénovation des infrastructures de 1.200 milliards de dollars, et fait avancer la procédure législative pour un pharaonique programme de 1.750 milliards de dollars de dépenses sociales et climatiques.

Sur le front de la pandémie, les Etats-Unis ont entrepris de vacciner les enfants et d'administrer des rappels aux adultes.

Mais malgré ces avancées, et un marché de l'emploi qui progresse, Joe Biden est impopulaire. Selon le site FiveThirtyEight, qui agrège des sondages, sa cote de popularité était inférieure à 43% mardi.

L'inflation, qui atteint des sommets, y est sans doute pour quelque chose. Et en particulier la hausse des prix à la pompe, dans un pays où prendre la voiture est autant une nécessité, faute de transports publics développés, qu'un mode de vie.

Le prélèvement de 50 millions de barils de réserve est symbolique - cela ne couvre que trois jours de demande des raffineries américaines.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com